Coupe du monde féminine : « La Fédération française de football n’encourage pas assez les petits clubs »

Du 8 au 15 mai, la Fédération française de football organise la « semaine du foot féminin », une initiative pour valoriser les actions menées en faveur du développement de la pratique de ce sport chez les filles et son encadrement par des femmes. Sonia Sbitli, coach au sein du FC Paris 20, une association sportive du XXe arrondissement de Paris, lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le système sportif depuis maintenant trois ans. A trois semaines du début de la Coupe du monde féminine, organisée en France, elle revient sur la situation des clubs amateurs de football féminin dans l’Hexagone.
Le football féminin s’est grandement démocratisé au cours des dernières années / Crédit : Photo by Jeffrey F Lin on Unsplash
Comment a été créé le club du FC Paris 20 ?

Sonia Sbitli : Il y a trois ans, en discutant avec les jeunes filles présentes dans le XXe arrondissement, je me suis rendue compte qu’il y avait une envie croissante de leur part de pratiquer le football. Comme c’est un milieu encore très masculin, j’ai eu l’idée de lancer une structure pour améliorer la mixité dans ce sport et permettre à celles qui le désirent de le pratiquer régulièrement.

Est-ce que la Fédération française de football soutient des clubs comme le vôtre ?

S.S. : La politique de la Fédération française de football n’encourage pas assez les petits clubs comme le FC Paris 20. Nous essayons de travailler directement sur notre territoire, d’amener les jeunes éloignées du sport à le pratiquer et de développer la pratique sportive. La FFF se concentre surtout sur le développement de la compétition et pas sur la situation des associations. C’est difficile pour une petite structure comme la nôtre d’organiser les déplacements pour disputer les matchs, et les temps de trajets sont très contraignants. La FFF n’est pas assez flexible pour nous, et au bout de deux forfaits elle élimine automatiquement le club de la division. Nous sommes maintenant adhérents à la Fédération sportive et gymnique du travail, et c’est devenu plus simple pour nous au niveau de la compétition.

Comment pourrait-elle améliorer cette situation ?

S.S. : Il faudrait créer une alternative pour permettre aux petits clubs de participer aux compétitions. Elle devrait aussi mettre des éducateurs sportifs à disposition des petites structures pour leur permettre de se développer. Je sais que des formations organisées par la FFF existent déjà, mais elles ne correspondent pas toujours à nos besoins.

Avez-vous observé une évolution positive du football féminin au cours des dernières années ?

S. S. : Je pense que le déclic remonte aux Jeux Olympiques 2012, qui a permis de mettre en lumière l’équipe de football féminine française. Il y a eu une revalorisation de la pratique sportive féminine, notamment grâce à une meilleure diffusion des matchs de football et une montée en puissance de l’envie de compétition. Les filles qui jouent aujourd’hui au football sont plus légitimes qu’avant, et les familles acceptent plus facilement de les laisser jouer au football. Au niveau du club, il y a eu un boom à la rentrée avec deux fois plus de demandes d’inscription. C’est très positif car cela permet d’améliorer la mixité et de de jouer ensemble. La Coupe du monde de football féminin organisée le mois prochain va encore plus accélérer cette évolution, et même si ce n’est pas ce qui a directement entraîné les récents changements, c’est quand même la cerise sur le gâteau.

Valentin Berg

 

 

Football : un nouveau sélectionneur pour l’équipe bulgare

Le ballon rond bulgare accueille Balakov à sa tête. / Crédit : Tevarak Phanduang – Unsplash

Krasimir Balakov vient d’être nommé nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de football de Bulgarie. A 53 ans, l’ancien milieu de terrain vedette prend la succession de Petar Hubchev, en poste depuis 2016.

M. Balakov faisait partie de l’équipe bulgare qui a disputé les demi-finales de la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis. « Nous ferons tous les efforts pour nous qualifier pour l’Euro 2020. Mais nous ne sommes pas des magiciens« , a-t-il déclaré. Il prendra ses fonctions le 1er juin prochain et restera normalement en poste jusqu’à la fin des qualifications au Mondial 2022, en novembre 2021.

