Agriculteurs : le point sur les blocages par région

Depuis mardi matin, les agriculteurs mènent des opérations escargot et des blocages dans toute la France, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA). Ils protestent contre les arrêtés anti-pesticides, les accords de libre-échange et dénoncent aussi l' »agribashing« . Le point sur les opérations par région. 

© Jean-Philippe Ksiazek/ AFP

 

  • Hauts-de-France :

Les agriculteurs de la Somme ont mis en place des barrages aux entrées d’autoroutes. Selon France Bleu Picardie, la circulation est particulièrement compliquée au rond point de l’A29 à Boves.

  • Occitanie :

Les agriculteurs se sont installés sur le périphérique au sud de Toulouse (Haut-Garonne) et viennent de sortir un barbecue. L’opération s’est poursuivie jusqu’à 15h.

La RN88 a été bloquée jusqu’à 14h30, selon France Bleu Occitanie. Des tables de pique-nique y ont été dressées.

Les agriculteurs se sont également rassemblés sur le viaduc du Viaur (Tarn) où ils ont affiché ce message : « vous tuez vos paysans ».

  • Grand-Est

Des centaines de tracteurs bloquent l’accès aux autoroutes à six endroits en Alsace, indique France Bleu Alsace sur Twitter. 

  • Normandie

Les exploitants ont commencé à se mobiliser sur l’A 84 dans les deux sens, Rennes-Caen et Caen-Rennes au niveau des échangeurs de Villedieu-les-Poëles, Fleury et Torigni. Un barrage filtrant était prévu entre 11 heures et 14 heures au rond-point de Guilberville. Une mobilisation s’est tenue sur le périphérique de Caen ce midi.

  • Nouvelle Aquitaine

À Pau (Pyrénées-Atlantiques), les perturbations se concentrent autour du magasin Auchan et du centre commercial Quartier Libre. Une dizaine de véhicules ont bloqué la route de Morlanne (Pyrénées-Atlantiques).

►Pau : les perturbations se concentrent autour d’Auchan et Quartier Libre
► Sauveterre-de-Béarn : le rond-point des glaces est bloqué

► Le détail : https://t.co/BGN1lsCm5a pic.twitter.com/2oFUY0ALCP

— France Bleu Béarn (@Bleu_Bearn) October 8, 2019

  • Pays de la Loire

Les agriculteurs se sont réunis à Angers (Maine-et-Loire), le long de la Maine. Ils bloquent aussi la D323 dans le sens de Atoll-Angers. À Laval (Mayenne), plus d’une centaine d’agriculteurs ont organisé une opération escargot. La préfecture a fait le point sur Twitter en alertant sur la fermeture de l’A81.

La rédaction du Celsalab

Convention citoyenne sur le climat : la publicité en ligne de mire

La Convention citoyenne sur le climat s’est ouverte vendredi dernier. Jusqu’à janvier 2020, les participants vont devoir faire des propositions de lois au gouvernement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Parmi elles pourrait se trouver la réglementation de la publicité, accusée par les experts de participer au réchauffement climatique.
Vendredi 4 octobre, le premier ministre Edouard Philippe a livré un discours lors du premier jour de la Convention Citoyenne sur le climat. Une initiative souhaitée par Emmanuel Macron en marge du « grand débat ». (Photo by Ian LANGSDON / POOL / AFP)

 

Ils ont quatre mois pour légiférer sur le climat. Les 150 citoyens tirés au sort pour participer à la Convention Citoyenne sur le climat ont pour mission de proposer des textes de lois au gouvernement, qui feront ensuite l’objet d’un référendum, d’un vote au Parlement, ou d’un décret. Pour parvenir à cet objectif, les participants ont la possibilité d’auditionner de nombreux spécialistes sur leurs domaines d’expertise. L’une des premières à avoir été convié : la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, également co-présidente du groupe n°1 du GIEC depuis 2015. Au terme d’une conférence d’initiation aux effets concrets de l’activité humaine sur le climat, on lui a demandé LA mesure qu’elle prendrait en premier. « Je pense que la question de la publicité est à considérer,  a-t-elle répondu. Parce qu’on dit aux gens que d’un côté, il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre, et de l’autre, on est submergés de publicité qui poussent à faire l’inverse. »

 

 

« Pour moi, il y a un encouragement permanent à une consommation massive par la publicité, et c’est quelque chose que les Français ont compris, développe Valérie Masson-Delmotte, qui se félicite de la réception positive des participants de la Convention à sa proposition. Mais surtout, il n’y a aucun encadrement de cette publicité. Quand on voit le nombre de pub pour de nouveaux SUV [NDLR : sport utility vehicle] ou des voyages avec avion qui vont à l’encontre d’une certaine conscience écologique, c’est inquiétant  », ajoute-t-elle. Pour cause, l’automobile est l’un des plus gros publicitaires en France. A commencer par Renault, qui, selon des chiffres de Kantar Media, a dépensé près de 95,8 millions d’euros en publicité rien qu’au 1er trimestre de l’année 2018.

 

Une « double pollution »

 

En 2001, dans un article pour la revue Ecologie et Politique, le géographe environnemental Estienne Rodary expliquait déjà qu’un changement en faveur du climat devrait concerner « non seulement la production, mais aussi la consommation ».« C’est le type de consommation actuel, fondé sur des faux besoins […] qui doit être mis en question ». Un avis que partage Thomas Bourgenot, porte-parole de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire, pour qui publicité et impact négatif sur le climat vont de paire. « C’est une double pollution : d’abord intrinsèque, liée au numérique, aux prospectus, mais également extrinsèque, liée à une certaine surconsommation », explique-t-il.

