Un média breton d’extrême droite condamné pour provocation au crime

L’administrateur de Breiz Atao, site breton d’extrême droite, a été condamné lundi à 18 mois de prison et 8 000 € d’amende pour provocation au crime, rapporte Ouest-France.

Le site breton Breiz Atao fichait des militants engagés notamment pour les migrants ou contre l'homophobie.
Le site breton Breiz Atao fichait des militants engagés notamment pour les migrants ou contre l’homophobie.

« Le siège de Vienne par les Turcs musulmans (documentaire) », « Angleterre : prière de rue organisée à quelques mètres… de la mosquée de Londres (vidéo) », ou encore, « Belgique : les nouveaux élus du parti « Islam » annoncent vouloir instaurer la charia et un état islamique dans le pays (vidéo) »…, voilà un petit florilège des articles publiés, lundi 9 avril 2018, sur le site Breiz Atao, alors que son procès était en cours. L’administrateur du média, qui se revendique comme « quotidien de l’Etat national breton », Boris Le Lay, était jugé à Rennes pour diffamation et injures publiques, mais aussi provocation au crime ou délit. Il a été condamné à 18 mois de prison et 8 000 euros d’amende.

18 personnes fichées

Le site d’extrême droite organise un fichage de militants rennais, engagés auprès des migrants, des sans-papiers, contre le sexisme, ou encore l’homophobie, rapporte Ouest-France. La première plainte a été déposée il y a deux ans. Dix-huit femmes et hommes victimes de ce fichage étaient présents au procès lundi.

Boris Le Lay, 35 ans, lui, était absent. Natif de Quimper, il serait domicilié au Japon. Ayant déjà fait l’objet de deux mandats d’arrêt, il a déjà été condamné en France pour apologie du crimes et provocation à la haine. Son site, créé en 2010, serait hébergé aux Etats-Unis. Il avait déjà été déréférencé de Google pour qu’il n’apparaisse plus dans les résultats de recherche, mais le site est toujours accessible.

Un euro symbolique aux victimes

Le procureur de la République a requis 18 mois de prison, 5 000 euros d’amende et a demandé à ce qu’un nouveau mandat d’arrêt soit ordonné. Le tribunal l’a suivi, tout en alourdissant le montant de l’amende, fixé à 8 000 euros. Boris Le Lay a également été condamné au versement d’1 euro symbolique, à chacune des parties civiles.

Solène Agnès

GPA, PMA : Emmanuel Macron veut rassurer les catholiques

Le président de la République s’est exprimé lundi soir devant la conférence des évêques de France. Il s’est montré rassurant sur la GPA et la PMA, affirmant qu’il n’y avait pas d’ »agenda caché ».

Capture d’écran 2018-04-10 à 10.40.36
Emmanuel Macron lors de la conférence des évêques, lundi 9 avril

La polémique enfle autour des propos d’Emmanuel Macron devant la conférence des évêques de France lundi soir. Alors que le souhait exprimé par le président de « réparer le lien » avec l’Eglise a été vu comme une atteinte à la laïcité pour certains et a retenu la majorité de l’attention, Emmanuel Macron a également abordé la question de la PMA (procréation médicalement assisté) et de la GPA (gestation pour autrui). Deux sujets polémiques sur lesquels il a tenté de rassurer les catholiques.

Le chef de l’Etat a démenti « tout agenda caché » à un mois de la fin des Etats généraux de la bioéthique. Il a réaffirmé son hostilité à la légalisation de la GPA, qui pose selon lui « une question sur la dignité du corps de la femme ». Sur la PMA, il a rappelé l’avis « insuffisant » du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Rétablir le dialogue

Le quinquennat Hollande a été marqué par un conflit ouvert avec une partie des catholiques. Après l’adoption du mariage pour tous et d’une loi sur la fin de vie instaurant un droit à la « sédation profonde et continue », Emmanuel Macron a tenté de rétablir le dialogue. Le président de la République a tout de même estimé que « la voix de l’Eglise ne peut être injonctive« .

Camille Sarazin

A l’Assemblée, Elisabeth Borne défend la réforme de la SNCF

Les débats en première lecture du projet de loi du « nouveau pacte ferroviaire » se sont ouverts lundi à l’Assemblée nationale. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu une réforme « impérative » du système ferroviaire.

