Le Pays de Galles affronte les îles Fidji ce mercredi à 11h45.
C’est un calendrier chargé qui attend les Gallois pendant les douze prochains jours. Dix jours après leur victoire contre l’Australie ( 29- 25) dans une sorte de finale de la poule D, le XV du poireau affronte ce mercredi (11h45) les îles Fidji, pour officialiser son billet pour les quarts de finale qui se joueront dans une semaine. Mais avant cette échéance, il faudra également se défaire de l’Uruguay dimanche afin d’assurer pour de bon la première place du groupe.
Un match épique il y a 12 ans
Pas de mauvaise surprise à redouter donc cette fois pour les Gallois. Il y a 12 ans en France, les Fidji avaient livré un match épique face au Pays de Galles (victoire 38- 34 lors de la dernière rencontre de poule), pour s’offrir une place en quarts de finale. Mais pour espérer se qualifier cette année pour le tour suivant, les Flying Fidjians devront compter sur un enchainement de circonstances : battre les Gallois et tabler sur une défaite du XV du poireau face à l’Uruguay dimanche. Voire un revers de l’Australie face à la Géorgie vendredi.
Les championnats du monde d’athlétisme organisés à Doha ont été la cible de vives critiques. Outre les soupçons de corruption et la faible affluence au stade Khalifa, ce sont surtout les conditions météorologiques caniculaires qui ont été pointées du doigt. Un avertissement de taille à trois ans du prochain Mondial de football, également contesté.
« J’ai promis à ma famille que je rentrerais sain et sauf, j’ai tenu ma promesse en abandonnant. » Cette phrase prononcée par le champion olympique du 50 kilomètres marche, Matej Toth, en dit long sur le calvaire qu’ont vécu certains athlètes lors des Mondiaux d’athlétisme organisés à Doha du 27 septembre au 6 octobre derniers.
Comme le Slovaque, ils sont plusieurs dizaines à avoir abandonné en cours d’épreuve entre le marathon et la marche, seules épreuves qui se déroulaient en dehors du stade Khalifa climatisé. Malgré des départs prévus après minuit, les coureurs et marcheurs ont du faire face à des conditions climatiques extrêmes.
Entre 35 et 40 degrés la nuit
L’organisation des Mondiaux avait décidé de déplacer les dates de la compétition de presque deux mois afin que les athlètes bénéficient de températures plus clémentes qu’en août. Elles ont finalement été supérieures de dix degrés aux moyennes de saison sur les dix jours de compétition. Le soir, le mercure a ainsi dépassé les 40 degrés avec un taux d’humidité avoisinant les 75%. Des conditions qui ont forcément eu un impact sur les performances des participants, habitués à concourir autour des 25 degrés.
Au-delà des simples performances des athlètes, la santé des athlètes en elle-même était mise en danger, comme l’explique le docteur Marc Rozenblat, membre du conseil national professionnel de médecine du sport : « L’activité sportive est basée sur l’échange de flux thermiques entre le corps chaud et l’environnement un peu plus frais. Quand la température extérieure devient supérieure à celle du corps [ndlr : environ 37 degrés], le cerveau et le corps ne suivent plus. On leur impose une augmentation du rythme cardiaque et du débit pulmonaire mais avec moins de récupération. Il y a alors un réel risque d’hyperthermie, de coma et même de décès pour les athlètes qui se donnent à fond comme si la température était plus raisonnable. »
The first ‘Midnight Marathon’ is underway. The Women’s Marathon Final is now making its way around the Doha Corniche. All road races are free to the public to watch from the roadside or Orry Statue screens. If you’re there, tag us in your photos! #WorldAthleticsChampspic.twitter.com/pr3UaOtcIM
Les quelques précautions prises n’y ont rien fait, que ce soit les tentes de la Croix-Rouge placées tous les 200 mètres ou les gélules ingérées par les athlètes pour surveiller la température corporelle. Le marathon féminin (voir tweet ci-dessus) a enregistré un record d’abandons puisque 28 des 68 coureuses n’ont pas franchi la ligne d’arrivée lors du premier jour de compétition. Certaines d’entre elles ont même été évacuées sur des fauteuils roulants. La gagnante, la Kenyane Ruth Chepngetich, a d’ailleurs réalisé le chrono le plus lent de l’histoire des Mondiaux, en 2h32.
