La pilule masculine, c’est pour quand ?

Le premier essai clinique de la pilule masculine a dévoilé des résultats prometteurs d’après une étude américaine menée conjointement par le Centre médical de l’Université de Washington et le Centre médical de Harbor-UCLA, à Los Angeles. Mais les hommes sont-il prêts à l’utiliser ?

Le premier essai clinique de la pilule masculine a dévoilé des résultats prometteurs. Mais les hommes sont-il prêts à l’utiliser?
Le premier essai clinique de la pilule masculine a dévoilé des résultats prometteurs. Mais les hommes sont-il prêts à l’utiliser?

Composée d’hormones, la testostérone et d’une substance chimique appelée désogestrel, la pilule masculine empêcherait la maturation des spermatozoïdes et donc la fécondation de l’ovule. Encore dans sa phase clinique, ce contraceptif s’est révélé efficace à 96 %. Mais la pilule testée engendrerait des effets secondaires, acné, ilibido élevée, troubles de l’humeurs ou encore douleurs musculaires.

Si la vente du comprimé devient un jour réalité, Nicolas Forstman, étudiant en économie de 23 ans, se dit prêt à le prendre quotidiennement. « Si les effets secondaires sont limités et maîtrisés, pourquoi pas » explique-t-il. Le jeune homme regrette que la gente masculine se sente souvent déresponsabilisée en matière de contraception, « C’est une responsabilité commune, surtout lorsque cela s’inscrit dans une relation de couple ».

Pour Maëlle Lafond, 24 ans, l’usage d’une pilule masculine « délègue la responsabilité du risque de grossesse à l’homme », ce qu’elle ne semble pas être prête à faire pour l’instant. La date de sa mise sur le marché n’a pas encore été annoncée.

Camille Bichler et Caroline Quevrain

Trois questions à Catherine Jouannet, sage-femme

Catherine Jouannet est sage-femme au Centre de Planification et d'Education familiale de la Goutte d'Or, un quartier populaire du XVIIIe arrondissement de Paris
Catherine Jouannet est sage-femme au Centre de Planification et d’Education familiale de la Goutte d’Or, un quartier populaire du XVIIIe arrondissement de Paris

Quelles sont les alternatives à la pilule ?

Il en existe beaucoup ! Le DIU (dispositif intra utérin ou stérilet), l’implant, l’anneau vaginal, les injections de progestérones, le préservatif… Il y a d’ailleurs une augmentation significative des demandes de contraceptifs « de longue durée », comme l’implant et le stérilet.

Quels sont les avantages de ces contraceptions « de longue durée » ?

Ce sont des contraceptions que l’on pose et qu’on oublie ; l’implant est posé sous la peau, le stérilet dans l’utérus. Ce sont des contraceptions invisibles. Or, certaines jeunes filles veulent être discrètes sur leur contraception vis-à-vis de leur famille. La sexualité des jeunes est encore taboue pour certains parents. C’est moins contraignant pour certaines femmes. Avec la pilule, il faut penser à prendre son cachet tous les jours, et un oubli est vite arrivé !

Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet est un contraceptif de longue durée et invisible car posée dans l'utérus
Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet est un contraceptif de longue durée et invisible car posée dans l’utérus

Y a-t-il une réticence du corps médical à la pose du stérilet?

Les médecins changent un peu d’attitude par rapport à cela et recommandent de poser des stérilets sur des femmes nullipares (qui n’ont jamais eu d’enfants). Avant, ils craignaient des risques d’infections, ce qui est faux.

Propos recueillis par Camille Bichler et Caroline Qevrain