Plusieurs milliers d’étudiants ont manifesté mardi à Alger pour réclamer le départ du pouvoir des « voleurs » et des « traîtres » liés au régime du président déchu Abdelaziz Bouteflika, selon un journaliste de l’AFP. Rassemblés devant la Grande Poste, bâtiment devenu le point de ralliement des manifestations algéroises, ils sont parvenus à forcer, sans violence, plusieurs cordons de policiers pour rejoindre le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN, Chambre basse du Parlement). Les étudiants algériens ont également manifesté sans incident dans d’autres villes universitaires d’Algérie. « Vous avez pillé le pays, voleurs!« , ont crié d’une seule voix les étudiants en direction de l’APN.
Le groupe d’électronique sud-coréen Samsung a rejeté mardi des accusations d’achats de voix auprès de membres du Comité international olympique (CIO). Ces paiements, datant de 2011, auraient visé à obtenir l’attribution des Jeux Olympiques d’hiver de 2018 à Pyeongchang au détriment de Munich et d’Annecy.
Dans un communiqué publié ce mardi, le géant sud-coréen a déclaré : « Samsung n’a jamais mené aucune activité illégale de lobbying afin d’obtenir la victoire de Pyoengchang« . Pourtant, la chaîne sud-coréenne SBS TV a affirmé avoir obtenu la copie de 137 courriels, dont certains entre des responsables de Samsung et Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et ancien membre du CIO.
Déjà mis en cause pour des achats de voix afin de garantir à Rio l’attribution des JO d’été de 2016 et visé par un mandat d’arrêt international dans le dossier de dopage et corruption qui avait ébranlé le monde de l’athlétisme en 2016, Papa Massata Diack est cette fois soupçonné d’avoir promis de convaincre des membres du CIO de voter en faveur de Pyeongchang en échange d’argent et de contrats de parrainage.
Le CIO a indiqué que les informations concernant Lamine Diack « seront ajoutées à son dossier ouvert par la Commission d’éthique » et rappelle être « partie civile » dans l’enquête ouverte par la justice française à l’encontre du Sénégalais « qui a perdu son statut de membre honoraire en 2015 ».
Pour rappel, le 6 juillet 2011, Pyeongchang, écartée à deux reprises pour les JO de 2010 et 2014, avait obtenu dès le premier tour de scrutin l’organisation des JO de 2018, devant Munich (Allemagne) et Annecy (France)
Plusieurs proches du Premier ministre hongrois sont soupçonnés de détourner les fonds européens à leur profit. Enquête sur un sytème de corruption généralisé sur lequel élus et oligarques ont bâti leur fortune.
C’est un paradoxe que même les plus éminents experts en relations internationales ne parviennent toujours pas à éclaircir. Alors que depuis son arrivée au pouvoir en 2010, Viktor Orban s’affiche en chantre du discours anti-européen en Europe centrale, nombre de proches du Premier ministre hongrois sont soupçonnés de s’enrichir sur le dos de l’Union européenne.
L’un de ces scandales, s’il n’a pas empêché le Fidesz, parti de l’homme fort de Budapest, de remporter une large victoire aux élections législatives du 8 avril, s’est pourtant bel et bien transformé en affaire d’État. Et pour cause : elle implique le gendre de Viktor Orban, Istvan Tiborcz. Entre 2011 et 2015, Elios, la société d’éclairage qu’il dirigeait, a remporté des appels d’offres publics rédigés par les maires de pas moins de 35 communes dirigées par le Fidesz. Des contrats rétribués à chaque fois avec des fonds européens, grâce auxquels Istvan Tiborcz a pu empocher près de 10 millions d’euros en revendant ses parts dans Elios en 2015. Sur Facebook, une vidéo raillant cet enrichissement a été vue près de 900 000 fois.
