Primaires américaines : Comment les candidats dépensent leurs fonds de campagne ?

16$ pour Donald Trump, 2316$ pour Bernie Sanders. Dans l’Iowa, les voix n’ont pas la même valeur. S’ils ont dépensé autour de 1,5 millions de dollars, à l’exception de Donald Trump, le retour sur investissement reste limité pour les candidats démocrates. Bernie Sanders et Hilary Clinton n’ont pas rechigné à la dépense pour gagner un maximum de voix démocrates dans un Etat qui, traditionnellement, se mobilise peu. Les deux candidats démocrates ont donc du investir massivement dans l’achat de bulletins de vote afin d’inciter les électeurs à faire entendre leur voix. Mais pour remporter la victoire, ils ont adopté des stratégies différentes. C’est sur le terrain qu’Hilary Clinton s’est battue. Celle qui l’a finalement emporté dans un mouchoir de poche, a consacré plus de la moitié de son budget à l’organisation de meetings. Bernie Sanders, lui, a misé sur de grandes campagnes de communication dépensant près d’un dixième de son budget en marketing politique.

(source : Federal election commission)
(source : Federal election commission)

Le grand absent du terrain reste Donald Trump. Il a dépensé moins de 30 000 dollars en meetings. Ted Cruz, arrivé en tête du caucus, y a consacré près de trois fois plus d’argent. Mais ce qui reste le plus frappant est le budget total de ces deux candidats. Celui du vainqueur est plus de deux fois supérieur à celui de Donald Trump. Ce dernier n’aura dépensé que 730 000 dollars pour sa campagne en Iowa. C’est en stratégie politique que Trump a investi la majorité de ses fonds de campagne se reposant ainsi sur l’expertise de professionnels. Ted Cruz, quant à lui, a plutôt opté pour un contact direct avec les électeurs. Sa première dépense : 1,5 millions de dollars en appels téléphoniques voués à lever des fonds.

(source : Federal election commission)
(source : Federal election commission)

Le 9 février, ce sera au tour des électeurs du New Hampshire de voter. Tous les quatre ont dépensé moins d’argent pour ce deuxième caucus. Pour l’exemple, Ted Cruz a réduit par huit son budget. Seul Donald Trump reste constant.

Cyrielle Cabot et Lisa Boudet

Zika : un virus baladeur

Depuis que l’OMS en a fait une »urgence de santé publique de portée mondiale », le virus Zika n’en finit plus de susciter l’inquiétude des Etats d’Amérique du Sud et d’Europe. Probablement responsable des milliers de cas de malformations de nouveaux-nés au Brésil (microcéphalie), ce virus n’est pourtant pas du tout endémique de la région. Découvert sur un macaque rhésus dans une forêt du sud de l’Ouganda en avril 1947, le virus s’est d’abord propagé en Afrique centrale, puis en Asie. Ce n’est qu’en 2007 que le virus est détecté pour la première fois hors de ces deux continents, sur l’île de Yap en Miconésie (Océanie).

Si à l’heure actuelle, le virus est surtout présent en Amérique du Sud, il ne s’y est installé que depuis 2014, notamment au Brésil. L’arrivée massive de touristes étrangers à l’occasion de la Coupe du monde de football en 2014 serait à l’origine de la migration du moustique tigre (Aedes aegypti), soupçonné de transmettre le virus. Seuls quelques cas ont été recensés en Europe, la plupart du temps des personnes qui reviennent de vacances en Amérique du Sud. Un scientifique revenant du Sénégal l’aurait également transmis à sa femme, ce qui représente le premier cas de transmission par voie sexuelle. En France, la première épidémie avait été signalée en 2013, avec une centaine de milliers de cas recensés en Polynésie française. Le Ministère de la Santé polynésien a annoncé jeudi matin que le virus ne circulait plus dans l’archipel.

Paul VERDEAU.

