Le groupe ferroviaire a annoncé que les voyageurs qui ne respecteront pas la limite de deux bagages seront sanctionnés à partir de lundi prochain. Une règlementation entrée en vigueur le 15 février mais qui s’accompagnera désormais de sanctions.
Deux grands bagages, et pas un de plus. Attention aux voyageurs qui n’ont pas vu la nouvelle réglementation de la SNCF, le groupe va commencer à sanctionner à partir du 16 septembre. Après une période d’adaptation débutée en février, les passagers pourront désormais se faire verbaliser s’ils sont trop chargés, à hauteur de 50 euros, voire de 150 euros « si le bagage est gênant ou dangereux », rappelle la compagnie ferroviaire.
« Clarifier la règle existante »
Les voyageurs avaient auparavant l’obligation de pouvoir « porter eux-même et en une fois l’ensemble de leurs bagages ». Mais le groupe ferroviaire avait décidé de « clarifier la règle existante » en février dernier. Désormais, chaque client pourra voyager avec deux sacs ou valises d’un format de 70 cm x 90 cm x 50 cm maximum et un plus petit sac de 30 cm x 40 cm x 15 cm. Pour les bagages spéciaux comme les skis, les poussettes ou encore les planches de surfs, ils sont considérés comme des bagages de grande taille.
« Nos clients, mais aussi nos agents, peuvent se retrouver confrontés soit à des problèmes de sécurité à bord (chute de valise), soit à des difficultés de circulation, soit à un manque de place », avance la SNCF pour justifier cette mesure. La compagnie ferroviaire est aussi confrontée au succès croissant du train, avec des rames de plus en plus remplies et donc saturées, notamment lors des périodes de grands départs en vacances.
Le procès des deux meurtriers présumés de Philippe Monguillot, chauffeur de bus, battu à mort en juillet 2020 à Bayonne, s’est ouvert ce vendredi 15 septembre à Pau. Il avait été tabassé après voir demander à des jeunes de mettre correctement leurs masques. Trois ans après, qu’en est-il de la sécurité des chauffeurs de bus ? Reportage.
Installé sur son siège vert de machiniste de la RATP (régie autonome des transports parisiens), Mehdi* en pause depuis quelques minutes, jette un œil sur son smartphone. Il est 10 h 30, ce vendredi 15 septembre ensoleillé à Levallois (92) et ce dernier chauffeur de bus depuis maintenant 10 ans conduit aujourd’hui la ligne 167, direction église de Colombes. Il est sur le pont depuis six heures du matin. Ce féru d’actualité est au courant de l’ouverture du procès des meurtriers présumés de Philippe Monguillot, ce chauffeur de bus de 49 ans tabassé à mort il y a trois ans à Bayonne. Un drame qui avait ému le pays et suscité des réactions de toutes parts. « C’est horrible ce qu’il s’est passé à Bayonne, je m’en souviens très bien ! », rappelle le quarantenaire au débit de parole rapide.
Les agressions, insultes, menaces de mort, incivilités font partie du quotidien des chauffeurs de bus depuis plusieurs années, en particulier à Paris et dans la région parisienne. Depuis plusieurs années, la RATP a mis en place divers dispositifs de sécurité pour protéger ces employés mais ceux-ci n’empêchent pas les agressions.
Des dispositifs mis en place par la RATP suffisants ?
À 10 h 35, une personne âgée munie d’une canne se présente devant l’entrée du bus « excusez-moi monsieur, c’est où pour prendre le 94 ? » « Vous reculez et vous prenez la première à gauche »« Merci beaucoup ». Avant de redémarrer, il tient à montrer les dispositifs de sécurité présents dans le bus « ici, vous avez bouton, ils nous appellent et nous demandent si on a besoin de renfort et ils nous envoient une équipe, les GPSR (groupe de protection et de sécurité des réseaux) pour nous aider mais en général le temps qu’ils arrivent, c’est souvent trop tard », regrette-t-il.
