Trafic de drogue : deux hommes tués par balles à Avignon

La « guerre des gangs » a fait deux nouvelles victimes de 20 et 34 ans à Avignon le lundi 31 mai, où la mort d’un policier avait déjà provoqué une vive émotion le 5 mai dernier.

Deux hommes ont été abattus lors de règlement de comptes à Avignon. ©Gilles Lagnel

Deux hommes ont été tués par balles dans un même quartier d’Avignon, dans la nuit du lundi 31 mai au mardi 1er juin. Cela« ressemble à un règlement de comptes lié au trafic de produits stupéfiants », a expliqué le procureur du Vaucluse, Philippe Guémas, à l’AFP. Une enquête a été ouverte par la police judiciaire.

Vers minuit, des coups de feu ont été tirés dans le quartier de Monclar à Avignon. La police s’est rendue sur place et a découvert la première victime de 20 ans. L’homme a succombé à ses blessures, alors qu’il était transporté à l’hôpital. Dans une rue proche, la police a ensuite constaté la mort d’un homme de 34 ans. Ce dernier était déjà connu de la justice pour des trafics de drogue. Ces deux meurtres pourraient être liés.

Un département touché par le trafic de drogue

Sans surprise, le procureur du Vaucluse évoque « un contexte de guerre des gangs lié au trafic de drogue ». En mai, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin indiquait que 83 interpellations pour trafic de drogue avaient déjà eu lieu dans le Vaucluse depuis le 1er janvier. Il était en déplacement à Avignon à la suite du meurtre du policier Eric Masson le 5 mai. Le brigadier de 36 ans avait été tué par balles lors d’une opération menée contre le trafic de drogue.

Michèle Bargiel

Gueule de bois : c’est le corps qui trinque !

Avec le retour (partiel) des bars, des événements festifs et l’allègement du couvre-feu, les risques d’alcoolisation excessive existent. Avec aussi des lendemains nettement moins amusants. Sous ses allures inoffensives, la « gueule de bois » est un phénomène physiologique qui est loin d’être sans gravité…

Lors d’une gueule de bois, le cerveau doit compenser les excès de la veille. © Mariya Oliynyk

Au réveil d’une soirée, il vous est peut-être déjà arrivé de ressentir ces symptômes : une forte fatigue, des nausées et un horrible mal de tête. Une chose est sûre, la personne atteinte de « veisalgie » , plus communément appelée « gueule de bois », va sûrement se réveiller avec un regret immense d’avoir un peu trop fait la fête la veille. Un moment désagréable, souvent passager, parfois risible, mais pas si anodin que ça. La gueule de bois est le fruit de plusieurs phénomènes extrêmement violents pour le corps.

Déshydratation

La veisalgie est la conséquence d’une trop forte consommation d’alcool. Et la première chose que l’on sait sur l’alcool, c’est qu’il est naturellement diurétique. Dès qu’on commence à boire, on a rapidement envie d’uriner. Et pour cause : la consommation d’alcool bloque l’action des reins, qui ne peuvent plus filtrer le sang correctement. La bière a beau être composée à 90% d’eau, le corps finit totalement déshydraté.

L’alcool a pour effet de réduire le volume d’eau qui est contenu dans le corps. Or le corps a besoin du précieux liquide. En pleine panique, à force de chercher où il peut, le corps va finir par extirper de l’eau là où il n’est pas censé en prendre. Il va aller la chercher directement dans la boîte crânienne, forçant les cellules qui s’y trouvent à se contracter. Ce phénomène a pour effet de provoquer de pénibles douleurs, d’où les maux de tête.

