Les Jeux olympiques de Tokyo, reportés à l’été 2021 à cause de l’épidémie de COVID-19, seront annulés si la pandémie n’est pas maîtrisée, a déclaré ce mardi le président du comité japonais d’organisation Yoshiro Mori.
Et si les JO de Tokyo 2020 étaient annulés définitivement ? C’est une éventualité devenue plausible depuis l’interview du président du comité japonais d’organisation Yoshiro Mori, accordée ce mardi au quotidien sportif Nikkan. Affirmant que, si en 2021 la pandémie de Covid-19 est toujours en cours au Japon, « alors il faudra annuler » les Jeux olympqiues, le président a été catégorique sur l’impossibilité de les repousser une nouvelle fois en 2022.
Yoshiro Mori avait d’ailleurs déjà balayé l’hypothèse d’un second report jeudi dernier en soulignant qu’ « en pensant tant aux athlètes qu’aux problèmes engendrés pour l’organisation, il est techniquement difficile de reporter de deux ans » la compétition. Pour rappel, dans l’histoire des Jeux olympiques, seules deux olympiades avaient été annulées, en période de guerre : en 1940 à Tokyo et en 1944 à Londres. Le président du comité japonais a d’ailleurs comparé la lutte contre le Covid-19 à « une bataille contre un ennemi invisible« .
Le corps médical pessimiste
Yoshitake Yokokura, président de l’association médicale du Japon, a également fait part de ses réserves concernant la tenue des olympiades en 2021. Interrogé sur la question lors d’un point presse ce mardi, il a estimé que la bonne tenue des Jeux ne pourrait se faire uniquement à condition d’avoir trouvé un vaccin d’ici-là. »Je ne dis pas qu’ils ne devraient pas avoir lieu mais ce serait excessivement difficile« , si aucun vaccin n’était trouvé, a-t-il déclaré.
Et Yoshitake Yokokura n’est pas le seul à faire part de son pessimisme sur la situation. Le 20 mars dernier déjà, le spécialiste des maladies infectieuses de l’université de Kobe (ouest), Kentaro Iwata, affirmait : « Honnêtement, je ne pense pas qu’il soit probable que les Jeux olympiques aient lieu l’année prochaine ». Le nombre de cas d’infection au coronavirus confirmés au Japon est passé lundi à 13 613 contaminés et 394 nouveaux décès selon le diffuseur public NHK. Si ces chiffres restent encore assez faibles et sont en baisse depuis plusieurs jours, la gestion de crise du gouvernement de Shinzo Abe demeure critiquée, particulièrement concernant le peu de tests effectués. La question des Jeux olympiques de 2020 avait également suscité certaines polémiques autour du gouvernement, accusé de mettre bien trop de temps à se résigner à reporter les olympiades d’un an. Ce report représente un immense défi logistique et économique, et une annulation définitive des Jeux olympiques serait une véritable catastrophe pour l’archipel.
Instances nationales et internationales, syndicats de joueurs et associations de clubs s’écharpent sur le devenir des compétitions. Si le coronavirus bouscule l’agenda du ballon rond, il souligne d’autant plus la division au sein du système directif du football, partagé entre intérêts économiques particuliers et conflits ouverts.
Dans les travées vides de supporters, un sourd tohu-bohu résonne cependant. Car si le monde du ballon rond a dû se plier aux exigences sanitaires de la crise du coronavirus, interrompant l’ensemble des saisons en cours, l’arrière garde s’active. Depuis l’entrée en vigueur des mesures de confinement en Europe, début mars, les instances directrices se livrent en effet à une véritable bataille rangée dans la perspective de la reprise des compétitions. Des intérêts multiples alimentent ces dernières semaines une cacophonie générale. La reprise des championnats comme pomme de discorde, cette situation dantesque reflète les conflits entre ces structures sportives complexes et leur enchevêtrement forcé.
C’est d’abord une course au calendrier qui est à l’origine de cette guerre désormais ouverte entre l’ensemble des acteurs du football. Dépendantes des gouvernements respectifs de leur pays, les associations de clubs professionnels calibrent la réouverture des championnats nationaux en fonction des décisions prises sur les territoires. La fédération néerlandaise a été ainsi la première, vendredi 24 avril, à prendre la décision de l’arrêt définitif de l’Eredivisie, compétition de premier échelon national, suite à la décision du gouvernement d’interdire les événements publics jusqu’au 1er septembre. Le championnat belge devrait acter une décision similaire ce lundi 27 avril.