Chez les experts et les militants écologiques, le message est donc le même : la publicité est une cause indirecte du réchauffement climatique. Et chez les politiques, des voix engagées commencent elles-aussi à se faire entendre. Dans son bulletin hebdomadaire diffusé sur les réseaux sociaux ce matin, François Ruffin, député de la Somme (80) assurait que l’« on ne peut pas aller vers une réduction de 40% des gaz à effet de serre d’ici 2030 sans rompre avec le productivisme-consumérisme, qui nous dit que le bonheur c’est le produit, c’est l’achat »

« Le lobby publicitaire est très puissant »

 

Selon des chiffres communiqués par le BUMP (Baromètre unifié du marché publicitaire), les investissements publicitaires devraient atteindre 12,3 milliards d’euros cette année. Un chiffre en hausse de 3,9% par rapport à 2018, qui témoigne de la puissance du marché. « Le lobby publicitaire est très puissant », affirme Thomas Bourgenot.« Nous avons déjà pu le constater lors du Grenelle pour l’environnement de 2012 auquel nous avons participé avec l’association », raconte-t-il. Résistance à l’Agression Publicitaire y avait effectué plusieurs propositions, qui portaient majoritairement sur les formats publicitaires. Ils réclamaient qu’ils soient revus à la baisse, ce qui « entrainerait une démarche active des citoyens pour aller vers la publicité, et non l’inverse », explique le porte-parole de l’association. Mais aucune de leurs propositions n’a été retenue. « Alors que celles de l’Union des annonceurs, oui », ajoute-t-il.

Pour Valérie Masson-Delmotte, la solution réside surtout dans la prévention et l’information auprès des consommateurs. « On arrivera jamais à une totale suppression de la publicité, assure-t-elle, mais je pense qu’il devrait y avoir un étiquetage sur chacune d’entre elles, pour informer sur l’impact environnemental de chaque produit ou service qu’elle promeut. Et il y a un réel manque de courage des élus sur ce sujet », martèle-t-elle.  

Le dernier espoir des anti-pub semble donc résider dans la Convention citoyenne sur le climat. Mais pourra-t-elle agir concrètement sur une réglementation de la publicité ? «J’ai peur qu’ils se heurtent à la même problématique que nous lors du Grenelle de l’environnement, regrette Thomas Bourgenot. Mais voir des citoyens s’emparer de ce sujet, c’est déjà un énorme pas en avant ».

 

Alice Ancelin

Des pesticides au domicile de 75 % des Français

Trois Français sur quatre ont utilisé au moins un pesticide chez eux, au cours des douze derniers mois, selon une enquête publiée lundi 7 octobre par l’Anses. L’agence de santé alerte sur les potentiels dangers de ces produits, dont les conditions d’utilisation ne sont généralement pas respectées.

Utiliser des pesticides au moins une fois au cours de l’année, c’est le cas pour près de 75 % des Français, d’après les révélations de l’enquête Pesti’home, publiée, ce lundi 7 octobre, par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). L’agence sanitaire alerte sur les dangers liés à l’utilisation de ces produits potentiellement toxiques. Une habitude qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé des Français.

 

C: Pixabay

– Quels pesticides utilisent les français ?

Insecticides, vermifuges, solutions contre les poux … Dans les intérieurs métropolitains, les pesticides s’utilisent donc principalement dans deux secteurs : pour jardiner et pour protéger les habitations des rongeurs, insectes et autres animaux indésirables. Les bombes insecticides sont entrées dans les habitudes de 40 % des Français et 61 % des propriétaires d’animaux domestiques les traitent contre les puces ou les tiques.

– Quels sont les risques sanitaires ?

Le risque principal provient de la mauvaise utilisation de ces produits chimiques. Si les Français sont globalement attentifs au mode d’emploi des pesticides utilisés pour jardiner, ils n’ont pas la même rigueur pour ceux utilisés en intérieur. Les précautions à prendre sont pourtant écrites sur les emballages, « en lettres un petit peu petites » souligne le rapport. Se laver les mains après utilisation, sortir de la pièce et l’aérer après pulvérisation, porter des gants pendant l’utilisation, il est important de respecter les protocoles d’utilisation.

Pourtant, environ un ménage sur trois ne lit jamais les instructions des emballages d’anti-acariens et anti-rongeurs et un quart d’entre eux ne les lit jamais pour les produits contre les insectes volants et rampants.

L’Anses insiste sur le caractère potentiellement cancérigène de ces pesticides et rappelle qu’il s’agit, bien souvent, des mêmes molécules que pour les produits utilisés en extérieur, dont se méfie pourtant plus les français.

– Que recommande l’Anses ?

Globalement, c’est une vigilance accrue que préconise l’Anses, à commencer par une lecture attentive des notices d’utilisation. Les femmes enceintes et les enfants doC: Pixabayivent faire encore plus attention, par exemple, ils doivent éviter de dormir avec leur animal de compagnie après qu’il ait été traité avec une pipette antiparasite

L’enquête soulève également un autre point problématique : un quart des ménages a toujours dans ses placards des pesticides prohibés, acquis avant leur interdiction légale. On peut supposer que cette proportion de produits illicites est désormais plus élevé, avec l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques en jardinage pour les particuliers au 1e janvier dernier, après le déroulé de l’enquête en 2014.

Les Français doivent donc se débarrasser de ces pesticides mais attention, certains d’entre eux n’ont pas leur place dans les poubelles classiques. Selon l’enquête, 60 % des métropolitains y jettent leurs produits chimiques périmés ou les vident dans leur évier, alors que ceux-ci devraient être apportés en déchèterie. Une pratique détrimentale sur le plan sanitaire et environnemental.