Le livre de l’ancien président de la République est disponible dans toutes les librairies depuis ce mercredi 11 avril.
Redorer son image, rétablir une vérité, reconquérir les Français ou simplement continuer à exister : autant de raisons qui poussent les anciens chefs d’État à coucher sur le papier leur expérience élyséenne. « Des livres qui prouvent que sans la politique, ces gens n’ont rien », observe Marie-Laure Defretin, ancienne responsable de la communication aux éditions Fayard. Aujourd’hui, c’est au tour de François Hollande de livrer sa version de l’exercice du pouvoir.
Avec ce livre je veux vous confier ce que j’ai ressenti en agissant pour la France pendant cinq ans, et vous dire ce qu’est la réalité du pouvoir. Rendez-vous mercredi prochain ! https://t.co/9nl4k54qRg
— François Hollande (@fhollande) 6 avril 2018
Et si ce livre intitulé « Les Leçons du pouvoir » fait couler beaucoup d’encre, cela ne signifie pas qu’il se vendra bien. À la librairie Decitre de Levallois-Perret, seulement deux exemplaires ont été vendus depuis ce mercredi matin. « On nous l’a beaucoup demandé », tempère Charlotte, 26 ans, libraire au rayon littérature, « les gens sont curieux, ils le feuillettent, mais ne l’achètent pas forcément ». De manière générale, les livres politiques, toutes catégories confondues, « boostent les ventes » des librairies, mais seulement pendant un temps. Une fois la date de sortie passée, l’euphorie retombe, et les ventes avec.
Mais qu’y a-t-il dans ces « Leçons du pouvoir » ? D’abord, des chapitres à l’infinitif : « décider », « voyager », « vivre »… Des verbes choisis méticuleusement par François Hollande pour retranscrire les états qu’il a traversés pendant son quinquennat. Et puis le choix de commencer par la fin, comme en atteste la première phrase du livre : « C’est mon dernier jour à l’Élysée ».
« Ce n’est pas qu’un bilan, c’est le journal d’un homme malheureux », décrypte Marie-Laure Defretin. « La perte de pouvoir, c’est compliqué. Ce livre est d’autant plus légitime que sa chute a été brutale ». Alors, bilan ou règlement de comptes ? Au fil des pages, un certain Emmanuel Macron en prend pour son grade. « Hollande souhaite qu’on n’oublie pas ce qu’il a fait pendant cinq ans, mais il veut aussi rétablir les choses sur Macron », explique l’attachée de presse.
Les livres de présidents, une tradition politique
Une fois parti de l’Élysée, François Hollande n’est pas le premier président à se confier dans un livre. Retour sur les testaments politiques des anciens chefs d’État de la Ve République.
Caroline Quevrain