France-Biélorussie : les Bleus enfin d’attaque ?

L’équipe de France affronte la Biélorussie ce mardi soir (20h45), au Stade de France, à l’occasion du dernier match de qualifications pour le Mondial 2018. Une victoire, et le ticket pour la Russie sera assuré. Mais les Bleus en ont-ils seulement les moyens, après leurs dernières prestations laborieuses sur le plan offensif ?

Les attaquants bleus doivent reprendre confiance. Et rien de tel qu’un retour au 4-4-2 pour cela. Pour le match décisif de mardi soir face à la Biélorussie, Didier Deschamps devrait reconduire l’un des deux schémas qu’il affectionne, avec deux milieux offensifs ou ailiers. Une composition qui avait commencé à se mettre en place avec réussite pour favoriser le rayonnement de Paul Pogba, et qui offre plus de possibilités en attaque que le 4-3-3 (avec trois milieux). Ce dernier plan de jeu, mis en place contre la Bulgarie samedi dernier, n’avait pas permis aux flèches de l’attaque, et surtout Alexandre Lacazette, seul en pointe, de s’exprimer. C’est le milieu défensif Blaise Matuidi qui a inscrit l’unique but du match pour soulager les Bleus.

Les attaquants en plein doute

A l’aube du 9 juin 2017, pourtant, personne ne doutait que la France obtiendrait sans forcer son ticket direct pour le Mondial 2018. Les Bleus restaient sur 4 victoires en autant de matchs lors des éliminatoires, dont des succès face aux Pays-Bas (1-0) et à la Suède (2-1), les deux autres principaux prétendants à la qualification. Surtout, l’impression de puissance dégagée par l’attaque française faisait craindre le pire pour les défenses adverses. Le trio Payet-Griezmann-Giroud tournait à plein régime, et la nouvelle jeune garde sans complexes Dembelé-Mbappé commençait à être intégrée sur le terrain.

Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley
Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley

Mais ce 9 juin, au moment d’affronter la Suède une deuxième fois pour s’assurer une fin de qualifications tranquille, les Bleus balbutient leur football (1-2). Depuis, malgré des victoires éclatantes contre les Pays-Bas en qualifications (4-0) et l’Angleterre en amical (3-2), l’attaque française n’a pas totalement effacé les doutes. En attestent un match nul humiliant contre le Luxembourg (0-0) et une victoire plus que poussive face à la Bulgarie (1-0), donc. Face aux joueurs du Grand-Duché, les Bleus n’avaient cadré que 9 de leurs 34 tirs.

Giroud et Griezmann de nouveau ensemble ?

Contre la Biélorussie, le sélectionneur devrait donc miser sur deux attaquants pour peser davantage sur la défense adverse. Et pas des moindres, puisque Olivier Giroud est pressenti pour reprendre sa place aux côtés d’Antoine Griezmann. Le Gunner d’Arsenal et le Colchonero de l’Atlético Madrid apprécient de joueur ensemble, et leur complicité est assez évidente sur le terrain.

En alignant deux purs ailiers (probablement Thomas Lemar et Kingsley Coman selon L’Equipe), Didier Deschamps s’offre également plus d’options pour contourner la défense biélorusse sur les côtés. Kylian Mbappé devrait démarrer sur le banc pour apporter sa fraîcheur en fin de match si le verrou biélorusse tient bon. Enfin, Corentin Tolisso et Blaise Matuidi devraient être alignés dans l’entrejeu. S’ils n’ont jamais joué ensemble, les deux milieux relayeurs peuvent également se muer en buteurs. Tous les éléments tactiques semblent donc réunis pour se ruer vers les buts de Sergueï Tchernik, le gardien des Biélorusses. Reste simplement à savoir si ces Bleus en perte de confiance sauront mettre ce schéma à profit.

Douglas de Graaf

Le gouvernement indécis sur les vélos électriques

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé ce mardi « un nouveau dispositif de soutien » pour les vélos électriques en 2018 alors que la fin de la prime a été annoncé il y a quelques semaines. 

