Ce mardi s’ouvre en correctionnelle le procès de la banque islandaise Landsbanki. L’établissement est accusé d’avoir escroqué plusieurs centaines de clients français par le biais d’une de ses ex-filiales luxembourgeoises entre 2006 et 2008, alors que la maison-mère était en grave difficulté.
Me Reiss-Andersen, avocate de 62 ans et ancienne secrétaire d’Etat dans un gouvernement travailliste, est la nouvelle présidente du prix Nobel de la paix. Elle succède à Kaci Kullmann Five, ex-ministre dans un gouvernement de droite.
Déjà garante intérimaire de cette fonction depuis la mort de sa prédécesseure en février dernier, elle a été nommée par le comité Nobel de la Paix, dont elle fait également partie. Les cinq membres de cette institution sont désignés par le Parlement norvégien en fonction du poids politique des différents partis du pays. Le comité est donc appelé à être renouvelé après les élections législatives prévues en septembre.
Alors que la 100ème édition du Tour d’Italie (Giro) commence vendredi, les coureurs font face au même dilemme chaque année : choisir entre le Giro et le Tour de France. Le Colombien Nairo Quintana (Movistar) tentera, lui, le doublé. Rare sont ceux qui ont réussi à remporter les deux courses la même année.
Le Giro a toujours été dans l’ombre du Tour de France. Ses cols mythiques, ses « tifosis » passionnés ont été délaissés ces dernières années au profit du Tour de France. L’enchaînement des deux courses, à cinq semaines d’intervalle, a souvent poussé les favoris à faire un choix pour avoir une chance au classement général. Cette année, plusieurs coureurs vont tenter le doublé historique. Nairo Quintana s’est dit en « très bonne forme » physique avant d’entamer les deux tours mythiques. Le Français Thibaut Pinot (Française des Jeux) va également s’aligner au départ des deux courses. Mais le cycliste a fait un compromis : il jouera la gagne sur le Giro et visera les étapes sur le Tour. Car rafler la victoire sur les deux courses est difficile. Seuls sept coureurs ont déjà réussi ce doublé. Le dernier à l’avoir fait était Marco Pantani… en 1998. D’autres s’y sont cassés les dents depuis. L’Espagnol Alberto Contador avait essayé, en vain, en 2015. Il avait remporté le Giro mais avait souffert sur les routes de France (5e).
Remporter les deux courses est une tâche (quasiment) impossible. Les coureurs sortent essorés du Giro qui demande un effort physique important. Entre mai et juillet, date du Tour de France, les conditions climatiques ne sont pas les mêmes : « Les facteurs environnementaux jouent beaucoup. S’il y a de la pluie et de la neige sur le Giro on doit beaucoup taper dans l’organisme », souligne Frédéric Grappe, directeur de la performance de l’équipe Française des Jeux (FDJ). A la fatigue physique s’ajoute l’usure mentale. Les parcours, de plus en plus exigeants, demandent une concentration de chaque instant. Les coureurs redoublent d’efforts pour ne pas se faire piéger dès les premiers jours. Une cadence difficile à tenir sur plusieurs semaines : « C’est dans la tête que ça lâche. Ils ont le mental mais le cerveau envoie moins d’énergie », révèle Frédéric Grappe, également chercheur en science du sport.
Un temps de récupération court
Alors est-il devenu impossible de réitérer l’exploit de Merckx, Hinault ou Indurain ? « C’estdifficile, juge Frédéric Grappe. Il y a peu de récupération entre les deux et on est sur des modèles de course sur trois semaines. » Le préparateur physique doit donc adapter l’entraînement des coureurs entre les deux tours. « La première semaine, le coureur assimile la charge de travail et évacue la fatigue. La deuxième semaine il roule juste pour préserver l’excitabilité musculaire. Ensuite, on restimule l’organisme en suivant un modèle de course proche de celui du Tour. Et avant le Tour il cherche à retrouver sa fraîcheur. »
Malgré toutes ces contraintes, Frédéric Grappe pense que cette performance sera bientôt réalisée. « Peu y arriveront mais on trouvera des moyens. Aujourd’hui on comprend mieux la récupération du coureur par exemple. La science permettra d’améliorer les modèles de performance. »
Une pression médiatique épuisante
Les coureurs doivent aussi se plier aux exigences médiatiques. Constamment sollicités lors du Tour de France, ils doivent se soumettre aux nombreuses interviews pour soigner leur image. « La pression médiatique et l’engouement autour de la course y sont énormes. Pendant trois semaines les coureurs sont sous pression », a confié au Figaro Julien Pinot, entraîneur à la FDJ et frère de Thibaut Pinot. Le Tour de France reste une étape indispensable pour les équipes françaises. Soumises aux lois de leurs sponsors qui ont plus d’intérêts économiques en France, elles se doivent d’aligner leurs leaders sur le Tour. Mais l’Italie devient attractive depuis quelques années. Cette 100ème édition du Giro pourrait changer la donne. Preuve en est, la course sera diffusée dans son intégralité sur une chaîne gratuite (L’Equipe 21). Une première en 20 ans.
Lundi midi, Marine Le Pen et son nouvel allié, Nicolas Dupont-Aignan, ont tenu un meeting à Villepinte, devant 6 000 militants plus ou moins impliqués. Etudiants, cadres, mélenchonistes, retraités ou anciens du GUD ; le public était pour le moins éclectique.
