Limiter sa production de déchets au maximum, sans que ça ne devienne une contrainte au quotidien. C’est la démarche que Pauline L. a décidé d’entreprendre il y a un an. Cette avocate généraliste a commencé par remettre en question ses achats vestimentaires. « Je ne pouvais pas cautionner que des mineurs soient exploités pour fabriquer des vêtements dans certains pays, j’ai donc commencé par acheter du Made in France », explique-t-elle. Seulement, le Made in France a un coût, elle s’est donc rapidement tournée vers les friperies.
Tout est ensuite allé très vite. « Si je ne cautionne pas l’exploitation d’enfants, je ne peux pas non plus cautionner le suicide des agriculteurs français », poursuit-elle. Pour ses courses, elle privilégie donc le Biocoop près de chez elle. « Maintenant, quand je vais dans une grande surface, j’ai l’impression de voir du vomi de plastique. C’est comme si tu te déplaces tous les jours en vélo et que tu reprends le métro après plusieurs mois », s’amuse-t-elle. Elle achète la plupart de ses produits en vrac, une tendance qui monte en France.
Dans son appartement parisien, les bocaux en verre s’alignent sur les étagères. Sur l’égouttoir, un bocal de graines germées poussant lentement, qui serviront à agrémenter ses salades. Mais au moment de se faire un café, elle s’empare de dosettes individuelles de café soluble, en emballage plastique. Elle justifie très vite ce geste : « J’ai mis mon appartement en location sur Airbnb il y a quelques semaines, et ce sont les locataires qui les ont laissées. Je ne suis pas fan, mais je ne vais pas non plus les jeter », raconte-t-elle.
Pauline a aussi décidé de fabriquer ses propres produits ménagers, à l’instar de sa lessive, qui n’est « qu’un mélange de paillettes de savon de Marseille et d’eau ». Ses recettes de produits faits maison, elle les trouve sur des blogs internet, qu’elle consulte uniquement dans ce but.
Pauline considère néanmoins que le zéro déchet est une « goutte d’eau », dans un « système politique qu’il faudrait totalement réformer », avance-t-elle. C’est son comportement global qui s’inscrit dans une logique de respect de l’environnement, dont le zéro déchet fait partie, mais n’est pas l’élément central. « Avoir une poubelle vide, ça n’est pas un indicateur, surtout si tu prends ta voiture tous les jours », conclue-t-elle.
Catherine Saliceti et Aline Bottin
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