L’Europe à nouveau touchée par le spectre du terrorisme

L’année 2015 a rappelé aux Etats européens qu’ils étaient aussi des cibles pour les terroristes. Si le Proche-Orient demeure la région du monde la plus visée par les actes terroristes, l’Europe n’est pas épargnée. Le Nord ou le Sud du continent européen est visé, sans véritable discrimination géographique. Néanmoins, certains pays sont plus touchés que les autres.

 
L’ensemble des chiffres cités dans cette infographie prennent en compte les victimes, les forces de l’ordre ainsi que les auteurs des attentats qui sont décédés.

Les événements de 2015 en France ont ému l’ensemble de l’Europe, dans un élan d’émotion et de solidarité inédit. Pourtant, depuis le début des années 2000, l’hexagone n’est pas le plus touché par les terroristes. Entre 2000 et 2005, c’est l’Espagne qui a totalisé le plus de morts liés au terrorisme. C’est avec les attentats perpétrés par Al Qaïda dans des train de Madrid que le plus grand total de victimes est dénombré en Europe, avec un bilan qui s’élève à 198 morts.

Un triste chiffre qui a amené les pays européens a renforcer leur sécurité, avec, notamment, le plan vigipirate. Des mesures qui expliquent certainement la baisse significative des actes terroristes sur le territoire jusqu’en 2010. Un état de relatif calme qui prend fin avec la tuerie en Norvège, commise par Anders Behring Breivik.

Avec l’année 2015, le bilan des morts liés au terrorisme repart à la hausse et atteint des sommets inédits depuis dix ans. Un bilan qui réveille le spectre de la terreur en Europe, et qui amène, à nouveau, à des mesures sécuritaires fortes.

 

Clément Brault

Cote de popularité des politiques : l’effet ponctuel des attentats

Depuis 2012, la France a été le théâtre de plusieurs attentats. De Mohammed Merah au 13 novembre, chaque nouvelle attaque, la cote de popularité des hommes politiques au pouvoir et leurs partis connait souvent une hausse, bien que celle-ci ne soit que temporaire.

Une cote de popularité à la hausse mais pas pour longtemps. Après les attentats de novembre, la cote de François Hollande a grimpé de 20 points dans l’opinion publique. Manuel Valls, le Premier ministre, gagnait 11 points. Un regain de popularité pour le chef de l’Etat qui était au plus bas dans les sondages. Après les attentats, François Hollande s’est affirmé comme un président omniprésent. Il s’est rendu sur place directement après les attaques, a pris la parole devant les Français, a convoqué le Congrès, décalré l’état d’urgence et s’est longuement exprimé lors de la cérémonie d’hommage aux victimes le 8 janvier dernier.

Mais le répis aura été de courte durée. Dès le mois de janvier, François Hollande passe de 35% d’opinion favorable à 23%. Manuel Valls suit le même chemin en passant de 43 à 36% d’opinion favorable. Un phénomène déjà observé au moment des attentats de Charlie Hebdo où Président et Premier ministre avaient déjà vu leur cote de popularité augmenter. Mais là encore, pour quelques mois seulement. Les attentats de janvier avaient surtout bénéficié à Manuel Valls, dont le pourcentage d’opinions favorables avait bondi de 34 à 48%, François Hollande était lui passé de 15 à 20%. Elle est ensuite repassée à 32 en avril pour le Premier ministre, 18 pour le Président.

Une hausse dans les autres partis

Si la hausse a été remarquée dans le camp de l’opposition, elle a été moins spectaculaire. Après les attentats de janvier Nicolas Sarkozy, président des Républicains, est passé de 31 à 35% d’opinions favorables en janvier et Marine Le Pen, présidente du FN a gagné un point dans les sondages. En novembre, Nicolas Sarkozy gagnait un point et la présidente du FN en gagnait 3.

En 2012, les attaques à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah avaient entrainé une hausse de popularité pour toutes les personnalités politiques. Nicolas Sarkozy, alors Président, avait gagné 8 points d’opinions favorables, François Hollande grimpait de 11 points, et Marine Le Pen, 6 points.

Constance Maria