La ville de Rouen compte plus de 75 bars pour 100 000 habitants. Crédit : Frédéric BISSON
Les Français sont très attachés à leurs bars et bistros. Mais quelles villes présentent le meilleur ratio d’établissement par habitant ? La réponse n’est pas mitigée, pourtant il s’agit d’une ville normande : Rouen. Avec plus de 75 bars pour 100 000 habitants. En deuxième position vient Lille, repère nordique bien connu des étudiants. Et troisième sur le podium, Bordeaux. La capitale sort grande perdante de ce classement avec un bar pour 1964 habitants.
Nombre de bars en fonction du nombre d’habitants
Dans les autres villes bien placées au classement, citons dans l’ordre : Caen, Rennes, Montpellier, Angers, Strasbourg, Nantes. Jeunesse et culture étudiante semblent inspirer la création d’établissements dédiés à la boisson et à la convivialité. Mais avant de choisir votre prochaine destination en fonction de ce classement, mieux vaux vérifier la qualité des établissements !
Le monument de mémoire aux enfants juifs déportés a été inauguré au cimetière du Père-Lachaise jeudi 12 octobre par la maire de Paris. Un moment plein d’émotions. L’importance de transmettre la mémoire de cet événement aux jeunes générations a été soulignée. Il s’agit du premier monument dédié à ces 11 450 victimes.
Anne Hidalgo lors de l’inauguration du monument, jeudi au Cimetière du Père LachaiseCrédits : Louise Boutard
Au fond du cimetière du Père-Lachaise, allée du mur des fédérés, la foule est plus nombreuse que prévue. Les chaises manquent pour accueillir les 300 personnes venues assister à cet événement sous surveillance militaire. La moyenne d’âge dépasse les 70 ans. Survivants de la déportation, représentants des associations de mémoire, enseignants et élus ont été invités à l’inauguration du monument aux enfants juifs déportés entre 1942 et 1945.
A 14h55, la Maire de Paris Anne Hidalgo arrive, en même temps que quelques gouttes de pluie. Cependant, les parapluies se referment bien vite, alors que Frédérique Calandra, maire du XXe arrondissement prend la parole. « Parmi ces 11 000 enfants, plus de 1 000 viennent du XXème arrondissement, rappelle-t-elle avant de poursuivre, émue. Beaucoup, n’avaient pas un an. Il est de notre devoir, de notre responsabilité de se souvenir de ce crime auquel la France a participé. »
Frédérique Calandra et Anne Hidalgo pendant l’inauguration. Crédits : Louise Boutard
Chaque discours se termine par un morceau de musique, interprété au violoncelle et/ou en chœur par les étudiants du lycée Jean de la Fontaine. Ainsi, la jeunesse d’aujourd’hui se mêle à celle d’hier. Pour André Panczer, président du Conseil national pour la mémoire des enfants juifs déportés, c’est par l’éducation des jeunes que doit passer la mémoire des abominations passées. « Les enseignants ont le devoir de faire passer cette mémoire pour que les jeunes soient prémunir contre la haine et le rejet de l’autre », souligne-t-il.
Cet homme a dédié sa vie au devoir de mémoire envers les enfants juifs. L’émotion n’est donc pas feinte. Après un silence, il décrit la statue, toujours recouverte d’un voile blanc. « Chaque visage devenu transparent sur ce monument, permet de voir le visage d’un enfant que nous avons connu et qui a disparu dans la fumée, raconte l’homme qui avait huit ans pendant la guerre lorsqu’il est parti se réfugier en Suisse sans ses parents. 11 450, ce n’est qu’un nombre, mais chacun représente un enfant de chair et d’os. Ils ne sont plus que cendres. » Enfin, il s’adresse à Anne Hidalgo pour lui témoigner sa gratitude : « grâce à ce travail de mémoire, votre nom et ceux de vos adjoints resteront dans l’Histoire. »
La maire lui répond d’un signe de tête. Mais l’Histoire n’est pas la seule raison d’ériger ce monument. Anne Hidalgo affirme sa volonté de faire barrage à la haine d’hier comme à celle d’aujourd’hui : « tous ceux qui sont tentés par le racisme, l’antisémitisme doivent savoir qu’ils trouveront toujours Paris sur leur route. »
Le monument des enfants juifs déportés a été inauguré jeudi au Cimetiè-re du Père Lachaise. Crédits : Louise Boutard
Soixante-douze ans après la Shoah, tous les intervenants ont mis en évidence un parallèle avec l’époque actuelle et ses nouveaux défis. Des enfants de migrants mourants aux portes de l’Europe, à la montée du racisme, de l’antisémitisme et de la violence. Cette haine transparaît dans les propos tenus sans honte sur internet mais aussi par le nombre croissant d’attentats à caractère antisémite. Ces craintes rendent cet hommage d’autant plus important pour Frédérique Calandra : « c’est assez effarant. Aujourd’hui il y a des gens qui dans leur tête permettent le retour de ces actes. Et il y a des gens pour leur trouver des excuses. Ce monument est important car la mémoire fait partie de la culture, et ce sont toujours l’éducation et la culture qui permettent d’empêcher les drames de ce type. Les enfants de France doivent apprendre cette histoire, aussi dure soit-elle. »
De même, la Maire de Paris compare « les petits parisiens d’aujourd’hui » aux disparus auxquels elle rend hommage. Avant de conclure sur un message de paix « d’autant plus important lorsqu’il est difficile à proférer ».
