Conseil des prud’hommes : pourquoi les délais sont si longs

Crédit : ActuaLitté sur Flickr
Crédit : ActuaLitté sur Flickr

Plus de 200 salariés attaquent l’Etat pour déni de justice ce mercredi 10 février, en raison des délais de procédures trop longs au conseil des prud’hommes. Une situation difficilement supportable pour les plaignants concernés, qui s’explique par un manque de moyens.

Sarah* commence à être une habituée. Depuis trois ans, l’agente de service en hôtellerie se rend régulièrement au conseil des prud’hommes de Paris. Accompagnée de quatre de ses anciennes collègues, elle se bat pour faire reconnaître les heures de travail non payées par leur ancien prestataire. « L’affaire est toujours renvoyée« , explique-t-elle simplement. Une situation loin d’être exceptionnelle, sur laquelle la justice se penche ce mercredi.

Plus de 200 salariés attaquent l’Etat français pour « des délais d’attente trop longs au conseil des prud’hommes ». Le tribunal de grande instance de Paris examine une première série d’assignations, déposées pour dénoncer des procédures qui peuvent durer trois, cinq, parfois six ans en cas d’appel. Une situation que reconnaissent les avocats et face à laquelle ils sont impuissants.

Pas de temps, pas d’argent

Xavier Matignon, avocat depuis 18 ans, pointe l’inflation des affaires :

La conjoncture économique, le taux de chômage et les relations employeur-salarié de plus en plus tendues ont mené à une explosion des contentieux. Aussi, les gens sont plus au courant de leurs droits, grâce à internet.

Marie X*, l’une de ses consœurs, évoque également un manque de moyens, financiers et humains :

Il n’y a pas assez de greffes, et pas assez d’avocats pour traiter toutes les affaires. Les calendriers procéduraux ne peuvent pas être respectés et souvent, quand les affaires sont renvoyées, c’est parce que les avocats des parties ne sont pas prêts à défendre l’affaire.

Le ras-le-bol des plaignants

Pascal Beni, salarié d’une entreprise informatique de 33 ans, est l’un des nombreux plaignants qui pâtissent de la situation. Il se rend aujourd’hui à son audience de conciliation, après qu’elle a été renvoyée parce que l’avocat de la parti adverse ne s’était pas présenté… début 2014 :

J’ai dépensé 4 000 € jusqu’à présent. Ma vie de famille en pâtit. On m’a dit que ça pouvait durer encore deux ans, plus deux ans en cas d’appel, et encore deux si on va en cours de cassation. En gros, j’en aurai fini en 2022, si je suis encore vivant.

Une amélioration incertaine

Ce n’est pas la première fois que l’Etat se retrouve confronté aux dysfonctionnements du système judiciaire. Il y a cinq ans, il avait été condamné à 400 000 € d’amende pour des faits similaires. Entre temps, le vote de la loi Macron, en août 2015, devait simplifier les procédures prud’homales pour réduire les délais. Des mesures difficilement applicables selon Marie X*, par manque de moyens.

Benjamin Pierret

*Ces noms ont été changés

Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, il retrouve son amour de jeunesse 70 ans après

Norwood Thomas, 93 ans, et Joyce Morris, 88 ans, se sont retrouvés grâce à Internet 70 ans après s’être connus. Ils s’étaient rencontrés à Londres, quelques mois avant le Débarquement.

Norwood et Joyce ont repris contact par Skype après s'être perdus de vue pendant 70 ans. Crédit : capture d'écran Military Watch
Norwood et Joyce ont repris contact par Skype après s’être perdus de vue pendant 70 ans. Crédit : capture d’écran Channel 10

Soixante-dix ans plus tard, les voilà à nouveau réunis. Norwood Thomas, 93 ans, a retrouvé son amour de jeunesse, Joyce Morris, 88 ans. Ils se rencontrent à Londres, pendant la Seconde Guerre mondiale. Leur histoire commence comme n’importe quelle romance d’adolescent. Norwood est en service en Angleterre, et, très vite, il tombe sous le charme d’une jolie Londonienne de 17 ans : Joyce. Malgré un coup de foudre sur les bords de la Tamise, Norwood doit repartir aux États-Unis à la fin de la guerre. Ils entretiennent une correspondance régulière mais Joyce met fin à leurs échanges, sur un malentendu, pensant que Norwood est marié.

