L’école Al-Sardi, gérée par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), et située dans le centre de l’enclave palestinienne, a été bombardée cette nuit par l’armée israélienne. Le bilan est de 37 morts selon l’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah.
Le bombardement a visé dans la nuit l’école d’Al-Sardi, située à Nousseirat dans un camp de réfugiés palestiniens, où trente-sept personnes sont mortes selon l’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah. Dans cette école se trouvaient des Palestiniens ayant fui le nord de l’enclave, où les bombardements continuent.
L’armée israélienne, qui a revendiqué la frappe, a affirmé avoir pris des mesures « pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués… notamment en effectuant une surveillance aérienne et en obtenant des renseignements supplémentaires ». Parmi les victimes, vingt-trois femmes et enfants sont morts.
Une potentielle base du Hamas
Pour l’armée israélienne, cette « frappe précise » a permis de tuer « plusieurs terroristes » qui se trouvaient dans l’école. Le Hamas et le Jihad islamique auraient utilisé ce lieu comme base pour préparer des attaques, selon Israël. Dans l’enclave, de nombreux bâtiments de l’Unrwa sont devenus des refuges pour les palestiniens, mais l’armée israélienne accuse le Hamas de s’y cacher. Une affirmation contredite à plusieurs reprises par ces derniers.
Un autre bombardement israélien a touché dans la nuit de mercredi à jeudi une maison située dans un camp de déplacés à Nousseirat. Au moins six personnes sont mortes, selon l’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah.
Il y a 80 ans, le 6 juin 1944, la plus grande opération amphibie de tous les temps débutait. Des dizaines de milliers de soldats, majoritairement américains, canadiens et britanniques foulaient les plages du Calvados sous le feu nourri des batteries allemandes du mur de l’Atlantique. Baptisée Neptune, cette opération est le début de la bataille de Normandie, vaste opération visant à ouvrir un front à l’Ouest pour faire tomber le IIIe Reich.
Ce direct est terminé, merci à tous de nous avoir suivis.
Au soir du 6 juin 1944 : Malgré une opération réussite, les objectifs prévus par les Alliés seront rarement atteints et les jonctions entre les plages ne seront pas effectives.
156 000 soldats auront cependant réussi à poser le pied sur la terre de France. Sur l’ensemble des troupes, l’état-major américain recense plus de 6000 pertes, 3000 chez les Anglais et environ 900 pour les Canadiens. 10 hommes du commando Kieffer sont tués durant ce « jour le plus long ». Chez les Allemands, on compte 6500 morts.
Caen et Bayeux, les deux villes stratégiques du Calvados ne sont pas prises. Vers Omaha Beach, la zone conquise est loin des objectifs prévus pour la fin de journée. Sur l’ensemble des plages où les Alliés ont débarqué, Omaha est la plus sanglante avec 2500 tués et blessés. Vers Gold Beach, les Britanniques sont aux portes d’Arromanches-les-Bains et Bayeux. À Juno, les Canadiens n’arrivent pas encore à prendre l’aéroport de Carpiquet, aérodrome stratégique, proche de Caen. Les troupes vont rapidement se heurter à l’arrivée de renforts, dont la 12e division SS Hitlerjugend. Enfin, vers Sword Beach, le pont de Bénouville est pris, mais l’avancée vers Caen va s’avérer compliquée dans les semaines à venir.
L’opération Neptune n’a été que le début que la bataille de Normandie, opération militaire d’envergure qui va durer jusqu’au 25 août 1944, permettant ainsi, la création du front de l’Ouest pour prendre en étau les forces du régime nazi qui capituleront le 8 mai 1945.
17h30 : « La bataille suprême est engagée », annonce le général de Gaulle dans son discours diffusé par la BBC. Enregistré peu après 12h, le commandant des Forces françaises libres (FFL) est tenu au courant à quelques heures de l’opération Neptune par Churchill.