Pour conclure la cérémonie, le monument de style moderne est révélé. Dix-sept enfants et adolescents sont représentés par des silhouettes métalliques, penchées les unes vers les autres. Dix-sept ombres pour représenter 11 450 individus dont certains avaient moins d’un an. « C’est vrai qu’il est beau. C’est moderne, mais c’est beau ! » glisse l’une des invitées à sa voisine en prenant le monument en photo avec son téléphone.
C’est la première fois qu’un monument en France rend mémoire à ces 11 450 enfants.
Louise Boutard
Anne Hidalgo déposent une gerbe de fleurs devant le monument. Crédits : Louise Boutard
Le Troisième café, lieu associatif et solidaire du troisième arrondissement de Paris, risque de mettre la clé sous la porte. La raison : le non-renouvellement de contrats aidés, annoncé cet été par le gouvernement.
Le Troisième café n’est pas un bistrot comme les autres; des activités et concerts y sont aussi organisés. Crédits : Lou Portelli
« Ici, on ne peut pas rester seul. Tout le monde se mêle des conversations des autres. » Voilà comment une bénévole résume le Troisième café après avoir déjeuné sur place. Dans ce troquet associatif au cœur du quartier du Marais à Paris, règne une ambiance familiale. Tous les adhérents, seuls à pouvoir consommer sur place, s’y sont déjà croisés au moins une fois. Certains y mangent tous les jours. D’autres laissent des pourboires pour nourrir un démuni de passage. Mais leurs habitudes risquent de changer.
Depuis la rentrée, le non-renouvellement de trois contrats aidés remet en cause la pérennité du bistrot. L’annonce a été faite cet été par le gouvernement. « Sur cinq salariés, quatre sont en contrats-aidés. Ils nous sont indispensables. Sans leur renouvellement, on ne peut pas continuer la même activité », regrette Anne Esambert, présidente de l’association.
Une aide annuelle d’environ 30 000 euros
Ces contrats aidés – 26 heures par semaine maximum – réservés notamment aux chômeurs de longue durée et aux titulaires du RSA, sont financés par l’État, à hauteur de 50 à 80% du SMIC selon plusieurs critères comme l’âge du bénéficiaire. « Notre café perçoit 2 000 euros par mois pour payer une partie des contrats aidés. Par an, on reçoit une aide d’environ 30 000 euros », résume Anne Esambert. Le quatrième contrat aidé du café se termine le 30 octobre. « L’association perdurera, espère la présidente, mais sans le café, ça n’a plus de sens… »
Nathalie C., 53 ans, a travaillé pendant deux ans au Troisième café. Son contrat aidé est arrivé à terme. Mais ce jeudi midi, elle est naturellement venue donner un coup de main. « Je me sens bien ici. Ce lieu permet à des gens de tous les horizons de se rencontrer et à d’autres de trouver du boulot, confie-t-elle entre deux gorgées de café, à la fin de son service. Quand j’ai appris la nouvelle, je me suis dit que ça allait être compliqué pour le Troisième café et pour tous les autres bistrots solidaires (une dizaine à Paris, ndlr). Il va falloir que je songe à autre chose. »
Si l’association ne trouve pas de solution, elle se verra obligée dans un premier temps de fermer le soir. Faute d’aide financière, le bistrot pourrait mettre la clé sous la porte. Empêchant alors les 5 000 adhérents de profiter des spécialités syriennes de Mahassen, la cuisinière en CDI, et des nombreuses autres activités proposées. En attendant, l’esprit est aux préparatifs : vendredi soir, l’association fêtera son troisième anniversaire.