Lise Boulesteix avec AFP

 

Entre Daniele De Rossi et l’AS Roma, c’est terminé

Après dix-huit ans de bons et loyaux services, Daniele De Rossi, qui est en fin de contrat avec son club de toujours, va quitter l’AS Roma à la fin de la saison. Mais le joueur n’est pas prêt de ranger les crampons.

 

Daniele De Rossi à l’AS Roma. Crédit : soccer.ru Wikipédia – Creative Commons

Après 18 ans, 615 matches et 63 buts, Daniele Rossi disputera son dernier match aux couleurs de l’AS Roma le dimanche 26 mai prochain face au club de Parme. En fin de contrat, le milieu de terrain ne le prolongera pas, comme annoncé par le club italien de football ce mardi. À 35 ans, le joueur n’est pour autant pas prêt de mettre un terme à sa carrière. Les médias italiens envisagent un départ vers les États-Unis. Daniele De Rossi a récemment été envoyé du côté de la MLS, où les joueurs du Los Angeles FC semblent prêts à l’accueillir.

Simon Tachdjian

Le projet de réforme de la Ligue des Champions divise en Europe

Mardi 14 mai, l’UEFA débat à nouveau de son projet de réforme de la Ligue des Champions lors d’une réunion organisée à son siège, à Nyon en Suisse. Présenté il y a une semaine, le projet de refonte de la plus grande compétition européenne suscite un fort mécontentement auprès de la majorité des clubs en Europe.

Les grandes soirées européennes pourraient connaître d’importants changements. / Crédit : Pixabay

Ils étaient près de 250 clubs à s’être rassemblés à Madrid mardi dernier pour protester contre la réforme de la Ligue des Champions souhaitée par l’UEFA. Mais que changerait exactement cette réforme pour la C1 ?

Selon les dernières informations, il serait question d’instaurer à partir de la saison 2024 quatre groupes composés de huit équipes (contre huit groupes de quatre équipes actuellement) ainsi qu’un système de promotion-relégation pour la phase de poules de la compétition. Dans cette nouvelle version de la Ligue des Champions, les cinq meilleures équipes de chaque groupe seraient directement qualifiées pour l’édition suivante, sans que leur classement en championnat n’entre en compte. La possibilité de faire jouer des matchs le week-end semble, quant à elle, avoir été écartée par l’UEFA, au grand soulagement des clubs européens qui craignaient que cette mesure ne menace davantage l’attractivité de leurs championnats respectifs.

Favorable aux plus grosses écuries européennes, ce projet de ligue « fermée » est notamment encouragée par l’Association européenne des clubs (ECA). « Aucune décision n’a été prise. Jusqu’ici, ce ne sont que des idées et des opinions », a néanmoins tempéré Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA.

Désaccords entre les grands et petits clubs

En France, la Ligue de football professionnel (LFP) a « exprimé sa plus vive inquiétude sur ce projet qui menace l’équilibre compétitif et économique des championnats nationaux ». Elle souhaite également convoquer début mai « une assemblée générale exceptionnelle de la LFP pour établir une position officielle des clubs et des acteurs du football professionnel français sur ce projet de réforme ». De tous les clubs de Ligue 1, seul le PSG semble favorable à ce projet de réforme.

La Premier League anglaise a également exprimé son désaccord avec le projet de l’UEFA, qui pourrait aller à l’encontre de ses intérêts économiques. En Espagne, le clivage entre les grands clubs et les autres est plus marqué. Les deux institutions majeures que sont le FC Barcelone et le Real Madrid soutiennent la réforme, tandis que des clubs plus modestes mais susceptibles de participer à la Ligue des Champions comme Séville et Valence y sont opposés. Le président de la Liga espagnole, Javier Tebas, s’est également dressé contre le projet.

L’association des ligues de football professionnel européennes a elle défendu les « valeurs de base » du « modèle sportif européen » , citant le mérite sportif, la structure pyramidale et la « primauté » des championnats nationaux. Elle a par ailleurs rencontré les responsables de l’UEFA et de l’ECA le 8 mai pour faire le point sur l’évolution du football européen au-delà de 2024. « Nous voulons absolument protéger nos matchs du week-end consacrés aux matchs de championnat, car nous devons protéger la santé de nos ligues et donc de tous nos clubs », a déclaré à l’AFP Alberto Colombo, porte-parole des European Leagues.

Valentin Berg