16h20 : Différentes contre-attaques allemandes sont à recenser dans le bocage normand. Dès 16h, la 21e Panzer Division parvient à ralentir les Anglais vers Sword Beach et coupe toute réunion avec les Canadiens de Juno Beach. Au fil des minutes, la division blindée allemande se renforce au nord de Caen.
15h30 : Vers Sword Beach, les Britanniques prennent le port de Ouistreham. Les troupes se rendent ensuite vers le « Pegasus Bridge » afin d’y apporter une aide stratégique.
15h00 : À la prison de Caen, sous les bombardements et sur ordre de la Gestapo, environ 80 résistants français sont froidement abattus, à défaut d’avoir pu être déplacés. Le premier groupe est abattu dès le matin du 6 juin.
14h58 : Vers Omaha Beach, alors que la situation reste toujours très tendue, le 352e régiment d’artillerie annonce que le village de Colleville-sur-Mer vient de retomber aux mains des Allemands.
14h35 : Le général Keller, commandant de la 3e divison d’infanterie canadienne donne une conférence de presse vers Bernières-sur-Mer. En ce début d’après-midi, plusieurs hameaux sont sous contrôle des Britanniques et Canadiens vers Juno et Sword Beach. Dans la même zone géographique, plus à l’est, le pont de Bénouville, le Pegasus Bridge, tenu depuis la nuit par les soldats de la 6e division aéroportée britannique sert de lieu stratégique pour les soldats.
14h00 : Les défenses allemandes tombent les unes après les autres sur les plages. Sur Omaha Beach, les derniers soldats de la Wehrmacht quittent leurs positions. Pour les Alliés, l’heure est aux préparatifs pour créer une tête de pont, alors que les combats font toujours rage sur quelques zones côtières, mais aussi à quelques encablures des plages.
13h30 : Possédant un aérodrome stratégique, Caen se fait pilonner par les bombardiers. Malgré les assauts répétés de l’aviation alliées, Caen ne sera libérée que quelques semaines plus tard, en grande partie détruite.
6 juin 1944 : bombardement aérien du quartier Saint-Jean vers 13h00. Photo : US National Archives
13h00 : Menant le 2e bataillon de rangers sur la pointe du Hoc, le colonel Rudder apprend par message qu’aucun renfort n’est disponible. Les rangers se retrouvent isolés et le seront pendant de longues heures. Le 7 juin au matin, seuls 90 hommes étaient encore en état de combattre sur les 225 soldats.
12h00 : Winston Churchill prononce son discours à la Chambre des communes (Londres) sur l’opération en cours en Normandie. Pendant ce temps, les combats continuent, les soldats avancent dans les dunes afin d’effectuer des jonctions entre régiments.
11h00 : Dans l’arrière-pays, les bombardements alliés se succèdent afin d’affaiblir les positions allemandes pour permettre aux troupes d’avancer dans les terres. Les premiers villages commencent à être libérés : c’est le cas de Sainte-Mère-Eglise (Manche), libérée depuis 4 heures du matin grâce aux parachutistes de la 82e division aéroportée.
10h00 : 30 minutes après l’annonce au micro de la BBC, Hitler est enfin réveillé et apprend ce qu’il se déroule en France. Le Führer ne semble pas vraiment croire à un débarquement massif des troupes pour créer un front à l’ouest depuis la Normandie. Celui-ci est convaincu qu’il s’agit d’un leurre afin de détourner l’attention du IIIe Reich. Pour Hitler, les Alliés devraient attaquer depuis le Pas-de-Calais.
9h30 : « Peuples de l’Europe occidentale, les troupes des forces expéditionnaires alliées ont débarqué sur les côtes de France ». Alors qu’Erwin Rommel, principal acteur du renforcement du mur de l’Atlantique apprend le débarquement sur les plages normandes, Eisenhower annonce l’opération en cours sur les ondes de la BBC.
9h00 : Au niveau de la pointe du Hoc, point stratégique en haut des falaises entre Omaha et Utah Beach, les 225 Américains luttent contre l’artillerie et les renforts allemands. Plus de la moitié seront tués avant l’arrivée de nouvelles troupes alliées sur-place le 8 juin.
