Les associations de défense des migrants s’inquiètent d’une possible suppression de l’aide médicale d’Etat

Le débat sur la politique migratoire débute aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Au cœur des discussions : l’aide médicale d’Etat (AME), qui divise au sein de la majorité. Plusieurs associations de défense des migrants s’inquiètent de sa pérennité. 

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« C’est une protection sociale de merde, un raté de l’universalité, martèle le secrétaire général de l’association Médecins du monde, le Dr Patrick Bouffard, à propos de l’aide médicale d’État (l’AME). Ca n’a aucun rapport avec la sécurité sociale, c’est conçu pour des sous-citoyens. » Patrick Bouffard paraît désemparé, ce lundi, lors d’une conférence de presse organisée par les Etats généraux des migrations à l’occasion du débat parlementaire sur la politique migratoire de la France, qui a débuté à l’Assemblée nationale lundi après-midi.

Créé en 2000, l’AME permet aux personnes en situation irrégulière de se soigner à condition d’avoir résidé en France depuis au moins trois mois et de disposer d’un revenu inférieur à 8 644 euros par an pour une personne. Un peu plus de 300 000 sans-papiers en bénéficient pour un coût d’environ 930 millions d’euros par an, ce qui représente 0,5% des dépenses de santé.

C’est donc un cri d’alarme que lancent les associations de défense des migrants, telles que Médecins du monde et la Ligue des droits de l’homme ou encore Tous migrants,  alors que des rumeurs circulent sur une possible suppression de l’AME ; l’exécutif, divisé sur le sujet, entend revoir certaines modalités du dispositif. Ses détracteurs, dont la plupart sont issus de la droite et de l’extrême-droite, dénoncent son coût toujours croissant et réclament sa suppression totale ou partielle. Patrick Bouffard mentionne de son côté une « instrumentalisation politique de la médecine », dénotant entre autre, les « fraudes » et les « excès » évoqués par certains députés en référence à l’augmentation de l’immigration des Albanais et des Géorgiens. Une partie d’entre eux viendraient se soigner en France pour des pathologies coûteuses comme le cancer ou l’hépatite B.

Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, avait invoqué début septembre, des « abus » d’utilisation de l’AME, « par exemple pour financer des prothèses mammaires ». Sans preuve, ce dernier est revenu sur ses propos. Le taux de non-recours à l’AME s’élevant à 88%, le Dr Bouffard pointe du doigt un autre enjeu de ce débat : « le manque de connaissance qui règne au sein du corps législatif ». 

« Je vais me permettre de jouer au docteur, poursuit Patrick Bouffard. Ce qui m’inquiète le plus, c’est le mot “violence“. Il y a de nouvelles entités pathologiques comme la santé mentale. Quand on abandonne les gens à eux-même, ils deviennent fous ». « La maladie est un droit », répète-t-il plusieurs fois en appuyant les propos de sa confrère Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme : « un migrant n’est pas un objet, il est un sujet de droit ». Le Dr Bouffard ne cache pas son espoir à l’égard de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn ; ayant été médecin, elle devrait  comprendre certaines problématiques : « L’éthique, tout le monde s’en fiche. Le dernier argument qui nous reste, c’est celui de la santé publique ».  Patrick Bouffard conclut : « Quand vous soignez les plus démunis, vous soignez l’ensemble de la société ».

En effet, Agnès Buzyn avait évoqué, en septembre dernier, la nécessité de « soigner les gens tôt, au bon moment », lorsqu’elle apportait son soutien à une tribune de 805 médecins contre la limitation de l’AME.

Bertille van Elslande

Le Portugal, rare pays où la gauche au pouvoir résiste

Au lendemain des élections législatives, le Parti socialiste du Premier ministre Antonio Costa sort renforcé avec près de 37% des voix. Un triomphe pour la gauche portugaise de gouvernement qui se maintient au pouvoir depuis 2015, une situation unique en Europe. Décryptage.

Avec 106 sièges au Parlement, le Parti socialiste est le grand vainqueur des élections législatives qui ont eu lieu dimanche 6 octobre au Portugal. Le parti du Premier ministre Antonio Costa a obtenu près de 37% des voix, loin devant le Parti social-démocrate (PSD), principale force d’opposition avec 28% des suffrages. Des résultats d’autant plus significatifs que la gauche est au pouvoir depuis 2015 et semble se renforcer, contrairement à de nombreux pays européens.

Selon Yves Léonard, professeur à Sciences Po et spécialiste de l’histoire contemporaine du Portugal, la singularité du Parti socialiste portugais s’explique notamment par « sa résilience au fil des années » et son organisation interne. « Le PS portugais est un parti bien implanté localement, ancré dans les territoires avec un réseau important d’élus et de militants », explique-t-il. « C’est un parti de masse mais qui est structuré », poursuit Yves Léonard.

