Covid-19 : l’épargne des Français bat des records

Depuis le début de la pandémie, les Français ont épargné 140 milliards d’euros de plus que d’habitude. Un enjeu majeur pour le gouvernement qui compte sur un réinvestissement de ce tas d’or dans l’économie au cours des prochains mois. 

L’épargne des ménages français a bondi de 20% en 2020. Une manne pour la reprise économique. ©Konstantin Evdokimov/Unsplash

142 milliards d’euros. C’est le surplus d’argent épargné par les Français depuis le début de la crise du Covid-19 par rapport aux années précédentes. La majeure partie de cette épargne a été stockée durant les mois de confinement, notamment en mars, avril et mai 2020 puis en novembre et décembre de la même année, d’après les conclusions de la Banque de France parues le 1er juin. L’institution précise que l’accumulation de cette épargne s’est « poursuivie au premier trimestre 2021 ».

Pourquoi les Français ont-ils tant épargné ?

Ce surplus de 142 milliards d’euros représente la quantité d’argent qui n’aurait probablement pas été épargnée sans la crise sanitaire.

Les dépôts sur les comptes à vue et sur les Livrets A ont bondi pendant la pandémie à des niveaux record notamment du fait de la fermeture des commerces non-essentiels durant de longs mois. Les Français ont aussi eu la volonté d’épargner pour se prémunir des risques économiques éventuels liés à l’incertitude du contexte.

Que faire de cette épargne massive ? 

L’épargne des Français est un enjeu important aux yeux du gouvernement : elle représente une des sources de la reprise économique pour l’année 2021. Les ménages ayant mis de côté, les autorités espèrent voir cet argent participer à la reprise économique tant attendue. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, déclarait le 31 mai espérer une croissance de 5 % sur l’année, qui pourrait être soutenue par cette épargne massive.

Cette hausse est-elle si impressionnante ?  

En 2020, les Français ont épargné plus de 300 milliards d’euros sur l’année, soit une hausse de 20% par rapport à l’année précédente, d’après la Banque de France. En moyenne, les ménages ont épargné 21 % de leurs revenus disponibles. Un niveau comparable à celui de 1975, qui constituait le dernier record.

Joséphine Boone

Tensions politiques à Istanbul autour du sommet humanitaire

Alors que 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d’assistance inquiètent les ONG,  les principaux acteurs humanitaires mondiaux se réunissent aujourd’hui à Istanbul, chapeautés par les l’ONU, pour améliorer la réponse face aux crises sécuritaires et environnementales. Ces associations, mais aussi 60 chefs d’État et plusieurs entreprises, se retrouvent autour de la table pour repenser le système d’aide. Angela Merkel et le président turc Recep Tayyip Erdogan doivent discuter en amont du sommet, notamment de la situation politique turque jugée préoccupante par la chancelière allemande.

Un sommet contesté

Plusieurs associations dénoncent un sommet superficiel, sans véritable enjeux et motivations. La célèbre ONG Médecins Sans Frontières a notamment refusé d’y participer, arguant le manque d’avancées concrètes et anticipant une « déclaration de bonnes intentions ».

Le choix d’Istanbul comme ville hôte de la rencontre en agace plus d’un, notamment ceux qui accusent les autorités turques de renvoyer les réfugiés syriens vers les zones de conflit. La question des Syriens, qui sont plus de 2,7 millions en Turquie, s’ajoute à celle des populations kurdes. La Turquie prend part depuis plusieurs mois à une guerre civile à l’Est de son territoire contre les guérilleros du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. De nombreux civils ont été tués dans ces affrontements que les politiciens prokurdes qualifient de « génocide ».

Des relations tendues avec l’Europe

De nombreux chefs d’État et ministres européens participent à ce sommet, notamment Angela Merkel, Alexis Tsipras ou Ségolène Royal. La chancelière allemande a déclaré lors d’un entretien à la presse allemande que « certaines évolutions en Turquie sont sources de vives préoccupations ». Elle a également exprimé de « profondes préoccupations » au sujet de la levée de l’immunité des parlementaires turcs, qui met en danger 50 des 57 parlementaires du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et aurait dit au président Erdogan qu’une démocratie avait besoin d’« une justice indépendante, d’une presse indépendante et d’un Parlement fort ».

Alors qu’un accord a été signé entre la Turquie et l’UE au sujet des réfugiés, l’Allemagne est accusée de complaisance à l’égard du gouvernement turc, tout juste remanié. Les deux co-dirigeants du HDP ont par ailleurs écrit au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour lui demander de “mobiliser les mécanismes internationaux afin de répondre aux alarmantes violations des droits de l’homme et du droit humanitaire à l’intérieur et aux alentours des frontières turques“.

Peu d’avancées concrètes

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Source : Mouvement mondial des droits humains

La crise des réfugiés est bien loin d’être terminée avec la reprise intensive des combats en Syrie, en Irak et au Yémen. Pourtant, le sommet échoue à acter des mesures concrètes et applicables car non contraignantes. La chancelière Merkel a déclaré que « très souvent, des promesses de dons sont faites, mais l’argent ne suit pas pour être mis dans les projets, cela doit cesser » et a ajouté que le système humanitaire actuel n’était toujours pas « compatible avec le futur ».

Liselotte Mas

Derrière la crise du lait, une économie trouble

Depuis près de dix jours, les producteurs laitiers français protestent contre les prix appliqués par la grande distribution. Ils réclament une plus grande transparence dans les tarifs, mais surtout, une revalorisation de leur travail. Car s’ils sont les premiers maillon de la chaîne, ils ne sont pas ceux qui en profitent le plus, au contraire. Les éleveurs bovins vendent à perte, tandis que la grande distribution, elle, augmente ses marges.

 

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Pour résoudre la crise, le Premier ministre a réuni, ce lundi, des dirigeants de Carrefour , Casino, Auchan, Cora, Intermarché, Lidl et Système U, au moment où de nouveaux barrages étaient érigés par les éleveurs. Conscient des généreuses marges que s’octroient les acteurs de la grande distribution, Manuel Valls leur a demandé de ne pas anticiper une baisse des prix des produits agricoles dans les négociations commerciales qui s’achèveront le 1er mars, de poursuivre les actions de valorisation des produits locaux, d’entrer dans des partenariats avec leurs fournisseurs et d’accentuer la contractualisation. Des propositions qui pourront peut-être résoudre une crise qui dure maintenant depuis deux ans.

Nivin POTROS.