Au 50 kilomètres marche masculin (voir vidéo ci-dessous), le champion du monde en titre Yohann Diniz fait partie des quatorze athlètes à avoir abandonné. Pour s’entraîner dans des conditions décentes et éviter la chaleur étouffante à l’extérieur, le Français en a d’ailleurs été réduit à fouler les couloirs de son hôtel. Le recordman de la discipline n’a pas mâché ses mots pour décrire sa situation, s’estimant être être pris pour un « cobaye ».
Des précautions à prendre pour le Mondial 2022
Dans un peu plus de trois ans, le Qatar accueillera la Coupe du monde. Pour la première fois de l’histoire du trophée, la compétition n’aura pas lieu en été mais juste avant l’hiver et tous les stades seront climatisés pour assurer une température légèrement supérieure à 25 degrés lors des matchs. Ce ne sera pas la première fois qu’elle se tiendra dans un pays chaud : en 2014, l’édition brésilienne avait été marquée par la mise en place de « pauses fraîcheur » pour permettre aux joueurs de s’hydrater lors des rencontres.
Bien qu’il s’agisse d’un sport nécessitant un effort différent par rapport aux courses de fond, le football et l’organisation de sa compétition phare au Qatar sont aussi sources d’inquiétudes. Marc Rozenblat préfère penser que le pays hôte tirera les enseignements de ces Mondiaux d’athlétisme : « La récente expérience a bien montré au Qatar qu’il est impossible de pratiquer le sport dans de telles conditions. De plus, il est évident qu’aucun risque ne sera pris avec les fooballeurs : ils s’entraîneront dans les stades climatisés où ils disputeront leurs matchs afin d’éviter tout effort sous des températures extrêmes. »
En France, ils sont près de 5 millions a avoir déjà regardé des retransmissions de parties de jeux-vidéos. Avec des revenus et des investissements qui ne cessent d’augmenter, les compétitions ont déserté les garages pour s’installer dans les stades. Pourtant, le milieu recherche encore stabilité et professionnalisme. Par Valentin Berg et Edouard Lebigre
Montreuil, en Seine Saint Denis. Dans un des bâtiments gris de la zone industrielle se cache une école un peu particulière : la Paris Gaming School (PGS) dont il serait difficile de deviner l’existence. Pourtant, en passant la porte du troisième étage, on devine rapidement un espace uniquement dédié à l’e-sport, la pratique du jeu vidéo de manière compétitive. Dans une salle sur la gauche, le générique de Super Smash Bros Ultimate retentit, le jeu de combat phare de Nintendo. Au centre du local, un grand octogone en bois a récemment été construit pour accueillir, fin avril, un tournoi de Apex Legends, dernier jeu à la mode. Un mois après sa sortie en février dernier, il réunissait pas moins de 50 millions de joueurs dans le monde.
Devant les écrans, casque sur les oreilles, des joueurs faisant partie de la promotion de 33 étudiants. Tous titulaires du Bac, ils ont du débourser près de 10 000 euros pour suivre 9 mois de formation à la PGS, avec le rêve, un jour, de travailler dans l’e- sport. « On a reçu 2500 pré-inscriptions cette année. Le secteur est évidemment très attractif ces derniers temps mais beaucoup connaissent mal la réalité de l’e-sport. Ils ne regardent que les grandes sommes d’argent gagnées par les stars des compétitions », raconte Michael Annequin. Lui a fait partie de la première promotion de l’école avant de rejoindre l’équipe permanente de la PGS. « Il n’y a pas que des joueurs dans notre formation. L’avènement de l’e-sport a créé beaucoup de métiers. On compte aujourd’hui des coachs e-sport, des managers, des monteurs de contenu vidéo…».
En continuant la visite de la PGS avec Michaël, on découvre plusieurs salles dédiées à différents jeux. Ici, on répète ses gammes : communication avec les coéquipiers, agilité avec le clavier et la souris, connaissance de la carte du jeu… Si les joueurs disposent du matériel idéal, les fils qui traînent et les consoles en cours d’installation témoignent du chemin encore à parcourir pour faire de la PGS l’école du futur.