Enjeux financiers
Pour l’heure, l’incertitude demeure pour les plus importants championnats européens. En Allemagne, les clubs, qui ont repris l’entraînement depuis début avril, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils étaient prêts à reprendre les matchs à partir du 9 mai. Une volonté qui va de pair avec les exhortations continues de la Ligue allemande de football et des clubs depuis l’immobilisation du championnat, le 13 mars. Une irrésistible passion du ballon ? L’intérêt est d’abord financier : si le championnat parvient à sa conclusion initiale, les clubs de la Bundesliga pourront toucher les droits télévisés gelés depuis la mise en suspens de la compétition, équivalent à environ 300 millions d’euros. Et ce même si la saison se clôturerait par des rencontres à huis clos, comme l’avait indiqué Jens Spahn mardi 21 avril : « Avec des précautions, les matchs à huis clos seront certainement à nouveau possibles », avait alors acquiescé le ministre allemand de la santé.
Ce choix aurait d’ailleurs fait l’objet de la bénédiction de l’Union des associations européennes de football (UEFA) il y a peu. Responsable de l’organisation des compétitions à l’échelle continentale, l’organisme défend bec et ongles, depuis la mise en parenthèse du football européen, l’achèvement des championnats nationaux avant le 3 août. La raison ? Mettre en branle les phases finales des Ligue Europa et Ligue des Champions d’ici la fin de la période estivale aoûtienne. L’UEFA compte ainsi toucher des droits télévisuels salvateurs, alors que l’organisme craint une faillite précipitée par l’onéreuse perte des recettes d’un Euro 2020 reporté à l’année suivante.
Entre joueurs, clubs et instances : la foire d’empoigne
Alors que cette perspective européenne n’est pas encore actée, l’UEFA veut donner le change aux instances nationales, quitte à franchir le Rubicon. L’instance était d’abord partisane d’une exclusion des Coupes d’Europe, l’an prochain, des clubs évoluant dans des championnats qui auraient mis un terme jugé « prématuré » et « non justifié » à la saison. Depuis, elle a changé de braquet : en cas d’arrêt définitif des championnats, la participation aux prestigieuses compétitions européennes sera adjugée à un énigmatique « mérite sportif », dont les modalités sont laissées à l’autorité des ligues nationales.
Reste que certaines instances nationales demeurent évasives sur la question de la reprise des matchs. En France notamment, la Ligue table sur la date du 17 juin pour un retour sur les pelouses, et la fin du mois d’août pour le lancement de la saison 2020-2021. Les joueurs, représentés par le syndicat UNFP et son coprésident Sylvain Kastendeuch, avaient cependant critiqué cette éventualité dès le lundi 20 avril. Plaidant pour une saison blanche, le communiqué a suscité la stupeur des dirigeants de la Ligue et des clubs, et donné de l’eau au moulin du dirigeant de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas.
Le président de l’OL défend l’idée d’une reprise de la saison actuelle en septembre, de manière à conclure l’exercice en décembre. Une opinion qui flairerait l’aubaine pour la fédération mondiale, la Fifa, qui se refuse pour l’heure à tout changement de calendrier concernant l’organisation de la Coupe du monde 2022, prévue entre le 21 novembre et le 18 décembre 2022 au Qatar. Or, alors que la fédération internationale promeut ainsi l’arrêt ou le report des compétitions, l’alternative lyonnaise reste inacceptable pour l’UEFA, qui fait pression au forceps sur les ligues nationales en faveur d’une reprise des matchs. Pis, l’entente entre les deux organismes internationaux paraît plus qu’incertaine, cet affrontement d’intérêts n’étant qu’un acte dans une empoignade de longue durée.
