Coronamour 2.0 : les applications de rencontre au temps du confinement

Depuis le 17 mars dernier, « relation sociale » rime avec « distanciation sociale ». Qu’à cela ne tienne, pendant le confinement, les célibataires français sont massivement partis à la conquête du net pour trouver l’âme sœur. Mais que peut le site de rencontre quand on ne peut s’approcher à moins d’un mètre?

 

Depuis le début du confinement, on compte 23% d’inscriptions supplémentaires sur les applications de rencontre en France. Eleana Bonnasse

Alors qu’elle s’apprêtait à s’enfermer deux mois dans son Finistère natal, Clémentine, 29 ans, s’est retrouvée célibataire: « Cela faisait deux ans et demi que j’étais avec ma compagne. Mais une semaine avant le confinement elle m’a dit qu’elle ne voulait plus qu’on soit ensemble ». Sa réponse? Lire des essais féministes et s’inscrire sur une application de rencontre, Her. Cette étudiante en journalisme analyse son initiative comme une « tentative de réparer la blessure narcissique de la rupture ». Mais après un mois et demi d’utilisation, Clémentine a supprimé l’application, déçue de ne pas avoir trouvé ce qu’elle cherchait: « J’ai compris que faire mon deuil, ça devait venir de moi ». Pourtant, beaucoup de célibataires français ont, comme Clémentine, été séduits par l’idée de trouver l’amour depuis son canapé.

Parmi ces nombreux utilisateurs, on trouve d’abord de nouveaux arrivants. C’est le cas de Clémentine, mais aussi celui de Julie*, étudiante française en échange à Montréal. Julie et ses quatre colocataires se sont toutes inscrites sur Tinder dès le début du shutdown canadien, « pour rigoler » raconte-t-elle.

Mais si les applications de rencontre ont enregistré une hausse d’activité, c’est aussi grâce à tous leurs habitués du match. Parmi eux, Léo, utilisateur aguerri par quatre années de fréquentation de Tinder et OkCupid, affirme avoir eu « une plus grosse utilisation des applis depuis le début du confinement ». Maxime, 28 ans, est un adepte des applications de rencontre depuis un an demi et raconte en effet avoir été surpris par « le flot d’utilisateurs » qui a déferlé sur Tinder.

A LIRE AUSSI : Plus d’abonnés pour plus de données

D’après Jessica Pidoux, doctorante en sociologie, cela s’explique par le fait que « la socialisation en ligne fait partie des nouvelles pratiques de ce confinement ». Télétravail, « skypéros », abdos-fessiers en live Facebook, pas étonnant que les relations amoureuses ne fassent pas exception. Internet en temps de confinement permet de répondre à un besoin humain essentiel : la relation à l’autre. Florence Escaravage est une psychologue spécialiste des relations amoureuses, et elle l’analyse ainsi: « nous sommes des êtres de lien. Nous avons besoin du regard social et de l’amour de l’autre ». Léo admet en effet « rechercher du réconfort sur les applications de rencontre, consciemment ou inconsciemment ». Pour Julie, c’est le « besoin d’avoir une vie sociale », virtuelle à défaut d’être réelle, qui prime.

« Nous sommes des être de lien. Nous avons besoin du regard social et de l’amour de l’autre. »

Pourtant, malgré de fortes attentes et un engouement post-17mars, très peu d’utilisateurs ont trouvé l’amour. Christine est inscrite sur le site DisonsDemain et affirme n’avoir « rencontré personne d’intéressant pendant le confinement ». Pas un seul rendez-vous galant à la clé pour cette sexagénaire enjouée : « parmi ceux avec lesquels je discutais, aucun n’a dit ‘j’attends le 11 mai avec impatience pour vous voir' ». Déçue, elle ne renouvellera pas son abonnement. Clémentine, Julie, Maxime, nombreux sont ceux qui partagent son avis.

« Je n’ai rencontré personne d’intéressant depuis le début du confinement. »

La quantité oui, mais la qualité ?

