Pour ses 10 ans, Le Bon Coin se réinvente

Le site leader dans les petites annonces fait peau neuve. Au programme : cap vers l’application mobile ainsi que vers l’offre d’emplois en ligne.

 

A picture taken with a fish-eye lens on May 20, 2014 in Paris shows the classifed advertisement website Leboncoin.fr. AFP PHOTO/JOEL SAGET / AFP / JOEL SAGET

Dix ans après sa création, en avril 2006, Le Bon Coin est devenu le leader des petites annonces entre particuliers. Avec 23 millions de visiteurs uniques par mois, le site se situe parmi les cinq sites les plus consultés de France, derrière Google et Facebook.

Si le succès du site n’est plus à faire, son design, lui, laissait pour le moins à désirer. Jugé “vieillot” par Antoine Jouteau, le directeur général du site, le logo ainsi que la « homepage » ont été modernisés. Testée actuellement en version bêta auprès de 1% des utilisateurs, la nouvelle version sera accessible à tous d’ici à un mois.

Au-delà de l’aspect purement esthétique, une version mobile va être mise en place. “ Plus de 55 % des consultations passent déjà par les mobiles, un taux qui pourrait monter à 70 % en fin d’année. Face à ce basculement, il devenait urgent de revoir le site”, confiait Antoine Jouteau au journal Le Monde.

Investir le marché de l’emploi

Autre défi pour le site : diversifier son catalogue d’offres. Aujourd’hui présent dans l’automobile, les biens de consommation en général et l’immobilier, le site entend rajouter une corde à son arc, celle de l’emploi. Le site qui propose déjà quelque 190 000 offres d’emploi en ligne, va mettre en place une offre plus complète notamment axée sur les cadres.

Le marché de l’emploi reste cependant très concurrentiel. Cadremploi, Regionsjob ou encore LinkedIn sont eux aussi présents sur ce créneau. Mais pour le dirigeant du site Le Bon Coin, il n’y a pas de soucis à se faire car à ce jour,  95% des offres déposées sur les sites concurrents concernent uniquement des postes d’employés ou d’ouvriers.

A.D.P.

 

Alep : Pourquoi c’est une conquête clé pour Bachar al-Assad

Un emplacement stratégique de point de vue militaire et commercial entre la mer Méditerranée et la Mésopotamie, et un centre-ville qui a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1986. Située au nord-ouest de la Syrie, la ville d’Alep est la deuxième ville économique du pays. Depuis plusieurs mois elle est le théâtre d’intense combats entre l’armée Syrienne et les rebelles . Pourquoi cette ville est si importante pour le régime ?

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                                                   Une zone d’Alep en destruction massive , (AFP / Baraa Al-Halabi)

Le poids de l’histoire

Alep est l’une des plus vieilles villes du monde, habitée depuis 8 000 ans avant J-C . Cette ville deuxième centre économique du pays a été le coeur de la guerre civile entre les frères musulmans et le gouvernement de Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad au début des années 80. Elle a été nommée capitale de la culture islamique du monde arabe en 2006. Mais depuis 2011, Alep est lourdement frappée par la guerre Humainement et économiquement anéantie par les bombardements et le transfert des usines en Turquie . Avant la guerre civile , les visiteurs se pressaient pour admirer les milliers de trésors de l’Histoire syrienne, des premières habitations préhistoriques aux châteaux croisés en passant par les temples gréco-romains. 

Un emplacement militaires stratégiques et une forte place économique 

Alep, carrefour routier et ferroviaire avec un marché commercial très active . Son artisanat traditionnel est toujours florissant. La zone industrielle de Sheikh Najjar est aussi grande que la ville d’Alep elle-même. elle représentait à elle seule 1/3 de la production industrielle du pays, et 1/4 de ses exportations au déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2012. La zone a été l’une des premières régions à être prise par la rébellion. Celle-ci a démantelé nombres d’usines et vendu les machines et autres équipements hors du pays .

