Le CNC au défi de faire le bon choix pour représenter la France aux Oscars

La commission chargée de la sélection à l’Oscar du meilleur film international a dévoilé les quatre films en lice pour représenter la France à la cérémonie. Une shortlist établie à la suite d’une modification du système de sélection, jusqu’alors décriée par les professionnels du secteur.

Ne pas refaire les mêmes erreurs que les années précédentes. Ce mercredi le CNC a dévoilé les quatre films présélectionnés pour représenter la France à la cérémonie des Oscars 2025. Retenus pour passer à l’étape suivante : Le Comte de Monte Cristo, Emilia Pérez, Miséricorde et All We Imagine as Light

Pour aboutir à cette liste, le CNC a fait évoluer son processus de désignation, largement décrié ces derniers mois après la polémique entourant la réalisatrice Justine Triet et l’éviction du film – maintenant oscarisé – Anatomie d’une chute, pour représenter la France à Los Angeles. Désignés par le ministère de la Culture – que la réalisatrice avait violemment attaqué dans son discours de remise de la palme d’or – les membres de la commission en charge de la sélection, lui avaient préféré La Passion de Dodin Bouffant, malgré l’accueil critique du film. Une punition, selon les professionnels du secteur, pour les propos engagés de la cinéaste. Beaucoup avaient d’ailleurs profité de cet épisode pour dénoncer les conflits d’intérêts entre les décideurs, et la verticalité d’une telle décision. 

Cette année, pour éviter un nouvel orage, le CNC a donc fait évoluer son système de désignation pour “laisser plus de place à la collégialité, et renforcer l’indépendance de la commission vis-à-vis des pouvoirs publics”, explique le CNC au Celsalab.

Elargissement du nombre de membres 

Les changements concernent essentiellement la composition de la commission chargée de la sélection. Son nombre de membres (rassemblant des professionnels du secteur, incluant réalisateurs, vendeurs internationaux, producteurs et autres personnes qualifiées) passe de sept personnes à onze, et comprend maintenant un président de commission à la voix prépondérante en cas d’égalité entre les films. Une évolution permettant la prise d’une décision respectant “une pluralité des points de vue plus importante”. De quoi réduire l’opacité du choix, largement décriée par les professionnels. Après son éviction de la sélection, Justine Triet avait ironisé sur la décision unilatérale de “quatre personnes dans un bureau” pour le média américain Indiewire. 

Le président du CNC – lui désigné par le président de la République -, jusqu’alors membre de la commission en qualité d’observateur, n’assistera plus, dès cette année, aux débats. Une volonté du CNC, d’éviter “tout type de conflits d’intérêts” et de “réaxer le processus autour des professionnels”. Seul le président d’Unifrance, l’organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français à l’étranger, continuera d’assister au processus de désignation. “La verticalité du processus reste un problème même s’il est bienvenu du CNC de ne pas rester dans cet immobilisme dont il a coutume”, salue une productrice du secteur. 

Bientôt auditionnés

Dès le 18 décembre, les producteurs des films présélectionnés seront auditionnés devant la commission pour défendre leurs films devant les différents membres. Plusieurs critères seront pris en compte, ceux fixés par l’Académie des Oscars en priorité : la durée du film (plus de quarante minutes), la date de sortie dans les salles françaises, l’équipe artistique majoritairement française… 

D’autres facteurs entreront en compte, comme “la stratégie de distribution et la campagne de promotion du film aux Etats-Unis, qui sont susceptibles d’influencer les votant·e·s de l’Académie des oscars», précise le CNC sur son site internet. “La campagne pour les Oscars est très intense et coûte une fortune : il faut se déplacer aux Etats-Unis, rencontrer les votants, organiser des projections. Seule une grosse production peut se permettre de tenir une telle campagne, le CNC en tient évidemment compte”, explique une connaisseuse du secteur. 

Pour ce qui est du succès du film en salle et de l’accueil critique en festival, le CNC explique que s’ils ne sont pas « des critères de choix pour les membres de la commission, les producteurs pourront évidemment en faire un argument pour défendre le film”. Un atout pour Le Comte de Monte Cristo, qui peut se féliciter d’un succès populaire en salles avec plus de 7 millions d’entrées, mais aussi pour Emilia Pérez, dont le casting féminin a remporté le prix d’interprétation à Cannes.

– Noa Jacquet

Procès des viols de Mazan: le magistrat suspend l’audience jusqu’à lundi

Le procès des viols de Mazan ne reprendra pas avant lundi. Accusé d’avoir drogué son ex-femme Gisèle Pelicot, pour la violer et la laisser se faire violer par d’autres hommes à Mazan, Dominique Pelicot est toujours absent de l’audience pour des raisons de santé.

Cela fait quatre jours que son absence au procès semait le doute. Le procès des viols de Mazan est à présent officiellement suspendu jusqu’à lundi, a annoncé ce jeudi le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata.