La cause de cet échec ? Une offre surabondante, démesurée : « en une heure, je me suis retrouvée avec 72 personnes qui aimaient mon profil », raconte Clémentine. Face à la vague de swipes, likes et chats, elle avoue s’être sentie « un peu dépassée ». Pour Jessica Pidoux, cette « masse d’utilisateurs disponibles est très fatigante ». Prophétisant ce que de nombreux usagers ont déjà vécu, la chercheuse ajoute que « beaucoup de conversations vont s’essouffler ». Clémentine a ainsi été déçue par des « discussions décousues », avec « une réponse tous les trois jours »; « tu as l’impression que les gens n’ont qu’un pied dedans » déclare-t-elle. Elle-même avoue ne s’être « investie qu’à moitié » : « on parle à tellement de gens en même temps, c’est du boulot ! » plaisante-t-elle.

« En une heure, je me suis retrouvée avec 70 personnes qui aimaient mon profil. »

En plus d’être noyée sous le flot de flirts virtuels, Clémentine n’en voyait pas l’intérêt : « même si on s’entendait bien, on n’imaginait pas aller boire un coup deux jours après. Ça rend les relations numériques encore plus abstraites ». Le confinement n’aurait-il donc qu’exacerbé les limites déjà connues des relations virtuelles ? Ou inviterait-il plutôt à les transcender ?

A LIRE AUSSI : Visio-date: la fausse bonne idée du confiné?

Embrasser le monde en plein confinement

Pour Jessica Pidoux, « selon les statistiques des applis, on peut voir que le confinement est l’occasion de faire nouvelles expériences en ligne ». C’est le cas de Léo qui a choisi de modifier ses paramètres Tinder pour « pouvoir rencontrer aussi des femmes, alors que je me définis plutôt comme gay ». Pour Léo, comme pour d’autres utilisateurs, le confinement a été l’occasion d’élargir le champ des possibles, et de discuter avec des personnes qu’ils ne côtoient pas forcément dans le monde réel. « Sur OkCupid, j’ai eu des discussions politiques très intéressantes avec des personnes d’autres bords », se satisfait l’étudiant de 22 ans. Sur ce point, réseaux sociaux et applications de rencontre diffèrent. Fervent utilisateur de Twitter depuis 2011, Léo observe que « Twitter est très fermé, tu ne rencontres que des gens de ta bulle idéologique. Tinder a contrario, ça ouvre à tout le monde ».

« Twitter est très fermé […] Tinder, ça ouvre à tout le monde. »

Passer le temps pour Christine, « améliorer son anglais » pour Maxime ou parler politique pour Léo, les applications de rencontre sont donc fort bien nommées. La rencontre en est l’objectif premier, sans qu’une dimension amoureuse soit nécessairement induite : « Le côté ‘je cherche des amis” s’est peut-être un peu étendu dernièrement », précise Léo. Pour Jessica Pidoux, il ne faut cependant pas se méprendre, cette ouverture est au fondement même de nombreux sites de rencontres : « Tinder était clair dès le début avec son marketing : il n’y avait pas de notion d’amour. L’éventail d’utilisation proposé est énorme. C’est aussi pour ça qu’il y a des applications de niche comme Grindr** par exemple ».

« Le côté ‘je cherche des amis’ s’est un peu étendu dernièrement. »

Enfermés mais ouverts sur le monde donc, certains utilisateurs cherchent à discuter avec des personnes qu’ils n’aborderaient pas spontanément dans la rue. Et pour cause, nombres d’entre elles se situent bien au-delà du rayon d’1 kilomètre imposé par le confinement. En mars dernier, Tinder a rendu la fonctionnalité premium « Passeport » accessible à tous. Grâce à ce mode, les utilisateurs du monde entier peuvent interagir. Julie, 20 ans, confinée dans son appartement de Montréal, en a profité pour discuter avec un utilisateur marocain : « C’est avec lui que je me suis le mieux entendue alors qu’on sait que l’on ne va pas se voir. Et j’ai matché avec des gens qui étaient à 1 kilomètre de chez moi sans pour autant leur parler », s’étonne la jeune femme.