Un nouveau dispositif d'aide pour les vélos électriques prévu en 2018. Crédit : Sylvain Naudin Vélo Electrique
Un nouveau dispositif d’aide pour les vélos électriques prévu en 2018. Crédit : Sylvain Naudin Vélo Electrique

Une prime supprimée pour créer quasiment la même quelques jours après. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé ce mardi qu’un « nouveau dispositif de soutien » sera créé en 2018 pour les vélos électriques alors que l’ancienne prime va être supprimée en février prochain.

Elisabeth Borne a annoncé le 28 septembre que les acheteurs de vélos électriques n’allaient plus recevoir la prime de 200 euros moins d’un an après son entrée en vigueur. « Je souhaite que nous puissions mettre en œuvre des nouveaux outils simples et efficaces dès 2018 » déclare la ministre lors de l’inauguration des Rencontres nationales du Transport Public à Marseille. La ministre souhaite que de nouveaux moyens soient mis en œuvre pour aider les acheteurs. Elle n’a pas apporté de précisions sur la nature des nouveaux outils. L’ancienne prime aurait permis de doper le marché du vélo électrique selon la ministre.

 

Alice Pattyn

Élections au Liberia : Ellen Johnson Sirleaf, présidente sortante et controversée

Ellen Johnson Sirleaf, lors d'une visite à la Maison Blanche Crédits : Maison Blanche / David Bohrer
Ellen Johnson Sirleaf, lors d’une visite à la Maison Blanche
Crédits : Maison Blanche / David Bohrer

Ce mardi a lieu le premier tour pour remplacer Ellen Johnson Sirleaf  à la tête de la République du Liberia. Au pouvoir depuis douze ans, la présidente est appréciée sur la scène internationale, mais plus controversée dans son pays. Le fait qu’elle ait reçu le prix Nobel de la paix en 2011, avec deux autres femmes, a accentué sa position ambivalente, entre symbole international et chef d’État impopulaire.

Margaret Thatcher n’est pas la seule femme politique à être surnommée la Dame de fer. Ellen Johnson Sirleaf, qui sera bientôt remplacée par l’un des candidats à l’élection présidentielle, dont le premier tour se déroule ce mardi, est affublée du même nom, mais pour différentes raisons. Dans les années 1980, elle s’oppose à Samuel Doe, militaire auteur d’un coup d’État, qui instaure un régime de terreur. Elle est alors ministre des finances, et est emprisonnée à deux reprises avant de fuir vers les États-Unis. « Mama Ellen », comme la surnomment les Libériens, y mènera une carrière d’économiste.

En 1989, Charles Taylor et son parti d’opposition, le National Patriotic Front of Liberia (NPFL), lancent une attaque et réussissent à contrôler une grande partie du pays face à Samuel Doe. Seulement, l’un des principaux généraux de Taylor, Prince Johnson, se retourne contre son leader. Leurs troupes s’affrontent pendant sept ans. La guerre civile durera jusqu’en 1997, année durant laquelle Charles Taylor est finalement élu par scrutin. Ellen Johnson Sirleaf revient au Liberia cette année-là.

La première femme élue à la tête d’un État africain

Douze ans plus tard, en 2005, elle se présente à l’élection présidentielle libérienne pour le Parti de l’unité. Elle remporte le second tour en novembre, face à l’ancien footballeur George Weah, détenteur du Ballon d’or en 1995. Ellen Johnson Sirleaf devient alors la première femme élue démocratiquement à la tête d’un État africain. La lutte contre la corruption est l’un de ses principaux arguments de campagne.

Lors de son premier mandat, Ellen Johnson Sirleaf réussit à attirer plusieurs bailleurs de fonds étrangers pour reconstruire le pays et sa capitale, Monrovia. Cependant, son gouvernement n’arrive pas à diminuer le taux de chômage, qui s’élève à 80% de la population active. Le Liberia est encore classé à ce jour comme le neuvième pays le plus pauvre du monde.

En octobre 2011, quatre jours avant le premier tour de l’élection présidentielle à laquelle elle se représente, le prix Nobel est attribué conjointement à trois femmes, dont la Dame de fer, pour leur lutte pacifique pour la sécurité des droits des femmes. Madame Sirleaf est réélue.

