Le marché de la réalité virtuelle : une main de fer dans un gant de velours ?

Technologie révolutionnaire par son expérience d’immersion quasi totale, la réalité virtuelle ne parvient toujours pas à s’imposer en termes de ventes. Les investissements massifs des géants du numérique dans le secteur, cependant, pourraient prochainement changer la donne.

Il suffit de s’allonger sur une plateforme, de tendre les bras, et d’enfiler le casque de réalité virtuelle pour se glisser dans la peau d’un oiseau. Battez les ailes, et vous survolerez les rues de New-York ou de Paris. Voler comme un oiseau et admirer ces mégalopoles du point de vue des volatiles, un rêve qui semblait fou il y a encore plusieurs décennies. Il est devenu une réalité il y a un an à la bibliothèque MK2 de Paris, où une première salle de réalité virtuelle a ouvert ses portes en France.

La réalité virtuelle permet à un utilisateur, souvent grâce à l’aide d’un casque spécial, de vivre physiquement dans un environnement artificiel. Dans l’industrie du jeu vidéo, des capteurs retranscrivent à l’écran les mouvements physiques du joueur pour lui permettre d’évoluer en interaction avec l’univers virtuel. En clair : la promesse d’une immersion totale avec un « ailleurs ».

Une participante visite "virtuellement" l'atelier recréé d'un artiste au musée de Montmartre. Crédits Jean-Pierre Dalbéra.
Une participante visite « virtuellement » l’atelier recréé d’un artiste au musée de Montmartre. Crédits Jean-Pierre Dalbéra.

Une véritable révolution pour le divertissement … mais pas seulement. L’archéologie, l’immobilier, le tourisme, l’éducation, le management … Autant de secteurs que vient bouleverser l’apparition de la « VR » (virtual reality, réalité virtuelle en français). Car l’univers dans lequel est plongé l’utilisateur n’est pas seulement imaginaire, il peut aussi être bien réel.

Prenez des photos dans un lieu physique, scannez-les dans un casque de VR et vous pourrez permettre à un utilisateur à l’autre bout du monde, muni d’un casque, de visualiser ce lieu en 3D ou à 360°. C’est ce que compte proposer Air BnB prochainement pour ses visites d’appartements à louer. En entreprise, la VR permet par exemple à des employés situés dans des locaux différents de travailler ensemble sur un même projet virtuel.

Un marché encore poussif

Les avantages permis par la VR ne sont donc pas que ludiques, ils offrent de nouvelles expériences pour le public comme les entreprises. Pourtant, malgré un potentiel impressionnant (le blog spécialisé Digi-Capital parle d’un marché de 30 milliards de dollars en 2020), le secteur a du mal à décoller. Et ce malgré les investissements majeurs de grosses entreprises, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) en première ligne.

« L’économie de la réalité virtuelle et augmentée ne pèse pas lourd actuellement (14 milliards de dollars de dépenses en 2017 selon le cabinet d’études IDC, un marché de 7 milliards de dollars pour la même année selon Goldman Sachs, ndlr) », tranche Julien Bergounhoux, journaliste spécialiste de la réalité virtuelle au média techno l’Usine digitale. « C’est encore un marché très jeune : la VR est apparue dans les années 1990, mais a été délaissée rapidement faute de succès. Ce n’est que l’an dernier qu’il a repris de l’ampleur, grâce aux investissements des GAFA notamment (injection de 542 millions d’euros de Google dans la start-up de VR MagicLeap, rachat de l’entreprise Oculus par Facebook pour 2 milliards d’euros en 2014). Mais même avec ça, l’impact reste mesuré, pour l’instant. »

Le casque standard de réalité virtuelle pour ordinateur, l'Oculus Rift de Facebook. Crédits BagoGames.
Le casque standard de réalité virtuelle pour ordinateur, l’Oculus Rift de Facebook. Crédits BagoGames.

