Élections européennes : le combat des jeunes militants contre l’abstention des jeunes

Depuis 1979, le taux d’abstention aux élections européennes ne cesse d’augmenter, atteignant 57,6 % en 2019. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, les Français se disent peu intéressés par ces élections. La participation au scrutin du 9 juin s’annonce faible, comme à l’accoutumée, avec un désintérêt particulièrement marqué chez les jeunes.

Les élections européennes approchent à grands pas, et avec elles, le risque d’une forte abstention. Souvent moquées par rapport à d’autres scrutins, ces élections pourraient à nouveau voir l’abstentionnisme dominer en France le 9 juin prochain. Environ 50, 6 % des français vont s’abstenir de voter aux élections européennes le 9 juin à en croire le sondage de l’institut indépendant Odoxa.

L’abstention des Français aux élections européennes depuis 1979

Un désintérêt croissant chez les moins de 35 ans

En examinant de plus près ces chiffres, il est frappant de constater que ce sont les plus jeunes qui se montrent les moins enclins à aller voter. Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion et recherche sociale d’Ipsos, observe que  » seulement un tiers des moins de 35 ans prévoient de se déplacer, soit deux fois moins que les seniors ». Un phénomène qui inquiète le représentant d’Ipsos :  » L’abstention des jeunes est un vrai problème, car elle participe à installer une démocratie des seniors, avec des partis politiques qui peuvent faire preuve à minima de pragmatisme voire de cynisme pour orienter leurs politiques vers les attentes des personnes âgées « .

Beaucoup de jeunes ne comptent pas aller voter ce dimanche comme David, 19 ans, étudiant en histoire à l’Université Paris-Est Créteil. « À vrai dire, je ne regarde pas trop ce qui se passe. De toute façon, mon vote ne changera rien. Le pouvoir a tendance à faire ce qu’il veut, et nos votes n’agissent pas tellement pour contrebalancer cela. » Guillaume, un autre étudiant de la même université, prévoit de voter, mais sans grande conviction : « Certains pays n’ont pas le droit de vote, donc je trouve important d’y aller, même si l’Europe ne fait plus trop rêver. »

Les Jeunes Républicains, en compagnie de Mathis Viguier (à gauche) © Mathis Viguier

Les jeunes militants socialistes et républicains mobilisés

Distribution de tracts, réunions et discussions impromptues avant de prendre le métro, les jeunes militants socialistes et républicains n’ont plus que trois jours pour convaincre ces jeunes d’aller voter. « Malgré nos 200 membres, nous nous investissons énormément pour inciter les jeunes à voter. Cela passe nécessairement par les réseaux sociaux, même si nous ne les utilisons pas de manière très ciblée », déclare Joseph, 21 ans, étudiant en philosophie et membre du groupe  » Les Jeunes Socialistes ». Pour ce mouvement qui a subi une restructuration en 2017, l’organisation des « rencontres jeunes est cruciale. « Ces réunions ne rassemblent pas seulement des adhérents, mais aussi des personnes qui ne sont pas investies dans un parti » insiste-t-il. « Certains ne sont même pas convaincus par les propositions de Raphaël Glucksmann, mais le plus important pour nous est d’expliquer ce qu’est l’Europe », ajoute le jeune militant.

Du côté de la droite, Mathis Viguier, représentant du groupe « Les Jeunes Républicains » dans l’Aveyron, constate que les sujets mis en avant lors de ces élections européennes ne sensibilisent pas suffisamment les jeunes générations. « Cela résulte du fait que les thèmes abordés, comme le pouvoir d’achat et l’immigration, concernent trop peu les jeunes ». Pour remédier à cela, Mathis Viguier et son groupe se concentrent sur des sujets « plus pertinents pour eux, comme l’écologie et la lutte contre les violences faites aux femmes », explique-t-il.

Le même combat anime l’association des Jeunes Élus de France et plus précisément son représentant Florent Rossi « Grâce à notre partenariat avec la Commission européenne, nous organisons plusieurs séminaires dans les grandes villes pour expliquer le fonctionnement des institutions européennes et susciter l’intérêt des jeunes pour la politique« , précise le jeune homme de 22 ans.

Reste à savoir si cet effort mené par les partis réussira à inverser la tendance de l’abstention, qui semble prête à battre tous les records.