Impact sur le classement, et sur la santé
Une autre source de mésentente réside sur un plan purement sportif : l’arrêt des championnats engendrerait l’immobilisation du classement à l’occasion de la dernière journée jouée, ou bien l’établissement d’une saison sans champion. De quoi contrarier certains clubs qui visaient le podium, et d’autres qui souhaitent éviter la relégation. Liverpool, qui occupait largement la tête de la Premier league anglaise en février, n’occulte en rien sa volonté de poursuivre une saison synonyme de sacre. Un titre potentiel que le club, emmené par Jürgen Klopp, n’avait pas connu depuis 1990. De même, le Toulouse Football Club (TFC) a soumis à la Ligue de football professionnel (LFP), instance qui dirige le football français, le projet de déclarer une saison blanche en cas de non-reprise du championnat. La lanterne rouge de la Ligue 1 voudrait ainsi tirer profit de cette période exceptionnelle pour le monde du football afin d’éviter une relégation historique pour le Téfécé.
La ministre des sports s’adresse à ses collègues et appelle à renforcer la coopération européenne et le dialogue avec le mouvement sportif pour sortir plus forts de la crise et démontrer la capacité du sport à incarner l’unité européenne pic.twitter.com/fw70D2Qru5
Les championnats espagnol et italien, qui comptent parmi les plus importants championnats de football en Europe, demeurent en attente des décisions gouvernementales. Ce sont notamment les protocoles de santé mises en place auprès des joueurs qui justifient cet atermoiement, dans ces deux États particulièrement touchés par la crise du coronavirus. De fait, la Serie A italienne et la Liga espagnole collaborent avec leurs ministères de la Santé respectifs, malgré les remontrances des associations de joueurs qui rappellent, dans un communiqué conjoint publié le 25 avril, « que d’autres groupes de la société ont plus besoin de tests et d’accès à des équipements de santé ». Alors que le ministère espagnol des sports annoncé un retour possible à l’entraînement le 18 ou le 25 mai, les clubs du premier championnat italien ont réaffirmé, mardi 21 avril, leur volonté de reprendre le chemin des stades à partir du 4 mai.
En France, la ministre des sports Roxana Maracineanu a expliqué, dans un entretien à l’Equipe donné mercredi 22 avril, que les services de santé « travaillent aux protocoles de reprise avec les médecins du sport ». Le calendrier de la fin des compétitions européennes cette année reste en suspens. Entre défense hargneuse et contre-attaque, reste à savoir qui remportera cette rencontre à la finalité incertaine.
Le championnat du monde de Formule 1, qui aurait dû débuter le 15 mars dernier à Melbourne devra encore attendre. Le Grand Prix de France, prévu le 28 juin, qui devait lancer la saison est à son tour annulé ce lundi en raison du coronavirus.
Les annulations de courses s’enchaînent en Formule 1, et le début de saison s’éloigne encore un peu plus. Prévue le 28 juin prochain sur le circuit Paul Ricard du Castellet dans le Var, l’édition 2020 du Grand Prix de France a été à son tour annulée ce lundi en raison du coronavirus et des confinements, ce qui porte à dix le nombre de courses de F1 annulées ou reportées depuis le début de l’épidémie.
Compte tenu de l’évolution de la situation liée à la propagation du virus Covid-19, le Grand Prix de France prend acte des décisions annoncées par l’Etat rendant impossible le maintien de notre événement. Les regards du GIP Grand Prix de France – Le Castellet se tournent déjà vers l’été 2021 afin d’offrir à nos spectateurs un événement encore plus inédit au cœur de la Région Sud », a déclaré ce lundi matin Eric Boullier, directeur général du Grand Prix de France.
L’organisation de la course a également fait savoir que pour les détenteurs de billets, les modalités de remboursement allaient être précisées prochainement sur le site www.gpfrance.com, et que le GP s’engageait également à faciliter le remboursement des services annexes commercialisés sur son site (camping, navette, parking).