Un succès électoral qui vient également de l’homme de tête du parti, Antonio Costa. « C’est un personnage de grand talent, avec un grand savoir faire. Il est populaire et apprécié. C’est à la fois un parti qui a des troupes et qui a à sa tête un personnage qui a su s’imposer », résume Yves Léonard. Un homme politique à l’image fédératrice qui a su rebondir après la période d’austérité imposée par la « troïka », la Banque Centrale européenne le Fonds monétaire international et la Commission européenne, de 2011 à 2014. « Antonio Costa et le PS ont incarné le renouvellement, et ils ont réussi à tourner la page de l’austérité », analyse Yves Léonard.

Une quasi-majorité absolue

« Pendant quatre ans, ça a fonctionné. La croissance a augmenté, le chômage a baissé et le déficit budgétaire est nul », continue-t-il. « Le PS a réussi à redonner confiance aux Portugais », renchérit Bruno Cravo, journaliste au bureau de l’AFP de Lisbonne. « Antonio Costa a su faire coexister à la fois une politique de gauche avec la hausse des salaires, le retour de certains jours fériés et une politique centriste en respectant la baisse de déficit imposée par l’Union européenne ».

Un parti en position de force puisqu’il ne manque que 10 sièges au PS pour obtenir la majorité absolue au Parlement. « Aujourd’hui, le PS peut gouverner seul mais Antonio Costa va sûrement chercher un allié à gauche. Le PS a le vent en poupe au Portugal et même le PSD perd du terrain », explique Bruno Cravo.

La puissance de la gauche portugaise est d’autant plus visible que les partis populistes et l’extrême-droite ne sont que très peu représentés au Portugal. Pour Yves Léonard, ce phénomène politique unique en Europe est un « legs de la Révolution du 25 avril 1974 », qui a mis fin à la dictature d’Antonio Salazar. Un constat partagé par Bruno Cravo : « le passé de l’extrême-droite au Portugal est nauséabond et les Portugais le rejettent beaucoup ».

Pas de terreau favorable aux populistes

L’absence de partis d’extrême-droite s’expliquerait également par le manque de « terreau » favorable à l’émergence de ces mouvements politiques. Selon Bruno Cravo, « la xénophobie, le racisme existent au Portugal mais ils ne trouvent pas d’expression politique, et ne s’expriment pas dans les urnes ». Le vote anti-système portugais s’exprimerait davantage dans « l’abstention », ne laissant pas la place aux partis populistes, comme Yves Léonard l’écrit sur le site de « L’Hétairie », think tank politique de gauche. Depuis les années 50, elle frôle les 50% et a même atteint 70% lors des européennes de 2019.

Autre explication : l’absence d’un choc migratoire. Le Portugal est l’un des pays de l’Union européenne qui a le taux le plus faible d’immigration. Sur le site de « L’Hétairie », Yves Léonard explique que l’immigration au Portugal « pose peu de problèmes et n’est considérée comme une menace par moins de 5% des Portugais. » « «L’épouvantail» de l’immigration ne fonctionne donc pas au Portugal, privant l’extrême-droite de son thème de prédilection », poursuit-il.

Si l’extrême-droite ne semble pas prête de s’installer  durablement au Portugal, pour la première fois depuis 1976, un député populiste a fait son entrée au Parlement. André Ventura, tête du mouvement « Chega ! » (« Ça suffit » en français), a basé sa campagne contre l’immigration et l’Union européenne. « On ne peut pas parler de percée de l’extrême-droite. André Ventura est entré au Parlement mais il ne pèse pas », souligne Bruno Cravo. « L’extrême-droite n’a pas de ressorts au Portugal. La droite dure est mal en point et même pendant la crise, l’extrême-droite ne s’est pas imposée », conclue-t-il.

 

 

Fanny Rocher

 

En 2020, Campion veut faire sa fête à Hidalgo

Le roi des Forains, candidat à la mairie de Paris pour les municipales 2020, entre en campagne “sans militants” et se déclare “hors système.” Son but : “porter la colère des parisiens.”

Marcel Campion lors d’une manifestation de forains, le 30 avril 2018, à Paris. Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP

Vengeance personnelle, ou anti-hidalguisme politique? Si on ignore les intentions profondes de Marcel Campion, celui qu’on surnomme parfois le « roi des forains » part en campagne électorale contre la maire de Paris. Candidat officiellement depuis octobre 2018, il décline des propositions mais se distingue surtout par son affrontement avec sa meilleure ennemie.  