Alexandre Simoes

Enfants percutés à La Rochelle : une fillette en état de mort cérébrale

L’enfant de 10 ans a été déclarée en état de mort cérébrale ce jeudi 6 juin selon le parquet de La Rochelle. La fillette faisait partie du groupe d’enfants percutés mercredi 5 juin par une octogénaire à La Rochelle (Charente-Maritime).

Un groupe d’enfants a été percuté mercredi 5 juin par une voiture à La Rochelle. L’accident a fait sept blessés, dont une fillette de 10 ans qui est « en état de mort cérébrale » a annoncé ce jeudi 6 juin le parquet de La Rochelle.

Parmi les sept enfants hospitalisés, deux sont sortis ce jeudi et un autre enfant se trouve toujours en urgence absolue, dans un « état grave ».

Les faits se sont produits mercredi matin, vers 10 heures, à proximité du centre-ville. Les enfants, tous âgés d’une dizaine d’années, se rendaient à une course d’orientation dans un parc public.

L’automobiliste, âgée de 83 ans, a foncé sur le groupe de cyclistes pour une raison encore inconnue. Elle était négative aux tests d’alcoolémie et de stupéfiants. Elle a été placée en garde à vue, puis internée en hôpital psychiatrique jeudi 6 juin.

Camille Sciauvaud

Insolite : Le Débarquement, ou comment le chewing gum est arrivé en France

Le 6 juin 1944, les soldats américains débarquaient sur les plages normandes pour mettre fin à l’Occupation. Quatre-vingts ans plus tard, l’Histoire retient surtout l’héroïsme de ces vétérans de la Seconde Guerre mondiale, mais un peu moins ce qu’ils nous ont légué : le chewing-gum !

 

Il n’y a pas que le Débarquement qui fête son 80ème anniversaire. Lorsque les soldats accostent sur les côtes normandes le 6 juin 1944, ils ramènent des produits encore inconnus du sol français dans leur paquetage. Le chewing-gum, confiserie star de l’Hexagone, le deuxième pays consommateur dans le monde après les États-Unis, débarque lui aussi lors de l’opération de libération de la France.

Inventé par le scientifique américain Thomas Adams, le chewing-gum est commercialisé pour la première fois en 1872. Si la gomme à mâcher fait fureur dans le pays de l’Oncle Sam, elle est encore étrangère sur le Vieux continent. Il faut attendre la Seconde Guerre mondiale et la Libération pour que le chewing-gum s’importe en France, un aspect encore méconnu de l’histoire de la guerre.

Des tablettes de chewing-gum par milliers dans les paquetages des soldats américains

 

“Cent cinquante milliards de tablettes vont être fournies aux troupes américaines alliées et les GI’s (ndlr : les soldats américains) n’hésitent pas à les partager avec les populations locales libérées”, explique le sociologue de l’alimentation Eric Birlouez, dans le podcast « Cuisinons l’histoire ».

 

Très vite la pâte à mâcher explose dans le commerce. Jusqu’alors, le fournisseur officiel des combattants américains était la marque Wrigley, fondée en 1891. Seulement, un des GI ayant participé au Débarquement de 1944 flaire une opportunité sur le marché français. En 1952, Courtland E. Parfet fonde la marque « Hollywood Chewing Gum », aujourd’hui incontournable de la confiserie dans l’Hexagone.

Le mode de vie « à l’américaine » s’exporte en France avec le Débarquement

 

Cet aspect insolite de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale n’est pas anecdotique. Pourtant, l’arrivée des soldats américains en Normandie a permis l’importation de beaucoup de produits de notre quotidien d’aujourd’hui. Dans les paquetages de survie des GI’s on trouve aussi du Coca-Cola, dont ils ne pouvaient pas se passer, des Ray-Ban, des jeans, ou encore des dosettes de café. Sans le vouloir, les troupes de l’Oncle Sam importent les modes de consommations de la société américaine en Europe.

D’autres produits américains voient d’ailleurs le jour pendant la Seconde Guerre mondiale. Les chips Pringles, les nuggets au poulet ou encore le pain de mie ont été créés pendant la guerre par l’armée des Etats-Unis pour nourrir les troupes déployées en Europe. Plus qu’on ne peut l’imaginer, l’héritage de la guerre est aujourd’hui encore ancré dans notre quotidien.