Une clameur d’enthousiasme s’élève dans le hangar 4B du parc des expositions de Villepinte lorsque Nicolas Dupont-Aignan arrive sur l’estrade. Les drapeaux s’agitent, le prénom du fondateur de « Debout la France » est repris en choeur, tandis que les retardataires pressent le pas pour traverser la salle, aux trois quarts vide. Marine Le Pen a vu les choses en grand pour ce meeting : énorme hangar, musique épique, milliers de drapeaux tricolores, Nicolas Dupont-Aignan en première partie, service d’ordre omniprésent et journalistes parqués dans des espaces dont ils ne pouvaient pas sortir. La mise en scène est maîtrisée.
Les fidèles soldats du Front
Certains militants ont totalement intégré la rhétorique de la candidate du Front national. Devant l’énorme drapeau français qui sert à recueillir les dons faits au parti et au service d’ordre, Nicolas Grandjean, 22 ans et étudiant en alternance dans le commerce international, explique pourquoi il soutient Marine Le Pen : « La mondialisation, c’est un piège à cons. L’économie n’est pas la base de la société ; il faut savoir où sont les priorités. Je n’ai pas peur que les entreprises quittent la France si Marine Le Pen est élue. Cela n’arrivera pas. Même mon patron, qui fait partie du comité d’En marche ! m’a dit qu’après avoir écouté Marine Le Pen sur TF1, il avait douté de son vote ». Pour ce jeune homme qui a participé aux manifestations contre le mariage pour tous, la priorité, c’est la famille : « Le Front national abrogera la loi Taubira et mettra en place des aides pour les familles en difficulté. Mais pas pour les familles étrangères qui bénéficient déjà des aides de l’Etat. C’est surtout pour cette politique familiale que j’ai choisi Marine Le Pen dès le premier tour ».
Quelques personnes ont choisi de suivre le meeting au fond de la salle. C’est le cas d’Arthur, Rennais de 21 ans qui cherche à acheter un bar, venu jusqu’à Villepinte avec son ami Maxime : « Je suis venu ici pour faire acte de présence. Je connais déjà le discours de Marine Le Pen mais ce qui me plaît le plus, c’est de favoriser la France et les Français, d’avoir une politique nationale comme la majorité des autres pays ». » Mais Marine Le Pen ne parle plus trop de cela parce qu’elle cherche le plus d’électeurs possibles. Je pense qu’elle peut être élue mais cela va être compliqué. En tout cas, je connais beaucoup de jeunes qui vont voter pour elles, notamment quelques mélenchonistes », ajoute-t-il.
L’arrière garde
Mais, en marge du meeting, on pouvait aussi croiser des personnes moins policées. Les groupuscules d’extrême droite sont discrets mais présents. Loïc, un ancien du GUD (Groupe Union Défense), frontiste depuis 1983 et ancien garde du corps de Marie-France Stirbois, a préféré rester dehors plutôt que d’écouter le discours de Marine Le Pen. Ce quinquagénaire, arborant des lunettes d’aviateur et une mèche péroxydée, est venu à Villepinte en scooter après avoir assisté au discours du 1er mai de Jean-Marie Le Pen. « Je suis un peu nostalgique des débuts du Front national quand on était plus indépendants. Aujourd’hui, le GUD ne représente quasiment plus rien », déplore Loïc en fumant une énième cigarette alors que le slogan « On est chez nous ! » s’échappe du hangar.
Un homme qui est resté au fond de la salle pendant tout le meeting a également attiré l’attention des photographes. Jean-Michel, retraité de 64 ans, arbore un panneau « La gauche avec Marine » mais refuse de dire pour qui il a voté au premier tour. « On peut être de gauche et voter pour Marine Le Pen. Moi, je ne vote pas pour les banquiers. Je trouve que Mélenchon n’a pas eu de couilles en refusant de se positionner. De toute façon, les trotskystes ne sont pas des gens fiables. Moi, je suis un indépendant », explique-t-il. En plus, du protectionnisme économique, Jean-Michel est également d’accord avec la politique de réduction voire de suppression de l’immigration que veut mettre en place Marine Le Pen : « Je suis pour la paix civile. Je considère que tout le monde devrait pouvoir vivre et travailler dans son pays sans être bombardé par les Américains. Dans les années 60 et 70, l’immigration ne posait pas de problèmes parce qu’elle était européenne et chrétienne, alors que l’immigration musulmane d’aujourd’hui a tendance à favoriser la création de ghettos ethnico-culturels et le système libéral s’en sert pour faire baisser les salaires », considère celui qui se présente comme de gauche, avant d’ajouter : « Les réfugiés syriens sont des déserteurs ».
La dispersion des troupes
A la fin du meeting, la Marseillaise est reprise avec vigueur par les militants. Ceux qui sont venus de province se dirigent vers la gare routière, tandis que certains frontistes prennent à parti les médias. Quelques enfants courent dans l’herbe en s’amusant avec des drapeaux tricolores en criant « Marine présidente ! ». Les forces de l’ordre souhaitent une bonne journée aux militants qui les remercient pour leur présence. Dans le RER, les frontistes se mêlent aux voyageurs qui reviennent de l’aéroport Charles de Gaulle. La dernière trace visible de ce meeting se retrouve dans le doigt d’honneur qu’un militant esquisse dans le dos d’un journaliste en souriant à sa femme d’un air complice.