Alep : la trêve n’aura pas eu d’effets

A moins d’une heure de la fin de la « pause humanitaire » décrétée par la Russie à Alep, vendredi, encore aucun civil ne s’était aventuré dans les « couloirs humanitaires », ouverts depuis le début de matinée.

Décidée unilatéralement par les forces russes, soutien du régime syrien, la courte trêve instaurée par la Russie n’aura pas eu d’effets sur la situation humanitaire, dans la ville assiégée par Damas. Alors que les Nations Unies ont très vite déclaré ne pas être liées à l’initiative russe, les rebelles syriens, qui occupent toute la partie Est de la métropole, l’ont rejetée. Selon l’agence de presse officielle Sana, les forces rebelles auraient tiré sept roquettes sur l’axe d’évacuation du Castello, faisant trois blessés.

Cette « pause humanitaire », qui devait expirer à 19 heures (18h, heure française), devait permettre, outre l’évacuation de civils, le départ des combattants rebelles qui le souhaitaient vers d’autres régions sous leur contrôle. Elle intervient alors que les forces dissidentes ont lancé une vaste offensive, le 28 octobre, contre les quartiers Ouest contrôlés par l’armée de Bachar Al-Assad, aggravant encore la situation des habitants.

Le 22 octobre, un premier cessez-le-feu de trois jours mis en place par les armées russe et syrienne avait expiré sans avoir permis l’évacuation de civils et de blessés, ni le retrait de combattants des quartiers Est, où vivent au moins 250 000 personnes. Les habitants de la partie rebelle sont privés d’aide humanitaire depuis plus de trois mois et menacés de pénurie alimentaire.

Winny Claret

Accord de Paris : « Nous sommes au pied du mur »

Les visages sont souriants, à l’image du logo de l’opération #SmileForThePlanet. Au ministère de l’Environnement ce vendredi, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement et Anne Hidalgo, maire de Paris, ont présenté les actions qui seront engagées à l’occasion de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris pour le climat. Signé le 12 décembre 2015 lors de la COP21 à Paris, c’est le premier accord universel sur l’environnement. Afin d’être déclenché, l’accord devait être ratifié par 55 pays sur les 195 signataires, émettant au total au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

500.000 euros pour la végétalisation des voies sur berge

« L’accord de Paris est une loi, il faut maintenant des textes d’application », a rappelé Ségolène Royal. Ainsi, la ministre a annoncé que le fonds de 100 milliards d’euros prévus pour aider chaque année les pays en développement dans leur transition énergétique, avait été débloqué. Jusqu’en 2020, la même somme sera divisée pour tous ces États.

Ségolène Royal avait également convié la maire de Paris pour dévoiler quelques projets dans la capitale, dont celui de la végétalisation des berges de Seine. Le projet de la mairie, qui divise les Parisiens, a été retenu par le ministère de l’Environnement. Un budget de 500.000 euros a donc été attribué pour la mise en place de ce projet.

Enfin, ce vendredi soir, les monuments de Paris tels que la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe seront éclairés en vert pour célébrer l’entrée en vigueur de l’accord pour le climat. « Paris prend sa part », a souligné la maire de Paris. « C’est à notre génération de changer. Nous sommes au pied du mur. »

Maintenir le cap des deux degrés

L’accord, non-contraignant pour les pays dans le sens où aucune amende ni rétorsion n’est prévue en cas de non-respect du texte, sera à nouveau discuté lors de la COP22 à Marrakech du 7 au 18 novembre prochain. Là, les représentants des pays travailleront sur l’application de l’accord.

Avec pour ligne directrice une transparence totale de la part des États, l’accord de Paris devrait, entre autres mesures, permettre de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des deux degrés. Un objectif qui sera renouvelé à la baisse tous les 5 ans.

Marie Boscher

L’Afghane aux yeux verts du National Geographic va être expulsée du Pakistan

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)
Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)

Célèbre pour avoir fait la couverture du National Geographic en 1985, la réfugiée Sharbat Gula va être expulsée vers l’Afghanistan lundi pour détention de faux papiers.

 

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. Mais trente ans après la publication de son portrait en Une du National Geographic, elle vit encore dans la clandestinité. Poursuivie au Pakistan pour détention de faux papiers, Sharbat Gula doit être expulsée dès lundi du pays pour retourner en Afghanistan, son pays d’origine.

Arrêtée la semaine dernière, la réfugiée avait été condamnée à 15 jours de prison et à une amende de 110 000 roupies (environ 950 euros), après avoir plaidé coupable. « Nous avons déjà payé l’amende imposée à Mme Gula par le tribunal et nous l’emmènerons en Afghanistan d’une façon digne lundi », a déclaré Abdul Hameed Jalili, conseiller chargé des réfugiés au consulat afghan.

A son arrivée, Sharbat Gula doit rencontrer le président afghan Ashraf Ghani à Kaboul où elle recevra les clefs de son nouveau logement. Un dénouement qui fait suite à de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Steve McCurry, l’américain à l’origine du célèbre portrait a réagi à l’affaire sur Instagram : « Elle a souffert tout au long de sa vie et son arrestation est une violation fragrante de ses droits humains ». Le photographe avait rencontré Sharbat Gula pour la première fois en 1984, dans un camp de réfugiés afghans, vers ses 13 ans. Aujourd’hui, c’est une mère de quatre enfants, analphabète, et son mari est décédé.

 

 

Les ONG ont condamné la pression mise par le Pakistan sur ces migrants. Depuis juillet, des centaines de milliers d’Afghans sont retournés à leur pays d’origine, malgré la guerre qui y perdure.

 

Simon Chodorge

Stalingrad: le démantèlement du camp en images

3 800 réfugiés ont été évacué ce matin du camp de Stalingrad-Jaurès au nord-est de Paris. Quatre-vingts autocars ont défilé sur l’avenue de Flandres pour emmener avec eux les migrants venus de Syrie, d’Érythrée, du Sud-Soudan ou encore d’Afghanistan. Principalement des hommes, mais aussi quelques familles seront relogées dans des centres d’accueils répartis dans toute l’Ile de France.
Texte et photos: Victor Bergeon

Pour en savoir plus: http://celsalab.fr/2016/11/04/camp-de-stalingrad-3-800-migrants-evacues-ce-matin/