Allemagne : deux nouveaux morts dans l’affaire des « meurtres à l’arbalète »

Le tueur présumé aurait abattu cinq personnes, dont trois avec une arbalète. / Crédit : Flickr

Deux nouveaux corps ont été retrouvés dans l’affaire de la tuerie à l’arbalète à Gifhorn (Basse-Saxe) en Allemagne ce lundi 13 mai. Les nouvelles victimes sont deux femmes âgées de 30 et de 35 ans et dont la police n’a pas encore dévoilé les causes du décès.

La découverte fait suite à celle de trois autres cadavres, trouvés dans une auberge isolée de Passau (Bavière), ce dimanche.  C’est la femme de ménage qui avait découvert les corps, deux jours après que le trio se soit enregistré dans l’établissement, situé à 600 km de la frontière autrichienne. Un homme et une femme gisaient sur le lit, main dans la main, des flèches enfoncées dans le crâne et le torse. La troisième victime, un homme, était étendu sur le sol, un carreau planté dans le crâne. Trois arbalètes ont été découvertes dans la chambre, dont une dans un sac.  Un client de l’hôtel déclare avoir vu les trois individus monter dans leur chambre, sans bagages. « Un étrange trio » selon ce dernier. C’est en fouillant l’appartement de l’une des victimes que les deux nouveaux corps ont été découverts, portant à cinq le nombre de macabés dans cette histoire.

Le mystère reste entier dans cette affaire, certains détails feraient penser à un suicide collectif. La police allemande, serait à la recherche d’un pickup aperçu sur les lieux de la première tuerie, arborant un dessin d’archer sur la carrosserie.

Selon un porte-parole de la Fédération allemande de tir à Wiesbaden, interrogé par l’agence DPA, les arbalètes peuvent être achetées sans autorisation dès l’âge de 18 ans.

Edouard Lebigre avec l’AFP

Il poursuit ses victimes avec un tournevis : 3 mois ferme

 

Les juges de la 23e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris jugeaient, ce mardi, des affaires en comparution immédiate. Entre port d’arme, vol aggravé et conduite sans permis, le box des prévenus affichait complet. Focus sur une affaire de violence en récidive sanctionnée par trois mois de prison ferme.

« J’avais les nerfs, alors j’ai sorti mon tournevis », ânonne Bernale F., 38 ans, pour justifier l’infraction qui lui est reprochée. Chemise à carreaux et longs cheveux bruns, il comparait ce mardi dans le box des prévenus pour des faits de violence en récidive. Le 8 octobre au matin, il aurait poursuivi avec un tournevis Mme F. et son fils. Prises de panique, les deux victimes se seraient réfugiées dans un restaurant. Le prévenu y aurait pénétré et bousculé Mme F., la blessant au tibia. Des témoins auraient alors rapidement immobilisé Bernale F., avant de contacter la police.

Face à un tel accès de violence, la juge reste coite. Bernale F. hoche la tête de droite à gauche. Il n’approuve pas cette version des faits. « Je me promenais rue Bichat lorsque deux hommes m’ont agressé, frappé. Ensuite, ils se sont enfuis et je suis parti à leur recherche. J’ai demandé de l’aide à deux passants qui n’ont pas voulu me répondre. Ca m’a énervé, alors je leur ai couru après, avec mon tournevis ». La présidente, impassible derrière ses petites lunettes rectangulaires, le coupe : « Doit-on en déduire que vous êtes prêt à menacer le premier venu ? ». Le prévenu bafouille, la juge ne lui laisse pas le temps de répondre : « Monsieur, vous avez quand même vu que ce n’étaient pas vos agresseurs ! ». Un maigre « oui », mal assuré, tient lieu de réponse.

« Il faut raison garder »

D’après les procès verbaux des témoins, il s’agirait d’une altercation sur fond de racisme. « Les serveurs du restaurants vous ont entendu proférer des insultes à l’encontre de vos deux victimes chinoises », lance la juge au prévenu. Un autre élément pèse contre lui : son taux d’alcoolémie, 0,78 grammes par litre de sang. Un an plus tôt, l’homme avait déjà été condamné pour des faits similaires, en état d’ivresse. « Cette fois-ci, le délit a eu lieu le matin. J’en conclus que vous n’avez pas entrepris de démarches pour vous sortir de cette addiction », l’accuse la procureure. Elle requiert quatre mois de prison ferme à son encontre : « Se faire justice soi-même est dangereux, surtout quand on commet une erreur judiciaire. Vos victimes ne vous avaient rien fait ».

La défense entre en scène. Son principal argument : la perte de discernement du prévenu. « Bernale F. n’a pas agi rationnellement après s’être fait agresser. Et sous l’effet de l’alcool, il n’a pas su se maîtriser ». L’avocat remet également en cause les déclarations des témoins. Il reste dubitatif sur la motivation raciste de son client. « Les victimes, elles, n’ont jamais fait état de propos racistes à leur égard », précise-t-il. La défense insiste sur le besoin de ne pas couper son client, alcoolique, de la société. « Il faut raison garder. M.Forrero a besoin de soins, non d’une peine de prison ». Malgré ce plaidoyer, le tribunal entre en voie de condamnation. Bernale F. écope de trois mois de prison ferme.

 

Ambre Lepoivre