Marisol Touraine : le RSA « ne peut pas être conditionné » à du bénévolat

La ministre de la santé et des affaires sociales, Marisol Touraine
La ministre de la Santé et des Droits des femmes et des Affaires sociales  Marisol Touraine. (Photo CC / flickr Parti socialiste)

La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a déclaré lundi lors d’un déplacement à la Plaine Saint-Denis qu’il n’était « pas possible de conditionner le versement du RSA à l’exercice du bénévolat ». Cette déclaration fait suite à l’adoption vendredi dernier d’une proposition du Conseil département du Haut-Rhin. Pour toucher le Revenu de solidarité active (RSA), les potentiels bénéficiaires devraient effectuer sept heure hebdomadaires de bénévolat au service d’associations, de collectivités locales, de maisons de retraite ou d’établissements publics.

Cette mesure, présentée comme une première en France, a rapidement été saluée par des personnalités de droite comme Christian Estrosi. Laurent Wauquiez a, lui, vanté sur Twitter une mesure « qui permet aux bénéficiaires du RSA (…) une insertion par le travail, et non par l’assistanat ». Mais le fondement juridique demeure contesté. « Le droit est défini nationalement et il n’est pas possible de conditionner le versement du RSA à l’exercice du bénévolat ou de telle activité », a déclaré Marisol Touraine, ajoutant ironiquement que « si le département du Haut-Rhin pense être capable de trouver sept heures de bénévolat par semaine pour les 20 000 personnes bénéficiaires, peut-être peut-il leur trouver une activité rémunérée ».

En 2011, Laurent Wauquiez avait proposé d’imposer cinq heures de bénévolat aux bénéficiaires du RSA. Le projet avait déjà provoqué de vives contestations. Une mesure avait alors été expérimentée : un contrat de sept heures, fondées sur le volontariat et payées au SMIC. Le projet a finalement été abandonné au moment de l’arrivée au pouvoir de François Hollande, jugeant la mesure comme un échec. Seul 634 contrats avaient été signés contre les 10 000 espérés.

Pour l’instant le préfet n’a pas attaqué la délibération votée. Mais le président du conseil départemental et membre de Les Républicains, Éric Straumann, a annoncé qu’il n’hésiterait pas à déposer une question prioritaire de constitutionnalité, au nom de « la libre administration des collectivités locales ».

C.C

 

 

Affaire Bygmalion: Jean-François Copé entendu par le juge

Jean-François Copé était convoqué ce lundi 8 février en tant que témoin assisté devant un juge financier à Paris. Le député-maire de Meaux doit être entendu dans le cadre de l’enquête sur les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

 

Jean-François Copé, octobre 2011
Jean-François Copé, le 12 octobre 2011. (Photo CC / flickr UMP Photos)

 

Les enquêteurs soupçonnent Les Républicains, l’ex-UMP, d’avoir émis de fausses factures afin que les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy ne dépassent pas le plafond légal. Bygmalion, une des sociétés de communication de la campagne, aurait facturé des conventions UMP fictives pour couvrir des dépenses de meetings. Selon les enquêteurs, une dizaine de millions d’euros de dépenses sont inscrites au budget de l’UMP en 2012 mais ne figurent pas dans les comptes de campagne. Ce système présumé frauduleux a été dénoncé par Jérôme Lavrilleux, l’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, lorsqu’il était président de l’UMP. Ce dernier avait dû démissionner de son poste en mai 2014.

Ce lundi, Jean-François Copé est entendu en tant que témoin assisté, un statut hybride entre simple témoin et celui de mis en examen, ce qui devrait lui permettre de s’expliquer sur les faits. Il avait déjà été convoqué en juillet dernier. Ses bureaux à l’Assemblée Nationale et à la mairie de Meaux avaient été perquisitionnés en janvier 2015. Le même mois, quatre personnes avaient été mises en examen, dont Guillaume Lambert, l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy.

L’audition de l’ancien chef de l’UMP arrive au moment même où il tente une opération « come-back » sur la scène médiatique, notamment avec la sortie de son livre, Le sursaut français (Stock).

 

 

 

C.R. avec AFP

 

 

 

Météo : 16 départements en alerte orange

Des vents jusqu'à 140 km/h en Bretagne (AFP CHARLY TRIBALLEAU)
Des vents jusqu’à 140 km/h en Bretagne (AFP CHARLY TRIBALLEAU)

Météo-France a placé seize départements en vigilance orange pour vents et vagues-submersion. Les premières rafales ont soufflé sur la Bretagne et la Normandie lundi matin.

