Rénovation de la Gare du Nord : un « plan B » pour les JO

Après l’abandon de l’ambitieux projet initial de rénovation de la plus grande gare parisienne, le ministre délégué aux Transports a annoncé le lancement d’un chantier plus modeste en vue des Jeux Olympiques 2024. Un « plan C » devrait également voir le jour à l’horizon 2030.

Moins ambitieux et plus abordable. Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé ce mercredi le lancement par la SNCF d’un nouveau projet de rénovation de la Gare du Nord en prévision de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques de 2024.

Ce « plan B » intervient après l’abandon mardi du chantier initialement prévu pour la plus grande gare parisienne : la SNCF avait d’abord choisi la foncière d’Auchan, Ceetrus, en juillet 2018 pour tripler la surface de la Gare du Nord. Face à l’augmentation du coût et l’accumulation du retard pris dans les travaux, la société ferroviaire s’est ravisée.

« Le projet initial était de 600 millions d’euros et a glissé vers 1,5 milliard. Il s’est décalé de deux à trois ans dans le calendrier. C’est la chronique d’un projet qui s’est mal déroulé sur le plan technique », a regretté Jean-Baptiste Djebbari sur RMC/BFMTV. Ceetrus a dénoncé de son côté un manque de « loyauté » de la part de la société ferroviaire, en assurant qu’elle avait « toujours agi dans l’intérêt du projet ».

Après une longue polémique avec la ville de Paris -qui pourtant avait approuvé le dossier à l’origine- car le projet était jugé trop imposant et s’apparentant trop à un centre commercial déconnecté du quartier, une mouture moins ambitieuse du projet avait été adoptée en novembre 2020. Une « phase de participation du public par voie électronique » en vue de la délivrance d’un permis de construire modificatif était d’ailleurs en cours jusqu’à vendredi.

« On démarre tout de suite, on s’y met dès aujourd’hui »

Mais ces ambitions revues à la baisse n’auront pas empêché l’envolée des coûts et l’accumulation du retard. En outre, les travaux tels que StatioNord les envisageait auraient exigé de supprimer le quart des trains en 2023 et 2024, « ce qui (était) juste impossible », selon la SNCF. « C’est une déroute industrielle, et pas du tout un problème politique », affirme-t-on au sein du groupe.

« Le projet est abandonné en l’état. La SNCF a indiqué son intention de prononcer la déchéance du contrat », et elle est « soutenue par le gouvernement », a résumé Jean-Baptiste Djebbari. La mairie de Paris a elle appelé à « ne pas reporter une nouvelle fois la modernisation et la rénovation de la gare ».

« On démarre tout de suite, on s’y met dès aujourd’hui », a affirmé à l’AFP la directrice générale de SNCF Gares & Connexions, Marlène Dolveck. Il s’agit selon elle d’ajouter des escaliers mécaniques, de renforcer la signalétique, de réaménager la gare routière, d’ajouter des places de stationnement pour les vélos, de revoir la zone des taxis et VTC, de pacifier les espaces jouxtant le bâtiment… Le terminal transmanche doit également être réaménagé, avec une amélioration de la salle d’attente et des zones d’embarquement pour Eurostar.

« Plan C » à l’horizon 2030

« Après, il y aura un « Plan C » parce qu’on n’a pas abandonné l’idée d’avoir une gare prête à l’horizon 2030, pour accueillir nos voyageurs, car on anticipe qu’il y aura une importante augmentation des flux », a annoncé la responsable. « Le cahier des charges est à définir » pour cette nouvelle transformation, qui doit être étudiée « en réflexion avec l’ensemble des acteurs publics », selon Marlène Dolveck.

« Nous sommes disponibles et volontaires pour engager un nouveau projet de rénovation de la Gare du Nord qui soit au service des usagers du quotidien, de l’insertion urbaine et de l’intermodalité », a quant à lui déclaré dans un communiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo.

Qu’attendre de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies ?

 

La crise des sous-marins a modifié les règles de la diplomatie internationale, et ce, une semaine avant l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU. Une occasion unique pour la France de fédérer ses partenaires européens autour de leur autonomie stratégique vis-à-vis des Etats-Unis.

 

Que se passe-t’il  ?

La rentrée de Septembre marque chaque année l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2020, COVID-19 oblige, la 75ème édition de l’Assemblée générale eut lieu virtuellement, par écrans interposés. Cette année encore, la pandémie impose la mise en place de modalités exceptionnelles. Mais grâce aux avancées dans la lutte contre le virus, notamment la vaccination, c’est un format hybride qui a été retenu pour cette 76ème édition.

Réunis à New York du 21 au 27 Septembre 2021, les représentants des 193 Etats membres ont a débattre de plusieurs dossiers d’envergure mondiale, tous plus urgents les uns que les autres.

 

Quels sont les enjeux ?

Pour cette année 2021, le débat général de l’Assemblée est articulé autour du thème suivant : « Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l’Organisation des Nations Unies. »

Néanmoins, la crise des sous-marins et ses implications tant diplomatiques que géopolitiques risquent d’apporter un contrepoint réaliste à la nature quelque peu idéaliste du thème central des débats.

Outre le maintien de la paix et le désarmement, le développement du continent africain et la promotion des droits humains, l’Assemblée générale devra prendre des résolutions sur d’autres dossiers capitaux.

Ainsi, après plus d’un an de pandémie, la question de la croissance économique mondiale est dans tous les esprits. Pour rappel, la Banque mondiale prévoyait une perte de richesses de 10 000 milliards de dollars pour les années 2020 et 2021.