« Il y a une caméra au-dessus de l’habitacle, la vitre anti-agression que l’on peut activer. Ce sont des choses qui existent depuis longtemps ». En effet, en 2015, après une vague d’agressions, des caméras de surveillance ont été installées dans tous les bus afin d’identifier les fauteurs de trouble. Le conducteur peut relever une vitre en plexiglas anti-agression et il existe près de l’embrayage une pédale permettant de donner l’alerte discrètement. Malgré la variété des équipements, les agressions se produisent régulièrement « j’ai une collègue très pointilleuse sur les règles en général et au moment du Covid, elle a demandé à une personne son masque et on lui a mis un coup de clé dans le visage ! », affirme avec une pointe de lassitude Mehdi.
« J’ai décidé de tout laisser passer »
Pour éviter ces agressions des passagers, Mehdi adopte une ligne de conduite depuis sa prise de fonction « j’ai décidé de tout laisser passer, si la personne ne composte pas son titre, si elle monte avec un vélo ou autre. Je ne dis rien », relate-t-il. « Bien sûr, il arrive que je me fasse insulter mais ça ne va pas plus loin. » Alors qu’une sirène des pompiers retenti à proximité, le 167 reprend sa marche en avant à 10 h 40.
Les agressions sont communiquées aux employés dans les dépôts, elles sont affichées en détail sur un écran « toutes les semaines, on voit sur l’écran les agressions, ça défile quotidiennement franchement. J’ai plusieurs collègues en arrêt depuis plusieurs années et quand j’en revois certains et que je leur demande où ils étaient passés, la réponse c’est « bah, je me suis fait agresser »
Dans la ligne 378, à destination de Nanterre RER, une ligne très fréquentée. Karim, machiniste à la RATP se souviendra pendant très longtemps de son premier jour de travail. C’était il y a six ans, ce jeune homme se réjouissait de débuter en tant que chauffeur de bus et sans aucune raison : « je me suis fait gazer par un homme qui était à l’extérieur du bus. Je ne sais pas si cette personne s’est pris une amende juste avant par des contrôleurs mais c’est moi qui ai tout pris ! », raconte aujourd’hui avec le sourire le jeune homme. Après avoir prévenu sa hiérarchie, Karim a dû poursuivre le travail. Il estime que la formation à la RATP n’est pas adaptée, « on nous apprend à tenir notre contrôle mais ce n’est pas suffisant, la violence est imprévisible dans notre métier. J’ai un collègue qui s’est fait agresser d’un coup de tête par une personne âgée il y a trois mois sur cette ligne », explique le conducteur.
Que ce soit chez Mehdi* ou Karim, un même sentiment de lassitude et de découragement transparaît face à ces multiples agressions. Pourtant, en avril dernier, le ministre des Transports Clément Beaune et le PDG de la RATP Jean Castex se félicitaient de la hausse des conducteurs de bus embauchés 800 sur les 2500 nécessaires à la régie.
Le coronavirus ne cesse de fragiliser l’Afrique du Sud. Le pays fait du sur-place sur la « liste rouge » sanitaire britannique. Les voyageurs de retour au Royaume-Uni restent tenus de passer dix jours dans un hôtel imposé, pour un coût d’environ 2 000 euros. Une décision qui révolte scientifiques, politiques tout ainsi que les professionnels du tourisme.
Alors que les chiffres de contaminations sont au plus bas en Afrique du Sud avec seulement 34 cas recensés pour 100 000 personnes au cours des sept derniers jours, le pays est maintenue sur la « liste rouge » de la Grande-Bretagne, ce qui décourage les touristes britanniques en leur imposant au retour une quarantaine stricte.
L’incompréhension règne chez les scientifiques, les politiques comme chez les professionnels du tourisme. Accusations de discriminations et soupçons de racisme fusent dans des communiqués de presse comme sur les réseaux sociaux.
Symbole de cette colère, Tulio de Oliveira, le professeur et bioinformaticien qui a identifié en décembre 2020 le variant Beta, appellé aussi C.1.2 ou « sud africain », a dénoncé des décision « non-scientifiques » de la part du gouvernement britannique.
Really unscientific decision on keeping South Africa on the red list of travel from the U.K. Fact 1 – SA is one of the most vaccinated countries in Africa. Fact 2 – SA has advanced genomics surveillance (more advanced than many of the countries not on the red list) 1/5 tweets
Une pétition appelant le gouvernement de Boris Johnson à retirer d’urgence l’Afrique du Sud de la liste rouge a accumulé 37 300 signataires au moment de la rédaction de cet article. Il en faut 100 000 pour que la question soit examinée au Parlement.