7h45 : 21 400 soldats canadiens touchent enfin le sol français sur Juno Beach pour libérer Courseulles-sur-Mer. Pendant ce temps, le IIIe Reich ne prend pas encore l’ampleur de l’opération qui se déroule sur les plages du Calvados. À Berlin, Adolf Hitler n’est pas encore levé, ses plus proches collaborateurs ayant reçu l’ordre de ne pas le réveiller.
7h30 : C’est au tour des Britanniques de débarquer sur Gold et Sword Beach vers Arromanches-les-Bains et Colleville-Montgomery. Ils sont plus de 50 000 soldats. Sur Sword, les Britanniques sont aidés par les 177 membres du commandos Kieffer de la France libre.
6h30 : C’est le début de l’opération sur les plages de Normandie pour les troupes alliées. Sur les 135 000 soldats, 23 000 soldats américains sortent des péniches qui viennent s’échouer sur le sable d’Utah Beach. Un peu plus à l’est, 34 000 troupes foulent le sol d’Omaha Beach. Face à eux, les batteries allemandes défendent leurs positions.
C’est le jour J : Nous sommes au petit matin du 6 juin 1944, le temps est gris. L’aube n’a pas encore pointé le bout de son nez que des centaines de bâtiments militaires se dirigent vers les plages du Calvados.
Dans la nuit, les premières troupes aéroportées sont larguées au-dessus du bocage normand dans des zones stratégiques à capturer. D’autres zones sont bombardées par les chasseurs de la Royal Air Force. Tout ne se passe pas comme prévu à cause de la météo. De nombreux parachutistes loupent leur zone d’atterrissage. Le plus connu, le soldat John Steele, se retrouve suspendu au clocher dans le village de Sainte-Mère-Eglise. Juste avant le lever du soleil, la flotte alliée prend le relais et pilonne les positions allemandes, beaucoup de frappent échouent.
Lors des préparations, cinq lieux sont choisis pour débarquer les troupes : Utah et Omaha pour les Américains, Gold, Sword et Juno pour les Britanniques, Canadiens et pour les 177 membres du commando Kieffer.
365 jours depuis que le décès de Mahsa Amini, étudiante iranienne de 22 ans, a fait exploser l’Iran. Morte après une arrestation par la police des mœurs, elle est devenue le symbole d’une génération qui refuse de continuer à obéir à la République Islamique.
« J’ai vu des crop-tops dans la rue, je n’en revenais pas. » Leïla*, jeune iranienne expatriée, est rentrée il y a quelques semaines de Téhéran. L’Iran est en proie, depuis le 16 septembre dernier, à une vague de révolte contre les lois de la République Islamique, après la mort de Mahsa Amini, suite à son arrestation pour un port du voile jugé indécent par la police des mœurs. Un combat visible dans les manières de s’habiller, qui ne suivent plus les obligations de la charia, confirme Sarah*, sa cousine, « beaucoup de femmes ne portaient pas le voile,les hommes étaient en short, et même dans les bureaux de Poste, les employées portaient des foulards, mais on sentait bien qu’elles étaient plus détendues ».
Un changement en surface, que Naïma*, 60 ans, a du mal à voir dans les autres aspects de la société, « on ne change pas les coutumes d’un pays aussi vite». Du haut de ses « 21 ans, presque 22 », Leïla, elle, n’est pas d’accord: « Je n’étais pas revenue en quatre ans, j’ai eu l’impression de voir les habitants plus à l’aise, plus puissants. » Sociologue, démographe et autrice de La République islamique d’Iran vue de l’intérieur, Marie Ladier-Fouladi confirme: « C’est presque devenu un acquis malgré les efforts du gouvernement pour le dissuader. » Aux vagues de manifestations, détonations successives mais temporaires, le combat trouve sa constance dans la résistance vestimentaire.