En cause : une faible adoption de la part du public. « Graphiquement, l’expérience reste perfectible, et le prix est encore trop élevé (400€ pour le casque VR standard pour jeu vidéo sur ordinateur, l’Oculus Rift de Facebook, ndlr). Seulement 1 million de casques pour PC seront vendus cette année, et 8 millions de casques pour smartphones Samsung, alors qu’ils ne coûtent que 130€ et s’utilisent partout avec le portable. »

Ces lunettes de réalité virtuelle s'utilisent avec un portable Samsung. Crédits Jean-Pierre Dalbéra.
Ces lunettes de réalité virtuelle s’utilisent avec un portable Samsung. Crédits Jean-Pierre Dalbéra.

Décollage (bientôt) imminent ?

Pourquoi donc miser autant dans une technologie loin d’être extrêmement rentable ? Pour Julien Bergounhoux, les GAFA et autres entreprises espèrent un retour sur investissement à plus long terme. « La VR, selon moi, c’est la plateforme de technologie majeure du futur. Avec les affinements techniques à venir, c’est une technologie qui va se généraliser par sa qualité. Une entreprise comme Facebook, qui a raté le train du smartphone, se doit de se positionner dessus, et c’est ce qu’elle fait en finançant prochainement des contenus VR pour 1 milliard de dollars. »

Derrière cette apparente volonté des GAFA de se positionner en leaders d’un secteur qui compte d’encombrants concurrents comme Sony, HTC et une myriade d’entreprises asiatiques, se cache une stratégie plus concrète : l’utilisation de la VR comme moyen plutôt que fin pour attirer le public. « Avec respectivement Facebook Spaces et Jump comme propres plateformes de réalité virtuelle, Facebook et Google entendent fidéliser leurs utilisateurs, pour éviter qu’ils n’aillent voir ailleurs. »

Autre raison de placer ses pions dans la VR : « l’effet wahou ». « Une chaîne comme Arte, qui a dépensé 500 millions d’euros dans le documentaire en réalité virtuelle Notes on blindness, raisonne en termes d’image. Celle qui est cataloguée comme une chaîne « ancienne » veut devenir « branchée ». Cela séduit un nouveau public plus jeune, ça attire les investisseurs et ça crée du buzz. »

Douglas De Graaf

Google is watching you : un espion dans ma poche

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Entre illégalité et voyeurisme, Internet dispose, aujourd’hui, des ressources nécessaires pour surveiller un internaute, référencer ses recherches, optimiser ses achats selon ses envies et sa personnalité, ou encore connaître l’endroit exact où il se trouve. Le business des données personnelles sur Internet est en plein boom, mais les GAFA contrôlent 95 % du marché.

Google Chrome remplit les formulaires à la place de l’utilisateur, YouTube déniche les vidéos susceptibles de l’intéresser, les réseaux sociaux accèdent à son répertoire pour lui proposer de se faire de nouveaux amis. A chaque fois qu’un site web est consulté, Internet en sait plus sur l’utilisateur ; d’où il vient et où il va.

Les utilisateurs de smartphones installent en moyenne 26 applications, dont la plupart sont gratuites. Certaines d’entre elles traquent sans relâche et géolocalisent l’endroit exact où ils se trouvent. D’autres transmettent les informations personnelles de l’internaute, ses habitudes de consommation et ses centres d’intérêt à des compagnies publicitaires qui l’utilisent comme un cookie, ce petit fichier qui enregistre leurs activités sur la page internet, sur un navigateur pour lui envoyer des publicités ciblées.

Pour aller plus loin : Comment Netflix choisi les images des séries selon votre profil

L’internaute visite un site internet, sans savoir que des plateformes tierces se greffent à la recherche et reçoivent une notification à chaque fois qu’il navigue sur la page. Certains d’entre eux sont des traqueurs, des sociétés de collecte de données qui comparent le site sur lequel l’utilisateur est actuellement en train de naviguer avec ceux déjà visités. En d’autres termes, le tracking est une industrie opaque qui génère des milliards avec ce qu’elle sait de chacun d’entre nous. Mais si nous n’avons rien à cacher, pourquoi s’inquiéter d’être surveillé ? Ce que l’utilisateur publie en ligne affecte tout le monde. Faire partie du système de collecte de données, c’est accepter de devenir un élément comparatif à d’autres personnes, et que ses propres données soient utilisées à cet escient. Plus une application connaît ses utilisateurs, mieux elle fonctionne.

