Préfecture de police : l’hommage national de Macron aux victimes

Ce mardi, Emmanuel Macron a rendu un hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue. Une cérémonie solennelle alors que Christophe Castaner continue d’être visé par les critiques.
Les officiers de police portent les cercueils de leur collègues décédés dans l’attaque au couteau du jeudi 3 octobre.
Crédit : Ludovic Marin/AFP

Atmosphère pesante, cercueils des victimes drapés du drapeau français et discours du Chef de l’Etat… Le ton était solennel ce mardi  lors de la cérémonie rendant hommage aux victimes de l’attaque à la préfecture de police. Emmanuel Macron était accompagné du Premier ministre, Edouard Philippe et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly. Les familles des victimes étaient présentes, à l’abri des caméras. Moult figures politiques assistaient aussi à la cérémonie.

La cérémonie s’est tenue  dans la cour de la préfecture de Paris. Un lieu hautement symbolique puisqu’il s’agit de l’endroit où a été abattu Mickaël Harpon, l’auteur des faits, jeudi 3 octobre.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a d’abord remis la Légion d’honneur, à titre posthume aux quatre victimes. Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure, non communiqué pour l’instant.

Le président de la République s’est ensuite exprimé.  » Vos collègues sont tombé sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer » a martelé le chef d’Etat.

Un hommage solennel dans un climat de défiance envers Christophe Castaner

Christophe Castaner a été le premier à prendre la parole lors de la cérémonie, s’adressant à une profession meurtrie. Une marque de confiance du gouvernement pour le Premier Ministre, appelé « premier flic de France ».  Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner, auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement puis dans l’après-midi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, cette fois devant la presse.

La commission des lois du Sénat l’interrogera jeudi. En effet, depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait donné des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

Celsalab avec AFP

Pas de remaniement avant vendredi soir

Emmanuel Macron pendant le Conseil des ministres du 5 septembre 2018 à l'Elysée, à Paris. (Ludovic MARIN / AFP)
Emmanuel Macron pendant le Conseil des ministres du 5 septembre 2018 à l’Elysée, à Paris.
(Ludovic MARIN / AFP)

La composition du nouveau gouvernement se fait attendre depuis une semaine. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, l’avait annoncé pour ce mardi. Elle n’aura finalement pas lieu avant le retour du président d’Erevan, vendredi, confirme-t-on à l’Elysée.

 

Il n’y aura pas de remaniement avant le retour d’Emmanuel Macron d’Arménie vendredi soir, a annoncé l’Elysée mercredi 10 octobre. Edouard Philippe va continuer à assurer l’intérim au ministère de l’Intérieur d’ici-là, une semaine après la démission de Gérard Collomb. Emmanuel Macron « souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d’une équipe cohérente et de qualité au service des Français », indique la présidence.

L’ensemble du monde politique s’attendait pourtant à ce que le président de la République et le Premier ministre Édouard Philippe annoncent leurs choix avant ce mercredi. Ce mardi, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, avait annoncé sur RTL qu’elle attendait le remaniement « dans la journée ». Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait, la semaine passée, indiqué que le remplacement de Gérard Collomb serait une question de jours.

Une incertitude qui agace l’opposition 

Emmanuel Macron a qualifié cette séquence de « péripétie ».  Mais depuis la démission de Gérard Collomb, l’incertitude règne tant sur l’ampleur du remaniement que sur son impact sur la politique du quinquennat.

« Il faut croire » qu’Emmanuel Macron ne procèdera pas à un remaniement de vaste ampleur, a déclaré mercredi matin le président de l’Assemblée Richard Ferrand, proche du chef de l’État et qui plaidait jusqu’ici pour un vaste changement avec une déclaration de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée. Depuis, l’Elysée a confirmé à l’AFP que le remaniement concernerait plusieurs ministères, avec des entrants et des sortants.

Dans l’opposition, on en profite pour dénoncer les méthodes d’Emmanuel Macron. Le numéro 3 des Républicains, Guillaume Peltier, a regretté ce mercredi sur franceinfo un remaniement qui tourne à la « mascarade » et qui témoigne d’une « immense fébrilité au sommet de l’État ». « Au fond, ce feuilleton tente de nous détourner de l’essentiel, parce que chacun sait que les Français sont moins intéressés par le casting que par le scénario. Et ce scénario, c’est que ce remaniement, quelle que soit son ampleur, n’effacera en rien dix-huit mois de reniements et de manquements », a assuré Guillaume Peltier.

Le gouvernement indécis sur les vélos électriques

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé ce mardi « un nouveau dispositif de soutien » pour les vélos électriques en 2018 alors que la fin de la prime a été annoncé il y a quelques semaines. 

Un nouveau dispositif d'aide pour les vélos électriques prévu en 2018. Crédit : Sylvain Naudin Vélo Electrique
Un nouveau dispositif d’aide pour les vélos électriques prévu en 2018. Crédit : Sylvain Naudin Vélo Electrique

Une prime supprimée pour créer quasiment la même quelques jours après. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé ce mardi qu’un « nouveau dispositif de soutien » sera créé en 2018 pour les vélos électriques alors que l’ancienne prime va être supprimée en février prochain.

Elisabeth Borne a annoncé le 28 septembre que les acheteurs de vélos électriques n’allaient plus recevoir la prime de 200 euros moins d’un an après son entrée en vigueur. « Je souhaite que nous puissions mettre en œuvre des nouveaux outils simples et efficaces dès 2018 » déclare la ministre lors de l’inauguration des Rencontres nationales du Transport Public à Marseille. La ministre souhaite que de nouveaux moyens soient mis en œuvre pour aider les acheteurs. Elle n’a pas apporté de précisions sur la nature des nouveaux outils. L’ancienne prime aurait permis de doper le marché du vélo électrique selon la ministre.

 

Alice Pattyn

Les absences inquiétantes du président nigérian Muhammadu Buhari

Ce mercredi, pour la troisième fois consécutive, le président du Nigeria Muhammadu Buhari ne s’est pas présenté au conseil des ministres. Cette absence a relancé une nouvelle fois les inquiétudes sur son état de santé. Le président ne s’est pas non plus rendu à la mosquée pour la prière vendredi dernier, ni au mariage de l’un de ses petits-fils samedi, alimentant des rumeurs.

Le vice-président Yemi Osinbajo a siégé à la tête du conseil hebdomadaire, après avoir assuré l’intérim de la présidence pendant plus de 8 semaines, lors d’une absence prolongée de M. Buhari, pour un congé médical à Londres. La semaine dernière, le porte-parole du président a assuré qu’il « travaillait depuis la maison » car il avait besoin de se reposer après son traitement en Grande-Bretagne.

Aisha Buhari, l’épouse du président, a déclaré mardi soir sur Twitter que son mari « continue à remplir ses devoirs pendant toute cette période », et que son état de santé « n’est pas aussi grave que ça en a l’air ».

Des hommes politiques de tous bords se sont inquiétés de la situation de blocage que pourrait causer l’absence du président aux manettes s’il ne délègue pas son pouvoir au vice-président Osinbajo.

Malgo Nieziolek