Les tensions commencent à s’afficher en public dès 2017. A ce moment, la municipalité lui retire l’autorisation d’installer le marché de Noël sur les Champs-Elysées, arguant “la qualité médiocre” des animations et des produits. En mai 2017, l’emblématique Grande roue, dont le forain a la propriété, est démontée de la place de la Concorde, provoquant la colère de Marcel Campion. Anne Hidalgo souhaite alors rendre à la place parisienne son “caractère patrimonial.” S’en suit un bras de fer qui aboutira à la candidature du sexagénaire, toujours visé par une plainte pour “propos injurieux”, à l’encontre de la maire de Paris et de son adjoint au logement Ian Brossat.  

Et désormais, l’homme d’affaires ne mâche pas ses mots à l’encontre de l’actuelle édile. “Avant d’être maire, elle n’était qu’une petite inspectrice du travail qui distribuait des contraventions aux entreprises. Qu’est-ce qu’elle a réellement fait à part sortir d’un parti politique?”, argue Marcel Campion. Cette question de l’expérience du “monde réel” comme il aime à le dire, le « roi des forains » la pose à l’ensemble des candidats : “J’estime qu’ils sont incompétents. Il n’ont jamais travaillé manuellement. Ils disent mettre les mains ‘dans le cambouis’ mais ils ne l’ont jamais fait.” 

Jeudi 4 octobre, le forain présentait place de la République les têtes de liste de son mouvement baptisé “Libérons Paris.” Si pour la plupart ils sont méconnus du grand public, la présence de Jean-Marie Bigard est remarquée. L’humoriste aurait accepté “par amitié” de figurer sur la liste du mouvement, sans toutefois en prendre la tête, dans le 6e arrondissement. 

Pour Sacha Nelken, journaliste politique à la rédaction du quotidien Le Monde et présent lors du “meeting festif” de Marcel Campion place de la République, le vrai défi de Marcel Campion c’est son manque de forces vives. “Il a des moyens et de quoi financer sa campagne, en témoigne les animations en marge de son meeting. Ce qui manque à l’appel, ce sont les militants et les adhérents. Il y avait beaucoup de curieux, mais ils n’étaient pas là pour son discours ou le mouvement en tant que tel », analyse le journaliste. A l’occasion de l’annonce de ses têtes de liste, le forain a réuni des jeux gonflables pour enfants, des clowns géants ou encore une fanfare. Une sorte de fête foraine, sa spécialité. 

Le bouche à oreille comme crédo 

Pour conquérir l’Hôtel de ville, Marcel Campion compte sur “le bouche à oreille” face à “l’omerta” que les médias pourraient pratiquer à son encontre, comme il aime à le répéter. Il annonce d’ailleurs saisir par voie de justice les rédactions de plusieurs médias audiovisuels de la capitale dans les jours à venir : “Je vais écrire, avec mon avocat, une lettre aux médias pour bénéficier du même temps de paroles que les autres candidats à la Mairie de Paris”, détaille t-il. 

Marcel Campion se décrit volontiers comme “hors système” et estime qu’il n’a “pas besoin de militants” car il ne fait “pas parti d’un parti politique” : “mon mouvement est citoyen” indique-t-il selon ses propres mots. Le forain annonce tout de même lancer un appel au don à partir de la semaine prochaine, soulignant “ne pas avoir encore de trésorerie.” 

Pour séduire les électeurs, le forain a décidé d’être le réceptacle de la colère des déçus du mandat d’Anne Hidalgo et de s’en faire le “porteur” aux municipales : “Les Parisiens sont en colère contre la gestion de la ville. Les élections, je ne sais pas ce que c’est (…) mais c’est une aventure dans laquelle je veux être le porteur de leur colère. On est dégoûté de Paris aujourd’hui. »

Les points clés du programme

Sur le fond, Marcel Campion met l’accent sur quatre thématiques : la mobilité, la propreté, la sécurité et l’état des finances. Sur la quasi totalité de ces points, il fustige le bilan d’Anne Hidalgo et multiplie les déclarations à son encontre : “Quand vous voulez bouger dans Paris, c’est impossible, c’est automatiquement bouché.” Une situation à laquelle le forain souhaite répondre en ouvrant aux voitures la circulation sur les berges de Seine, aujourd’hui réservées aux piétons. Ce n’est pas la seule mesure du mandat de la socialiste que Marcel Campion souhaite débouter. Selon le forain “il faudrait arrêter la majorité des 8300 chantiers de la ville.” Il invoque notamment une “perte” de la mainmise de la maire sur ces travaux.  

Concernant les finances publiques, il prévoit l’organisation d’un grand audit de l’endettement de la mairie de Paris. Celui-ci serait opéré par un cabinet indépendant afin de “mettre à plat” la situation. Pour ce qui est de la propreté, le “roi des manèges”  ne mâche pas ses mots : “Allez voir du côté du Trocadéro, c’est infesté de rats, c’est dégueulasse.” Il envisagerait de recourir aux services d’entreprises de nettoyage privées afin de nettoyer la ville. Pour « rendre Paris plus sûre », il envisage la “généralisation de la vidéo sécurité” et la mise en place d’une police municipale forte de “5000 hommes” ainsi que la formation de “ comités de vigilance de voisinage.”