L’e-sport, un secteur encore jeune
Avec pas moins de 200 jeux pratiqués de manière compétitive et des LAN (compétitions sur réseau local) organisées chaque semaine en France, le secteur de l’e-sport est en pleine expansion. Si l’arrivée de la compétition a rapidement suivi le développement des premiers jeux dans les années 70, c’est l’avènement d’Internet et des connexions personnelles qui a démocratisé la pratique. Dès la création des premières ligues professionnelles en 1997, le phénomène s’est rapidement amplifié.
La pratique compétitive du jeu vidéo reste néanmoins une pratique de niche entre 1997 et 2008, réservée principalement aux initiés. « Le tournant majeur, celui qui a tout changé, c’est l’apparition des plateformes de diffusion et de streaming comme Twitch et Youtube vers 2010. Tout à coup, n’importe qui pouvait avoir accès à du contenu e-sportif chez lui. Avant, c’était presque impossible », explique Nicolas Besombes, docteur en e-sport et vice-président de l’association France Esports.
Depuis, l’e-sport n’a cessé de se développer jusqu’à devenir un phénomène mondial pesant lourd sur le plan économique avec un chiffre annoncé de 300 millions de spectateurs en 2020. « On observe aujourd’hui des investissements massifs de la part d’acteurs extérieurs, comme des marques automobiles, de fast-food, de boissons, de cosmétiques… Cela a permis d’apporter des budgets plus conséquents à l’industrie, d’organiser des shows plus spectaculaires et d’améliorer sa visibilité ». En France, la Société Générale est devenue en 2018 le partenaire majeur de GamersOrigin, une des trois équipes majeures de l’e-sport en France.
La professionnalisation grandissante de l’e-sport au cours des dernières années a motivé de plus en plus de jeunes à s’y consacrer à plein temps. Que ce soit en tant que joueur professionnel ou dans les métiers autour, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance dans le milieu. D’où, un nombre croissant de formations qui apparaissent en France pour préparer l’entrée dans ce secteur. À Paris, l’Isefac Bachelor a été l’une des premières écoles à lancer une formation entièrement consacrée à l’e-sport et au gaming.
« C’est un secteur très concurrentiel, les étudiants doivent en avoir conscience. Ils sont nombreux à vouloir y travailler car c’est un milieu qui fait rêver, que ce soit ceux qui passent par des formations ou les autodidactes. Mais dans l’e-sport, l’expérience compte beaucoup plus que la formation : on ne te laissera pas ta chance si tu arrives seulement avec un diplôme », explique Samuel Benitah, directeur de la branche eSport chez Prism Paris et intervenant dans le Bachelor sur la partie Management, recrutement et coaching eSport. « On forme les étudiants au management et au marketing axé sur l’e-sport, à des métiers comme chef de projet, community manager, chef des partenariats… Et quand il s’agit de devenir joueur professionnel, il y a très peu de formations. La plus prestigieuse, l’Asus ROG School, située dans la région parisienne, vient elle-même chercher les joueurs, à la manière d’un centre de formation ».
Cette popularité au cours de la dernière décennie a permis au milieu de s’ouvrir considérablement au grand public. « Aujourd’hui, grâce à des jeux comme League of Legends ou Fortnite, on assiste à l’émergence de véritables spectacles de masse. La pratique en elle-même s’est mondialisée, et touche de plus en plus de personnes extérieures au phénomène. En cela, le milieu est plus ouvert qu’avant, explique Nicolas Besombes. Mais paradoxalement, on a aussi observé une augmentation des compétences attendues chez les personnes qui intègrent cet écosystème. Cela veut dire qu’aujourd’hui, espérer travailler dans l’e-sport par pure passion n’est plus une raison suffisante. Il y a plus d’exigence, on attend d’eux des compétences spécifiques acquises en amont ».
Parmi elles, on retrouve des capacités physiques similaires au sport traditionnel : coordination et dextérité des mains comme au basket ou au handball, capacité à réaliser des tâches manuelles fines comme au tir à l’arc ou à l’escrime… S’ajoute à cela des compétences cognitives comme l’anticipation, le traitement des informations, l’orientation et la visualisation spatiales, ainsi que des compétences sociales à l’image du travail d’équipe, de la collaboration ou encore du leadership, sans oublier le contrôle des émotions. « L’ensemble des dimensions physique, psychologique et sociale sont mobilisées dans l’e-sport », résume-t-il. Mais l’exigence n’est pas la seule chose ayant augmenté autour des joueurs.