Conséquences toxiques pour le foie

Il est absolument impossible de parler des effets de l’alcool sur le corps sans parler du foie. Le premier travail de cet organe va être de « métaboliser » l’alcool, c’est-à-dire le transformer en quelque chose d’inoffensif. Au cours de ce processus, le foie va aussi créer d’autres molécules hautement toxiques pour le corps. Quand on boit un petit peu d’alcool, le foie est capable de filtrer ces petits éléments nuisibles. Par contre, quand on boit trop, le foie n’arrive plus à gérer. À ce moment-là, vient l’envie de vomir, la fatigue, le manque de force…

Quand cela arrive relativement peu de fois dans une vie, l’organisme peut encaisser. Quand on boit déraisonnablement tous les week-ends, le corps ne se comporte plus correctement. Les conséquences deviennent alors bien plus graves. Cela n’empêche pas la consommation parfois excessive d’alcool, comme l’explique le médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne Pierre Guillaumot  : « La prise en charge des patients alcoolisés ou en « gueule de bois » est un véritable fléau aux urgences. Selon nos statistiques, cela représente 20% des hospitalisations chez les 18-25 ans et 25% chez les 40-49 ans, mais ça empire énormément les week-ends. »

Comment vaincre la gueule de bois ?

Dès l’Antiquité, les textes évoquaient déjà la question de la gueule de bois et de ses potentiels remèdes. Il existe de nombreuses rumeurs et croyances urbaines : manger de la pizza, des pâtes, utiliser du bicarbonate de soude, etc. Selon une étude parue en décembre 2008 dans le British Medical Journal, la seule prévention efficace contre la gueule de bois reste la modération quand vous êtes de sortie.

Certains experts ont pour autant quelques préconisations. « Ce que je conseille, c’est un max de légumes, détoxifier le foie et le mettre au repos. L’artichaut est un super aliment pour la gueule de bois. Après, plus on mange équilibré, plus on s’en sort. La malbouffe alimente la gueule de bois, explique Marjorie Crémadès, diététicienne et micro-nutritionniste. D’abord, il faut boire de l’eau, se réhydrater, c’est important. Ensuite, il faut aussi augmenter son niveau de sucre. Pourquoi ne pas, plutôt que de boire simplement de l’eau, boire du jus de fruits comme du jus d’orange ? »

Mieux vaut éviter de vaincre le mal par le mal, et reprendre de l’alcool pour se sentir mieux, comme certains pourraient le penser. Attention, prendre de l’aspirine n’est pas non plus conseillé ! Cela peut être toxique pour le foie, qui est déjà largement sollicité.

Pierre Berge-Cia

Juan Branco en garde à vue après des accusations de viol

L’avocat Juan Branco a été entendu puis placé en garde à vue ce mardi 1er juin 2021 matin, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte en avril par le parquet de Paris. Il est soupçonné de viol sur une jeune femme, rencontrée via Instagram.

Juan Branco a été placé en garde à vue ce mardi 1er juin 2021 à Paris. Il est soupçonné de viol. ©Wikimédia commons

Cela a été annoncé sur son compte Twitter : l’avocat et écrivain Juan Branco a été entendu puis placé en garde à vue ce mardi 1er juin 2021, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en avril par le parquet de Paris. Une jeune femme l’avait alors accusé de viol.

La jeune femme, rencontrée sur Instagram, âgée de 20 ans, a déposé une main courante à l’encontre de Juan Branco dans le commissariat du XIVème arrondissement. Elle l’avait informé de cet acte qu’elle s’apprêtait à réaliser.

Si une main courante, contrairement à une plainte, n’a pas vocation à engager obligatoirement des poursuites, le parquet de Paris s’est saisi de l’affaire et a lancé une enquête préliminaire contre l’avocat. Il a nié publiquement toutes ces accusations, déclarant une relation « consentie » avec la plaignante, dans un long post publié sur Facebook le 30 avril dernier.

Prise d’opiacé

Selon le journal Le Point, la jeune femme a déclaré avoir pris de la lamaline, un opiacé, avec Juan Branco. Celui-ci avait confirmé dans l’émission Touche pas à mon poste, et a comparé ce médicament à du doliprane.

