Incidents avec des supporters : vers la fin des sanctions collectives ?

Ligue 1 – De nouveaux débordements entre supporters ont éclaté mercredi soir, venant s’ajouter à ceux qui se sont déroulés depuis le début de la saison. Face à ce constat, la ministre déléguée chargée des Sports et les spécialistes du supporteurisme réclament la fin des sanctions collectives. 

L’histoire se répète. Après le Lille-Lens du weekend dernier, la Ligue 1 a de nouveau été marquée ce mercredi par des incidents entre supporters lors des matchs opposant Angers à l’OM et Montpellier à Bordeaux. Un enchaînement qui intervient quelques semaines seulement après un délétère Nice-OM qui n’avait pas pu aller à son terme, les Marseillais ne s’estimant pas en sécurité face aux ultras niçois.

« Mauvais moment » 

« C’est dommage parce que ça intervient au mauvais moment« , analyse auprès de Celsalab Sébastien Louis, auteur du livre « Ultras, les autres protagonistes du football ». « Cette saison on peut revenir dans les stades et on n’a jamais eu autant de dialogue entre les supporters et les autorités« , rappelle cet historien. Il en veut pour preuve le retour des fumigènes samedi 19 septembre, dans le cadre d’une expérimentation, lors du match de Ligue 2 Toulouse-Grenoble. Depuis plusieurs dizaines d’années ces artifices sont en effet interdits, mais leur légalisation est ardemment réclamé par les groupes de supporters.

 

S’il reconnaît des « incidents déplorables« , Sébastien Louis appelle par ailleurs à ne pas analyser tous ces événements de la même manière. Il distingue ainsi les affrontements hors du stade entre Montpeliérens et Bordelais des envahissements de terrain observés à Nice et à Lille. « Dans ces deux cas, ce sont des failles dans les services de sécurité« , observe-t-il. Autrement dit, pour ces situations les supporters n’étaient pas les seuls responsables.

« Des sanctions individuelles »

Une position partagée par la ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu. Invitée à réagir sur le sujet au micro de BFMTV, elle estime que c’est le « devoir » des clubs « d’assurer la sécurité avec leurs stadiers« , tout en les formant car ils « ont peut-être perdus l’habitude d’être là« . Tandis que la Ligue de football professionnelle a pris l’habitude depuis plusieurs années de sanctionner les écarts de conduite des supporters par des huis-clos, la ministre appelle désormais à des « sanctions individuelles« .

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Tennis : Lucas Pouille balayé à Metz par la tornade Hubert Hurkacz

 

Nouvelle déception pour le tennisman français qui continue sa terrible année 2021 avec une défaite en huitième de finale de l’Open de Moselle face à Hubert Hurkacz (6-2, 6-3).

La sixième victoire de l’année pour Lucas Pouille attendra. Opposé au dernier demi-finaliste de Wimbledon Hubert Hurkacz, le Français a eu toutes les peines du monde à exister face à la tête de série numéro 1 du tournoi de Metz. Le Polonais s’est aussi assuré de mettre toutes les chances de son côté en commençant la partie pied au plancher avec la bagatelle de trois jeux inscrits contre le Français en moins de 10 minutes.

Il aura fallu attendre le quatrième jeu pour voir le Français véritablement entrer dans la partie à l’aide d’un solide jeu de service (deux aces). Mais il en fallait plus pour déstabiliser la marche en avant du 14ème joueur mondial. Malgré un autre jeu de service blanc infligé en 3 minutes pour revenir à 4-2, Lucas Pouille va céder cette première manche en moins de 30 minutes à son adversaire et ne peut que regagner son banc l’air déçu.

Hurkacz trop fort 

La présence de Jo-Wilfried Tsonga, double vainqueur du tournoi, n’y aura rien fait, le Polonais continue sa marche inexorable vers l’avant et remporte sa mise en jeu d’entrée. Bien aidé par son excellent service (73% de points gagnés au service), le Polonais continue de s’affirmer en tant que grand favori de cet Open de Moselle. Pourtant, les quelques spectateurs présents croient au réveil de Lucas Pouille lorsque celui-ci va écarter trois balles de break pour conserver sa mise en jeu et éviter un bis repetita de la dernière manche.

Leurs espoirs seront de courte durée puisque le Polonais reprend consciencieusement son entreprise de démolition en empochant trois jeux d’affilée pour se mettre en excellente posture pour remporter ce huitièmes de finale. Lucas Pouille réagit brièvement en arrachant un nouveau jeu très disputé pour revenir une nouvelle fois à 4-2 mais ce break de retard lui sera encore fatal. Ce jeu décisif pour passer à 5-3 et disputer pendant plus de 10 minutes pour ne pas céder une nouvelle fois sur le score de 6-2 symbolise parfaitement cette rencontre. Lucas Pouille s’est beaucoup débattu mais s’est trop souvent heurté à la défense de fer de son adversaire du jour lorsqu’il ne commettait pas de fautes grossières durant de trop bref échanges. Hubert Hurkacz finit par l’emporter (6-2, 6-3) en un peu plus d’une heure de jeu et ira défier le revenant Andy Murray en quarts de finale ce vendredi.

Louis de Kergorlay

Des affrontements en marge du match OM-Angers

A la fin du match OM-Angers-SCO ce mercredi soir, des violences ont éclaté entre les supporters des deux clubs.

Énième affrontement ce mercredi sur terrain de football. Après Lens la semaine dernière, c’est au tour des supporters de l’Olympique de Marseille et de l’Angers-SCO de faire preuve de violence.

