L’adjointe au maire du IVe arrondissement, Anne Lebreton, de la République en Marche, s’est officiellement lancée lundi dans la course à la mairie de Paris. A dix mois des municipales prévues en mars 2020, sa candidature s’ajoute à celle de trois autres marcheurs : Cédric Villani, Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux tandis que Hugues Renson dit réserver sa décision pour après les européennes du 26 mai.
« En Marche est arrivée avec une promesse très forte de renouvellement des visages. Il était important qu’une femme soit en lice », a-t-elle expliqué dans une interview au Parisien, promettant d’aller « jusqu’au bout ».
Les parlementaires examinent lundi le projet de loi de la réforme de la fonction publique. Emmanuel Macron entend supprimer 120 000 postes d’ici 2022. Retour sur les réformes précédemment engagées, de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron.
Depuis le mandat de Mitterrand, le nombre d’employés de la fonction publique n’a cessé d’augmenter. La France serait le pays où l’on compte le plus de fonctionnaires de l’Etat. Mais pour des raisons d’économie, la fonction publique est, depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, sous le feu des critiques.
Une baisse drastique sous Nicolas Sarkozy
Le nombre de fonctionnaires entre 2012 et 2015 augmente de 140 000. C’est en réaction à cette augmentation et aux coûts liés à la fonction publique que Nicolas Sarkozy a mis la réduction des dépenses publiques, et donc du personnel de l’Etat, au centre de sa politique. Le gouvernement Fillon a alors mis en place la « règle du non-remplacement »: un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne sera pas remplacé. Le gouvernement a ainsi supprimé près de 150 000 postes sur la période 2007-2012. Mais pendant la même période, d’autres postes ont été créés. Nicolas Sarkozy a bien mené une politique de réduction budgétaire de la fonction publique, mais a, au total, supprimé 85 000 postes. Le 29 janvier 2009, entre 1 et 2,5 millions de personnes s’étaient mobilisées pour contester la politique mise en place par Nicolas Sarkozy. Au sein de la fonction publique, plus de 23% étaient grévistes, dont 29,5% dans la fonction publique d’Etat, 21,3% dans les hôpitaux, 15% à la fonction publique territoriale.
Hollande, défenseur de la fonction publique?
Face à la baisse drastique du nombre de fonctionnaires suite au quinquennat de Nicolas Sarkozy, le président socialiste arrive au pouvoir en 2012 et annonce la création de 60 000 postes dans l’Education nationale. Il rompt également avec la « règle de non-remplacement », mise en place par son prédécesseur. Les effectifs ont bien augmenté, mais cette augmentation est un trompe-l’œil. La création de certains postes a été compensée par des suppressions de postes aux ministères des Finances ou de l’Ecologie. Entre 2012 et 2016, seuls 43 000 postes, des 60 000 annoncés, ont bien été créés.
Sous Macron, la fonction publique à la « start-up nation »?
Dès 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, envisage une refonte de la fonction publique. Deux ans après son élection à la présidence de la République, son gouvernement annonçait lundi une « grande réforme plus agile, plus ouverte et plus attractive« , qui concerne 5,5 millions d’agents (fonctions d’État, hospitalière et territoriale). Autour de cinq axes, le texte de réforme met l’accent sur « l’efficacité ». Les syndicats accusent le gouvernement de vouloir une fonction publique alignée sur les règles du privé, au détriment du statut de fonctionnaire et de l’indépendance des agents publics, avec la suppression de l’ENA. La journée de mobilisation des fonctionnaires a rassemblé jeudi dernier entre 108 900 (chiffres du ministère de l’Intérieur) et 250 000 (chiffres de la CGT) manifestants.
Alors que la campagne pour les élections européennes démarre aujourd’hui, les derniers sondages annoncent une abstention élevée. A Levallois-Perret (92) ils sont nombreux à ne pas s’intéresser au scrutin, alors que d’autres n’ont pas encore fait leur choix.
« Je n’irai pas voter, je suis déçue de la politique », lance une vieille dame en promenant son chien près de la mairie de Levallois. A l’approche des élections européennes du 26 mai, les Français ne semblent pas très enthousiastes à l’idée de renouveler les 750 sièges du Parlement européen. Il y a cinq ans, le taux d’abstention avait atteint 56% en France. Mais cette année, il risque d’être encore plus élevé, et pourrait battre le record de 2009, qui était à l’époque de 59%. Près de 6 Français sur 10 ont prévu de ne pas se rendre aux urnes le 26 mai prochain.
Principale raison de ce désintérêt : le rejet de la politique de manière globale. « Ça me fait chier d’aller voter, c’est inutile. Ils font tous de la politique politicienne », explique Jérôme, chômeur de 44 ans. Pour lui, cette élection est une « mascarade » et une « fumisterie totale ». Aucun candidat ne l’intéresse, et il déplore le fait que « les partis eurosceptiques se présentent aux élections pour détruire l’Union européenne de l’intérieur« , tout expliquant que c’était « un magnifique projet » à la base. Ce projet, Sophie n’y croit plus. A 57 ans, elle estime le fonctionnement de l’Union européenne flou. Pour la quinqua « les nations ont les mains liées et n’ont plus la maîtrise de leur politique ». « On a assez de problèmes à régler en France pour s’occuper de l’Europe », conclut-elle.
« J’ai envie que les choses changent »
Pourtant, certains se disent intéressés par ce scrutin mais ne savent pas encore pour qui ils voteront le 26 mai. En attendant son taxi, Nadine est indécise mais confie qu’elle ira voter dans deux semaines « pour ses enfants et petits enfants », car « le vote c’est à la fois un droit et un devoir» . Près de la mairie, Florence, retraitée, ne comprend pas l’abstention. « Moi j’irai voter parce que j’ai envie que les choses changent. Les gens rouspètent mais ils ne font rien pour que ça bouge », indique-t-elle, déterminée.
Chloé aussi se déplacera, mais elle veut se donner du temps et se renseigner pour « ne pas voter n’importe quoi ». Pour cette consultante de 28 ans, l’Europe est avant tout un espace qui permet de voyager dans les pays membres. Au delà de ça, elle aimerait que l’Union européenne soit plus puissante, « surtout aujourd’hui où tout est remis en cause ».
Jérôme Peyrat, ancien conseiller des Présidents Chirac et Sarkozy, a rejoint lundi le cabinet d’Emmanuel Macron, a indiqué l’Élysée. « Nous renforçons le pôle politique. Sa composition reflète l’équilibre de la majorité et montre le dépassement des clivages », a-t-on expliqué dans l’entourage du chef de l’État. Jérôme Peyrat est une figure de la droite. Ex-directeur général de l’UMP, il était conseiller régional d’Aquitaine sous cette étiquette entre 2010 et 2015 et est actuellement maire de La Roque-Gageac (Dordogne), depuis 1995.