Capture d’écran d’un message Tinder. « Salut Clarisse. Aussi fou que ça puisse paraître, on dirait que 8 000 km nous séparent ».

Loin des yeux, près du cœur?

Séparés par leur écran, et parfois par des milliers de kilomètres, les célibataires ont pourtant fait preuve d’une bienveillance inédite dans leurs échanges. Clarisse, confinée dans le Lot et sur Tinder depuis six mois, remarque qu’ « au moment du confinement, plein de gens ont changé leur biographie pour mettre des messages sympas ». Côté chiffres, Tinder affirme avoir constaté « une augmentation de 10 à 30% de termes bienveillants dans les bios des membres ». Entre autres, des expressions telles que « restez chez vous » ou « fais attention à toi » se sont multipliées.

 

Capture d’écran d’un premier message Tinder. « On dirait que tu es une voyageuse invétérée, le confinement doit être difficile »

 

En ligne, plus de tendresse et de temps pour l’autre. Mais qu’attendre des relations “réelles” à la fin de cette crise sanitaire? Florence Escaravage se montre optimiste : « Je pense que l’on va redescendre de la vague de frénésie et de consommation des relations pour aller vers plus de justesse dans nos liens « . Des propos attestés par une étude Meetic, selon laquelle « 63% des utilisateurs affirment vouloir vivre une histoire sérieuse ». Pour 23% d’entre eux, « c’est le confinement qui a révélé ou intensifié ce souhait ». Jessica Pidoux est quant à elle plus sceptique et se dit « préoccupée par le rétablissement du lien social après le confinement ». Selon l’experte, « Il faut privilégier le contact réel et se servir du virtuel comme d’un appui. Or les applications sont pensées pour que l’on reste dessus ». Alors, lorsque les embrassades seront de nouveaux autorisées, les célibataires retrouveront-ils les terrasses des cafés ou resteront-ils hyper-connectés ?

 

 

* Les prénoms ont été modifiés.

** Grindr est une application de rencontre destinée uniquement aux hommes homosexuels et bisexuels.

Morgane Mizzon et Eléana Bonnasse

 

 

La longue route vers la rémission des patients Covid

Selon des chiffres du gouvernement datés du 18 juin, près de 74000 patients atteints du Covid-19 se sont rétablis après avoir été hospitalisés. Mais que l’on soit passé par l’hôpital ou non, le rétablissement peut être long, et certains malades font face au rejet de leur entourage. Comment vit-on l’après-Covid-19 ?

Pour les patients les moins gravement atteints, l’usage du paracétamol est largement recommandé. Photo Elisa Fernandez

“On entend souvent “Vous avez de la fièvre ou de la toux ? Vous êtes peut-être malade”. Ça me fait rire. Ma fille et moi, on avait bel et bien le Covid, pourtant on n’avait pas ces symptômes-là”. À l’hôpital d’Aix-en-Provence, Murielle Bonati s’est portée volontaire pour travailler en service Covid. Mais lors de sa première nuit, l’aide-soignante de 44 ans ne sent plus le goût des aliments. À cela s’ajoute une difficulté pour respirer. Elle et sa fille de 14 ans sont testées positives et Murielle est arrêtée pendant près d’un mois.

Mais alors qu’elle récupère ses capacités et que ses derniers tests sont négatifs, elle perçoit une certaine méfiance dans son entourage : “Ma fille avait prévu d’aller dormir chez une copine, et finalement sa mère a refusé parce que personne ne sait réellement combien de temps on est malade. On a laissé tomber. Si par malheur elle l’attrapait de son côté, elle aurait pu dire que c’était de notre faute”. Une réaction qu’elle trouve légitime, mais qui lui donne l’impression d’être considérée comme une “pestiférée” : “Cette joie de retrouver nos proches après le confinement, c’est quelque chose qu’on n’aura pas tout de suite. Je comprends qu’on puisse se méfier, avoir de l’appréhension. Mais on n’est plus contagieuses et je n’ai pas envie que les gens aient peur de nous côtoyer”

Cette sensation de rejet, Joseph Amzallag en témoigne également alors que toute sa famille a contracté le virus au début du confinement. Pour l’étudiant en sciences politiques, confiné avec ses parents et son frère, le caractère inconnu du virus a pu nourrir cette méfiance : “Quand on disait aux gens de notre entourage qu’on avait le virus, ils étaient, peut-être pas dégoûtés, mais surpris. C’était au début du confinement, et on ne connaissait encore personne qui l’avait attrapé”.