En réponse à cette mobilisation, le Royaume-Uni a déclaré maintenir sa position en vue des « dernières données scientifiques et avis de santé publique ». Une décision motivée par la crainte d’un « variant préoccupant ».
Mélina Huet est journaliste indépendante. Elle a rejoint l’équipe de Yann Arthus Bertrand pour le film HUMAN. Ancienne photo-reporter en Afrique du Sud, elle nous explique les raisons de ce conflit d’intérêt.
Quel est le contexte politique entre l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni ?
« Les liens entre les deux pays sont forts en raison d’une histoire commune, ce sont des partenaires économiques et culturels, notamment grâce à la communauté du Commonwealth. En 2021, on estime à plus de 200 000 le nombre d’expatriés venant du Royaume-Uni vivant encore en Afrique du Sud, et ce malgré la pandémie.
L’un et l’autre se « ménagent » dans leurs relations diplomatiques dites « traditionnelles » mais la pandémie a grandement affecté ces relations.
Cette liste rouge britannique qui concerne l’Afrique du Sud est-elle justifiée selon-vous ?
Plusieurs virologues expliquent de manière rationnelle (scientifique) qu’il n’y a pas davantage besoin de paniquer face au variant Beta que pour les mutations précédentes. Alors pourquoi l’Afrique du Sud ? Si l’on reste logique, il faudrait imposer une quarantaine aux voyageurs revenant de certains États américains, comme l’Alabama par exemple.
Le Royaume-Uni se permet d’inscrire l’Afrique du Sud dans cette liste pour deux raisons. Premièrement, de nombreux citoyens restent marqués inconsciemment par la dénomination de ce variant, « le variant sud-africain », tout comme on a pu avoir la « grippe espagnole » en 1918 (qui ne venait pas d’Espagne) ou encore « le virus chinois » en 2020. Cela participe de l’acceptation d’une telle mesure dans l’imaginaire collectif.
Par ailleurs, politiquement, le Royaume-Uni s’autorise d’inscrire l’Afrique du Sud sur cette liste car Boris Johnson ne craint pas un retour de bâton aussi fort que s’il y inscrivait un partenaire ultra puissant comme les Etats-Unis.
Cela raisonne chez beaucoup de Sud-africains comme une règle inéquitable entre les pays dits « occidentaux » et ceux encore considérés « en développement ». Ils vivent donc ces mesures comme une forme de racisme.
Quel est l’état du tourisme en Afrique du Sud ?
Il faut comprendre que c’est un pays qui a un portefeuille entier consacré au tourisme. C’est dire l’importance de la part de cette activité dans l’économie du pays. On estime à environ 10 % les métiers qui en dépendent directement.
En 2019, environs 16 millions de voyageurs avaient choisi l’Afrique du Sud pour leur vacances. En 2020, le pays a vu ce nombre chuter à moins de 5 millions, notamment en raison des restrictions de voyage imposés par différents pays très habitués à y voyager grâce aux liens historiques et de la langue.
Imposer deux semaines de quarantaine à tout voyageur revenant d’Afrique du Sud, c’est augmenter drastiquement la prise de congés de tout citoyen britannique désirant aller faire un safari. Donc c’est empêcher, de facto, le voyage là-bas ou le retour de ses propres citoyens pour raisons familiales notamment.
Exiger un pass sanitaire et des mesures de distanciation strictes (ce qui est le cas dans de nombreux pays) suffirait amplement. »
Votre train a été annulé, votre RER ne circule pas ou encore le trafic de votre Transilien est sérieusement ralenti ? Face au mouvement de grève perlée entrepris en ce moment et pour 3 mois par les syndicats de la SNCF, les usagers doivent parfois faire appel à d’autres options. Bus, covoiturage, télétravail, vélo… Des voyageurs témoignent des solutions qu’ils ont trouvées pour assurer leurs déplacements.
Le covoiturage, option plébiscitée
Nombreux sont les voyageurs qui se sont orientés vers le covoiturage en prévision de la grève. Résultat : un boom d’inscription et de trajets enregistrés sans précédent pour les plateformes de covoiturage en ligne. Le leader français, Blablacar, enregistre ainsi plus « de deux fois plus d’inscrits » depuis le début de la grève, selon son porte-parole Robert Morel.