Fumigènes, insultes, deux interpellations : après 90 minutes conclues par un match nul, la situation a dégénéré de manière confuse. « Il y a eu une provocation de la part de la tribune angevine, avec des doigts d’honneur et des pétards qui ont été envoyés du côté angevin vers les Marseillais », explique Jacques Cardoze, responsable de la communication de l’OM. « Les Marseillais ont répondu, c’est un schéma classique et stupide, d’un côté et de l’autre. Je n’accuse personne.»


Xavier Thuilot, directeur général de l’Angers-SCO, ne souhaite pas enter dans «une quelconque guerre des clubs». «Pour moi, la solution à ce type d’incidents ne peut être que collective», analyse-t-il. «Pour moi, il n’y a pas eu de dysfonctionnement dans l’organisation, et je ne vois pas en quoi nous avons failli. »

500 à 600 supporters de l’OM étaient attendus dans le stade angevin. Le match était placé sous surveillance, avec la présence d’une compagnie de gendarmes mobiles et de la police. Aucun heurt à déplorer jusqu’à la fin du match, même si les olympiens avaient pointé la facilité d’accessibilité à la pelouse pour les supporters, entraînant un potentiel risque de sécurité.

Selon RMC Sport, une commission de discipline exceptionnelle de la Ligue de Football Professionnel se réunit ce jeudi soir pour traiter des derniers événements. Une enquête est ouverte par le Procureur de la République d’Angers (Maine-et-Loire).

Charlotte de Frémont

OM : le football total à l’épreuve de la durée

Ligue 1 – Solide deuxième du championnat après un début de saison convaincant, l’Olympique de Marseille se déplace ce soir au stade Raymond-Kopa du SCO d’Angers. Avec un objectif simple : enchaîner et ne pas s’essouffler tandis que le calendrier s’accélère. Ou comment résumer l’enjeu de la saison marseillaise. 

« Je suis très heureux parce que notre équipe attaque beaucoup ». En marge de la victoire de l’OM face à Rennes dimanche dernier, l’entraîneur Jorge Sampaoli ne cachait pas sa satisfaction. Invaincus depuis le début de saison (4 victoires et un nul), ses joueurs enchaînent les succès en pratiquant un football flamboyant. Seulement, sur les bords de la Canebière, le souvenir d’un autre entraîneur argentin – remuant et charismatique lui aussi – est encore tenace. Personne n’a oublié que Marcelo Bielsa, avait été champion d’automne en 2014-2015 avec l’OM avant de s’effondrer en deuxième partie de saison pour terminer finalement à la quatrième place. En cause, le contrecoup d’un football total, aussi épuisant physiquement que psychologiquement sur le long terme.

« On va continuer à jouer comme ça » 

De quoi rappeler le passage de Sampaoli au FC Séville en 2016-2017. Son équipe avait fini à la première place à mi-parcours, devant le FC Barcelone ou le Real Madrid, avant de conclure son exercice à … la quatrième place. Preuve qu’avec le bouillonnant argentin, du rêve au cauchemar, il n’y a parfois que quelques mois. Adil Rami, ancien joueur de l’OM, mais aussi du FC Séville de Sampaoli n’a pas caché ses doutes la semaine dernière. « Ça ne va pas être facile pour eux de tenir cette cadence toute la saison », a estimé le nouveau défenseur de Troyes sur Amazon Prime. Principal problème selon lui, le fait que la méthode du coach chilien demande « beaucoup d’effort, beaucoup de travail, beaucoup de cardio ».

Invité mardi à réagir lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match, Sampaoli n’a pas démenti que le club andalou avait réalisé, cette saison-là, une épopée sinusoïdale.  « Adil a raison » a-t-il ainsi admis. Avant de préciser qu’il ne changerait pas pour autant son fusil d’épaule avec l’OM : « Je ne m’imagine pas diriger une équipe qui jauge son intensité et sa passion, donc on va continuer à jouer comme ça, tout en se basant sur les expériences passées pour faire des corrections. ». Au risque d’épuiser une équipe qui jonglera cette année entre l’Europa League, la Coupe de France et le championnat.

« Avec Sampaoli, c’est plus contrôlé »

Mais un potentiel effondrement, et un scénario « à la Bielsa » n’est pas à l’ordre du jour selon Sampaoli. « La comparaison est exagérée », a répondu l’Argentin. Reconnaissant que des « crises » viendraient tout de même assombrir le ciel bleu des Marseillais dans la saison, il en a appelé à l’orgueil de son équipe : « on verra ce que les joueurs ont dans le ventre ». Suffisant pour penser qu’il pourrait, tout comme Marcelo Bielsa, être surnommé « El loco » en se lançant à corps perdu dans la bataille sans déroger à sa ligne directrice.

Mais les similitudes entre les deux entraîneurs ont leurs limites. Au contraire de son prédécesseur, Sampaoli effectue de nombreuses rotations dans son équipe, sans que le niveau de sa formation ne s’en ressente. Contre le Lokomotiv Moscou et face à Rennes la semaine dernière, cinq titulaires habituels sont sortis du onze de départ à chaque fois. « On n’en parle pas assez, mais les cinq changements peuvent permettre de réguler cette dépense physique », analyse l’ancien entraîneur de l’OM Elie Baup dans les colonnes de l’Equipe ce mercredi matin. Tout en donnant de l’espoir aux supporters : « Avec Sampaoli, c’est plus contrôlé, je pense que ça peut tenir ». Toute la question est de savoir jusqu’à quand.

 

Baptiste Farge