À lire également : “Il y a des similitudes entre ce que l’on vit et ce que nos ancêtres ont vécu”

 

“Un grand coup de massue” 

Le docteur Leborgne a été hospitalisé après de fortes difficultés respiratoires. Photo Colette Aubert

J’ai commencé à être malade le 20 mars. Le premier symptôme que j’ai eu, c’est comme si j’avais pris un grand coup de massue, je me suis senti fatigué comme rarement. Le lendemain, j’étais très essoufflé, je toussais énormément, les bronches me brûlaient et j’avais de la fièvre”À 66 ans, Patrick Leborgne, médecin généraliste à La Roche Blanche dans le Puy-de-Dôme, a passé quatre jours en réanimation sous assistance respiratoire à la suite d’un test positif.

Ayant directement pris un traitement à base de chloroquine, il note une nette amélioration de son état au bout de cinq jours. Avant une sévère rechute : “J’allais très bien jusqu’au septième jour, c’était un samedi. Je disais même à une amie que j’allais reprendre le travail le lundi. Et le samedi après-midi, d’un seul coup, j’ai été profondément épuisé. Le lundi soir, mon fils appelait les pompiers pour me faire hospitaliser car j’étais passé en détresse respiratoire.” À l’heure actuelle, après sept semaines d’arrêt de travail, il ressent encore la trace laissée par la maladie sur son corps : “J’aime bien faire du golf, et un parcours fait 12km. Aujourd’hui je ne pourrais pas le faire, c’est trop”. 

Paul, un policier de 26 ans touché par le virus fin mars, a aussi eu à supporter une rémission physique lente : “Parler, monter les escaliers, faire de tout petits efforts était devenu pénible, j’étais essoufflé très vite”. Si la récupération physique a pu être vue comme une étape courte et sans séquelles a posteriori, elle n’a pas toujours été bien vécue : Louis Delahaye, 17 ans et amateur de triathlon, explique que le Covid-19, en plus de l’avoir isolé de sa famille, a largement limité ses capacités physiques : “Le temps que ça aille mieux, que je puisse reprendre le sport et revoir ma famille, il m’a bien fallu une semaine en plus pour vraiment être en pleine forme”. Au-delà de la fatigue, Joseph Amzallag souligne la persistance de la perte de goût, deux mois après avoir été infecté : “L’odorat est revenu, mais le goût, ça va ça vient.” 

À lire également : Au Québec, un soutien virtuel face au Covid-19

 

Une rééducation balbutiante

Si les symptômes dépendent largement de chaque individu, l’étendue des séquelles physiques a été largement sous-estimée selon le Dr Leborgne : “Au début, on a tous cru que c’était une grippe habituelle. On s’est rendu compte ensuite que le virus atteignait le système vasculaire, le coeur, le foie, les intestins… il y a même des lésions neurologiques, et on l’ignorait.”

La maladie pourrait engendrer, au lieu des huit semaines de rémission présumées, plus d’une année de rééducation pour les patients les plus atteints : “Pour 85% des cas c’est une petite grippe, pour 15% c’est une maladie sévère” explique le médecin généraliste. Et si les patients les plus sévèrement touchés ne peuvent a priori pas être de nouveau contaminés par le virus, les rechutes ne sont pas exceptionnelles ; elles surviennent le plus souvent entre le huitième et le dixième jour après l’apparition des premiers symptômes.

Pourtant, la rééducation des patients semble encore difficile. D’autant qu’il est encore difficile pour les kinésithérapeutes de les recevoir : “Pour accueillir les patients, il faut du matériel qu’on n’a pas encore : sur-chaussures, gants, charlottes, visières… pour l’instant, on n’est pas équipés” dénonce Guillaume Chambas, kinésithérapeute à Clermont-Ferrand.

