Primaire républicaine : Jeb Bush, le flambeur

Après des mois de campagne, la course aux primaires américaines a pris son envol dans l’Iowa, lundi soir. A la surprise générale, le candidat Ted Cruz est arrivé en tête du scrutin avec 27,7% des voix. Un chiffre qui surprend compte tenu de son budget de campagne, peu élevé par rapport à celui de son principal rival : Jeb Bush. 

Plus de 80 000$ pour un meeting, plus d’un million pour des appels téléphoniques… Ted Cruz, grand vainqueur du « cancus » dans l’Iowa n’a pas lésiné sur les moyens pour convaincre. Préféré à Donald Trump (24,3%) et à Marco Rubio (23,1%), Ted Cruz s’impose comme le nouvel homme fort du clan républicain. Une victoire significative puisque les électeurs de l’Iowa sont les premiers à se prononcer dans le pays.

Un test grandeur nature pris très au sérieux par les 12 candidats républicains. Tous l’avaient préparé avec attention, n’hésitant pas à organiser plusieurs meetings dans l’Iowa. Avec 293 évènements, Rick Santorum est le candidat républicain a avoir passé le plus de temps dans l’état, suivi de près par Mike Huckabee et Martin O’Malley. Faute d’y avoir passé du temps, certains candidats ont dépensé des sommes folles pour y gagner des voix. Plus de 14 millions dépensés pour Jeb Bush, 11 pour Marco Rubio, 7 pour Ted Cruz. Un investissement pas forcément rentable compte tenu des résultats obtenus.3Au-delà du budget consacré au « caucus » de l’Iowa, c’est toute la campagne américaine qui est gangrenée par des sommes d’argent considérables. Les candidats, soutenus par des grands lobbies ou par des célébrités, brassent plusieurs millions de dollars. Grands meetings, spots publicitaires, tracts… Tout est bon pour convaincre les Américains de se rendre dans les urnes. Ainsi, les quatre candidats républicains les plus médiatisés ont dépensé à eux quatre, plus de cent million de dollars.

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Mais même à l’échelle nationale, le rapport entre la somme d’argent injectée dans la campagne et le nombre de voix obtenus n’est pas proportionnel. Dépenser beaucoup n’apporte pas plus de voix. Avec plus de 55 millions de dollars déboursé, Jeb Bush n’est arrivé que cinquième dans l’Iowa, avec 2,3% des voix. Chacune de ses voix lui a donc coûté 10 000$, contre 119$ pour Donald Trump, arrivé deuxième. Capture d’écran 2016-02-03 à 16.32.40

Jeb Bush : dépenser pour convaincre

Signe que l’argent ne fait pas le scrutin, Jeb Bush et ses 55 millions de dollars de budget, est loin d’être le candidat favori chez les républicains. Le frère et fils des anciens Présidents est au plus bas dans les sondages, avec moins de 6% des intentions de votes. Le candidat Bush n’a pas su convaincre lors des débats avec les autres candidats républicains, décevantes quand elles n’ont pas été carrément ratées. Sa sortie sur la tuerie dans l’Oregon (« ces choses-là arrivent« ) l’a achevé. Moins 10 points dans les sondages. Il reconnait lui-même être dans « une mauvaise passe« . Alors pour y remédier, Jeb Bush flambe, au point d’inquiéter les membres de son équipe.  Son budget a explosé alors que ses dons baissent. Il utilise pour l’instant les fonds de son « Super PAC », un comité indépendant des comptes de campagne. Sans effet pour l’instant sur l’opinion.

Des finances dans le rouge, des points de désaccords avec les membres de son clan sur la peine de mort et l’immigration, un manque de visibilité… Jeb Bush ne sera donc probablement pas le candidat républicain à la présidentielle des États-Unis. Mais sa candidature aux primaires aura a servi à une chose : prouver que même au pays où l’argent est roi, on achète difficilement des voix.

Nivin POTROS.

Combien coûterait un Brexit ?

David Cameron marche sur la corde raide. Mercredi 3 février, devant le parlement britannique il s’est efforcé de convaincre les députés qu’un accord avec l’UE était indispensable. La sortie de l’Union divise profondément l’opinion et même le propre parti du premier ministre. Entre les eurosceptiques de l’Ukip et les pro-Europe, chacun y va de sa propre prédiction quant aux conséquences d’une telle rupture. Entre apocalypse économique annoncée et promesse d’un renouveau britannique, difficile d’y voire clair.

Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne à l’horizon 2018, quel horizon peut-on entrevoir pour les années à venir ?

Trois scénarios sont possibles.

  • Selon le Bertelsmann stiftung, un think tank allemand (pro Europe), en sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni pourrait perdre jusqu’à 14% de son PIB arrivé en 2030. C’est l’équivalent de 313 milliards d’euros. Selon Open Europe (libéral), la perte du PIB atteindrait seulement – 2,2%.
  • Deuxième scénario : si le Royaume-Uni signe des accords de libre-échange avec l’UE, lui permettant de maintenir le marché unique établi jusqu’ici, son PIB pourrait varier de +0,8 à -0,6% de son PIB, toujours selon Open Europe.
  • Troisième cas de figure, le plus optimiste : le Royaume-Uni pourrait gagner 1,55% de son PIB à condition d’établir, une fois la sortie de l’UE négociée, des accords commerciaux avec le reste du monde, principalement l’Asie.

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Attentat-suicide au Nigeria

En bref – Un attentat-suicide a frappé mardi midi un marché de bétail à Maiduguri la plus grande ville du nord-est du Nigeria. L’explosion a retenti au moment où les marchands s’apprêtaient à repartir. Les milices civiles qui combattent Boko Haram dans cette région craignent de lourdes pertes mais aucun bilan n’a pour l’instant été communiqué. Les miliciens, qui ont confirmé l’information, tentent de séparer les restes humains des carcasses de bétail.

Constance Maria

Canada : une amende record pour trois fabricants de cigarettes

15,5 milliards de dollars canadiens à verser aux victimes du tabac par les cigarettiers (photo Raul Lieberwirth)
Les cigarettes condamnés à verser 15,5 milliards de dollars canadiens aux victimes du tabac (photo Raul Lieberwirth)

15,5 milliards de dollars canadiens. C’est le montant de l’amende à laquelle ont été condamnés trois fabricants de cigarettes lundi par la Cour supérieure du Québec. Les multinationales British American Tobacco (par le biais de sa filiale canadienne Imperial Tobacco Canada), Rothmans Benson & Hedges et Japan Tobacco International devront indemniser près de 1,02 million de victimes du tabac, après l’ouverture d’un procès en nom collectif en mars 2012. Le juge a notamment retenu l’accusation de manquements au devoir « d’informer ses clients des risques et des dangers de ses produits ».

Les entreprises reconnues coupables ont immédiatement fait part de leur intention de saisir la Cour d’appel. Ce qui ne les empêchera pas de débuter le versement des dommages et intérêts, comme l’a précisé le juge.

Constance Maria