Informal_meeting_of_energy_and_transport_ministers_(TTE)._Arrivals,_transport_ministers_Elisabeth_Borne_(37190061512)
© EU2017EE Estonian Presidency

Devant les députés, et un banc LR quasiment vide, Elisabeth Borne a défendu le projet gouvernemental de refonte de la SNCF. Et a rendu coup pour coup. La ministre a demandé à ce que le débat s’élève et se déleste des « fantasmes et des contre-vérités qui le polluent ».

En mettant en avant la situation financière catastrophique devenue le « boulet » de l’entreprise publique, Elisabeth Borne a réaffirmé la nécessité absolue de conduire sa réforme. « Si nous proposons à la Nation un nouveau pacte ferroviaire, c’est parce qu’une réforme du rail est impérative« , a-t-elle déclaré à l’ouverture des débats en première lecture sur le projet.

Face à l’hémicycle, l’ancienne directrice de la RATP a de nouveau souhaité « un dialogue sincère et constructif« .

Non loin de là, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants, dont des députés communistes et Insoumis, s’étaient rassemblés sur l’esplanade des Invalides pour défendre « l’avenir du service public ferroviaire », au quatrième jour d’une grève très médiatisée.

 

Caroline Quevrain avec l’AFP

A Tolbiac, la « convergence des luttes » comme horizon

L’assemblée générale lundi matin a de nouveau réuni plus de 1000 personnes au centre Pierre Mendès France de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, occupé depuis deux semaines. Reportage.

Tolbiac © LaMeute - Graine

Tolbiac © La Meute – Graine

« Tolbiac est la plus grande faculté mobilisée aujourd’hui. Tout le monde regarde vers nous » clame Lucie, étudiante en L1 Philosophie, sous les applaudissements d’un amphithéâtre plein à craquer. Dans un autre style, un étudiant lance « mort au fascisme, mort au capitalisme ! […] Macron ne démissionnera pas, mais ensemble nous le destituerons. Que vive la commune de Tolbiac ! » Nouvelle ovation du gros millier de personnes réunies au centre Tolbiac – Pierre Mendès France de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ce lundi midi.

Occupée depuis deux semaines par des étudiants, la « Commune libre de Tolbiac », ainsi qu’ils se nomment, est devenue un lieu clé des mobilisations étudiantes contre la loi relative à l’Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE) promulguée le 8 mars 2018. C’est d’ailleurs le premier thème abordé lors de cette assemblée générale, où le texte est présenté comme une « loi d’attaque contre l’éducation » qui instaurerait une « sélection à l’entrée de l’université ». Son retrait est toujours un préalable à la levée du blocus, une décision votée lors de l’assemblée générale du lundi 2 avril.

« Une lutte d’ensemble qui ferait reculer Macron »

Mais c’est bien la fameuse « convergence des luttes » qui est dans tous les esprits ce lundi midi. Comment lier toutes les luttes sociales (cheminots, personnels hospitaliers, étudiants…) qui traversent le pays ? « Tout le monde se pose la question d’une lutte d’ensemble qui ferait reculer Macron et le gouvernement. Il faut passer à la vitesse supérieure dans le mouvement. C’est un rapport de force global. Avril 2018, début d’une lutte prolongée ! » scande une étudiante.

Durant plus de deux heures, les prises de parole et les propositions s’enchaînent dans une ambiance de plus en plus agitée. Pas aidés par un micro défaillant, les animateurs de l’assemblée générale ont aussi dû composer avec l’actualité en temps réel : expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, intervention des forces de l’ordre à l’Université Paris Nanterre ou encore la « présence de fascistes opposés au vote du blocage » devant l’Université Paris 3 ou une assemblée générale se tient au même moment.

Même si la méthode semble encore brouillonne, les énergies bouillonnent et les espoirs sont multiples pour les personnes présentes ce lundi midi : faire plier la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, mais aussi imposer un véritable rapport de force face à la politique globale menée par Emmanuel Macron et le gouvernement. Dès la fin de l’assemblée générale, chacun est d’ailleurs appelé à se rendre place des Invalides pour se joindre au rassemblement des cheminots, alors que s’ouvre le débat parlementaire sur le projet de loi « Pour un nouveau pacte ferroviaire » à l’Assemblée nationale. Un premier pas vers la convergence des luttes ?

 

Lucas Martin