Réunis pour la Saint-Valentin

Elle n’oubliera jamais son amour de jeunesse. L’an dernier, elle demande à son fils de l’aider à retrouver Norwood sur Internet. Il tombe rapidement sur un article publié dans un journal en Virginie (États-Unis) mentionnant le vétéran. Par l’intermédiaire du journaliste, le fils de Joyce parvient à remonter jusqu’à Norwood. Ils reprennent alors contact par Skype. Leur histoire d’amour est devenue rapidement publique. Des centaines de personnes se sont cotisées sur Internet pour payer un billet d’avion à Norwood direction l’Australie, où vit désormais son ancien amour. Juste à temps pour la Saint-Valentin.

Constance Maria

Laurent Fabius quitte le gouvernement

French Foreign Affairs Minister Laurent Fabius waves as he leaves the Elysee palace following the weekly cabinet meeting on February 10, 2016. Fabius said on February 10 he was leaving the government. Fabius, whose departure has long been rumoured, replied "yes" when journalists asked if he was taking part in his final cabinet meeting on after four years in the job. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP / STEPHANE DE SAKUTIN
Source: AFP photo / Stéphane de Sakutin. Laurent Fabius sur le perron de l’Elysée après son dernier Conseil des ministres

Le président de la République François Hollande a nommé ce mercredi son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, à la présidence du Conseil constitutionnel. Cette nomination donne le coup d’envoi de ce qui devrait être le dernier grand remaniement gouvernemental avant l’élection présidentielle de 2017. Le bruit de ce changement de poste courrait déjà depuis plusieurs mois.

L’ancien Premier ministre (1984-1986), qui dirigeait la diplomatie française depuis 2012, a confirmé lui-même son départ du gouvernement à la presse en confiant avoir participé à son dernier Conseil des ministres ce matin. Il reste cependant ministre des Affaires étrangères « tant qu’il n’a pas passé l’ensemble des auditions dans les différentes commissions de l’Assemblée et du Sénat » a précisé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.  Une fois cette étape franchie, Laurent Fabius succèdera à Jean-Louis Debré, nommé à ce poste en 2007 par l’ancien président de la République Jacques Chirac. Toutefois, il ne quitte pas totalement le Quai d’Orsay puisqu’il y garde un bureau en qualité de président de la COP21, chargé de suivre les négociations sous l’égide de l’ONU, pour encore quelques mois. Il a précisé qu’il tenait à garder cette « fonction internationale bénévole » qui n’a, selon lui, « pas d’incompatibilité juridique ou dans le temps » avec le Conseil constitutionnel.

Figure incontournable du parti socialiste depuis 40 ans, Laurent Fabius fut le plus jeune Premier ministre français, nommé à 37 ans par François Mitterrand en 1984. Il fut également président de l’Assemblée nationale par deux fois (entre 1988 et 1992 puis entre 1997 et 2000) ainsi que ministre de l’Économie et des Finances entre 2000 et 2002. A 69 ans, il n’est cependant jamais parvenu à son grand objectif, la présidence de la République. Il avait notamment été éliminé de la primaire du Parti socialiste en 2006, face à Ségolène Royal.

Anne-Charlotte Dancourt

Logo des JO 2024 : « Un design très original et très beau »

Mardi soir, Paris a présenté son logo pour sa candidature aux Jeux olympiques 2024 au public et à la presse. Au pied de l’Arc de triomphe, l’enthousiasme semblait l’emporter mais l’utilisation de la tour Eiffel a déclenché des critiques.

L’attente s’est finalement terminée mardi 9 février. Dès 19h30, un nombre considérable de spectateurs étaient déjà rassemblés sur les trottoirs des Champs-Élysées, devant l’ Arc de Triomphe qui est devenu l’écran principal pour dévoiler le nouveau logo des JO 2024. Au sommet était lisible le hashtag #Paris2024 pour inviter les gens présents et les internautes à réagir sur Twitter.    