Des vents à 139km/h ont commencé à souffler sur le Finistère et dans le Calvados et les vagues ont déferlé sur les côtes lundi matin. Seize départements ont été placés en vigilance orange pour vents et vagues-submersion. Le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Seine-Maritime, le Calvados, la Manche, les Côtes-d’Armor, le Finistère, L’Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Loire-Atlantique, la Vendée, la Charente-Maritime, la Gironde, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques ont été mis en alerte orange, notamment en raison des grands coefficients de marée.

Des vents à 139 km/h ont été enregistrés à Camaret ou encore à 122 km/h à la pointe du Raz dans le Finistère. Des vents ont été relevés aussi à 139 km/h à Bernières-sur-Mer dans le Calvados.

 

 

Des intempéries jusqu’à mardi

Des vagues « particulièrement puissantes vont s’amplifier progressivement lundi sur le littoral atlantique et de la Manche pour atteindre des hauteurs remarquables », auxquelles s’ajoute un risque de « surcote » (surélévation du niveau de la mer) », rappelle Météo France. Bernard Cazeneuve appelle ainsi « les habitants des littoraux Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord à la plus grande prudence ». Le ministre de l’intérieur rappelle aussi qu’il est conseillé de « ne pas s’approcher du bord de mer, des estuaires. »

Les intempéries s’étendront progressivement vers le Pas-de-Calais et le Nord dans la journée. Les vents devraient cesser de souffler lundi vers 20h. Mais les vagues-submersion devraient se prolonger jusqu’à mardi 18h en raison de la marée haute du soir.


(Source BMTV)

 C.C

Popularité des politiques : L’impact temporaire des attentats

Depuis mars 2012, la France a été le théâtre de différents attentats qui ont profondément modifié l’opinion publique concernant les grandes figures politiques. Des pics de popularité qui ne se sont jamais imposés sur le long terme.

La fin de l’année 2015 aura été difficile. Deux mois et demi après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, la France se remet difficilement du choc subi. Des événements tragiques auxquels tous les partis politiques ont réagi, non sans voir leur cote de popularité modifiée. Le soir-même des attentats, François Hollande se rend sur place. Très vite, il déclenche l’état d’urgence et renforce les frappes aériennes en Syrie. Et l’opinion publique s’en ressent : entre octobre et décembre 2015, il remporte 20 points dans les sondages, passant de 15 % d’opinion positive à 35 % (voire graphique 1). Manuel Valls, qui suit la ligne sécuritaire du président, grimpe lui aussi dans les sondages. De quoi leur assurer un retour dans les petits papiers des électeurs ?

Une popularité soudaine qui ne tient pas la distance

En mars 2012, peu après la mort de Mohammed Merah, les cotes de popularité des politiques avaient déjà sensiblement évolué. Abattu par les forces de l’ordre après avoir assassiné 7 personnes dont trois enfants d’une école juive au nom du djihad, le jeune islamiste de 24 ans laisse la France en état de choc.

La droite adopte un discours sécuritaire et pointe du doigt le manque d’initiatives de François Hollande, alors candidat à la présidentielle, concernant la sécurité des Français. Pour Jean-François Copé, « Il n’a jamais fait de la sécurité une priorité de son projet. Le PS vient donner des leçons alors qu’il s’est opposé à la totalité des mesures de sécurité que nous avons votées et mises en œuvre. » Bruno Le Roux, porte-parole de François Hollande, répond en dénonçant une « faille » dans la surveillance du terroriste. Marine Le Pen, présidente du FN, désigne la politique migratoire comme principale responsable de ces attentats : « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés ? »

Des sorties politiques qui payent pour chacun des partis : entre mars et juin 2012, le FN gagne 4 points dans les sondages, l’UMP 7 et le PS 3. Pourtant, très vite, la tendance s’efface, et dès le mois de décembre, tous subissent une cruelle baisse de popularité, sauf le FN qui se maintient faiblement (voire graphique 2). Un schéma que l’on retrouve après les attentats de janvier 2015 : si Manuel Valls, François Hollande et Nicolas Sarkozy regagnent l’estime des français, ils baissent à nouveau dans les sondages dès le mois de mars. À l’aube de 2016, il est probable que les courbes de popularité prennent le même chemin.

Benjamin Pierret