Depuis plusieurs jours , l’armée syrienne de Bachar al-Assad a regagné de larges portions de territoire dans et autour de la ville d’Alep après quatre ans passés sous la mains des rebelles qui sont pris en tenaille par le régime, et qui se trouvent dans une situation critique avec des frappes aériennes russes et les force de l’armée syriennes qui on pris le contrôle autour de la ville. Le tournant décisif de la guerre en Syrie ? Les renforts russes sont venus à l’aide du régime de Bachar al-Assad le 13 septembre et ont réussi depuis à reprendre plusieurs villes du pays. D’après le journaliste syrien Med Mokhtar, si Alep tombe entre les mains du pouvoir syrien, un scénario catastrophe pourrait se produire : “ Si Alep tombe entre les mains du régime, le feu de la guerre va prendre place dans le cœur de la Turquie et on trouvera l’Iran à la frontière yéméno-saoudienne, ça sera le prix de l’inaction et l’hésitation.”

Un bilan catastrophique, un futur sombre 

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Des réfugiés arrivés à la frontière turco-syrienne. Crédit Photo : Réseau International

 

Ces frappes ont jeté sur les routes un nouveau flot de Syriens fuyant les violences. Ils sont plusieurs dizaines de milliers massés devant la frontière turque, qui pour l’heure, reste fermée. La situation humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse de s’aggraver. Le Syrian Institue for Justice and Accountability (SIJA) a calculé que Moscou a tiré environs 1 100 missiles sur la province d’Alep depuis le mois d’octobre dernier. Des attaques qui ont fait 266 morts et s’ajoutent à celles menées par l’aviation syrienne sur 124 personnes. Des attaques qui ont visé des zones résidentielles et des civils (des hôpitaux et des écoles) au lieu des zones des rebelles.  

Wassim Sabri Alem

 

 

Laurent Fabius bientôt au Conseil constitutionnel ?

Laurent Fabius pourrait bien siéger prochainement au Palais Royal. Crédit photo: AFP FREDERICK FLORIN
Laurent Fabius pourrait bien siéger prochainement au Palais Royal. Crédit photo: AFP FREDERICK FLORIN

Le ministre des Affaires étrangères devrait quitter ses fonctions actuelles pour s’installer dans le fauteuil de président des Sages.

Nos confrères de RTL l’ont annoncé ce mardi midi : Laurent Fabius serait sur le départ. Selon la radio, le président François Hollande l’aurait en effet choisi pour présider le Conseil constitutionnel. Si cela venait à se réaliser, le ministre des Affaires étrangères prendrait la place de l’actuel président Jean-Louis Debré, dont le mandat arrive à échéance le 4 mars, et ce pour une durée de 9 ans. Le Conseil constitutionnel se compose de neuf membres, chacun élu pour neuf ans, et il se renouvelle d’un tiers tous les trois ans. Les présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat doivent également présenter un candidat à l’entrée dans le Conseil des Sages. Claude Bartolone a choisi Corinne Luquiens, actuellement secrétaire générale de la chambre basse. De son côté, Gérard Larcher, le président du Sénat, annoncera son ou sa candidat(e) au même moment que François Hollande.

En cas de désignation de Laurent Fabius, la place au Quai d’Orsay serait vacante. Plusieurs noms ont déjà été avancés pour le remplacer. Le plus récent est celui de Martine Aubry, ce matin-même. La maire PS de Lille s’est empressée de démentir l’information. Avant elle, c’est Ségolène Royal qui fut un temps pressentie, de même que Jack Lang, Hubert Védrine, ou encore Elizabeth Guigou.

L’identité de ce remplaçant mystère devrait être révélée demain. Le départ de Laurent Fabius occasionnerait alors un remaniement ministériel. Une thèse corroborée par la soumission de quatre noms par François Hollande à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique, institution chargée de passer au peigne fin les patrimoines des futurs élus ou … ministres.

 

 

 

 

Inscription de l’état d’urgence dans la Constitution: Ce qui va changer

L’Assemblée nationale aux trois-quarts vide a voté ce lundi 8 février vers 22h la constitutionnalisation de l’état d’urgence par 103 voix contre 26 et 7 abstentions. Le texte initial a notamment subi deux modifications: la fixation de la prorogation de l’état d’urgence à quatre mois maximum et l’impossibilité de dissoudre l’Assemblée nationale pendant cette période. Deux mesures qui ont fait des vagues au sein de l’Hémicycle. 