Autre dossier crucial dans le contexte de la crise au Yémen : la coordination des opérations d’assistance humanitaire. Dossier dans lequel l’Europe, par son attachement aux processus multilatéraux, est très impliquée.

Enfin, le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan et la mise à mort par la France du chef de l’Etat islamique au Sahara rendent ce dossier capital.

 

Quels sont la place et le rôle de la France ?

La France, qui détient l’un des cinq sièges au Conseil de sécurité de l’ONU, est un acteur privilégié des débats qui ont lieu.

Dans le sillon de la crise diplomatique liée aux sous-marins ainsi qu’à la nouvelle alliance « Aukus », c’est l’occasion pour la France de réaffirmer un multilatéralisme fort et efficace.

Une opportunité saisie par les autorités françaises qui, en marge de l’Assemblée générale, organise trois événements dont l’objectif commun est de défendre ses positions sur la coopération internationale.

 

Paul Guillot.

Budget 2022 : les dépenses de la Sécu en légère baisse

Cette réduction intervient après deux années d’explosion des dépenses de santé en raison de la crise sanitaire. Elle pourrait toutefois s’avérer « sous-estimée » en cas de résurgence de l’épidémie. 

Cette une baisse inédite bien que légère. Pour la première fois depuis sa création en 1997, le budget de la Sécu affichera en 2022 un objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) en recul.

D’après ce qu’a indiqué ce mercredi le Haut conseil des finances publiques (HCFP) dans son avis sur le projet de budget 2022, l’Ondam devrait se tasser de 0,6% l’an prochain. Covid oblige, en 2020 et 2021, les dépenses de santé avaient respectivement bondi de 9,4% et 7,4%.

Cette baisse reste néanmoins à nuancer, le budget alloué à la Sécu restant plus conséquent qu’avant la crise sanitaire. En 2019, il s’élevait à 200 milliards d’euros contre 234 milliards en 2022. Cette hausse, s’explique par « les dépenses exceptionnelles » liées à l’épidémie (masques, tests, vaccins, hôpitaux) ainsi qu’aux hausses de salaires du « Ségur de la santé ».

Et si la somme consacrée à la Sécu est donc en légère baisse, le HCFP avertit néanmoins contre un possible dérapage en cas de résurgence de l’épidémie ou de nouvelles campagnes de vaccination : la somme pourrait alors s’avérer « sous-estimée ».

Budget 2022 : le Haut conseil des finances publiques retoque la copie du gouvernement

Incomplet, prévisions trop basses… Le gendarme des finances publiques livre un avis très critique sur le projet remis par l’exécutif.

L’agacement est palpable du côté du Haut conseil des finances publiques (HCFP). L’organisme rattaché à la Cour des comptes a fustigé ce mercredi le projet de budget 2022 du gouvernement, se disant incapable de rendre un avis « pleinement éclairé », car des « mesures d’ampleur » prévues par le gouvernement n’ont pas été intégrées.

« Le Haut conseil regrette ces conditions de saisine », précise t-il dans son avis, et ajoute qu’il « n’est pas à ce stade en mesure de se prononcer sur la plausibilité de la prévision de déficit pour pour 2022 (-4,8 points de PIB) ». C’est la première fois depuis 2016, et le dernier budget du quinquennat de François Hollande, que le HCFP est aussi sévère avec un projet de loi de finances.

Dépenses non budgétées

A l’origine de cet avis critique : des prévisions de dépenses qui ne sont pas intégrées au budget présenté à l’organisme. En effet, l’exécutif n’a inclus ni le plan d’investissement, ni le futur revenu d’engagement pour les jeunes, sur lequel il planche toujours. Ces deux dépenses devraient représenter une enveloppe de plusieurs milliards d’euros.

L’exécutif n’a inclus ni le plan d’investissement, ni le futur revenu d’engagement pour les jeunes, sur lequel il planche toujours. Ces deux dépenses devraient représenter une enveloppe de plusieurs milliards d’euros.

L’organisme précise donc qu’ « une nouvelle saisine du Haut conseil par le gouvernement serait alors nécessaire », au cas où « le scénario macroéconomique et de finances publiques était modifié pour prendre en compte ces mesures ».

Prévision de croissance « prudente »

Du côté des recettes, le HCFP se montre également réservé. S’il estime « plausible » la croissance de 4% attendue pour 2022, il juge en revanche « prudente » la prévision de 6% attendue par le gouvernement en 2021, ce qui laisse présager des rentrées fiscales supplémentaires si l’économie fait mieux.

Le gendarme des finances publiques se montre par ailleurs critique quant aux estimations concernant le marché du travail : selon lui, les prévisions d’emploi sont « trop basses » compte tenu de l’amélioration de la situation économique.

« En 2022, la prévision de recettes et celle de dépenses sont très vraisemblablement sous-estimées », résume donc le HCFP.

Les dépenses « pilotables » en hausse de 12 milliards d’euros

A ce stade, le gouvernement table sur une baisse de 34,5 milliards de l’ensemble dépenses de l’Etat, en raison de la diminution des dépenses de soutien d’urgence et de relance. Mais dans le même temps, les dépenses dites « pilotables », correspondant aux actions des ministères, devraient quant à elle augmenter de 12 milliards d’euros.

Les dépenses publiques représenteraient 55,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 selon le gouvernement, soit « près de deux points au-dessus (du) niveau de 2019 », et cela sans compter le plan d’investissement et le revenu d’engagement, s’inquiète le Haut conseil.

Se référant à l’endettement public, prévu à 114% du PIB en 2022, l’organisme insiste donc pour que « tout surcroît de recettes par rapport à la prévision soit consacré au désendettement ».