François, le pape diplomate en 8 voyages

Ce vendredi 12 février, le pape François rencontre pour la première fois le patriarche Cyrille, le chef de l’Église orthodoxe russe. C’est la première rencontre entre les chefs des cultes catholique et orthodoxe depuis le schisme des Églises d’Orient et d’Occident, en 1054. 

Le pape François est en déplacement à Cuba vendredi 12 février / AFP / Filippo Monteforte
Le pape François est en déplacement à Cuba vendredi 12 février / AFP / Filippo Monteforte

Depuis sa nomination à la tête de l’Église catholique, le pape François n’a cessé de sillonner les routes. Ce voyage à Cuba le 12 février est le treizième du souverain pontife. Tout autour du globe, son discours prône la cohésion sociale, la lutte contre les inégalités, ou encore le développement durable tout en restant porteur de la doctrine classique de l’église catholique.

Mais le pape François veut surtout apparaître comme celui qui réconcilie les religions et les peuples. En 2014, en déplacement en Israël et en Palestine, il défendait la résolution du conflit qui sévit dans la région. Son pontificat restera aussi marqué par son voyage à Cuba où il aura joué un rôle majeur dans le rapprochement entre l’île et les États-Unis. Sur le plan religieux, les objectifs du souverain pontif sont les mêmes : favoriser le dialogue entre les religions. En rencontrant le patriarche Cyrille à Cuba vendredi 12 février, il marque son désir de réconcilier l’église orthodoxe russe et l’église catholique. Le Celsalab revient sur les voyages qui ont marqué le pontificat de François.

 

Cyrielle Cabot

Remaniement : changement de statut pour les droits des femmes

Remaniement oblige, les Droits des Femmes sont rattachés au ministère de la Famille et de l’enfance depuis le 11 février 2016. Une énième évolution pour la représentation de la gent féminine au sein du gouvernement, qui a migré de ministères en secrétariats d’État durant toute la durée du quinquennat de François Hollande. Histoire d’une rétrogradation. 

French Junior Minister for the Family, Elderly People and Adult Care, Laurence Rossignol addresses lawmakers during a session of questions to the government at the National Assembly on October 20, 2015 in Paris. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON / AFP / JACQUES DEMARTHON
Source: AFP photo / Jacques Demarthon. Laurence Rossignol, actuelle ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes.

Ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes : depuis le 11 février 2016, c’est désormais en dernière position de cette drôle d’association que se trouvent les questions d’égalité entre les sexes. Et c’est à Laurence Rossignol qu’incombe la responsabilité de les porter. Une triste fin à l’heure de ce qui est censé être le dernier remaniement du quinquennat, pour un poste qui disposait de son propre ministère il y a encore quatre ans.

Une belle promesse

En 2012, lorsque François Hollande est élu, un Ministère des Droits des femmes, entièrement dédié à cette cause, est créé. Il faisait partie des engagements de campagne du candidat du Parti socialiste. Avec à sa tête Najat Vallaud-Belkacem, la promesse est belle. Qui mieux qu’une femme, jeune et d’origine étrangère (Elle est née au Maroc et a été naturalisée française à 18 ans) pour comprendre et lutter contre les discriminations de genre ? Cependant, la ministre est aussi porte-parole du gouvernement, ce qui lui laisse moins de temps à consacrer au jeune ministère. Elle a tout de même engagé de nombreux chantiers : la parité dans les instances dirigeantes des entreprises, dans les fédérations sportives, la lutte contre le temps partiel fragmenté et la réduction des stéréotypes sexistes dans les programmes scolaires. Et ce, dans le but de faire émerger « une troisième génération de droits des femmes », pour faire suite à la génération des droits politiques et à celle de l’égalité économique.

En 2014, le ministère des Droits des femmes se retrouve accolé au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports en suivant la ministre qui l’a vu naître. Quatre mois après, les Droits des femmes se font rétrograder sans ménagement : de ministère, ils deviennent l’objet d’un secrétariat d’État au sein des Affaires sociales. C’est Pascale Boistard, peu connue pour ses opinions féministe, qui en sera chargée.

Depuis le 11 février 2016, les Droits des femmes sont de retour dans un ministère… avec famille et enfant. Un symbole fort pour un poste indépendant quatre ans plus tôt.

« Manque juste les tâches ménagères »

Par ce choix, l’Etat vient ancrer jusqu’au sein du gouvernement un stéréotype sexiste que féministes de tous bords s’acharnent à déconstruire. Danielle Bousquet (Présidente du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes), Chantal Jouanno (Présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Sénat) et Pascale Vion (Présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Conseil économique social et environnemental) se demandent dans un communiqué: « Mettre sous un même Ministère ‘la famille, l’enfance et les droits des femmes’, n’est-ce pas enfermer les femmes dans le rôle stéréotypé qui leur est assigné depuis des siècles: celui d’épouse et de mère ?« .

Inégalités salariales, violences, harcèlement dans la sphère publique, sous-représentation dans les institutions… Autant de dossiers qui n’ont aucun rapport avec la famille et les enfants. L’idée d’une femme égale à l’homme dans ses choix de vie et de carrière semble s’éloigner petit à petit avec cette association d’idée malheureuse.

Cependant, pour bon nombre de féministes, Laurence Rossignol est légitime pour défendre les droits des femmes. Un tweet rassurant de la nouvelle ministre laisse espérer que l’association de mauvais goût relève seulement de l’erreur symbolique et non de réels bâtons dans les roues des futures avancées concernant les droits des femmes.



