La CGT appelle la RATP à une grève illimitée à partir du 2 juin

La CGT appelle les agents de la RATP à une grève illimitée à partir du 2 juin, pour demander la réouverture des négociations salariales ainsi que le retrait du projet de loi Travail.

RATP

 

Leurs revendications

Dans un tract signé de sa section Bus, le syndicat CGT-RATP réclame 300 euros d’augmentation, et le rejet de la loi Travail.

Bertrand Hammache, délégué central adjoint, réagit : “la direction, soutenue par le gouvernement, persiste à ne pas augmenter la valeur du point statutaire, seule garantie d’une mesure générale sur l’ensemble des salaires”.

Le syndicat déplore le gel, pour la deuxième année consécutive, de la valeur de ce point servant à calculer le salaire des agents (hors primes) malgré des bénéfices records (437 millions d’euros).

 

 

Le 11 mars, lors des négociations salariales annuelles, la RATP a refusé une augmentation générale des salaires. Cependant, elle a signé un accord avec l’UNSA (deuxième syndicat de la RATP) et la CFE-CGC sur diverses mesures de revalorisation (de l’intéressement, des bas salaires et d’une prime). L’UNSA, de son côté a levé le préavis qu’il avait déposé pour la période de l’Euro de football (du 10 juin au 11 juillet), après avoir (confirme-t-il dans un communiqué) obtenu une “augmentation significative” de la « prime vacance des conducteurs ».

 

Sur Twitter, il y a déjà des réactions sur cet appel à la grève.

 

Certains étudiants, qui passent leurs examens en ce moment, n’hésitent pas à faire connaître leur mécontentement.

 

Léa Broquerie

Monumenta, le défi de la médiation

Des milliers de personne se sont retrouvées samedi soir au Grand Palais pour découvrir l’édition 2016 de Monumenta, consacrée à l’artiste chinois Huang Yong Ping. Au programme de cette nocturne annuelle, la visite, bien sûr, mais surtout des rendez-vous avec des médiateurs pour mieux comprendre l’œuvre.

Pas question de se laisser abattre par la pluie. Alors que dans le monde entier, des millions de passionnés découvrent les monuments pendant la nuit des musées, la foule se presse en masse devant les marches du Grand Palais pour l’édition 2016, malgré le mauvais temps. Et déjà, sous les parapluies, les sourires s’affichent sur les visages impatients. Passée la sécurité où les fouilles ont été largement renforcées en vue de l’arrivée massive du public, ces mêmes sourires se transforment en « oh » d’émerveillement. Passionné d’art ou esthète curieux, difficile de ne pas se laisser impression par l’immensité de l’œuvre de Huang Yong Ping.

Pourtant, une fois l’étonnement mis de côté, l’empilement gigantesque peut laisser perplexe. Des containers, sur lesquels s’étire la carcasse géante d’un serpent argenté, trônant lui-même au-dessus d’un bicorne napoléonien version XXL, c’est certes impressionnant mais quelque peu déconcertant.

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« Empires » de Huang Yong Ping (crédit : Marie Boscher)

C’est ici qu’interviennent Gwennaëlle Le Barber et toute l’équipe de médiateurs. Postés aux endroits clés de l’exposition, c’est à quelques mètres de la bouche béante du reptile, tous crocs sortis, qu’elle attend ce soir les visiteurs avides de réponses.  « On est là pour faire l’interface entre les gens et l’œuvre, entre ce qu’ils ont sous les yeux et ce que l’artiste a voulu montrer », explique-t-elle. Huang Yong Ping l’a voulu accessible : l’idée est ici de faire un message sur le monde qui nous entoure avec quelques clés qu’il a lui-même donné aux médiateurs.

Monumenta se veut accessible, en tout point. Le gigantisme, déjà, provoque tout une palette d’émotion qui pour certains, résume l’art. Des sens aiguisés et des émotions pas toujours positives. « Les gens viennent plutôt vers nous, soit pour poser des questions, soit pour nous dire ce qu’ils en pensent, raconte Gwennaëlle. Ce n’est pas toujours sympathique parce qu’on est vraiment le réceptacle, même une fois que l’on a expliqué. »

L’œuvre a-t-elle besoin d’être comprise pour être appréciée ? « Pas du tout, on peut juste trouver ça beau et original », répond Mathieu, 26 ans, venu spécialement à l’occasion de la nuit des musées. « Je ne serais pas forcément venu si ce n’était pas gratuit ce soir, c’est l’occasion de découvrir le lieu aussi ». Une autre visiteuse, Gisella, 68 ans, prend elle le temps de faire le tour de l’œuvre, guide à la main. Tout à l’heure, elle ira voir l’équipe de Gwennaëlle pour confronter sa perception à la leur.