« Une classe politique clanique qui gère ses marchés publics de manière quasi mafieuse »
Ce scandale est loin d’être le seul. Les lampadaires du gendre d’Orban ont mis en lumière un système de corruption généralisé, sur lequel l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) et l’association Transparency International enquêtent depuis plusieurs années. “Il s’agit d’une classe politique clanique, qui gère ses marchés publics de manière quasi mafieuse, sans réelle mise en concurrence”, constate Bruno Nicoulaud, représentant français de l’Olaf. Et l’entourage politique du Premier ministre ultraconservateur est le premier à bénéficier de ces pratiques sulfureuses. Plusieurs élus du Fidesz ont par exemple mis à profit un dispositif permettant aux entreprises finançant des clubs de sport d’alléger leur fiscalité. En renflouant les caisses des clubs de football présidés par des membres du parti au pouvoir, ces sociétés se sont ainsi vu confier en retour la construction de stades ou d’équipements municipaux.
Mais Viktor Orban sait aussi se montrer généreux envers ses amis de jeunesse, à l’instar de Lorinc Meszaros. Le maire de Felcsut, chauffagiste de formation, est aujourd’hui à la tête de la 5e fortune du pays. Symbole du clientélisme sur lequel repose cette ascension : le petit train qui chaque jour traverse – quasiment vide – le village de l’oligarque, avant d’atteindre son terminus… à quelques kilomètres de la résidence secondaire de Viktor Orban. Un gadget de quelque 2,5 millions d’euros, financé à 80% par Bruxelles.
Bruxelles impuissante
La Hongrie a beau être le premier bénéficiaire des fonds européens par habitant – 5,5 milliards d’euros lui sont alloués pour la période 2014-2020 – Bruxelles s’en tient pour l’heure aux mises en garde. Et ce, faute de pouvoir envisager des sanctions : “La Commission européenne ne peut rien contre la Hongrie puisque l’activation de l’article 7 [pouvant priver un État membre de ses droits de vote dans certaines instances de l’UE, ndlr]ne peut être déclenchée qu’à l’unanimité. Or la Pologne soutient coûte que coûte la Hongrie”, rappelle Joël Le Pavous, correspondant en Hongrie pour Courrier International, Slate, et RTL. Du reste, de telles mesures ne permettraient pas de traiter le mal à la racine. “Bruxelles peut obliger la Hongrie à rembourser ces fonds mais cela n’aurait aucun impact sur les protagonistes de ces fraudes. Au final, ce serait l’État hongrois, et donc le contribuable, qui paierait la facture”, prévient Bruno Nicoulaud. Au risque de donner écho au discours europhobe de Viktor Orban, que ces sanctions visaient pourtant à affaiblir…
Une procédure pénale a été ouverte par la justice suisse contre Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain, et Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la FIFA. Ils sont soupçonnés de corruption concernant les droits médias des Coupes du monde. Le siège parisien de BeInSports a également été perquistionné.
Le président du Paris Saint-Germain (PSG) Nasser Al-Khelaïfï est dans le viseur de la justice. Une procédure pénale a été ouverte ce jeudi 12 octobre contre le dirigeant qatari et Jérôme Valcke l’ancien secrétaire général de la Fifa, la Fédération internationale de football, par le ministère public de la confédération (MPC) en Suisse. Ils sont soupçonnés de corruption lors de l’octroi des droits TV de plusieurs Coupes du monde de football.
Dans la foulée, c’est la justice française qui s’est emparée de l’affaire. Les bureaux parisiens de la chaîne de télévision BeInSports, propriété de Nasser Al-Khelaïfï, ont été perquisitionnés ce jeudi après-midi. D’autres perquisitions ont eu lieu « simultanément et en divers lieux » en Grèce, en Italie et en Espagne, lors d’une « opération coordonnée ».
Une enquête a été ouverte dès le 20 mars dernier pour « soupçon de corruption privée, d’escroquerie, de gestion déloyale et de faux dans les titres ». Jérôme Valcke, suspendu 10 ans en 2015 de toute activité liée au football pour d’autres faits de corruption, est soupçonné d’avoir « accepté des avantages indus en lien avec l’octroi de droits média dans certains pays de la part d’un homme d’affaires dans le domaine des droits sportifs » pour les Coupes du monde de football de 2018, 2022, 2026 et 2030. Le dirigeant parisien est, lui, seulement mis en cause pour les compétitions en 2026 et 2030. L’ancien numéro 2 de la Fifa Jérôme Valcke a été auditionné ce jeudi sous le statut de mis en examen. Les autorités suisses ont précisé qu’« aucune personne ne se trouve en détention provisoire ».