Panorama de l’hémicycle de l’Assemblée nationale réalisé avec des photos prises en septembre 2009. Richard Ying et Tangui Morlier
À partir du 1er novembre prochain, la loi antiterroriste prend le relais de l’état d’urgence. Adoptée ce mercredi par l’Assemblée nationale, on peut retenir cinq nouveaux points.
C’est la fin de l’état d’urgence. Cet état d’exception, instauré au lendemain des attentats du 13 novembre, est remplacé par une loi antiterroriste, portée par Gérard Collomb et soutenue par Emmanuel Macron au cours de sa campagne présidentielle. Le texte a été approuvé par 415 voix contre 127 pour 19 abstentions. La majorité, hormis 4 abstentions chez LREM, les « Constructifs » ainsi qu’une bonne partie de la droite ont voté pour, comme une large majorité de la Nouvelle Gauche (PS). Les Insoumis et communistes ont voté contre, comme la grande majorité des LR (84 contre, 9 abstentions et 5 pour) et le Front National.
Du côté des associations, Dominique Nogueres, vice-présidente de La Ligue des Droits de l’Homme, s’inquiète » d’un texte qui met la société sous surveillancecar cela pérennise les pratiques de l’état d’urgence, qui n’est pas le chemin pour lutter contre le terrorisme. Même si cela ne semble pas alarmer nos citoyens.«
Une loi qui « n’est pas plus sévère que celle sur l’état d’urgence, tempère Emmanuel Daoud, avocat du barreau de Paris, puisqu’elle en reprend d’ailleurs les principales dispositions, comme les assignations à résidence ou la perquisition administrative. Par contre, elle fait entrer dans le droit commun la possibilité pour une autorité administrative, en dehors de tout contrôle préalable et a fortiori exercé par une autorité judiciaire, de décider d’une mesure restrictive de liberté » complète-t-il. Emmanuel Daoud reste toutefois sceptique car » la sortie d’un régime d’exception pour en faire un régime de droit commun semble particulièrement problématique et annonce, à terme, un durcissement de ce dispositif par l’adoption de nouvelles dispositions. »
Celsalab fait le point sur les principales mesures qui change dans cette loi
Les assignations à résidence et les perquisitions, mesures phares de l’état d’urgence, ont été conservées dans la nouvelle loi, d’autres mesures sont également inscrites. Parmi celles-ci, on peut citer :
L’instauration de périmètres de sécurité et de protection
Lors d’événements (intérieurs ou extérieurs) sur des lieux exposés au risque terroriste, le préfet peut ordonner la mise en place de ces périmètres pour effectuer des fouilles et des contrôles d’identité avec le renfort de sécurité privée ou de policiers municipaux.
Un nouveau périmètre de l’assignation à résidence
Le périmètre des assignations s’étendra au minimum au territoire de la commune, au lieu du seul domicile sous état d’urgence. L’assigné doit pouvoir continuer à travailler et voir sa famille. La personne visée devra se présenter à la police une fois par jour, au lieu de trois fois auparavant. Les personnes ciblées devront « fournir tous leurs numéros de téléphone et identifiants de communication électronique ». La durée totale d’assignation est d’un an sauf en cas de présentation d’éléments nouveaux justifiant une prolongation de cette assignation.
La fermeture des lieux de cultes
Si ces derniers appellent à commettre de actes terroristes ou en font l’apologie. La loi retient « les propos tenus et les écrits » ainsi que les « idées et théories » qui seraient diffusées en soutien au terrorisme.
La durée des contrôles des zones transfrontalières
Dans une zone de 20 km autour des frontières, ainsi que dans les ports, aéroports et gares ouvertes au trafic international. Le texte élargit le temps de contrôles d’identité dans ces zones, passant de six à douze heures.
Radicalisation des fonctionnaires
Les fonctionnaires exerçant un métier en lien avec la sécurité pourront être mutés ou radiés en cas de radicalisation.