Dominique Pelicot, principal accusé dans l’affaire des viols de Mazan, est dispensé d’audience en raison de son état de santé. Mais cette absence prolongée, évoquée ce jeudi par le président de la cour criminelle de Vaucluse, menaçait la poursuite des débats.

Le retraité de 71 ans a été examiné par un médecin qui « confirme la nécessité d’une dispense ce jeudi et demain vendredi, la mise en place d’un traitement adapté, avec une possible hospitalisation, et une date de sortie possible lundi », avait expliqué Roger Arata à l’ouverture de l’audience.

L’affaire possiblement renvoyée

« Et si M. Pelicot n’est pas là lundi ? », a alors demandé son avocate, Me Béatrice Zavarro, qui plaidait comme les parties civiles, pour la suspension des débats s’il reste absent.

« Alors, c’est la catastrophe (…), nous serions obligés de reporter encore une semaine », a répondu le président Arata, avant de nuancer: « S’il ne peut pas être là que lundi, nous pouvons reporter sur mardi, la semaine est souple ». Mais si le septuagénaire devenait « durablement indisponible », l’affaire serait alors « renvoyée », a ajouté le magistrat, évoquant donc l’arrêt de ce procès entamé le 2 septembre et prévu pour durer jusqu’en décembre, et son report à une date ultérieure.

Si toutefois M. Pelicot, qui souffre apparemment d’une infection, était effectivement « sortant » lundi, la semaine serait alors « prioritairement » consacrée à son audition, ainsi qu’à la suite de l’audition de son ex-épouse et principale victime, Gisèle Pelicot, a ensuite expliqué le magistrat. Puis ce serait le tour des « parties civiles laissées en suspens », dont les deux fils du couple, David et Florian, le gendre, Pierre P., et le frère de l’accusé, Joël Pelicot.

Jeudi matin, les débats ont repris à Avignon, en l’absence donc de Dominique Pelicot mais aussi de sa famille, son ex-femme, toujours présente depuis le début de ce procès hors norme le 2 septembre, et ses trois enfants. Les parties civiles n’étaient représentées que par leurs avocats.

Au total, ce sont 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, qui sont jugés au côté de Dominique Pelicot. Des inconnus que celui-ci avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse, à leur domicile de Mazan, dans le Vaucluse, après qu’il l’avait droguée aux anxiolytiques.

Sarah-Yasmine Ziani avec AFP

Contre-offensive russe à Koursk : Moscou a regagné 10 villages dans la région

Après une contre-attaque lancée mardi dans la région russe de Koursk, Moscou affirme avoir récupéré 10 localités qui étaient passées aux mains des forces ukrainiennes.

Volodymyr Zelensky a confirmé l’information ce jeudi : l’armée russe a lancé une contre-offensive dans la région russe de Koursk, à la frontière du nord est de l’Ukraine. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a affirmé que les unités de la troupe « Nord » avait « libéré, en deux jours, 10 localités » dont les forces ukrainiennes s’étaient emparées.

Le 6 août dernier, environ 8000 soldats de l’armée ukrainienne avaient franchi la frontière russe pour mener une offensive qui avait permis à Kiev de prendre le contrôle d’une centaine de colonies russes et de 1.000 km2 de terrain, rapporte l’AFP.

Une offensive « conforme avec le plan ukrainien »

Le front dans cette région russe était en grande partie gelé ces deux dernières semaines, aucun des belligérants ne revendiquant d’avancées, contrairement à ce qui se passe sur le front dans l’est de l’Ukraine où les troupes russes, à l’offensive, ne se trouvent plus qu’à quelques kilomètres de la ville de Pokrovsk, un important noeud logistique.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelenzky a pris la parole ce jeudi pour assurer que cette contre-attaque lancée à Koursk par Moscou était « conforme avec le plan ukrainien », sans toutefois apporter plus de précisions. Il en également profité pour dénoncer le « retard » des Occidentaux sur une potentielle levée des restrictions de leurs armes qui serviraient à frapper en profondeur la Russie.

Sarah-Yasmine Ziani avec AFP

 

 

F1 : Place à l’Azerbaïdjan !

La Formule 1 entame sa dernière partie de saison hors d’Europe, à Baku, ce week-end pour le dix-septième rendez-vous de la saison 2024. Le coup d’envoi de l’épreuve azerbaïdjanaise aura lieu ce vendredi avec les premiers essais libres.

Deux semaines après la fin de la saison européenne qui s’est achevée sur la victoire surprise de Charles Leclerc et Ferrari, la Formule 1 prend la direction des rues de Baku (Azerbaïdjan) pour la 7e fois de son histoire. Présente au calendrier depuis 2016, la course azerbaïdjanaise réserve toujours son lot de surprises en raison de son tracé sinueux long de 6,003km et ses faibles dégagements qui ne tolèrent aucune erreur.

