Le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), instance consultative, a appelé, ce mardi, à légaliser la « sédation profonde explicitement létale » pour les personnes qui la demanderaient en fin de vie. Le choix a été entériné par 107 voix pour, 18 contre et 44 abstentions.
#DirectCESE l’avis du CESE sur la fin de vie est adopté pic.twitter.com/gIRoi2NOBx
— CESE (@lecese) 10 avril 2018
Ce texte appelle notamment à une nouvelle loi sur «les derniers soins» qui donnerait la possibilité à une personne malade de recevoir, à sa demande et «dans des conditions strictement définies», «une sédation profonde explicitement létale». L’expression est volontairement distincte d’euthanasie et de suicide assisté, termes polémiques, mais la réalité est la même.
Cette préconisation est vivement dénoncée par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. «Donner la mort n’est pas un soin. Cette recommandation autoriserait le suicide assisté et l’euthanasie en considérant la mort comme le soin palliatif ultime ce qui est une aberration», déplore-t-elle dans son communiqué.
Ce droit à des «derniers soins» serait tout de même soumis à des conditions et serait assorti d’une «clause de conscience» pour permettre à «tout médecin de refuser de pratiquer l’acte d’euthanasie». « Je félicite les membres du CESE, la fin de vie et la mort se déroulent moins bien en France que dans les pays voisins. On n’écoute pas suffisamment les patients alors qu’ils demandent la délivrance, c’est une demande légitime. Il n’y a pas de raisons de refuser ce droit », a réagi Jean-Louis Touraine, député LREM à Lyon et médecin.
Les pétitions citoyennes en ligne circulant à ce sujet, qui ont recueilli plus de 350 000 signatures, ont poussé le CESE à se saisir de la problématique de la fin de vie. Le vote coïncide également avec la tenue des États généraux de la bioéthique, série de débats qui doivent déboucher sur un projet de loi attendu à l’automne.
Laetitia Lienhard