Une discipline stricte pour les joueurs
La taille des équipes s’est aussi élargie, afin d’encadrer leur santé et d’optimiser leurs performances. Préparateurs physiques et mentaux, ostéopathes, kinésithérapeutes et analystes sont autant de personnes sollicitées pour amener les joueurs au sommet de leurs capacités. Achille, 20 ans, n’a pas cédé aux dernières modes et a continué à se consacrer à Counter Strike, premier grand jeu de compétition en ligne dans les années 2000. « Pour se démarquer, il faut surtout en vouloir. Il y a beaucoup de bons joueurs dans le milieu, donc je joue 2h par jour en moyenne pour garder un bon niveau. Le reste de ma préparation quotidienne passe dans le visionnage de parties d’autres joueurs, pour les analyser ». Pour jouer dans de bonnes conditions, Achille possède une installation lui assurant un grand confort de jeu et un nombre suffisant d’images par seconde sur son écran. Prix : 2000 euros. Il a décidé de faire confiance à la Paris Gaming School pour se former.
« La plus grande difficulté pour un joueur qui souhaite devenir professionnel et en vivre, c’est qu’il n’y a pas réellement de parcours-type. Dans le sport traditionnel, le joueur peut s’appuyer sur un club de quartier, puis sur un club régional, les centres de formation et les pôles France… Ces structures n’existent pas à l’heure actuelle dans l’e-sport », souligne Nicolas Besombes. Autre difficulté majeure : se démarquer parmi les millions de joueurs qui peuvent potentiellement prétendre au statut professionnel.
Comme dans le milieu du football, des observateurs ou scouts scrutent les classements pour repérer les étoiles montantes de chaque jeu. « Pour être recruté à ce niveau-là, il y a notamment les ladder in-gamce, les classements compétitifs propres à chaque jeu sur lesquels les joueurs s’entraînent chaque jour. Sur League of Legends par exemple, les premiers joueurs du classement sont généralement contactés à chaque intersaison pour faire des tests et être ensuite potentiellement recrutés dans une équipe, explique Samuel Benitah. Le streaming (diffusion sur Internet) amène aussi beaucoup de visibilité sur la personnalité du joueur et sur son niveau de jeu. L’avènement de la fibre et de la connexion haut débit a permis de faire émerger de nouveaux joueurs ». Pour ceux qui parviennent à en vivre, soit moins de 200 joueurs sous contrat aujourd’hui en France, les salaires varient également beaucoup en fonction des jeux, allant d’un SMIC pour un joueur FIFA jusqu’à 30000 euros par mois pour un professionnel de Counter Strike ou League of Legends.
Créée en 2013, l’équipe d’e-sport française Vitality est devenue le numéro 1 sur le territoire au cours des dernières années. Elle abrite deux des grands noms du gaming en France, Fabien “Neo” Devide, coach, et Corentin “Gotaga” Houssein streamer et français le plus titré sur console.
Au départ spécialisée dans la licence Call of Duty où ils ont remporté le championnat de France en 2013, ses joueurs ont su évoluer vers les terrains numériques de FIFA ou l’arène de Fortnite. Plusieurs tournois et championnats ont été remportés avec un groupe de joueurs différents pour chaque jeu différent.
Un nom qui vaut plusieurs millions d’euros
La réussite de l’équipe française a vite attiré les sponsors. En février 2018, Vitality annonce une levée de fonds de 2,5 millions d’euros, puis, en novembre, un financement de 20 millions d’euros par le milliardaire indien Tej Kohli. Il s’agit alors du plus gros investissement e-sportif en Europe. Enfin, l’entreprise française Renault annonce vouloir sponsoriser l’équipe pour Rocket League, un jeu de football où les voitures remplacent les joueurs. Le budget de Vitality est aujourd’hui évalué à 5 millions d’euros par an, soit le niveau d’un club de milieu de tableau de ligue 2 française.
Après avoir recruté des joueurs étrangers pour renforcer ses rangs, Vitality a récemment annoncé l’ouverture d’un centre d’entraînement dans le 3ème arrondissement parisien ainsi que des boutiques spécialisées. Du digital au physique…