Le studio bordelais Asobo Studio sort mardi un jeu vidéo très attendu et qu’il a créé de toutes pièces : « A Plague Tale : Innocence ». L’entreprise fait référence dans le domaine depuis plus d’une quinzaine d’années. Ses opus avaient été très salués jusque là, mais uniquement dans le cadre de commandes. L’équipe sort aujourd’hui ce nouveau jeu sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, l’aboutissement de quatre ans et demi de travail à la conception et au développement de cette aventure médiévale.
Dès les premières previews présentées il y a un mois et demi, le projet s’était attiré les enthousiasmes et les attentes. Le joueur pourra suivre la jeune Amicia et son petit frère Hugo qu’elle devra protéger, dans un périple entre la Dordogne et les Pyrénées et dans un XIVe siècle ravagé par la peste noire. Une reconstitution donc historique et fidèle, à la fois sensible et violente. Le projet a mobilisé 45 personnes et coûté environ 10 millions d’euros.
Le 20 avril prochain en clôture de la 236e soirée UFC (Ultimate Fighting Championship), l’Hawaiien Max Holloway tentera de prendre sa revanche sur l’Américain Dustin Poirier. Un match qui sera diffusée en France et en direct sur la 4ème chaîne du bouquet payant RMC sport, réservée aux sports de combat. Pourtant, depuis 2005, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) recommande aux “éditeurs de services de télévision de ne pas diffuser de combats qui ne seraient pas régis par une fédération nationale agréée par le ministère en charge des Sports”. Sauf que dans les faits, le MMA est depuis longtemps visible grâce à des chaînes basées au Luxembourg et disponibles sur certains bouquets français.
IIIIIIIIIIIIIIIT’S TIIIIIIME 🔥🔥!!!!! Le main event de cet UFC 236 opposant Max Holloway à Dustin Poirier, c’est NOW sur RMC Sport 4 !! En jeu, la ceinture intérimaire des poids légers et la possibilité d’un title shot face à Khabib ! Le combat s’annonce ÉNORME ! #RMCUFC#UFC236pic.twitter.com/SGEWhFhBKy
Ce fut d’abord RTL9, puis Kombat Sport, une chaîne du groupe MCS TV racheté en 2014 par… Altice. Éphémèrement rebaptisé SFR Sport 5, Kombat sport s’appelle aujourd’hui RMC sport 4. Mais si sa rédaction se trouve au sud-ouest de Paris, la chaîne n’a toujours pas de compte à rendre au CSA, car encore émise depuis le Luxembourg où sa maison mère, Altice, est domiciliée. Le gendarme du PAF ne peut également rien faire contre les ligues elles-mêmes qui proposent des abonnements sur internet, à l’image de l’UFC Fight Pass, vendu 8 € par mois et qui diffuse en streaming et en direct tous les combats de la prestigieuse organisation. Combats que vous pouvez aussi rejouer sur votre console : la France est l’un des cinq pays ayant le plus acheté le dernier opus du jeu vidéo officiel de l’Ultimate Fighting Championship, sorti en février 2018.
Le mois d’octobre marque le retour de nombreuses licences vidéoludiques comme le nouveau « Call of Duty: Black Ops 4 ». Bien que ces jeux soient souvent déconseillés aux mineurs, la plupart trouvent preneur auprès des plus jeunes.
Maximilien a fait son choix. Ce vendredi, c’est école buissonnière. « Je sèche jamais mais là c’est obligé », confesse ce collégien de 14 ans. Sur le boulevard Voltaire à Paris, l’adolescent rondouillet profite de l’instant, il tient fermement dans sa main le jeu qu’il attendait depuis des mois, sourire aux lèvres : « Toute la journée ce sera Call of ».