Anne-Charlotte Dancourt

A l’école, la lutte contre l’antisémitisme passe par la prévention

Dix ans après le meurtre antisémite d’Ilan Halimi par le gang des barbares, les actes anti-juifs ne reculent pas en France. Ils auraient doublé entre 2014 et 2015. Pour lutter contre ceux-ci, de nombreuses initiatives se créent pour gérer le problème le plus vite possible à l’école.

Présentation par Manuel Valls du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme à la préfecture de Créteil le 17 avril 2015. (Crédit : Alain Bachellier sur Flickr)
Présentation par Manuel Valls du plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme à la préfecture de Créteil le 17 avril 2015. (Crédit : Alain Bachellier sur Flickr)

Prendre le problème à la racine. C’est l’ambition du ministère de l’Éducation nationale pour la gestion des actes antisémites. Différents bulletins officiels du ministère ont été diffusés auprès des rectorats. Le premier plan de prévention gouvernemental date de 2005. Le gouvernement, sous la houlette du ministre de l’Éducation de l’époque Gilles de Robien, demandait à ce que chaque acte de nature raciste ou antisémite soit référencé en tant que tel : « La cellule nationale peut être saisie par des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Elle recueille alors une information précise sur les faits survenus. Elle établit un suivi des réponses apportées (protection de la victime, actions des équipes pédagogiques) », précise ce rapport. L’idée du gouvernement est alors de dégager des comportements types, afin de mieux lutter contre eux. Si le gouvernement supervise les actions de prévention, les initiatives sont surtout prises, au niveau local, par les recteurs d’académies.

Mieux vaut prévenir que guérir

Le gouvernement encourage les actions sur le terrain directement dans les écoles ou via des associations. « Des manifestations sont organisées dans les écoles, auprès des jeunes. Ces missions de sensibilisation ont un bon écho. Même si rien ne remplace le dialogue quotidien des enseignants avec les élèves et l’éducation dans les familles », explique Vincent Séguéla de l’association Démocratie et Courage, qui mène des actions de prévention auprès des jeunes.

Après les attentats de janvier, l’exécutif a nommé la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « grande cause nationale de l’année 2015 ». L’idée développée par le gouvernement est de désamorcer la bombe de l’antisémitisme avant même qu’elle éclate. Une déclaration symbolique, qui s’accompagne d’actions concrètes, comme la semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme. Au programme de ces semaines : projection de films tels que « Shoah », de Claude Lanzmann, ateliers débat, journées sportives axées sur le thème de la tolérance.

Une opération qui sera reconduite cette année.

 

Pour Julien Pérault, membre du Cidem, le nouveau centre d’information civique, ces actions « font avancer les choses. Rien de tel que le dialogue entre communautés pour casser les préjugés. Mais il ne faut pas se contenter de ça, il faut plus de mesures ».

Pourtant, quand on l’interroge sur la nature de ces mesures, silence radio. Les acteurs sont tous d’accord sur un point : après l’affaire Ilan Halimi, il faut encore travailler contre l’antisémitisme, mais quant au moyen de lutter contre, les solutions sont beaucoup moins claires.

Clément Brault

Victoires de la musique: ils ont gagné, on les a oubliés

Les 31e Victoires de la musique seront décernées ce vendredi 12 février. Parmi les nommés, on retrouve Kendji Girac, Zaz, Louane ou encore les Frero Delavega. Des têtes d’affiche connues, de nouveaux artistes destinés à percer. Mais qu’en est-il des gagnants des années précédentes ? Pour certains, la gloire a été de courte durée. Le Celsalab vous offre trois exemples des oubliés des Victoires de la musique.

Les anglophones les appellent les « one hit wonders »; des artistes qui ont été récompensés pour un tube, un seul avant de retomber dans l’anonymat le plus total. Même si l’air de ces chansons reste encore dans toutes les têtes, les artistes se sont évaporés de la scène française. Un tube et puis s’en va…

  • Cœur de loup, Philippe Lafontaine

Un des meilleurs exemples, c’est Philippe Lafontaine. Propulsé sur le devant de la scène avec son tube « Cœur de loup », il est nommé révélation de l’année aux Victoires de la musique 1989. Son tube aux influences jazz est vendu à 476.000 exemplaires. C’est un succès fulgurant pour ce Belge venu de Charleroi, mais assez vite, il disparaît des écrans radars. Son dernier album date de 2003.

 

  • La Tribu de Dana, Manau

Autre exemple avec « La tribu de Dana« . Hymne du rap celtique, chanté par le groupe Manau, ce tube sort en 1999 et fait fureur. L’album Panique Celtique est consacré aux Victoires de la musique cette même année et se vendra à 1 million d’exemplaires. Après la sortie d’un second album au succès mitigé, Manau tombe dans l’oubli.

  • Une récompense atypique : Kamini

Si parfois les artistes ne sortent pas du lot après avoir été nommés, c’est aussi parce que leur présence pouvait sembler incongrue. Et ce prix n’aura pas suffi à booster leur carrière.

C’est le cas de Kamini, qui a reçu le prix du meilleur clip vidéo en 2007. « Marly Gomont » n’était au départ qu’une vidéo amateur qui a fait le buzz. Une victoire qui a créé quelques critiques, puisque le rappeur picard était en compétition avec Ayo et son clip « Down on my knees« , Vincent Delerm avec Sous les avalanches ou encore Diam’s avec « La boulette ». Depuis 2009, on n’a plus entendu parler du rappeur.

https://www.youtube.com/watch?v=aR6_p77gmJ4

Alors même si gagner un prix aux Victoires de la musique représente la plupart du temps un tremplin pour la carrière des artistes, c’est loin d’être automatique, et une récompense ne suffit pas à s’imposer sur le long terme.

Camille Roudet