Des visiteurs lors de la nuit des musées au Grand Palais (crédit : Marie Boscher)
Des visiteurs lors de la nuit des musées au Grand Palais (crédit : Marie Boscher)

Si l’artiste a voulu laisser l’interprétation libre de son œuvre, il ne faut pas oublier le titre de l’exposition : Empires. Il y décrit le monde tel qu’il le perçoit. Un empire économique dématérialisé, « qui a pris le pas sur tous les autres » à travers le commerce, représenté par les containers, face aux empires politiques et militaires, « de territoires », illustrés par le chapeau de Napoléon. « Pour faire le lien entre tous les éléments, on a le serpent, explique Gwennaëlle, là pour symboliser le renouveau et la renaissance dans le symbolisme chinois mais aussi les cycles car aucun empire n’est éternel. »

Un serpent qui fait beaucoup parler de lui, d’après la médiatrice : « Les gens nous demandent combien il pèse, mais surtout il nous donne leur regard. Il y a énormément d’interprétations possibles et ce sont des choses intéressantes que l’on peut nous-mêmes réutiliser en médiation après ».

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(crédit : Marie Boscher)

C’est aussi l’un des objectifs du Grand Palais : rendre l’art interactif et participatif. À travers les échanges avec les médiateurs, ils récoltent ainsi directement les perceptions et peuvent véhiculer toute sorte de messages. La technologie sert également cet objectif, grâce notamment à la mise en place d’une application pouvant servir d’audioguide ou encore aux relais des photos de visiteurs sur les réseaux sociaux du monument. D’ailleurs, au détour de la balustrade majestueuse de la nef, on trouve des dizaines de personnes jouant des coudes pour capter la meilleure image depuis ce point de vue imprenable sur la nef, à l’aide de leur smartphone. Comprise ou pas, Empires aura au moins un vrai succès : près de 10 000 photos ont été postées sur Instagram avec le hashtag Monumenta jusqu’ici.

#monumenta2016 #grandpalais #lightbeams

Une photo publiée par Margaux Avril (@margauxavril) le

 

Marie Boscher

 

Le lobby des armes se rallie à Trump : quel impact sur l’élection ?

Donald_Trump

En lice pour les élections présidentielles américaines, Donald Trump a reçu ce week-end le soutien du lobby pro-armes à feu le plus puissant des États-Unis : lors de sa convention annuelle, la National Rifle Association (NRA), très active dans la société américaine, a appelé ses adhérents à voter pour le candidat à la primaire républicaine. L’impact de ce ralliement, qui ne sera réellement connu que le jour de l’élection, ne doit toutefois pas être surestimé.

Donald Trump ne cache pas être favorable au port d’armes. On se souvient qu’après les attentats du 13 novembre en France, il avait affirmé que les choses se seraient passées différemment si les victimes avaient été armées :

