Comment le budget de Suresnes favorise l’égalité femme-homme

Depuis 2008, la ville de Suresnes s’est engagée à faire de l’égalité femme-homme une priorité. Son arme la plus efficace ? Le budget. Retour sur 3 mesures phares.

La ville de Suresnes a reçu le Prix Territoria en 2015.
La ville de Suresnes a reçu le Prix Territoria en 2015.

Le gouvernement a fait de l’égalité femme-homme la grande cause du quinquennat. Mais, concrètement, comment atteindre cette égalité ? Depuis une dizaine d’années, la ville de Suresnes s’engage. En plus de nombreuses actions d’éducation et de sensibilisation, la mairie utilise son budget comme une arme au service de l’égalité femme-homme.

  • Le calcul du quotient familial avantage les familles monoparentales

Suresnes compte 25% de familles monoparentales, à 85% des femmes seules. Ces mères, souvent isolées, cumulent les difficultés : chômage ou travail précaire, problèmes de garde, revenus peu importants…

En 2013, la mairie a mis en place un nouveau mode de calcul du quotient familial qui les avantage. Une demi-part supplémentaire est attribuée aux familles monoparentales.

“Jusqu’ici, à revenu égal, les familles monoparentales devaient s’acquitter d’un montant plus élevé pour les services de la ville. Nous voulons plus d’équité.”

Le maire, Christian Dupuy (LR), au Parisien.

Conséquence ? La cantine, le périscolaire et certaines activités extra-scolaires sont moins chères pour les familles monoparentales. Un vrai coup de pouce pour les mères isolées.

Gunilla Westerberg-Dupuy est adjointe au maire de Suresnes, déléguée à l’égalité homme-femme. Cette suédoise d’origine est très active sur ces questions. 

 

  • Conditionner les subventions des activités sportives

Comment développer le sport féminin ? La ville de Suresnes a trouvé la solution. Les clubs sportifs doivent atteindre certains objectifs en termes de développement du sport féminin pour toucher leurs subventions.

Résultat ? Les clubs de football et rugby ont désormais des équipes féminines. Et parmi les licenciés d’un club sportif à Suresnes en 2015, 39% sont des femmes.

 

  • Atteindre la parité pour l’attribution des aides destinés aux jeunes

La ville de Suresnes réalise des statistiques sur l’attribution des aides destinées aux jeunes : BAFA et permis de conduire. L’objectif est d’atteindre la parité.

La bourse au permis de conduire a longtemps été attribuée majoritairement aux hommes : à 90%. C’est désormais du 50/50.

Finalement, « c’est une question de volonté politique » assure Mme Westerberg-Dupuy. L’adjointe au maire espère que ces mesures seront généralisées.

 

Camille Sarazin

A l’Assemblée, Elisabeth Borne défend la réforme de la SNCF

Les débats en première lecture du projet de loi du « nouveau pacte ferroviaire » se sont ouverts lundi à l’Assemblée nationale. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu une réforme « impérative » du système ferroviaire.

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© EU2017EE Estonian Presidency

Devant les députés, et un banc LR quasiment vide, Elisabeth Borne a défendu le projet gouvernemental de refonte de la SNCF. Et a rendu coup pour coup. La ministre a demandé à ce que le débat s’élève et se déleste des « fantasmes et des contre-vérités qui le polluent ».

En mettant en avant la situation financière catastrophique devenue le « boulet » de l’entreprise publique, Elisabeth Borne a réaffirmé la nécessité absolue de conduire sa réforme. « Si nous proposons à la Nation un nouveau pacte ferroviaire, c’est parce qu’une réforme du rail est impérative« , a-t-elle déclaré à l’ouverture des débats en première lecture sur le projet.

Face à l’hémicycle, l’ancienne directrice de la RATP a de nouveau souhaité « un dialogue sincère et constructif« .

Non loin de là, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants, dont des députés communistes et Insoumis, s’étaient rassemblés sur l’esplanade des Invalides pour défendre « l’avenir du service public ferroviaire », au quatrième jour d’une grève très médiatisée.

 

Caroline Quevrain avec l’AFP

Les magistrats se mobilisent contre la réforme de la justice

Une mobilisation nationale est prévue mercredi.
Une mobilisation nationale est prévue mercredi.