Ce 17e rendez-vous de la saison est très attendu par l’écurie Red Bull Racing qui ne s’est plus imposée depuis le Grand-Prix d’Espagne, en juin dernier. L’équipe autrichienne détient le record de victoire sur ce tracé avec quatre succès. Contrairement aux années précédentes, la suprématie de Red Bull est désormais de plus en plus contestée par McLaren, deuxième au championnat constructeur avec 8 points de retard, et par Ferrari, troisième avec 36 points de retard seulement. Au classement des pilotes, Max Verstappen contrôle encore la situation avec 303 points au compteur, et une confortable avance de 62 points sur son dauphin, Lando Norris.

 

Perez sous surveillance

Baku, 12/09/2024 – Sergio Perez (Red Bull) marche dans le paddock du Grand-Prix d’Azerbaïdjan. Photo : James Sutton / Getty Images.

Reconduit pour la saison 2025 chez Red Bull, Sergio Perez, dernier vainqueur en date, sera très surveillé sur cette piste qui lui réussit plutôt bien avec deux succès et quatre podiums. Le coéquipier de Max Verstappen ne s’est plus imposé depuis 2023 et peine à retrouver le chemin des podiums. Pire encore, ces récentes contre-performances permettent à McLaren, Ferrari et Mercedes de revenir au championnat des constructeurs.

Ferrari sur sa lancée de Monza ?

 

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Fort d’une victoire surprise à domicile à Monza (Italie), la Scuderia Ferrari n’est toujours pas parvenue à s’imposer dans les rues de Baku alors qu’elle y a décroché les trois dernières pole position avec Charles Leclerc (2021, 2022, 2023) et comptabilise le record de pole position sur ce circuit. La récente bonne dynamique insufflée depuis le retour de la trêve estivale permettra-t-elle à l’équipe de Maranello de transformer la pole position en victoire cette saison ?

Magnussen suspendu, Ollie Bearman le remplace

A la suite d’un contact avec Pierre Gasly (Alpine) lors du Grand-Prix d’Italie, Kévin Magnussen (Haas F1 Team) s’est vu infliger une pénalité de 10 secondes pendant la course et retirer deux points sur sa licence. En sursis depuis le Grand-Prix de Miami, le Danois a perdu l’ensemble de ses 12 points sur sa licence, synonyme d’une course d’exclusion.

 

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Pour pallier cette exclusion, l’écurie américaine Haas F1 Team a fait appel à son pilote réserviste, Ollie Bearman, qui remplacera Kévin Magnussen la saison prochaine. A Baku, le pensionnaire du Prema Team en Formule 2 disputera son deuxième départ en F1, mais son premier week-end complet en catégorie reine.

Le Britannique âgé de 19 ans avait brillement remplacé au pied levé Carlos Sainz (Ferrari) en Arabie Saoudite, victime d’une crise d’appendicite. Il était parvenu à accrocher la 7e place à l’arrivée du Grand-Prix, devançant ses compatriotes expérimentés Lando Norris (8e) et Lewis Hamilton (9e). Si l’objectif de marquer des points s’annonce plus compliqué, ce sera l’occasion pour le pilote britannique d’engranger une première expérience en course avec Haas F1 Team en vue de la saison prochaine.

150e départ d’Esteban Ocon en F1, Viry-Châtillon toujours mobilisé

31/08/2024 – Monza (Italie) Esteban Ocon à l’attaque lors des qualifications du dernier Grand-Prix d’Italie à Monza. Photo Andrej Isakovic / AFP)

Le pilote français Esteban Ocon (Alpine) célèbrera son 150e départ en Grand-Prix ce week-end. Le pilote originaire de Normandie a hâte d’en découdre alors qu’il occupe actuellement la 18e place du championnat pilote : « Les dernières courses ont été difficiles pour notre côté du garage, donc nous sommes impatients de reprendre la piste et de tirer le maximum du week-end ».

Une situation délicate marquée par des tensions internes au sein de l’écurie française, entre son département aérodynamique établi à Enstone (Angleterre) et son département moteur à Viry-Châtillon (France).

Les récentes rumeurs font état d’une fin de l’engagement du groupe Renault en tant que motoriste en Formule 1. Depuis, les salariés de Viry-Châtillon se mobilisent pour sauver le programme F1 en menant différentes actions à Monza lors du Grand-Prix d’Italie, et ce jeudi devant le siège historique de Renault à Boulogne-Billancourt.

Les horaires

Vendredi 13 septembre :

Essais Libres 1 : 11h30 – 12h30
Essais Libres 2 : 15h00 – 16h00

Samedi 14 septembre :

Essais Libres 3 : 10h30 – 11h30
Qualifications : 14h00 – 15h00

Dimanche 15 septembre

Course : 13h00

Photo de Une : Alex Pantling / Getty Images

Alexandre Delaitre