Aussi, la déclaration de soutien de la NRA n’a-t-elle rien d’inattendu.
« Ce n’est absolument pas une surprise. Dans un système à un seul tour et dans la mesure où Hilary Clinton a pris une position favorable à un meilleur contrôle des armes, il était évident que la NRA allait apporter son soutien à Trump », confirme Vincent Michelot, professeur d’histoire politique à Sciences po Lyon, spécialiste des États-Unis.
L’association des détenteurs d’armes prend systématiquement position pour un candidat ou contre un autre, lors des élections présidentielles mais également législatives, sénatoriales, locales, ou encore lors de l’élection des magistrats fédéraux. Son soutien n’est pas seulement oral, il est aussi financier : si la loi lui interdit de financer directement une campagne, la NRA peut tout de même lever des fonds pour son candidat et lui faire de la publicité. Vincent Michelot explique ainsi que lorsque la NRA cible un sénateur à l’opposé de ses convictions, sa stratégie est d’assister la campagne de l’adversaire de ce sénateur, afin « d’obtenir le scalp » de ce dernier.
Association créée en 1871, consacrée d’abord principalement aux sports de tirs, la NRA est peu à peu devenue un puissant lobby politique (dont Barack Obama a dénoncé par exemple « l’emprise extrêmement forte » sur le Congrès, en juin 2015), qui revendique aujourd’hui cinq millions d’adhérents : assez pour faire basculer une élection ? Certains n’hésitent pas à qualifier l’association de « faiseur de roi », soulignant la victoire de Ronald Reagan en 1980. Mais Barack Obama, explicitement opposé au port d’armes, a bien été élu en 2008 puis réélu en 2012 : ses adversaires, John McCain puis Mitt Romney ont, eux, échoué malgré le soutien de la NRA.
Pour Vincent Michelot, ce soutien ne devrait donc pas avoir une grande influence dans l’élection à venir. Des sondages réalisés à la sortie des urnes visent à mesurer les priorités des électeurs, or le port d’armes n’en fait pas partie : « Chaque fois, l’économie et l’emploi sont en tête des sondages. La question du port d’armes ou non ne va pas faire se déplacer des milliers d’électeurs. C’est une question trop microscopique pour faire pencher la balance au niveau national ».

Au niveau des États en revanche, il n’est pas impossible que le soutien de la NRA joue un rôle par endroits, comme dans le Vermont ou en Virginie occidentale, où les chasseurs sont nombreux. Mais pour les États décisifs lors de l’élection, comme la Floride, ce ralliement à Donald Trump ne devrait pas faire de différence.
Pour Vincent Michelot donc, « il faut ramener les choses aux proportions. Si le lobbying est efficace, c’est dans le blocage des propositions de loi visant à restreindre la circulation des armes. Après chaque massacre, on voit bien que la législation n’a jamais évolué. Là, il y a une vraie efficacité ».
Pour l’élection présidentielle par contre, le ralliement de la NRA à Trump ne suffira donc pas à lui assurer une victoire. Il n’a en tout cas pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux :

Richard Duclos

Cécile Duflot accuse François Hollande d’avoir orchestré « l’assassinat » du groupe écologiste à l’Assemblée

La candidate écologiste au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 a pointé du doigt ce matin sur RMC et BFM TV « le cynisme de la démarche » du président de la République. Selon elle, ce dernier « pense qu’il y a un trou de souris (…) pour pouvoir être au deuxième tour face à Marine Le Pen (…). Et pour cela il faut éliminer tout ce qui existe entre lui et Jean-Luc Mélenchon ». L’ancienne ministre de l’écologie avait écrit en 2014 un livre à charge contre François Hollande De l’intérieur : voyage au pays de la désillusion, elle attaque aujourd’hui le président quelques jours après la disparition du groupe Europe Ecologie-Les Verts de l’Assemblée Nationale. Si elle ne se déclare pas elle-même candidate, elle a par ailleurs dit à propos de l’élection de 2017 « je pense qu’il y aura un candidat qui défendra l’écologie, j’en suis même sûre et en tout cas je le défendrai ». Ce sera « moi ou quelqu’un d’autre ».

Elle a également critiqué le système même de l’élection présidentielle. Les écologistes « n’aiment pas cette élection pour de bonnes raisons, c’est à dire l’aspect très personnalité ». Selon elle, il faut « supprimer le quinquennat renouvelable et revenir au septennat non renouvelable« . Tout en reconnaissant que les écologistes ne se préparent pas de la bonne manière aux élections présidentielles : « on s’est toujours pris les pieds dans le tapis. On a fait de mauvaises désignations« .

Il faut selon elle, un candidat bien préparé pour défendre l’écologie « j’en suis même sûre, et en tout cas je le défendrai » a-t-elle affirmé. Ce sera « moi ou quelqu’un d’autre », a-t-elle déclaré, promettant d’être la « première supportrice » de Nicolas Hulot s’il se présente. Une pétition appelant ce dernier à se présenter à l’élection de 2017 créée par Franck Pupunat, fondateur du Mouvement Utopia sur change.org, a récoltée un peu moins de 48 000 signatures.

Jeanne Boezec