Depuis la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, après son entrée dans l’ambassade saoudienne d’Istanbul, les critiques se font de plus en plus nombreuses à l’encontre du régime de Mohammed ben Salman, y compris dans les rangs de ses alliés.
Mohammed ben Salman lors de sa rencontre avec Rex Tillerson en mai 2017 (photo de la Maison Blanche / Wikimedia Commons)
D’habitude discrets quant aux violations des droits de l’homme perpétrées par le régime saoudien, les Etats-Unis et le Royaume-Uni se sont montrés fermes ce jeudi. Donald Trump a réclamé des explications à l’Arabie saoudite sur le sort du journaliste et a indiqué que des enquêteurs américains travaillaient avec la Turquie et l’Arabie saoudite pour résoudre cette affaire. Cette information a été démentie par la Turquie plus tard dans la journée. Donald Trump a également ajouté : « Nous sommes très déçus de voir ce qui se passe. Nous n’aimons pas ça ».
Le ministre des Affaires étrangères britanniques, Jeremy Hunt, a, quant à lui, déclaré que « si ces allégations sont vraies, il y aura de graves conséquences car notre amitié et nos partenariats sont fondés sur des valeurs communes ».
Un manifestant déguisé en Mohammed ben Salman avec du sang sur les mains, devant l’ambassade saoudienne de Washington, le 2 octobre (Jim WATSON / AFP)
Des alliés économiques de longue date
Ces mises en garde occidentales sont d’autant plus surprenantes que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont passé d’importants contrats d’armement avec Riyad, dans le cadre de la guerre menée par le régime au Yémen.
La France, qui livre également des armes à l’Arabie saoudite, reste quant à elle plus discrète et se déclare simplement « préoccupée par la disparition » de Jamal Khashoggi. Ce silence de la diplomatie française a été souligné, notamment par Georges Malbrunot, journaliste au Figaro.
Disparition de Khashoggi: la France remporte la palme de la discrétion. Trump "suit l'affaire de près". Londres menace ce jeudi l'Arabie de "graves conséquences" en cas de responsabilité de Riyad. De son côté, Paris en reste à "souhaiter que toute la lumière soit faite". pic.twitter.com/DM9x7imw23
Accusée de violations des droits de l’homme, l’Arabie saoudite a retiré jeudi après-midi sa candidature d’adhésion à l’Organisation Internationale de la Francophonie dont le 17ème congrès se tient en ce moment en Arménie.
Stéphane Bern a été missionné par le président de la République Emmanuel Macron dans la défense du patrimoine français. Photo : Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
La mission « Patrimoine en péril » menée par Stéphane Bern depuis septembre 2017 a atteint son objectif premier : récolter 15 millions d’euros. Mais comment cet argent va-t-il permettre de sauvegarder le patrimoine français ?
Les habitants de Saint-Ilpize (Haute-Loire) vont bientôt retrouver leur église. Voilà près d’un mois que Sainte-Madeleine est en travaux, après 2 ans de fermeture pour des raisons de sécurité.
Sélectionnée pour faire partie de la « Mission Stéphane Bern », cette église gothique du XIVe siècle, classée monument historique en 1920, a récolté 12 530€ de dons alors que 10 000€ espérés via le site de la Fondation du Patrimoine, partenaire de l’opération. « Nous-mêmes, association et municipalité, avons été surpris par la rapidité avec laquelle l’objectif a été atteint, précise Delphine Dupuis, membre du bureau de l’association des Amis de Saint-Ilpize. Je pense que cela s’explique par le fait que nous n’avions plus d’église. Célébrer dans un autre village l’enterrement de nos anciens qui ont passé leur vie dans ce village est douloureux pour les proches. »
Un versement proportionnel aux dons
Outre le Loto et les jeux de grattage, la Mission Bern aide également à mener des campagnes de dons et incite les entreprises à faire du mécénat. « Nous avons obtenu 7 000€ de subventions de la part de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Il nous restait 10 000€ à obtenir pour les travaux d’urgence de l’église, comme la consolidation des plafonds et des enduits de la nef », souligne Delphine Dupuis. « Mais le gros des travaux restent à venir… Le pourcentage attribué par la Mission Bern n’a pas encore été distribué », regrette-t-elle.
La souscription lancée avec la Fondation du patrimoine (le financement participatif) et le montant récolté servent de baromètre dans la répartition de l’argent récolté au Loto du patrimoine. « Plus le pourcentage des dons reçus grâce à notre souscription est élevé, plus le fond du Loto du patrimoine le sera aussi, en proportion de la somme espérée bien évidemment », se réjouit Delphine Dupuis.
Plus de la moitié du prix des tickets reversés aux gagnants
Pour un ticket à gratter vendu 15€, seul 1,52€ est reversé à la Fondation du Patrimoine et 10,80€ sont empochés par les gagnants. Du côté du Loto (3€), c’est 0,75€ qui part à la Fondation du patrimoine contre 1,65€ pour les gagnants, apprend-on dans un communiqué de la FDJ.
Les quinze millions d’euros de recettes générés par cette mission sont affectés à un fonds spécifique, « Patrimoine en péril ». Une belle somme dont se réjouit l’organisation, mais celle-ci tempère. Dans un communiqué, elle précise que « le Loto du Patrimoine ne pourra pas résoudre toutes les difficultés ni répondre à toutes les envies de réhabilitation ».
