Pfizer fournira des traitements anti-covid moins cher aux pays pauvres

Jusqu’à six millions de traitements contre le Covid-19 seront proposés aux pays à faibles et modestes revenus dès la fin de l’année. Le groupe Pfizer a annoncé jeudi 22 septembre qu’il fournirait du Paxlovid à prix coûtant pour les plus pauvres, et à prix réduits pour les plus modestes.

Ce sont 132 pays qui pourront bénéficier de cet accord entre Pfizer et le Fonds mondial. Le 22 septembre, Pfizer a annoncé fournir aux pays pauvres et modestes son traitement anti-covid, le Paxlovid, à prix réduit. La vente sera lancée dès la fin de l’année, en fonction de la demande et des autorisations sanitaires. Les pays les plus pauvres paieront le prix coûtant et une grille tarifaire sera mise en place en fonction des revenus des autres pays.

Dans le cadre de ses efforts destinés à rendre l’accès à ses produits plus équitables, le groupe pharmaceutique a par ailleurs conclu des accords de licence. Ils permettent à 38 laboratoires de fabriquer une version générique et moins coûteuse de ces pilules pour 95 pays. Ces laboratoires se situent en Inde, en Chine, au Brésil, en Serbie ou encore en Corée du Sud.

Un deuxième accord pour aider ces pays

En avril, le laboratoire avait noué un partenariat similaire avec l’Unicef. Il s’est alors engagé à fournir quatre millions de doses à l’agence, chargée ensuite de distribuer les comprimés à 95 pays, principalement en Afrique. Paxlovid est avant tout destiné aux populations à risque. Selon les études cliniques, il permet de réduire de 85% le risque d’hospitalisation.

Dopé par les ventes de son vaccin anti-covid et du Paxlovid, qui devraient atteindre 54 milliards de dollars cette année, Pfizer a vu ses profits bondir récemment. Au deuxième trimestre de 2022, l’entreprise a dégagé un bénéfice net de près de 10 milliards de dollars.

Laura Merceron avec AFP

Pourquoi le Royaume-Uni conserve l’Afrique du Sud en liste rouge sanitaire

Le coronavirus ne cesse de fragiliser l’Afrique du Sud. Le pays fait du sur-place sur la « liste rouge » sanitaire britannique. Les voyageurs de retour au Royaume-Uni restent tenus de passer dix jours dans un hôtel imposé, pour un coût d’environ 2 000 euros. Une décision qui révolte scientifiques, politiques tout ainsi que les professionnels du tourisme.

Alors que les chiffres de contaminations sont au plus bas en Afrique du Sud avec seulement 34 cas recensés pour 100 000 personnes au cours des sept derniers jours, le pays est maintenue sur la « liste rouge » de la Grande-Bretagne, ce qui décourage les touristes britanniques en leur imposant au retour une quarantaine stricte.

L’incompréhension règne chez les scientifiques, les politiques comme chez les professionnels du tourisme. Accusations de discriminations et soupçons de racisme fusent dans des communiqués de presse comme sur les réseaux sociaux.

Symbole de cette colère, Tulio de Oliveira, le professeur et bioinformaticien qui a identifié en décembre 2020 le variant Beta, appellé aussi C.1.2 ou « sud africain », a dénoncé des décision « non-scientifiques » de la part du gouvernement britannique.

Une pétition appelant le gouvernement de Boris Johnson à retirer d’urgence l’Afrique du Sud de la liste rouge a accumulé 37 300 signataires au moment de la rédaction de cet article. Il en faut 100 000 pour que la question soit examinée au Parlement.

En réponse à cette mobilisation, le Royaume-Uni a déclaré maintenir sa position en vue des « dernières données scientifiques et avis de santé publique ». Une décision motivée par la crainte d’un « variant préoccupant ».

Mélina Huet est journaliste indépendante. Elle a rejoint l’équipe de Yann Arthus Bertrand pour le film HUMAN. Ancienne photo-reporter en Afrique du Sud, elle nous explique les raisons de ce conflit d’intérêt.


  • Quel est le contexte politique entre l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni ?