Pour aller plus loin : Do not track : webdocumentaire personnalisé consacré à la vie privée et à l’économie du web

L’économie de la surveillance

Le web d’aujourd’hui est construit de manière à ce que l’internaute publie, commente, aime, achète davantage. Les traces laissées derrière soi sur le Net sont devenues une industrie extrêmement lucrative. Les datacenters, ces immenses centres de traitement de données, fleurissent un peu partout dans le monde. Facebook a dépensé plus de 1 milliard de dollars en infrastructures en 2011, dont une large partie pour financer ces gigantesques réservoirs à données, situés dans l’Oregon, en Caroline du Nord, en Virginie, en Californie… Il en va de même pour Google. Selon IBM, 90% des données hébergées par les disques durs et les serveurs ont été collectées au cours de ces deux dernières années. Les GAFA représentent, à eux seuls, 300 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, soit plus de 800 milliards cumulés en Bourse. L’innovation n’a plus de limite, et les quatre géants du Web entendent faire de nos données personnelles une arme efficace pour accroître leur business. Mais parfois, la tendance s’inverse. Criteo en est l’un des parfaits exemples. Le géant français spécialisé dans le ciblage publicitaire sur internet s’est effondré à Wall Street, le 14 décembre dernier. L’impact d’une nouvelle fonctionnalité déployée par Apple, l’ITP pour Intelligent Tracking Prevention. Cette nouvelle version du système d’exploitation iOS 11.2 empêche le suivi publicitaire, au coeur de la technologie de Criteo, pour suivre les utilisateurs du navigateur Safari. Ironie du sort ? En 2018, le chiffre d’affaires de Criteo devrait être coupé de 22 %. Comme le rappellent les professionnels du marketing, « si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit ».

Marie Lecoq


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Community manager : un nouveau métier créé par et pour les réseaux sociaux

Community manager : un nouveau métier créé par et pour les réseaux sociaux

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Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat… afin de faire de ces réseaux un atout et un outil de communication, un nouveau métier a émergé au tournant des années 2010 : celui de « community manager » (CM) ou animateur de communauté. Ces communiquants 2.0 sont chargés de renforcer l’image de la marque sur le web et d’attirer de nouveaux consommateurs, comme Alexia C., CM du Grand Palais.

Un œil sur la page Facebook du Grand Palais, ouverte sur son ordinateur, l’autre sur le compte Instagram du musée qui défile sur son smartphone, Alexia C. surveille la fréquentation des réseaux sociaux de l’institution. La jeune femme est la “community manager” (CM) du Grand Palais, ou l’animatrice de communauté (bien que l’anglicisme est entré dans le dictionnaire en 2016).

Apparu au tournant des années 2010, quand les entreprises ont réalisé la force d’influence que représentaient les réseaux sociaux, le CM est en charge de l’interaction et de l’échange avec les internautes au nom de la marque qu’il représente. Le but : s’appuyer sur des réseaux dans lesquels gravitent des millions de consommateurs potentiels (Facebook compte 33 millions d’utilisateurs rien qu’en France), pour faire connaître sa marque. “Tous les jours, nous partageons des publications sur le musée et ses expositions, qui vont intéresser différentes communautés d’utilisateurs, explique Alexia. L’enjeu est de renforcer l’image du musée auprès de groupes influents pour attirer du monde.

Les communautés sont aussi diverses que les réseaux. “On adapte notre ton et notre contenu à chaque réseau social et au public qu’on a réussi à happer, explique la CM du Grand Palais. Par exemple Twitter est un réseau plus professionnel et on s’adresse surtout aux “Muséo Geeks” : des passionnés de musée qui relayent des contenus qui les intéressent professionnellement parlant.” Comme cette annonce de conférence au sujet de l’exposition Gauguin l’alchimiste.