« Nous refusons ce projet d’une justice illisible, déshumanisée et privatisée », résument plus de 250 magistrats dans une lettre ouverte à la ministre de la Justice et au Premier ministre, à laquelle a eu accès l’AFP lundi 9 avril 2018. Ceux qui travaillent majoritairement dans des tribunaux d’instance, présenteront la missive au conseil des ministres mercredi 18 avril. Ils s’inquiètent de la fermeture de ces lieux de justice de proximité dans le cadre de la réforme de la justice.

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, assure que ce ne sera pas le cas, mais les signataires voient les choses tout autrement : « On ne fermera pas les tribunaux d’instance, ils deviendront des chambres détachées du tribunal de grande instance que l’on appellera « tribunaux d’instance ». Ils prévoient aussi des délais de traitement rallongés « puisque l’on y affectera de moins en moins de magistrats et de greffiers ».

« Pire encore, il est question d’acter la suppression de la spécialisation des juges d’instance », poursuivent-ils dans la lettre ouverte. La ministre de la Justice affirme qu’il n’y aura pas de réduction d’effectifs. Elle reconnaît en revanche que « statutairement il n’y aura plus de juge spécialisé ».

Une mobilisation nationale est prévue mercredi. A Paris, les manifestants se réuniront place du Châtelet à 14h.

Solène Agnès avec AFP

Attaques en Syrie: des réactions internationales divisées

Une nouvelle attaque du régime syrien samedi sur la ville de Douma soulève une vague d’indignation chez plusieurs chefs d’Etat. Des condamnations nuancées par la Russie qui critique les dénonciations d’utilisation d’armes chimiques, jugées trop hâtives.

Donald Trump et Emmanuel Macron se sont entretenus par téléphone avant de dénoncer les raids aériens du régime syrien sur la ville de Douma
Donald Trump et Emmanuel Macron se sont entretenus par téléphone avant de dénoncer les raids aériens du régime syrien sur la ville de Douma

Après l’attaque sur la ville de Douma, située à une vingtaine de kilomètre au nord de la capitale syrienne, les réactions de la communauté internationale pleuvent depuis dimanche. « Si cela est confirmé c’est un nouvel exemple de la brutalité et de l’indifférence éhontée du régime d’Assad envers son propre peuple et ses obligations légales par rapport à l’utilisation de ces armes » a réagit la Première ministre britannique Theresa May, de concert avec son homologue danois lundi, lors de sa visite à Copenhague.

 

 

Dimanche, Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenus au téléphone avant de condamner chacun de leur côté fermement le régime syrien. « Les deux dirigeants ont échangé leurs informations et leurs analyses confirmant l’utilisation d’armes chimiques » et « décidé de coordonner leurs actions et leurs initiatives au sein du conseil de sécurité des Nations unies » a annoncé l’Elysée lundi dans un communiqué.

A leurs côtés, le Barhein, l’Arabie Saoudite et le Qatar ont dénoncés à leur tour cette attaque. Le président turque Recep Tayyip Erdogan s’est également joint aux critiques. « Le Président Erdogan a exprimé son inquiétude à propos des attaques à Douma et dans l’Est de Ghouta, et souligne l’importance d’épargner les civils et de travailler dans la coopération pour apporter de l’aide humanitaire » a expliqué une source du régime turque.

Pas de jugement hâtif prévient Moscou

Si la France et les Etats-Unis annoncent avoir des preuves de l’utilisation de gaz chimique dans l’attaque de samedi, la Russie, elle, avance qu’il n’y pas encore d’informations suffisantes pour porter des accusations. « Il est nécessaire d’examiner avec attention ce qui s’est passé à Douma. Et il va sans dire que sans cette information, toute déduction est fausse et dangereuse » a affirmé le porte-parole du Kremlin.

En début de journée lundi, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a même annoncé que des spécialistes russes n’avaient trouvé aucunes traces d’attaque chimique à Douma, en réaction aux accusations de la communauté internationale.

Une réunion aux Nations unies prévue en fin de journée

Lundi, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été réclamée par la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Koweït, la Suède, la Pologne, le Pérou, les Pays-Bas et la Côte d’Ivoire. Initiée par la France, elle a pour motif l’emploi présumé d’armes chimiques samedi à Douma, et fusionne avec une autre réunion réclamée par la Russie sur les « menaces sur la paix dans le monde » a indiqué lundi une source diplomatique.

Clara Losi