Depuis le début de l’épidémie, entre la hausse des exportations et la razzia sur la farine dans les supermarchés, tous les voyants semblent au vert pour la filière du blé en France.
Le prix du blé a brutalement chuté, lundi 27 avril, en raison de la dégradation des prévisions météorologiques en Europe. Ces dernières semaines, il n’avait cessé de grimper avec l’accroissement de la demande mondiale due à l’épidémie et à d’autres facteurs, comme la sécheresse en Afrique du Nord.
Une aubaine pour la France, l’un des principaux producteurs européens, dont les exportations se sont envolées au mois d’avril, laissant présager « un record historique » des exportations d’après Marc Zribi, le chef de l’unité « grains et sucre » de l’organisme FranceAgriMer.
Un boum des exportations
Ainsi, à la mi-avril, 1,14 million de tonnes ont été envoyées en Chine et 1,6 million de tonnes vers le Maroc, selon FranceAgriMer.
L’organisme prévoit une hausse des exportations de 500 000 tonnes par rapport au mois de mars 2020. Au total, 13,2 millions de tonnes de grains de blé français devraient être vendus hors de l’Union européenne, notamment en l’Algérie et en Afrique de l’Ouest.
Cependant, l’épidémie a des répercussions négatives sur d’autres débouchés de la filière française de blé. Tout d’abord, les Français et leurs voisins européens se déplacent moins, ce qui diminue la demande en biocarburant. Une baisse évaluée à 150 000 tonnes, selon l’AFP.
Des rayons de farine dévalisés
Avec les mesures de confinement, les Français sont aussi moins nombreux à fréquenter les boulangeries artisanales qui déplorent une baisse de 30% de leurs ventes.
En parallèle, les Français se sont mis à fabriquer leur pain à la maison et ont profité du confinement pour cuisiner plus. Dans les supermarchés, les rayons de farine ont été pris d’assaut avec des ventes en hausse de 229% la première semaine et n’ont pas pu être réapprovisionnés à hauteur de la demande.
Alors, va t-on pour autant vers une pénurie de farine en France ? Non, rassurent les professionnels du secteur. Le réapprovisionnement des grandes surfaces a pris du retard, notamment à cause de problèmes d’acheminement, mais les rayons feront bientôt le plein.
Juliette Guérit