L’Autriche en pole position pour lancer la saison
Alors que les dix premières courses de la saison ont donc été annulées ou reportées à cause du coronavirus, les regards des fans de F1 se tournent désormais vers l’Autriche. Dans la foulée de l’annulation du GP de France ce lundi, le PDG de la F1 Chase Carey a tenu à apporter quelques précisions sur le calendrier du championnat du monde. Et comme c’était pressenti depuis plusieurs jours déjà, ce devrait être l’épreuve autrichienne de Spielberg qui se retrouvera en pole position pour lancer la saison : « Nous visons un début de course en Europe en juillet, août et début septembre, avec la première course qui aura lieu en Autriche le week-end du 3 au 5 juillet. En septembre, octobre et novembre, nous devrions courir en Eurasie, en Asie et aux Amériques, et terminer la saison dans le Golfe en décembre avec Bahreïn avant la traditionnelle finale à Abu Dhabi, après avoir effectué entre 15 et 18 courses. Nous publierons notre calendrier définitif dès que possible ».
Si rien n’est officiel pour le moment, Chase Carey a également évoqué la probabilité que ce début de saison en juillet se fasse à huis clos. Le PDG a notamment assuré que la santé et la sécurité de tous serait la priorité de l’organisation et qu’ils ne lanceraient le championnat qu’en étant sûrs de ne prendre aucun risque sanitaire. Le directeur du Grand Prix de Grande-Bretagne Stuart Pringle a par ailleurs déjà annoncé que la course prévue le 19 juillet se déroulerait à huis clos si elle était maintenue.
Des rencontres avec les basketteurs annulées à Shanghai , des matchs d’exhibition qui ne seront pas diffusés à la télévision, le gouvernement chinois poursuit ses représailles contre la NBA, après un tweet de soutien à Hong-Kong du directeur général des Houston Rockets, vendredi 4 octobre.
Les Chinois pourraient finalement ne pas voir jouer LeBron James et son équipe. Les deux matchs d’exhibition du « NBA Care », prévus à Shanghai dès jeudi entre les Los Angeles Lakers et les Brooklyn Nets, ne seront pas diffusés par les chaînes de télévision chinoises et leur tenue reste incertaine. A l’origine de ces annulations, un tweet de soutien à Hong-Kong qui a fait polémique et déclenché la colère du gouvernement chinois. « Battez-vous pour la liberté. Soutenez Hong Kong « , publiait Daryl Morey, directeur général de l’équipe NBA des Houston Rockets. Le message a été supprimé depuis, mais il continue de faire des remous.
Un tweet à rebondissement
Le tweet ne passe pas inaperçu en Chine, où les Rockets bénéficient d’une forte popularité depuis que le pivot Yao Ming y a joué entre 2002 et 2011. La chaîne publique CCTV annonce immédiatement qu’elle ne diffusera plus les matchs des Texans et des sponsors menacent d’arrêter de soutenir le club. Sous les pressions, les excuses commencent à pleuvoir. Le joueur vedette de l’équipe, James Harden, se désolidarise de ces propos en conférence de presse : « Nous nous excusons. Nous aimons la Chine. Nous aimons jouer là-bas. » La ligue présente ses excuses, allant jusqu’à se dire « profondément déçue par les remarques inappropriées », dans un communiqué sur le réseau social chinois Weibo. Daryl Morey, lui-même, revient sur ses propos dans deux tweets. « Je n’avais pas l’intention d’offenser les fans des Rockets ni mes amis en Chine avec mon tweet », écrit-il.
2/ I have always appreciated the significant support our Chinese fans and sponsors have provided and I would hope that those who are upset will know that offending or misunderstanding them was not my intention. My tweets are my own and in no way represent the Rockets or the NBA.
Ces excuses ne suffisent pas à apaiser la situation. Mardi dernier, la NBA Chine a annoncé l’annulation d’une rencontre de fans avec des joueurs des Nets, qui doivent jouer un match de gala jeudi. Dans la foulée, la CCTV déclare qu’elle ne diffusera pas les matchs d’exhibition des clubs américains. Elle explique sa prise de position dans un communiqué de presse : « Nous estimons que tout propos qui remet en cause la souveraineté nationale et la stabilité sociale n’entre pas dans le champ de la liberté d’expression », et indique l’ouverture d’une « enquête sur toutes nos coopérations et tous nos échanges avec la NBA ».
La ligue américaine change alors de position. Fini les excuses, son dirigeant, Adam Silver prend parti pour la liberté d’expression de ses joueurs et de ses salariés. Il refuse de s’excuser et ajoute : « Nous ne nous attendions pas à cette crise, c’est dommage, mais si c’est là l’effet de notre respect de nos propres valeurs, nous considérons qu’il demeure crucial que nous respections ces valeurs. » Il se rendra en Chine pour assister aux matchs d’exhibition et devrait en profiter pour s’entretenir avec les responsables chinois.