Pour l’heure, beaucoup d’annonces, mais le programme définitif du mouvement “Libérons Paris” n’est pas encore disponible formellement. Prochain rendez-vous avec son électorat : le 6 novembre. Le “roi des forains” espère s’installer place de la Nation pour y prononcer un discours. 

Thomas Coulom 

 

Des politiques discrets lors de la manifestation anti-PMA

La manifestation anti-procréation médicalement assistée de dimanche à Paris a peiné à rassembler les responsables politiques. Pourquoi la PMA a-t-elle mobilisée moins d’élus qu’en 2013, quand certains s’affichaient (fièrement) derrière des banderoles contre le mariage pour tous ?

La manifestation anti-PMA a rassemblé plus de 70.000 personnes ce dimanche 6 octobre dans les rues de Paris (AFP)

74.500 personnes étaient dans la rue ce dimanche à Paris, selon un comptage Occurence commandé par le compte d’un collectif de médias. Une mobilisation beaucoup plus faible qu’en 2013, où 300.000 personnes (selon la police) et 1.400.000 (selon les organisateurs) s’étaient mobilisées lorsqu’il s’agissait de manifester contre le mariage pour tous. Les politiques aussi étaient moins présents ce dimanche.

Selon un sondage Ifop publié mi-septembre, c’est chez les sympathisants Les Républicains que le soutien à la PMA est le plus faible, à seulement 40 %. Il est également minoritaire chez les sympathisants du Rassemblement national (47 %) alors qu’il est majoritaire chez les sympathisants des Insoumis, d’Europe Ecologie-les Verts, de La République en Marche. 

La démobilisation… un choix stratégique ?

Marine Le Pen n’est pas sortie. Seuls Nicolas Bay et Marion Maréchal Le Pen représentaient le RN dimanche après-midi. Même constat du côté des Républicains, très mobilisés en 2013 mais presque absents du cortège anti-PMA ce dimanche 6 octobre. A l’époque, on trouvait notamment en tête de cortège parmi les députés UMP, Valérie Pécresse, Jean-François Copé, Thierry Mariani, Laurent Wauquiez, Christine Boutin. Seuls François-Xavier Bellamy et Julien Aubert étaient présents dimanche dernier.

Pourquoi les élus LR ont-ils boudés la manifestation ? « Le contexte n’est pas du tout le même qu’au moment des manifestations anti mariage pour tous», affirme Bruno Cautrès, politologue au CEVIPOF. « En 2013, le fait d’avoir un président de gauche a particulièrement mobilisé la droite. La droite cherchait, après la défaite de Nicolas Sarkozy, un sujet fortement mobilisateur pour montrer que la droite sarkozyste était toujours là », poursuit-il. Pour ce politologue, le parti LR est toujours en convalescence et a du mal à se réinventer « Il y a une dimension stratégique, la droite veut davantage investir les thématiques économiques plutôt que d’enfourcher tous les combats conservateurs. »

Un cas emblématique de cette discrétion stratégique est celui de Christian Jacob, favori à la succession de la présidence du parti les Républicains. En déplacement dans l’Ain, il a fait savoir qu’il ne serait de toute façon pas allé manifester. Pour Bruno Cautrès, le député LR reste volontairement en retrait : « Il est en campagne et reste donc en retrait sur ces thématiques. Il fait passer le message de “je me tiens à l’écart de la politique politicienne mais je suis sur le terrain.” »

« Nous les attendons lors des prochains rassemblements »

Claire Avalle, responsable de la communication des Associations catholiques de France ne se dit pas déçue par la faible participation des élus « Il y a quand même eu certains maires, quelques représentants, mais ils sont là à titre personnels. Nous souhaiterions plutôt qu’ils prennent conscience des risques que comportent cette loi. Notre but n’est pas de mobiliser un maximum d’élus aux manifestations mais de les empêcher de voter la loi bioéthique. » Claire Avalle rappelle pourtant que les élus n’avaient été nombreux en 2013 que lors des deuxième et troisième mobilisations, elle conclut « ça n’était que notre premier rassemblement, nous les attendons lors des prochains »

Les associations ont annoncé dimanche soir les cinq prochaines dates des rassemblements pour contester la loi Bioéthique. Il faut donc peut-être attendre le 1er décembre avant de confirmer que les élus de droite ne s’affichent pas dans les rassemblements anti-PMA, pour des raisons personnelles ou stratégiques.

Camille Kauffmann