Emma Launé-Téreygeol

Baisse historique des taux directeurs de la BCE, une première depuis 2019

Sans surprise, la Banque Centrale Européenne vient d’annoncer une diminution de ses taux directeurs d’un quart de point. Une première depuis 2019. Une baisse qui marque un vrai virage politique.

Après des mois de taux élevés pour lutter contre l’inflation, la Banque Centrale Européenne veut envoyer un message encourageant aux marchés financiers. La BCE a annoncé une diminution de ses taux d’intérêts. Le taux de dépôt – versé par la BCE aux banques déposant de l’argent dans ses coffres – passe ainsi à 3,75% alors que le taux de refinancement – qui correspond à celui auquel les banques et institutions financières empruntent – et le taux de facilité – qui représente l’intérêt que les banques perçoivent lorsqu’elles déposent des liquidités pour vingt-quatre heures – s’établissent respectivement à 4,25% et 4,5%. C’est une décision historique car c’est la première baisse depuis la pandémie et la guerre en Ukraine. Cette réduction généralisée marque la fin des augmentations successives des taux directeurs. Le 14 septembre 2023, ces derniers avaient par exemple été relevés, atteignant un niveau historique à 4,5%. C’était alors la dixième hausse successive.

« Maintenir nos politiques restrictives »

Cet assouplissement s’explique par le recul de l’inflation dans de nombreux pays de la zone euro. Les 20 pays membres sont tous passés d’une inflation à près de 10% en 2022 à un chiffre qui se rapproche désormais des 2,5%. Mais qui reste encore trop loin de l’objectif fixé par l’institution : passer sous les 2%. Un chiffre considéré comme le compromis entre un maintien de la stabilité des prix et des conditions idéales pour la croissance économique. Les responsables politiques de la BCE estiment que cet objectif sera atteint en 2026. Une prévision repoussée d’un an.

Cette décision de l’institution de Francfort est plus mesurée que l’optimisme dont faisaient preuve les gouverneurs des banques centrales nationales. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, affirmait par exemple le 14 avril dernier que la bataille contre l’inflation était en passe d’être gagnée. Il justifie cette approche par « une confiance de plus en plus grande dans la trajectoire de désinflation ». Un discours que Christine Lagarde, présidente de la BCE, n’a pas partagé ce 6 juin. « Nous continuerons à maintenir nos politiques restrictives » a prévenu la Française. L’inflation a connu un léger rebond en mai – la première hausse des douze derniers mois – atteignant 2,6%. Mais ce sursaut n’inquiète pas non plus tant que ça les économistes de la BCE.

« Nous sommes dans une trajectoire de désinflation. Nous connaissons la méthodologie, la politique à mettre en œuvre. ». Tout semble donc être sous contrôle à en écouter la BCE. Mais Christine Lagarde s’engage avec prudence : « On enlève un niveau de restriction », explique-t-elle avant d’insister sur des facteurs extérieurs qui pourraient tout faire changer. L’une des grandes variables est l’économie américaine. Pour la première fois de son histoire, la BCE a annoncé cet assouplissement avant la Fed. Tous les regards sont désormais portés outre-Atlantique et la Réserve fédérale qui doit prendre sa décision dans quelques jours. La Fed devrait suivre la décision européenne et conforter ainsi la BCE dans sa lutte contre l’inflation.

De faibles répercussions sur le marché français

Mais quelles sont les conséquences de ces déclarations pour le consommateur français ? L’une des principales conséquences réside dans les crédits demandés aux banques. La baisse des taux par la BCE devrait inciter les banques à assouplir les conditions de crédits des ménages, à des conditions plus avantageuses. Un coup de pouce bienvenu alors que le secteur de l’immobilier est en proie à une importante crise depuis 2022 liée à la hausse des taux successifs. Mais le marché français a déjà anticipé cette baisse depuis plusieurs semaines.

Une décision également anticipée par les banques centrales nationales. Cela fait quelques temps qu’elles desserrent leurs conditions de crédits. Les décisions de la BCE auront des conséquences positives et durables sur les marchés financiers si une nouvelle baisse est annoncée lors de la prochaine réunion des gouverneurs de la banque le 18 juillet. Mais la récente hausse de l’inflation instaure une légère incertitude quant à cette décision.

François-Xavier Roux