Commissioner Adam Silver released a new lengthy statement this morning about China: pic.twitter.com/XaMCPivuiq
En attendant, ce mercredi, on enlevait les affichages promotionnels pour les matchs de pré-saison, dans les rues de Shanghai. Si ils n’ont, pour l’instant, pas été annulés, leur tenue reste encore incertaine. Et à Pékin, certains habitants ne cachent pas leur déception. « Je ne pense pas pouvoir continuer à regarder les matchs de la NBA, explique à l’AFP Fu Hao. En tant que Chinois, nous devons soutenir notre pays ».
Un feuilleton à enjeux multiples
Si les multiples rebondissements de l’affaire attirent les regards, c’est en grande partie à cause des enjeux économiques importants liés aux ambitions de la ligue de basket américaine en Chine. « La NBA essaye de se développer en Chine depuis 15 ans, explique le journaliste spécialisé Loïc Ralet. Il y ont des contrats très importants. Outre les contrats de diffusion, il y a les ventes de maillot et de produits dérivés. Les marques qui travaillent avec la NBA , comme Nike, profitent aussi de cette mise en avant. » Il y a donc un intérêt financier réel pour la NBA à rester en bons termes avec le gouvernement chinois. Toutefois, l’impact des sanctions prises par la Chine à l’heure actuelle reste à tempérer. « On parle juste de matchs de pré-saison, rappelle le journaliste. Les répercussions ne sont pas encore très fortes, ce n’est pas comme si la Chine avait complètement banni la NBA du pays. » Pour Pierre Haessig, de Parlons NBA, il faut tout de même s’attendre à des conséquences : « La Chine est le plus gros consommateur de basket après les USA et il y aura un boycott. Cela commence déjà avec les matchs des Rockets qui ne seront pas diffusés. «
Sportifs, économiques, politiques, les enjeux sont multiples dans cette affaire. Pour Bastien Fontanieu, fondateur du site spécialisé #Trashtalk, il est encore difficile de se prononcer sur les suites concrètes de la polémique. « Pour la NBA, il s’agit de savoir quelle image ils ont envie d’avoir dans cette situation. Courber l’échine ou faire bloc ? », analyse-t-il. Il pense que la situation s’apaisera mais que cela risque de prendre du temps : « Retirer les affiches, suspendre la diffusion, pour la Chine, c’est une façon de faire pression, développe-t-il. Je pense que la NBA est en train de calmer le jeu, pour que tout se passe bien. C’est pour cela qu’ils envoient des joueurs vedettes, comme James Harden, pour dire qu’ils aiment la Chine etc. La NBA voit la Chine comme un gros gâteau à croquer. » Un gâteau très appétissant quand on considère le fait que, l’an dernier, plus de 500 millions de chinois auraient regardé un match de NBA. Autant de clients potentiels donc, pour Tencent, qui diffuse la NBA en Chine, mais aussi pour les différentes marques qui sponsorisent la ligue. « Sur l’année, on estime entre 1,1 et 2 milliards le manque à gagner que représenterait la perte totale du marché chinois pour la NBA », conclut le spécialiste.
Mais le tweet à l’origine de cette affaire qui secoue le monde du basket depuis une semaine n’est pas un cas isolé. Les messages de soutien aux manifestants hong-kongais se multiplient sur les réseaux sociaux et dans des nombreux événements. Ce mardi, un jeune joueur d’e-sport a été banni d’une compétition à Taiwan, pour avoir affirmé en mandarin son soutien aux protestataires. Activision-Blizzard, la société de jeu vidéo américaine organisatrice, a pris la décision de l’exclure de la compétition et de le bannir de toute participation à un tournoi officiel pour une durée d’un an. Deux situations similaires qui ont ainsi suscité deux réactions très différentes de la part de leur direction. Si la NBA réaffirme le droit à la liberté d’expression, le géant du jeu vidéo a, lui, préféré, conserver les bonnes grâces du marché chinois.