Préavis de grève illimité chez Easyjet

La compagnie aérienne britannique Easyjet a déposé un préavis de grève illimité qui débutera le lundi 16 septembre 2024. Le syndicat union des navigants de l’aviation civile (UNAC) conteste la fermeture de la base de Toulouse.

Un jour après l’annonce surprise par Easyjet de la fermeture de sa base de Toulouse et d’un plan de départs volontaires, le syndicat Union des navigants de l’aviation civile (UNAC) a déposé un préavis national de grève illimitée.

Les syndicats dénoncent la fermeture brutale et inattendue d’une base plutôt performantes ces dernières années et donc la mise en danger des postes des 125 salariés présents à Toulouse.

Selon le syndicat, la grève débutera le lundi 16 septembre. Le syndicat appelle tous les travailleurs basés en France à se mobiliser et à cesser le travail pour une durée illimitée afin de soutenir les salariés de Toulouse.

Le quotidien des employés en danger

La compagnie a annoncée mardi la fermeture de sa base à Toulouse d’ici mars 2025 à cause de nombreux facteurs comme la reprise post-covid et la pression due à l’inflation.

Easyjet va transférer les 2 avions présents sur la base vers d’autres bases françaises. La compagnie a proposé à ses salariés de poursuivre leur aventure au sein de la compagnie mais dans d’autres bases en France, une décision qui ne satisfait pas les syndicats. La majorité des salariés étant des couples ou des familles ayant acquis des biens à Toulouse.

Les dates clés pour « une action commune d’envergure » seront prochainement communiquées par le syndicat.

Mohamed Sadat

Air France va supprimer 465 postes en France

Un plan de 465 départs volontaires a été présenté, s’accompagnant de la suppression de liaisons domestiques au profit de la filiale low cost Transavia. Air France subit la concurrence du TGV et des compagnies low cost sur les courts courriers.
Face à la concurrence des compagnies low cost, Air France va supprimer 465 postes et fermer certaines liaisons. / Crédit : gmathio – Flickr

La perte de 330 millions d’euros du groupe pour le premier trimestre 2019 laissait augurer l’annonce. Lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire ce lundi, la direction d’Air France-KLM a annoncé un plan de départs volontaires portant sur 465 équivalents temps plein.

Ce sont les personnels au sol de l’activité domestique, les « courts courriers », qui vont être concernés par les suppressions de postes, sur un total de 3200 personnes employées par la compagnie. Il s’agit d’employés affectés à la vente des billets et à l’enregistrement. Les sites les plus touchés seraient Bastia, Ajaccio et Marseille, avec une cinquantaine de suppressions.

Ce plan social s’accompagne d’une réduction d’environ 15% du plan de vol sur trois ans. Une dizaine d’escales domestiques vont être concernées par ces réductions : Orly, Marseille, Ajaccio, Bastia, Nice, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Toulon, Mulhouse, Nantes, Montpellier… Certaines lignes peu fréquentées vont elles être complètement supprimées, comme le Orly-Quimper, Orly-Agen, Orly-Lorient, Nantes-Montpellier ou encore Strasbourg-Lille.

Face aux concurrents, Transavia va remplacer Air France

Depuis plusieurs années, Air France subit la concurrence des compagnies low cost et du TGV, comme par exemple sur des destinations telles Strasbourg ou Bordeaux. La compagnie Ryanair a d’ailleurs installé sa seconde base à Bordeaux en avril. Easyjet aussi est en expansion en France. La compagnie passe de cinq lignes en 2017 à treize en 2019, avec huit avions basés en France.

Pour faire face dans la compétition, la compagnie française va être remplacée par les services de sa filiale low cost Transavia. L’extension de Transavia, limitée à quarante avions en France, est sensible en interne car ses employés exigent les mêmes conditions d’emploi que ceux d’Air France. Mais une consultation menée par le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) indiquerait que les pilotes seraient en majorité favorables au développement de Transavia. Selon l’ancien président du SNPL Philippe Evain, « Transavia France aurait les moyens de concurrencer les low cost en province ».

Le plan présenté par la direction sera discuté avec le SNPL avant l’été. Il s’agit de la première réforme que lance Benjamin Smith, le nouveau patron canadien de la compagnie française. Après la démission de son prédécesseur Jean-Marc Janaillac suite au rejet de son plan par les salariés, Ben Smith a su apaiser les relations au sein d’Air France. En février, les pilotes ont approuvé l’augmentation de 4,3% en moyenne de leur rémunération, en plus des 4% accordés à l’ensemble des salariés.

Vincent Jaouen