Pour Jeanne, le covoiturage était « la meilleure solution » pour se rendre sur son lieu de travail. « J’habite à Gif-sur-Yvette, mais je travaille près de la gare du Nord, du coup pour me rendre au boulot habituellement je prends le RER B. » Mais mardi 3 avril, au premier jour de la grève « c’était une vraie catastrophe. Mon train habituel n’était plus disponible, et personne n’était en mesure de me dire quand roulerait le prochain. J’ai attendu deux heures pour rien. Le soir même, je me suis inscrit sur un site de covoiturage, et le lendemain matin, j’ai effectué mon premier voyage« .
Jeanne relève le coût « relativement faible » de son trajet, à 3,40€ et la « convivialité » qu’il apporte. « Mais je paie un abonnement pour rien, déplore-t-elle, et ça me demande plus de temps et plus d’organisation. Si personne ne propose de trajets pour se rendre là où je veux aller, je suis obligée de prendre des covoiturages qui me déposent plus ou moins loin de mon lieu de travail. Bref, ce n’est pas toujours si pratique. »
Le bus, une des alternatives les plus prisées
La grève fait aussi ses heureux : de nombreuses compagnies de bus ont constaté une forte augmentation de leur clientèle les jours de mouvement social. Ainsi, Raphaël Daniel, directeur de la communication de Flixbus, explique au Point avoir eu le premier jour de grève « plus de 60% de réservations » qu’en temps normal ; et OuiBus enregistrait 72% de clientèle en plus mercredi.
« C’était l’option la plus optimale pour me rendre à mon partiel mercredi dernier, explique Cassie, étudiante en master d’information et communication à Lyon. Habituellement, je prends le train, mais avec la grève, j’ai dû me résoudre à chercher autre chose. J’avais envie de réviser pendant le trajet, donc le covoiturage était exclu, et je n’ai pas les moyens de prendre l’avion« . Au final, Cassie a donc effectué un trajet de 8h en bus entre sa ville de départ, Strasbourg, et Lyon, contre 4h en train. « C’était un peu long, mais le trajet était confortable et le service de la compagnie de bus agréable. Et je n’ai payé 14€, donc ça vaut vraiment le coup. Par contre les prix augmentent très vite : quand j’ai regardé les prix le lendemain, le même billet était à 54€. »
Face à la ruée des usagers, la plupart des compagnies de bus ont affrété des véhicules supplémentaires. Pas suffisamment cependant pour Etienne, assistant commercial à Paris : « Je voulais aller voir mes parents, ce week-end, à Lille. Il y a deux semaines, j’ai essayé de réserver un train pour mon retour, mais il n’y en avait aucun de disponible. Même chose pour les bus. J’ai dû me résoudre à reporter mon voyage« .
Le vélo, bon pour le coeur et l’environnement
Pour Patrick, le ralentissement du trafic du RER C était une excuse toute trouvée pour ressortir son vélo : « Au final, ça me fait du bien, et avec les beaux jours qui reviennent, c’est plus agréable de pédaler !« . Si ce chargé de communication se montre plutôt satisfait de l’alternative, il reconnaît qu’elle ne convient pas à tout le monde : « Moi je n’ai que 20 minutes de trajet donc c’est jouable, mais à partir du moment où la distance s’allonge, ça devient de plus en plus compliqué« .
Rester chez soi grâce au télétravail
Pour ceux qui redoutent les embouteillages sur la route ou ceux qui ne sont pas en mesure de se rendre sur leur lieu de travail, il reste toujours l’option du télétravail. Une solution qui nécessite un accord préalable entre l’employé et l’employeur, et qui n’est pas permise pour toutes les professions. Agnès, qui travaille dans l’aménagement urbain, a décidé de recourir au télétravail pour les jours de grève à venir. Une idée proposée par son employeur et suivie par d’autres salariés de son entreprise, qu’elle a immédiatement acceptée. « C’est un bon compromis, concède Agnès. Mon entreprise est équipée en audio conférence, donc cela ne pose aucun problème d’organisation. »