« Les liens entre les deux pays sont forts en raison d’une histoire commune, ce sont des partenaires économiques et culturels, notamment grâce à la communauté du Commonwealth. En 2021, on estime à plus de 200 000 le nombre d’expatriés venant du Royaume-Uni vivant encore en Afrique du Sud, et ce malgré la pandémie.

L’un et l’autre se « ménagent » dans leurs relations diplomatiques dites « traditionnelles » mais la pandémie a grandement affecté ces relations.


  • Cette liste rouge britannique qui concerne l’Afrique du Sud est-elle justifiée selon-vous ?

Plusieurs virologues expliquent de manière rationnelle (scientifique) qu’il n’y a pas davantage besoin de paniquer face au variant Beta que pour les mutations précédentes. Alors pourquoi l’Afrique du Sud ? Si l’on reste logique, il faudrait imposer une quarantaine aux voyageurs revenant de certains États américains, comme l’Alabama par exemple.

Évolution du nombre de nouveaux cas par jour en Afrique du Sud.

Le Royaume-Uni se permet d’inscrire l’Afrique du Sud dans cette liste pour deux raisons. Premièrement, de nombreux citoyens restent marqués inconsciemment par la dénomination de ce variant, « le variant sud-africain », tout comme on a pu avoir la « grippe espagnole » en 1918 (qui ne venait pas d’Espagne) ou encore « le virus chinois » en 2020. Cela participe de l’acceptation d’une telle mesure dans l’imaginaire collectif.

Par ailleurs, politiquement, le Royaume-Uni s’autorise d’inscrire l’Afrique du Sud sur cette liste car Boris Johnson ne craint pas un retour de bâton aussi fort que s’il y inscrivait un partenaire ultra puissant comme les Etats-Unis.

Cela raisonne chez beaucoup de Sud-africains comme une règle inéquitable entre les pays dits « occidentaux » et ceux encore considérés « en développement ». Ils vivent donc ces mesures comme une forme de racisme.


  • Quel est l’état du tourisme en Afrique du Sud ?

Il faut comprendre que c’est un pays qui a un portefeuille entier consacré au tourisme. C’est dire l’importance de la part de cette activité dans l’économie du pays. On estime à environ 10 % les métiers qui en dépendent directement.

En 2019, environs 16 millions de voyageurs avaient choisi l’Afrique du Sud pour leur vacances. En 2020, le pays a vu ce nombre chuter à moins de 5 millions, notamment en raison des restrictions de voyage imposés par différents pays très habitués à y voyager grâce aux liens historiques et de la langue.

Imposer deux semaines de quarantaine à tout voyageur revenant d’Afrique du Sud, c’est augmenter drastiquement la prise de congés de tout citoyen britannique désirant aller faire un safari. Donc c’est empêcher, de facto, le voyage là-bas ou le retour de ses propres citoyens pour raisons familiales notamment.

Exiger un pass sanitaire et des mesures de distanciation strictes (ce qui est le cas dans de nombreux pays) suffirait amplement. »


 

Pierre Berge-Cia

Le Global Citizen Live: Un concert mondial de 24H

Après une édition de 2020 diffusée uniquement sur les ondes, la prochaine édition du concert organisé par l’ONG Global Citizen a lieu ce samedi.

Un festival de musique mondial de 24h, contre le changement climatique et « pour l’équité en matière de vaccins et la famineC’est l’évènement annoncé par l’ONG Global Citizen, coutumière des grands rendez-vous, comme son « Vax Live » au printemps à Los Angeles, en faveur de la vaccination contre le Covid-19.

Stevie Wonder à Los Angeles, Elton John à Paris ou Billie Eilish à New York : Ce samedi, les plus grandes stars de la chanson pop du XXIe siècle se produiront en direct et avec du public. Le programme est arrangé pour combler tous les fuseaux horaires de la journée. A Paris, où 20.000 spectateurs sont attendus sur le Champ-de-Mars, Ed Sheeran, les Black Eyed Peas ou encore Christine and the Queens seront sur scène. Le Greek Theatre de Los Angeles accueillera également Adam Lambert, Demi Lovato ou encore ONE REPUBLIC. Les prestations seront retransmises sur Apple Music, Apple TV App, YouTube, Twitter, ainsi que TF1 et TMC en France.