Quant au traitement à la chloroquine préconisé par l’infectiologue Didier Raoult, le médecin généraliste puydômois rappelle qu’il fait encore débat : “Dans l’ensemble des CHRU, on ne le dit pas officiellement, mais tous les patients en reçoivent. Sauf à Paris, où il y a un certain ostracisme. C’est un médicament que l’on manipule depuis longtemps, des milliers de personnes en prennent chaque année pour traiter des maladies auto-immunes. Mais, par précaution, il faut faire un électrocardiogramme car il y a une contre-indication.” 

 

“Je pensais que j’allais mourir”

Pour lutter contre la propagation du virus, au moins quatorze jours de quarantaine sont recommandés pour les malades. Photo Elisa Fernandez

L’isolement est la première mesure recommandée par le corps médical afin de freiner la propagation du virus. Mais il n’est pas sans conséquences pour certains malades ; dans plusieurs cas de figures, il a généré du stress : “J’étais enfermé dans ma chambre toute la journée. Pour ne pas contaminer les autres, c’était l’enfer. Je restais dans ma chambre, et ils me mettaient mes repas devant la porte”, se souvient Louis Delahaye. Paul a lui aussi souffert de cet isolement, doublé du sentiment d’être un danger pour les autres : “Ma copine ne voulait pas me voir pendant quelques jours après la fin de ma quarantaine.”

Chez certains patients, la peur de la maladie a pris un tournant plus grave. Laurence Trastour-Isnart, 48 ans, députée française et conseillère municipale dans les Alpes-Maritimes, a été contaminée “sûrement lors du premier tour des municipales”. Sévèrement atteinte, le virus a fortement atteint son moral : “À certains moments, je pensais que j’allais mourir. Je me sentais tellement mal que je pensais que je n’allais jamais surmonter ça.” Angoissée à l’idée de ne jamais guérir, la députée appréhende le retour au travail : “Je veux désinfecter toute la permanence, prendre des précautions, ne laisser entrer qu’une personne à la fois.”

Afin d’aider les patients en convalescence, une aide psychologique leur est proposée, notamment après les hospitalisations. “Je n’en ai pas eu besoin’ explique le Dr Leborgne ; “beaucoup d’amis et de patients m’ont demandé si j’avais eu peur. Non, mais le fait d’être médecin m’a aussi permis de prendre du recul”. 

 

Maintenir les consultations à distance 

 

Mesures de distanciation sociale oblige, beaucoup de psychologues ont opté pour la téléconsultation afin de continuer à répondre à la demande. Au début du confinement, Marie-Jo Brennstuhl et ses collègues du centre Pierre Janet à Metz décident de mettre en place un dispositif de rendez-vous téléphoniques inédit : “C’est quelque chose qui se fait très peu en psychologie. On a dû trouver des solutions pour garder le contact. Et s’adapter aux contraintes qui s’imposent d’elles-même : le manque de réseau ou de matériel informatique…”. Les patients prennent rendez-vous sur la plateforme Doctolib et échangent gratuitement avec un psychologue pendant une heure. “Pour les patients Covid, il y a un choc lié à l’annonce. L’idée d’être diagnostiqué positif peut déclencher de l’anxiété, voire du trauma”, explique Marie-Jo Brennstulh.

Si le maintien d’un lien peut être bénéfique, reste encore à savoir comment envisager l’après-Covid-19. Sophie Riou, psychologue à Nice, soulève les prochains enjeux de l’accompagnement psychologique : “Une fois qu’ils s’en sont sortis, qu’est-ce qu’il se passe ? Il est encore difficile de se projeter. C’est une source d’interrogation qui est angoissante chez l’être humain en général”. Même une fois le patient rétabli, la psychologue tente de garder un contact avec lui : “Comme pour d’autres expériences traumatisantes, on verra peut-être apparaître des formes de mal-être, de décompensation. C’est pour ça que j’essaie de maintenir le lien absolument”

 

Colette Aubert et Elisa Fernandez