« Call of », le diminutif du jeu vidéo « Call of Duty », l’une des plus grosses licences de l’industrie vidéoludique. Le nouveau volet de la saga est aujourd’hui disponible en magasins et sur Internet. Dans certaines boutiques du quartier République, le jeu est même en rayon depuis quelques jours, mais certains vendeurs ne prennent pas ce risque. « On ne vend qu’à partir du jour J, ça évite les ennuis avec les éditeurs… » confie Alexandre qui travaille à la boutique Retrogameplay. Malgré son nom trompeur, le magasin propose lui aussi les dernières sorties jeux vidéo, « Le Spiderman et le dernier Assassin’s Creed se vendent bien… et maintenant on propose le dernier Call of Duty. »
Le vendeur assure que pour ces produits, sa clientèle est plutôt adulte : « C’est très rarement des jeunes tout seul qui viennent acheter ces jeux-là. Ils sont accompagnés de leurs parents ou alors ils nous les passent au téléphone. Il nous faut leur accord. Ça nous rassure car vu le contenu, drogues, braquages et prostitution qu’il y a dans ces jeux-là, on se dit que c’est moralement pas possible de le vendre comme ça à des enfants. »
Aucune interdiction de vente aux mineurs
Sur chaque jaquette de jeu vidéo, on distingue une petite signalétique en vert, orange ou rouge : « PEGI » ou Pan European Game Information. Un pictogramme qui permet la classification d’un jeu vidéo selon le degré de violence qu’il contient. 3: c’est pour toute la famille. 12: à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes. 18 : le jeu contient des scènes explicites de sexe et/ou de violence.
Pour cette fin d’année, presque tous les jeux « AAA » (à très gros budget), sont classés PEGI 18. Call of Duty, Red Dead Redemption II, Battlefield V… Des expériences vidéoludiques où l’on incarne le plus souvent un héros ou un soldat qui n’hésite pas à faire usage d’armes létales. La violence y est bien souvent omniprésente. Sauf que la classification PEGI n’a qu’un caractère informatif et n’est en rien contraignante. Résultat : de nombreux adolescents peuvent sans grande difficulté acheter des jeux qui leur sont pourtant déconseillés.
« Ils ne vérifient ni en magasin ni sur Internet »
À 15 ans, Hector a déjà joué à de nombreux jeux au contenu inadapté à son âge : « Mon grand frère et moi on joue aux mêmes jeux donc je n’en achète pas beaucoup. J’ai acheté FIFA il y a quelques semaines, mais je sais que je n’aurai aucun problème à acheter Call of Duty ou n’importe quel autre jeu violent en grande surface. »
Le lycéen affirme n’avoir jamais été interrogé sur son âge pour acheter un jeu : « Ils ne vérifient ni en magasin ni sur Internet. Quand je vais à la Fnac, je m’achète des cartes prépayées que j’utilise ensuite sur mon ordinateur pour m’acheter les jeux qui me plaisent. Il n’y a aucun contrôle. »
Un marché de 4,3 milliards d’euros en 2017
Fnac, Micromania, Auchan… Les principaux vendeurs de jeux en magasins font preuve de trop de laxisme. « J’ai acheté un ancien Call of Duty en magasin en 2015, j’avais 12 ans et personne ne m’a posé de question à la caisse. Pareil pour mon pote qui s’est offert GTA », raconte Hector. Le secteur du jeu vidéo profite de l’absence d’interdiction. En France, l’industrie vidéoludique représentait 4,3 milliards d’euros en 2017 selon le S.E.L.L (le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) . Un chiffre en constante augmentation et qui fait du jeu vidéo, selon Le Parisien, le premier produit culturel en France, devant le livre, le cinéma et la musique.
Mais résumer les jeux vidéo à du contenu violent serait malhonnête. Depuis quelques années, le rétro-gaming et les jeux conviviaux ont le vent en poupe : « Le dernier Mario Party marche bien et en décembre il y a Super Smash Bros qui sort et ça va cartonner. Ce sont des jeux familiaux et plutôt bon enfant mais c’est ce que recherchent aussi les joueurs. Qu’ils soient jeunes ou plus âgés », explique Alexandre. Le jeu vidéo familial, c’est la marque de fabrique de Nintendo. Le constructeur nippon a sorti en 2017 la Switch qui connaît un franc succès partout dans le monde avec plus de 20 millions d’unités vendues. Preuve que les jeux vidéo non violents rapportent eux aussi énormément d’argent.