Accusée d’avoir financé Charles Taylor

Si elle est très populaire sur la scène internationale, Ellen Johnson Sirleaf est très controversée au Liberia. L’attribution du prix Nobel à la présidente est justifié pour une partie de la population, mais beaucoup considèrent qu’elle n’a pas assez œuvré pour l’unité nationale ni contre la corruption. Un scandale de 2009 refait d’ailleurs surface à cette occasion et enlise sa popularité. Accusée d’avoir financé la rébellion armée de Charles Taylor à la fin des années 1980, elle est citée dans un rapport de la commission nationale Vérité et Réconciliation, mise en place à la suite des guerres civiles libériennes. Elle ne peut théoriquement plus exercer aucune fonction officielle pendant trente ans mais le parlement n’a jamais ratifié cette décision. Malgré ses efforts pour instaurer durablement la paix dans son pays, elle est une actrice indirecte de la guerre civile pour l’opinion publique.

Ce mardi, Ellen Johnson Sirleaf s’apprête à respecter la Constitution de son pays et à laisser sa place au terme de deux mandats. Vingt candidats se présentent au premier tour. Parmi eux George Weah, son opposant douze ans plus tôt.

Aline Bottin

A lire aussi : Infographie : l’élection présidentielle au Liberia en 2017

Grippe : les séniors boudent le vaccin

Une étude publiée ce mardi dévoile que les séniors sont de plus en plus méfiants vis-à-vis du vaccin de la grippe et doutent de son efficacité. Un scepticisme qui peut avoir des conséquences dangereuses selon les médecins. 

« Je ne vois aucun intérêt à me vacciner contre la grippe ! Je trouve que c’est une manière stupide de dépenser l’argent alors qu’il y a tant de choses à faire dans le domaine de la santé ! »  En sortant de sa pharmacie de quartier à Levallois-Perret, Alix Rio, 64 ans, est très remontée. Comme elle, de nombreux séniors sont de plus en plus réticents à se faire vacciner contre la grippe. Une étude publiée ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence Santé Publique France dévoile que 35,7% des 65-75 ans doutent de l’efficacité du vaccin et que 46,9% craignent ses effets secondaires. A l’hiver 2015-2016, moins de la moitié des séniors s’étaient fait vacciner contre la grippe.

Ces effets secondaires que redoutent les séniors , Régine Chiche dit les avoir elle-même subit. A 80 ans, elle se fait vacciner tous les ans, mais cela ne lui réussit pas toujours. « L’année dernière, aussitôt après m’être fait vacciner, j’ai eu une forte fièvre. Et ça ne m’a pas empêché d’attraper la grippe ! » explique-t-elle

Mais alors, ces craintes sont elles justifiées ? Non, selon Jacques Battisoni, vice-président du syndicat des médecins généralistes. « En général, les patients associent tout ce qui leur arrive dans les semaines après le vaccin à des effets secondaires, raconte-t-il. Alors que le vaccin est extrêmement bien toléré. Surtout si l’on compare à la tolérance des séniors face au virus de la grippe. » Avec l’âge, la vulnérabilité face au virus augmente. Quant au vaccin antigrippal, l’Organisation Mondiale de la Santé le considère « sans danger« .

Se protéger pour protéger ses proches

Alix Rio, elle, est convaincue de l’inefficacité du vaccin depuis qu’elle a vu des amis attraper la grippe malgré leur vaccination. Mais Jacques Battisoni le réaffirme : individuellement, le vaccin n’est efficace qu’à 70%. L’enjeu est de faire vacciner le plus de monde possible. « Lorsque l’on se protège, on protège les autres autour de soi, explique-t-il. Plus les gens se vaccinent, moins le virus circule. Nous sommes vraiment dans un enjeux de santé publique. »

Une étude publiée en 2015 estime que sur la période de 2000 à 2009, plus de 2 000 décès par an ont été évités grâce à la vaccination. Selon la même étude, 3 000 décès supplémentaires pourraient être évités si la couverture vaccinale de la population était portée à 75%.

Pour Jacques Battisoni, il est important de mener des campagnes de sensibilisation qui expliquent qu’il est de la responsabilité de chacun de protéger ceux autour de soi. « Il faut arriver à une culture de prendre soin des autres, affirme-t-il. Les mentalités doivent changer, passer d’une vision individuelle à une logique de protection collective. »

 

Clara Charles