Des monuments prioritaires
Car tous les monuments, bien que participant à la même opération, ne sont pas tous logés à la même enseigne. 18 sites (ceux que l’on a pu apercevoir sur les tickets à gratter) sur les 269 projets sélectionnés sont classés prioritaires. C’est-à-dire qu’une partie du fonds leur sera reversée en priorité et dans une plus large mesure. Ils recevront entre 100 000 et un million d’euros chacun. C’est le cas du Fort Cigogne, à Fouesnant, en Bretagne, qui a lancé un appel aux dons pour récolter 3,6 millions d’euros. Combien recevra-t-il de la part de la FDJ ? Aucune réponse nous a été donnée à temps pour la parution de l’article.
La ville de Vieille-Chapelle dans le Pas-de-Calais fait elle aussi partie du « Loto du Patrimoine ». Elle a d’ailleurs entamé sa troisième et avant-dernière phase de travaux. « Nous espérons recevoir 257 000 euros pour la dernière phase, précise le maire Jean-Michel Desse. Au total, c’est 800 000 euros dont nous avons besoin ». C’est la ferme Sénéchal qui a été choisie par la commission Berne. Une fois réhabilitée, celle-ci sera transformée en maison pour autistes. « Participer au Loto du Patrimoine, c’était l’occasion de marier la sauvegarde de notre patrimoine à un projet social : une maison pour autiste. C’est quelque chose qui n’existe pas chez nous », se réjouit le maire.
Les dons collectés pour ce bâtiment ont été directement perçus par la Fondation pour le patrimoine, qui les a reversés à la commune. Celle-ci garde un pourcentage des dons collectés, dont le montant dépend de la somme reçue.
Quant à ce que va verser la FDJ à cette petite commune de 800 habitants, le doute plane. « Nous n’avons pas de contact avec la FDJ, poursuit l’édile. Notre interlocuteur reste la Fondation pour le patrimoine, qui m’a d’ailleurs contacté il y a une dizaine de jours. J’ai dû actualiser mon dossier pour pourvoir entamer la quatrième phase de travaux ».
La FDJ compte renouveler l’opération en 2019. Cette année, entre 3,2 et 4,4 millions de Français y ont participé.
Alors que l’élargissement de la PMA à toutes les femmes continue de faire débat, 90 femmes, actrices, réalisatrices, ou encore journalistes, prennent la plume pour dénoncer l’invisibilité de leur parole dans les médias.
Dans une tribune publiée par nos confrères de franceinfo, 90 femmes, homosexuelles et hétérosexuelles, en couple ou célibataires, interpellent les médias sur la place que ces derniers leurs réservent dans le débat autour de la PMA. Elles reprochent notamment aux journalistes de ne donner la parole qu’à des personnes contre la PMA, souvent non concernées par la question. « Chers journalistes et rédacteurs en chef, pour cinq opposants à la PMA, combien de lesbiennes avez-vous interrogées ? Le décalage est criant et le combat médiatique, inégal, dès le départ. Car, quand bien même vous nous donneriez la parole équitablement, nous ne viendrions qu’avec nos vécus, nos émotions, nos familles, auxquels vous n’accordez pas le dixième de l’attention que vous portez aux « spécialistes », « analystes » ou « éditorialistes » qui glosent sur nos situations de vie », déplorent-elles.
Des signataires célèbres
Plusieurs personnalités se sont jointes à cet appel. Parmi elles, la journaliste d’Arte Marie Labory, l’ancienne capitaine de l’équipe de France féminine de football Marinette Pichon, ou encore la députée LREM de l’Allier Laurence Vanceunebrock-Mialon. Toutes les signataires ont du se rendre à l’étranger pour concevoir des enfants grâce à la PMA. Elles n’hésitent pas à répondre directement aux critiques les plus répandues par les antis : « Ne vous inquiétez pas pour nos enfants. Ils ont été désirés. Ils ont été attendus, parfois longtemps. Ils sont aimés. Nos familles n’ont pas moins de valeur que les vôtres. Il est insupportable qu’elles soient ainsi scrutées et jugées. »
En Malaisie, 1200 détenus sont encore dans les couloirs de la mort – Images AFP
Kuala Lumpur dit adieu à la peine capitale. Un châtiment encore en vigueur dans de nombreux pays à travers le globe.
C’est une décision historique pour la Malaisie. Le gouvernement de Najib Razak a décidé l’abolition prochaine de la peine capitale. Un châtiment qui suscitait une vive opposition dans un pays qui compte quelque 1.200 détenus dans les couloirs de la mort.
Jusqu’à présent, la peine de mort par pendaison était prévue par la loi malaisienne pour de nombreux crimes comme le meurtre, l’enlèvement ou le trafic de drogue. « Comme nous abolissons cette peine, les prochaines exécutions ne devraient pas être menées », a déclaré Liew Vui Keong, un haut responsable de l’exécutif malaisien. Parmi elles figurait notamment celle de Maria Elvira Pinto Exposto, une Australienne de 54 ans condamnée en mai dernier pour trafic de drogue. En 2017, l’organisation Amnesty International avait placé la Malaisie au dixième rang des pays ayant exécuté le plus de condamnés à mort l’année précédente.
La peine de mort est toujours présente mais recule
Aujourd’hui, la peine capitale est toujours en vigueur au sein de 23 pays dans le monde. Au total, c’est 993 exécutions qui ont été enregistrées en 2017, soit un recul de 4% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre n’incluent pas la Chine, toujours considérée comme le « premier bourreau du monde » où Amnesty International estime en « milliers » le nombre d’exécutions chaque année. Les statistiques en la matière relèvent encore du secret d’Etat.
Enfin, Amnesty indique qu’à la fin de l’année dernière, 142 pays avaient aboli la peine de mort en droit ou en pratique, et 106 l’ont abolie en droit pour tous les crimes. Les derniers en date ont été la Guinée et la Mongolie qui, en 2017, ont aboli la peine capitale pour tous les crimes, tandis que le Guatemala l’a interdite pour les crimes civils uniquement.