Hémicycle lors du vote du premier article de révision constitutionnelle / AFP / LIONEL BONAVENTURE
Hémicycle lors du vote du premier article de révision constitutionnelle / AFP / LIONEL BONAVENTURE

Le premier round du projet de révision constitutionnelle a été tranché à l’issue de plusieurs heures de débat et d’un vote fortement marqué par l’absentéisme. Il s’agit du premier article d’un projet de révision hautement symbolique qui inclue notamment la déchéance de nationalité. Pourquoi inscrire l’état d’urgence dans la loi des lois ? Ce qui va changer en 3 points.

Quatre mois renouvelables

C’est une question au moins aussi polémique que la déchéance de nationalité : l’état d’urgence doit-il être prolongé ? Par définition, cet état ne peut être que temporaire. Sa durée initiale est actuellement fixée à 12 jours. Mais le Parlement peut, comme il l’a fait à la suite des attentats du 13 novembre, décider de le prolonger. Le Sénat planche d’ailleurs ce mardi 9 février sur une reconduite d’une durée de trois mois à partir du 26 février prochain. Le premier article de la révision constitutionnelle voté ce lundi 8 février fixe un nouveau cadre pour cette prorogation. Désormais, elle ne pourra excéder une durée de quatre mois mais reste, en revanche, renouvelable après un vote du Parlement. C’est un amendement UDI, avec un avis favorable du gouvernement, qui est à l’origine de cette restriction. Pour justifier le choix des quatre mois, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde a établi un parallèle avec le délai qui préside aux interventions militaires de la France. De son côté, Manuel Valls, s’il estime que cet amendement « ne repose pas sur des éléments précis » a salué une durée « raisonnable » qui donne « suffisamment de temps pour faire face au menace ».

Une Assemblée nationale indissoluble

Mais c’est un autre amendement qui aura réussi à provoquer l’ire du Premier ministre. En marge du premier article de la révision constitutionnelle, les députés ont également voté en faveur de l’indissolubilité de l’Assemblée nationale pendant l’état d’urgence sur proposition socialiste. Une mesure fustigée par les députés LR présents lors du vote mais également par le gouvernement. Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a ainsi immédiatement fustigé la mesure sur Twitter.

Manuel Valls, appuyant à demi-mots la position de Ciotti, a affirmé que la mesure ouvrait « trop de problématiques » et qu’il fallait s’en tenir « au cadre tel qu’il a été défini dans un souci d’unité et de rassemblement ». Le locataire de Matignon peut pousser un soupir de soulagement. Le cadre a été globalement respecté. Les parlementaires ont par exemple refusé qu’une loi organique, et non une simple loi ordinaire, fixe les mesures de police administrative autorisées. Un refus qui n’a pas été du goût des députés EELV. Face aux assauts répétés de Cécile Duflot en faveur d’un encadrement plus strict de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a vivement réagi, non sans ironie : « comme si l’état d’urgence était le danger, pas le terrorisme ».

Un article liberticide ?

Et le locataire de Beauvau d’égrainer les chiffres de l’après-13 novembre. 83% des assignés à résidence et 61% des perquisitions ont concerné « des personnes de l’islamisme radical » qui étaient fichées, et le reste portait sur des « réseaux délinquants » pouvant être en lien, a-t-il affirmé. Des chiffres loin d’emporter l’adhésion des 26 députés qui ont voté contre le premier article du projet de révision constitutionnelle. Parmi eux, des écologistes, des socialistes « frondeurs » ainsi que des députés LR. Ils ont tour à tour condamné un article synonyme de « recul de nos libertés » selon les mots de Noël Mamère (groupe écologiste). Faux, répond le gouvernement par le biais de son nouveau garde des Sceaux. D’après Jean-Jacques Urvoas, avec le vote de cet article, « les libertés publiques ne pourront que mieux se porter ». Et le ministre de la Justice d’ajouter que « dans toutes les législations européennes, les états d’exception figurent dans la Constitution ». La France ne devrait donc plus faire office d’exception si cet article venait à être entériné par le Sénat puis par le Congrès. Et il a de bonnes chances de l’être. La réforme de l’état d’urgence n’avait pas été débattue depuis sa création en 1955, en pleine guerre d’Algérie.

Rania Berrada