 

Sur Facebook, l’audience est plus large, plus hétéroclite. Mais notre communauté est essentiellement féminine et la moyenne d’âge est de 35 ans, donc quand on communique autour d’événements pour les enfants par exemple, ça marche bien,” poursuit Alexia.

 


Sur Instagram l’audience est plus jeune, et nous allons toujours chercher à toucher les influenceurs de ce réseau,” avance-t-elle. Une stratégie qui se retrouve bien avec cette photo de la mannequin Taylor Hill (dont le compte Instagram regroupe 9,5 millions d’abonnés) à l’exposition Irving Penn.

 

L’idée est de toujours apporter de la valeur ajoutée par rapport à l’exposition. “Internet est un monde à part, il peut s’y passer des choses qu’on ne pourrait pas voir in situ, comme des visites guidées avec des commissaires d’exposition, ou des entretiens avec des artistes” décrit Alexia.

 

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Pour aller plus loin : Enquête sur les community managers en France : les résultats 2017

Un poste parfois remis en question

Peut-être parce qu’il est récent, le poste de CM n’est pas toujours bien compris et il faut parfois faire des efforts pour faire valoir son intérêt, même en interne. “On voit souvent le CM comme un geek aux idées farfelues. Certaines personnes trouvent toujours incongru qu’on passe du temps sur des choses qu’ils jugent futiles, remarque Alexia. Une bonne partie du travail est de faire de la pédagogie auprès de ses supérieurs pour démontrer l’utilité de notre poste.”

Selon Alexia, être CM demande d’avoir un bon relationnel, de la polyvalence ainsi que… de la patience pour gérer les critiques des internautes : des files d’attentes trop longues au prix des expositions.

Clara Charles


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Le numérique : portrait d’un usager moderne

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Le numérique : portrait d’un usager moderne

Vivre à l'heure des nouvelles technologies ( campus de l'Ecole polytechnique)
Le 12 août 1981, le géant américain IBM lançait son premier ordinateur personnel. Dix ans plus tard, le premier site web était créé dans un laboratoire. Aujourd’hui, les trois quarts de la population française se connectent quotidiennement à Internet. Comment fonctionne l’internaute moderne ? Tour d’horizon.

Le numérique change nos modes de consommation, nos interactions avec les autres et peut même provoquer des addictions. 73% des Français sont équipés d’un Smartphone, 59% sont utilisateurs des réseaux sociaux. Les géants du web GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pèsent aujourd’hui des milliards de dollars. La vie dans l’ère du numérique n’a rien à voir avec celle d’avant.


Source : CREDOC, Enquêtes sur les “Conditions de vie et les Aspirations”

Il participe à l’économie collaborative

L’avènement du numérique a permis, depuis quelques années, le développement d’un tout nouveau secteur de l’économie : l’économie collaborative. Il s’agit des plateformes d’échange de biens et de services entre particuliers. L’usager du numérique moderne peut aujourd’hui réserver un appartement pour ses vacances via une application, trouver un covoiturage sur un site web ou réaliser un projet grâce aux fonds récoltés sur les plateformes de financement participatif. L’application collaborative ayant connu le plus grand succès jusqu’ici : Airbnb. Fondée en 2008, elle met en relation les propriétaires de biens immobiliers et les particuliers pour des locations à court terme. Mais la belle idée de « séjourner chez l’habitant » a vite dégénéré. Dans la capitale française par exemple, nombreux propriétaires louent leurs appartements uniquement via la plateforme et, en quête de profits plus importants, refusent des contrats à long terme, contribuant à la hausse de prix de location des biens. La ville de Paris essaie de lutter contre ces pratiques. Lundi dernier, elle a mis en demeure cinq sites, dont Airbnb, proposant des locations de meublés touristiques. Ces plateformes sont obligées de retirer les annonces ne possédant pas de numéro d’enregistrement, désormais requis par la ville de Paris.

