En 2023, le mois de mai a compté quatre jours fériés et la totalité est tombée un jour de semaine. Une situation qui réactive les débats annuels autour de leur existence et de leur nombre. Le maire de Grenoble Éric Piolle a proposé de remplacer les jours fériés religieux par des jours célébrant l’attachement commun à la République.
Noël, Pâques, Pentecôte, Ascension, Assomption, Toussaint… Plus de la moitié des 11 jours fériés du calendrier français sont des fêtes religieuses. Des jours que le maire de Grenoble, Éric Piolle (EELV), souhaite voir remplacés par d’autres, « davantage laïques et pluralistes » célébrant l’« attachement commun à la République ». Ces propos ont été tenus le 24 mai, en réaction au recensement des enfants absents à l’école lors de la fête de l’Aïd, fête religieuse musulmane, absences confirmées par le ministère de l’Intérieur.
L’élu écologiste évoque notamment l’idée d’un jour férié consacré aux droits des femmes ou des personnes LGBT, ou encore commémorant l’abolition de l’esclavage, comme cela existe déjà dans les départements français d’Outre-Mer.
Je propose de rendre notre calendrier républicain davantage laïc et pluraliste :
laisser des jours fériés au choix selon les convictions religieuses de chacun, et instaurer de nouveaux jours fériés en référence à notre Histoire commune.pic.twitter.com/dELdP2WsQK— Éric Piolle (@EricPiolle) May 29, 2023
Des propos qui ont fait réagir, notamment à droite de l’échiquier politique : « Stop à cette complaisance envers des propos de ce type, personne n’oblige Éric Piolle à rester en France », a réagi Hélène Laporte, députée du Rassemblement national.
Un débat ancien
Pourtant, ce n’est pas la première fois que le débat autour du maintien des jours fériés voit le jour. Autour du mois de mai, qui compte trois voire quatre jours fériés selon les années, la question est régulièrement mise sur le devant de la scène.
Si Éric Piolle propose simplement de remplacer les jours fériés déjà existants, certains les trouvent trop nombreux et préconisent d’en supprimer pour des raisons économiques. Depuis plusieurs années, le Medef propose notamment de tirer un trait sur deux jours fériés, ce qui permettrait selon le syndicat patronal, de soutenir la croissance économique et l’emploi. À noter cependant que la France est dans la moyenne européenne en termes de jours fériés, derrière l’Espagne, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne.
L’idée de supprimer un jour férié a déjà vu le jour en France : en 2004, Jean-Pierre Raffarin a transformé le lundi de Pentecôte en journée de solidarité, c’est-à-dire un jour de travail non-payé visant à financer l’autonomie des personnes âgées. En 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, avait rouvert le débat sur l’instauration d’une seconde journée de solidarité, une proposition qui n’avait pas abouti.