L’ONG Global Citizen, crée par Hugh Evans, un Australien «prodige dans le monde de la philanthropie» selon le New York Times, se décrit comme un «mouvement de citoyens engagés.» Cette série de concerts doit cette fois permettre, selon ses organisateurs, d’appeler «les gouvernements, les grandes entreprises et les philanthropes à travailler ensemble pour défendre la planète et vaincre la pauvreté, en se concentrant sur les menaces les plus urgentes.»

Charlotte de Frémont

L’Éducation Nationale en grève pour de meilleures conditions de travail

Alors que la rentrée des classes a eu lieu il y a à peine trois semaines, les enseignants du primaire et du secondaire sont appelés à la grève le 23 septembre partout en France. Leurs revendications : une meilleure protection contre l’épidémie dans les écoles, une hausse des effectifs et une revalorisation des salaires.

Il y a un véritable « déni de réalité » de la part du gouvernement. Quatre syndicats, CGT, FO, FSU et Sud Education, ont lancé un appel national à la grève ce jeudi 23 septembre. Les cortèges défileront dans l’après-midi partout en France pour dénoncer, entre autres, le manque de personnel dans les établissements scolaires et l’impréparation critique face au coronavirus lors de la rentrée de septembre 2021.

« Nos organisations appellent la profession à se mobiliser afin d’exiger un plan d’urgence pour le service public d’Éducation » ont écrit conjointement les syndicats dans un communiqué d’appel à la grève. D’après eux, le système éducatif manque à la fois cruellement de moyens et de mains parmi les métiers comme professeurs, CPE ou encore surveillants.

Hausse des salaires

Une des revendications centrales qui sera défendue lors de cette journée de mobilisation : la revalorisation des salaires. Un sujet très discuté dernièrement dans l’actualité, alors que la candidate du Parti Socialiste à la présidentielle 2022, Anne Hidalgo, a proposé le doublement des salaires des jeunes professeurs.

Le salaire moyen des enseignants en France se situe en effet dans la moyenne basse des pays de l’Union européenne et des Etats de l’OCDE. Après quinze ans d’expérience, les enseignants du primaire et secondaire touchent en moyenne 35 000 euros par an, ce qui fait de la France le 21ème pays de l’OCDE sur ce critère. De son côté, Jean-Michel Blanquer a fixé pour objectif qu’aucun professeur ne gagne moins de 2000 euros par mois d’ici 2024.

Lutte contre l’épidémie

Les syndicats appellent également le gouvernement à mieux les protéger dans l’exercice de leur métier. Depuis le début de la crise sanitaire, les écoles sont restées très majoritairement ouvertes sur le territoire, exposant de fait les salariés de l’Éducation nationale au virus de manière importante. D’autant que la couverture vaccinale des jeunes de moins de 18 ans en France est encore relativement faible à l’heure actuelle.

Certes, les syndicats se réjouissent « que les élèves bénéficient sans rupture de la socialisation et de l’enseignement-apprentissage dans un cadre scolaire non virtuel » , peut-on lire dans le communiqué de la CGT. Mais pour autant, ils réclament des protections sanitaires supplémentaires : « capteurs de CO2, purificateurs d’air, masques FFP2, masques gratuits pour les élèves, matériel de protection spécifique pour les AESH, campagnes de test dans les écoles et établissements ».

Maintien du baccalauréat

Autre revendication : celui du maintien du baccalauréat en tant qu’examen. Cela fait deux années consécutives, en juin 2020 et juin 2021, que l’examen du baccalauréat n’a pas lieu de manière conventionnelle, mais en grande partie par contrôle continu.

Les syndicats réclament la fin de la généralisation du contrôle continu comme évaluation des terminales pour valider leur bac. Ils veulent, en outre, le retour des épreuves nationales en présentiel et anonymes.

 

Joséphine Boone