« Tout le monde est au diapason contre le gouvernement »
En face, le gouvernement tente de trouver une sortie de crise, par la force surtout: les manifestations sont réprimées dans la violence. En novembre dernier, l’organisation Iran Human Rights décomptait près de 450 morts, dont 60 enfants, tués par les forces de police. En un an, les manifestants sont devenus des martyres du mouvement. À l’automne, la prison d’Evin, où se trouvaient nombre d’entre eux après avoir été arrêté, a pris feu dans des circonstances encore floues, faisant au moins huit morts. Au printemps, trois contestataires ont été exécutés. « Les condamnés à mort, les explosions dans les prisons, ça n’a fait que relancer la machine », affirme Sarah, suivie par sa cousine: « Même s’il y a des morts, la colère ne redescend pas, tout le monde est au diapason contre le gouvernement. »
Le gouvernement a aussi tenté de faire patte blanche, en annonçant la dissolution de la décriée police des mœurs en décembre dernier. Une annonce qui prête à confusion, puisqu’elle semble toujours être active. « Ils ne savaient pas comment gérer cette vague protestataire. Ils ont changé le nom de la police des mœurs, qui a désormais pour consigne de ne pas brutaliser le peuple. L’idée, c’est surtout de faire peur», explique Marie Ladier-Fouladi. Sarah en a fait l’expérience: « Normalement on voit les vans de la police des mœurs dans la rue, mais là je ne les ai pas vus. Mais on m’a prévenue de faire attention, qu’ils continuent à surveiller de loin, surtout les femmes en voiture. »
Une répression qui s’exprime désormais avec des mesures juridiques, comme le fichage ou le retrait de permis, mais qui sont « peu prises en considération par la population » selon la chercheuse. Un semblant de détente insuffisant, pour Irène Ansari, coordinatrice de la Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie: « Les Iraniens ont compris qu’ils ne pourraient pas réformer le régime. » Sur Twitter, des militants clament que les arrestations pour refus de port du voile seraient toujours d’actualité.
🚨 The regime in Iran – with increased cruelty – are currently engaged in intimidating the families of girls they killed during the uprisings to dissuade people from taking to the streets in the planned protests Sept 16th.
Le voile est devenu un symbole, un signe de ralliement contre un gouvernement et cristallise quatre décennies d’injustices, renforcées par la pandémie et la crise économique qui a fait suite, faisant exploser la pauvreté dans le pays. En avril dernier, les employés de l’industrie du pétrole ont posé le piquet de grève. En juin, les retraités prenaient la rue pour réclamer une réévaluation de leur pension. Si, pour l’instant, la convergence des luttes n’est pas affichée, « il y a un jeu entre ceux qui travaillent et soutiennent indirectement le mouvement et ceux qui sortent dans la rue », pour Marie Ladier-Fouladi.
Autre facteur: les tensions ethniques. L’Iran possède plus d’une douzaine d’ethnies, incluant les Kurdes, dont était issue Mahsa Amin. Des tensions historiquement invoquées par le régime, selon la chercheuse. Mais le peuple n’est pas dupe: « Lors des manifestations, les Iraniens ont scandé: ‘Le Kurdistan est la prunelle de l’Iran’ ». Le maître mot du mouvement « Femmes, vie, liberté » serait donc « solidarité ».
La mort de Mahsa Amini a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » pour Irène Ansari, « le mouvement ne se limite pas au voile, c’est une revendication de liberté, d’égalité et de justice sociale. Et comme le régime ne peut pas y répondre, cela va continuer». Une vague que la militante estime friable en l’absence de projet politique clair de la part des contestataires. Marie Ladier-Fouladi voit ce projet en cours de construction: « Le mouvement a déjà réussi à délégitimer le pouvoir. La nouvelle génération est déterminée et intelligente. J’ai beaucoup d’espoir en cette génération, qui sait cacher son jeu et imaginer de nouvelles formes de résistance. » Une résistance vouée à continuer, sans retour en arrière possible pour Irène Ansari:« La société iranienne ne sera plus jamais la même. »
*Les prénoms ont été modifiés par souci d’anonymat