Il fait son shopping et ses démarches administratives chez soi

Le numérique a chamboulé nos modes de consommation. Le commerce en ligne permet aujourd’hui aux internautes de faire tous leurs achats à partir de chez eux. De la réservation des billets de train ou d’avion, en passant par l’achat des vêtements et en terminant par l’alimentation, tout peut s’acquérir en deux clics via les sites web spécialisés. La Fédération du e-commerce et de la vente à distance estime qu’en 2017, les Français auront dépensé 80 milliards d’euros pour leurs achats en ligne.

Source : CREDOC, Enquêtes sur les “Conditions de vie et les Aspirations”

En plus des courses, l’internaute moderne fait ses démarches administratives sur le web. Déclarer ses revenus, payer une amende, s’inscrire à l’université ou demander son acte de naissance… Les services en ligne permettent aujourd’hui de remplir toutes ces tâches administratives contraignantes sans sortir de chez soi et 67% des Français en ont déjà profité. Depuis le 6 novembre, les cartes grises, par exemple, ne s’obtiennent plus qu’en ligne. Mais ce glissement vers le numérique peut être pénalisant pour certains, notamment pour les seniors, peu à l’aise dans ces nouveaux modes de fonctionnement et ceux qui vivent en “zones blanches”: les endroits où Internet à haut débit ne passe pas.

Il est actif sur les réseaux sociaux…

Avec les réseaux sociaux les relations humaines évoluent. Aujourd’hui, rester en contact avec des personnes vivant à l’autre bout du monde est devenu une évidence. En juin dernier, l’un des grands GAFA, Facebook, a passé la barre des deux milliards d’utilisateurs actifs par mois. La plateforme est aujourd’hui un outil indispensable dans le quotidien de 33 millions de Français. Désormais, ils se tournent vers Facebook pour prendre des nouvelles de leurs proches, organiser des événements, exprimer leurs opinions politiques et même se signaler en sécurité lors des catastrophes naturelles ou des attentats.

graph internet graph internet2Mais Facebook inquiète aussi. En encourageant la communication, le site web facilite également des nouvelles formes de violence: 40% des élèves français disent avoir déjà subi le cyber-harcèlement.

La plateforme est gratuite car elle produit chaque jour des données personnelles: les mentions “j’aime”, les photos… Elle les collecte et analyse afin de vendre de la publicité et se monétiser. Les réseaux sociaux sont aussi accusés de créer chez ses utilisateurs une dépendance. Les “likes” et les commentaires que reçoivent les internautes “créent des boucles fonctionnant sur la dopamine”, a constaté lors d’un débat à la Stanford Graduate School of Business Chamath Palihapitiya, ancien vice-président en charge de la croissance de l’audience de Facebook.

…et il profite d’un droit à l’oubli qui n’est pas encore clair.

Grâce à Google, il est possible de trouver toutes sortes d’informations, même celles qui pourraient être sensibles pour certains. Le droit à l’oubli, appelé autrement “déréférencement” (la suppression de certains résultats) se trouve actuellement au coeur des débats entre la Commission nationale de l’informatique et des libertés et Google. Aujourd’hui, dans l’Union Européenne, les internautes peuvent exiger la suppression des informations nominatives s’ils sont en mesure de démontrer qu’elle sont inadéquates, excessives ou inexactes. Mais le droit à l’oubli, tel qu’il existe aujourd’hui en France, pose un problème: comment appliquer le déréférencement sur Google au niveau mondial, alors qu’il s’agit d’une mesure européenne ? Aujourd’hui, si le moteur de recherche a été forcé par une décision de justice de supprimer des liens URL concernant une personne, c’est seulement sur l’extension française de Google.fr qu’ils ne sont plus trouvables. Sur Google.com ou sur d’autres extensions, le contenu sera toujours référencé.

L’usager moderne du numérique est hyper-connecté. C’est sur les réseaux sociaux qu’il échange avec ses proches, c’est par mail qu’il communique avec son travail, c’est en ligne qu’il fait son shopping. Le numérique, l’utilisateur moderne l’a adopté totalement, en oubliant parfois ses côtés obscurs.

Malgo Nieziolek


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