Arco_1

2016. GRJ PHOTO

 

 

Des cubes sont « tombés » du haut de l’Arc, créant un bel effet visuel, tout en rappelant le jeu gameboy des années 80, Tetris. A 19h45, les tweets, avec le hashtag #Paris2024, ont commencé à apparaître sur l’Arc du Triomphe, ce qui n’a fait qu’augmenter le nombre de spectateurs. La circulation des Champs-Élysées dans les deux sens a été coupée dès 20h10. Tous les gens qui se trouvaient sur le trottoir se sont approchés au maximum, jusqu’à atteindre la clôture humaine formée par les policiers.

 

 

Comme promis, à 20h24, les cubes projetés sur « le grand écran » de l’Arc se sont unis afin de former le logo créé par l’agence Dragon Rouge. La Tour Eiffel était l’élément central du logo, comme elle l’était déjà au moment de la candidature de Paris aux JO de 1992. Néanmoins, elle est cette fois plus colorée et elle forme, à bien y regarder, le numéro 24.

2016. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE / AFP / LIONEL BONAVENTURE
2016. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE / AFP / LIONEL BONAVENTURE

Quelles réactions a provoqué le logo ? 

Différentes personnalités politiques et sportives ont réagi à la projection du logo. Parmi elles, Anne Hidalgo. La maire de Paris a déclaré au journal Le Parisien (réservée aux abonnés): « Le message doit agir de façon subliminale mais pragmatique. Ce logo se regarde, se sent. C’est de la poésie. »  Côté sportifs, le champion de Taekwondo, Pascal Gentil, a affirmé au journal : « Je m’attendais à ce que la Tour Eiffel soit présente, mais j’aime beaucoup cette petite touche graphique qui ressemble à de la calligraphie chinoise. »  

Sur place, les gens ont eu des points de vue très variés. Marlyse Leduc, 32 ans, a trouvé que la Tour Eiffel était le symbole idéal pour designer le logo. « Je crois presque tout le monde attendait ça. Mais la Tour est selon moi le meilleur élément pour nous représenter. Ici, elle a un design très original et très beau. »

Pour Claude Breton, 40 ans, le logo était surprenant. « Malgré le fait que je n’aime pas beaucoup les couleurs, je trouve que l’effet visuel entre la Tour et le numéro 24 a sauvé tout le message du logo. En plus de représenter la ville hôte des Jeux Olympiques, un logo doit aller au-delà et transmettre l’essence de l’événement. Les concepteurs du logo ont bien réussi. »

La couleur, justement, s’est avérée être un élément intéressant, comme l’explique Lucille Petit, 27 ans, conceptrice graphique. « Pour moi, la variété des couleurs est l’élément plus attirant du logo. Avec le bleu, le rose, l’orange et le vert, ils représentent la diversité qu’il y a dans le monde : la diversité des langues, des origines, des coutumes. Les couleurs s’entrelacent avec le numéro et la Tour semble dire :‘Paris vous appelle à la fête sportive qui unit les hommes du monde entier !’ »

Et pourtant, le logo n’a pas plu à tout le monde. C’est le cas de Philippe Blas, 37 ans. « C’était très évident et pas original du tout. Il ressemble à un dessin fait par mon petit frère. Ils devraient mieux investir tout l’argent gaspillé dans le logo. » D’autres déçus s’attendaient à un symbole plus recherché, comme Mathieu Lauren, 30 ans. « Je suis vraiment déçu. Je m’attendais à un design plus surprenant. J’ai perdu mon temps ici à attendre dans le froid pour rien. La Tour Eiffel pour représenter Paris? Pas original du tout! »

Sur le réseau social Twitter, les réactions n’ont pas attendu

L’hôte des Jeux olympiques 2024 sera connu lors de la 130ème session du CIO (Comité Internationale Olympique) en septembre 2017 à Lima, Pérou.

Gila Ríos Jiménez