Juan Branco s’est fait connaître de tous comme avocat de certaines figures des « gilets jaunes ». La publication de son ouvrage Crépuscule, dans laquelle il dénonce la politique d’Emmanuel Macron, l’a également propulsé sur le devant de la scène. Il est aussi l’avocat de l’artiste russe Piotr Pavlenski dans l’affaire de la diffusion, en 2020, de la vidéo à caractère sexuel de l’ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors candidat à la mairie de Paris.

Marine Ledoux

 

Laurent Gbagbo rentrera le 17 juin en Côte d’Ivoire

L’ancien président ivoirien a été acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale en mars. Il attendait le feu vert des autorités de son pays pour pouvoir rentrer, après une décennie de déboires avec la justice.

Laurent Gbagbo s’adressant à l’assemblée générale des Nations unies. © Unsplash

« Je vous annonce que le retour du président Laurent Gbagbo sur la terre de Côte d’Ivoire est prévu pour le 17 juin », a déclaré Assoa Adou, le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par Laurent Gbagbo, qui fut président de 2000 à 2010. Depuis son acquittement en mars par la Cour Pénale Internationale (CPI) de crimes contre l’humanité, le retour de l’ex-président était très attendu par ses partisans. En avril, l’actuel président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara avait affirmé que son rival pouvait rentrer quand il le souhaitait.

Fervent critique de la « Françafrique », Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle controversée de 2010. Avaient suivi des violences post-électorales ayant fait quelque 3 000 morts. C’est pour ces violences que Laurent Gbagbo a été inculpé puis acquitté par la justice internationale.

Une décennie de troubles

Arrêté en avril 2011, l’ex-président ivoirien a été détenu dans un premier temps au nord de la Côte d’Ivoire, avant d’être transféré dans une cellule de la CPI à La Haye. Son procès s’est finalement ouvert le 28 janvier 2016 aux Pays-Bas. Laurent Gbagbo était poursuivi pour l’existence d’un « plan commun » destiné à « conserver le pouvoir par tous les moyens, y compris par l’emploi de la force contre des civils ». Il a été  finalement acquitté le 15 janvier 2019, mais tenu de rester en Europe dans le cas d’un éventuel procès en appel.

Il a obtenu ’asile politique en Belgique, où habitait sa deuxième épouse, Nady Bamba. Il avait annoncé dès lors à plusieurs reprises son intention de rentrer « bientôt ». La Cour pénale internationale (CPI) a fini par confirmer l’acquittement de l’ex-président de la Côte d’Ivoire le 31 mars 2021.

L’ancien chef d’État reste néanmoins sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire à vingt ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest pendant les violences post-électorales de 2010-2011. L’abandon de ces poursuites paraît toutefois presque certain après le feu vert du président Ouattara au retour de son prédécesseur.

Apaisement politique en Côte d’Ivoire

Des négociations sur les conditions de ce retour ont eu lieu ces dernières semaines, le gouvernement ivoirien voulant éviter tout débordement lors de l’accueil de Laurent Gbagbo par ses partisans, à Abidjan.

Ce retour est un signe fort de la décrispation de la vie politique ivoirienne depuis les dernières législatives de mars qui se sont déroulées dans le calme. Les grands partis d’opposition avaient décidé d’y participer, notamment le FPI, qui boycottait tous les scrutins depuis 10 ans.

Réélu pour un troisième mandat controversé au cours d’une élection elle boycottée par tous les partis d’opposition – qui jugeaient ce nouveau mandat inconstitutionnel – l’actuel président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara multiplie les gestes d’apaisement depuis. Plusieurs prisonniers arrêtés pendant cette dernière crise électorale ont été libérés et le pouvoir a autorisé le retour d’exilés partisans de Laurent Gbagbo. Fin avril, des cadres du FPI et la sœur cadette de l’ancien président, Jeannette Koudou, sont ainsi rentrés du Ghana en accord avec le gouvernement ivoirien au nom de la « réconciliation nationale ».

Mehdi LAGHRARI