Alep : Pourquoi c’est une conquête clé pour Bachar al-Assad

Un emplacement stratégique de point de vue militaire et commercial entre la mer Méditerranée et la Mésopotamie, et un centre-ville qui a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1986. Située au nord-ouest de la Syrie, la ville d’Alep est la deuxième ville économique du pays. Depuis plusieurs mois elle est le théâtre d’intense combats entre l’armée Syrienne et les rebelles . Pourquoi cette ville est si importante pour le régime ?

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                                                   Une zone d’Alep en destruction massive , (AFP / Baraa Al-Halabi)

Le poids de l’histoire

Alep est l’une des plus vieilles villes du monde, habitée depuis 8 000 ans avant J-C . Cette ville deuxième centre économique du pays a été le coeur de la guerre civile entre les frères musulmans et le gouvernement de Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad au début des années 80. Elle a été nommée capitale de la culture islamique du monde arabe en 2006. Mais depuis 2011, Alep est lourdement frappée par la guerre Humainement et économiquement anéantie par les bombardements et le transfert des usines en Turquie . Avant la guerre civile , les visiteurs se pressaient pour admirer les milliers de trésors de l’Histoire syrienne, des premières habitations préhistoriques aux châteaux croisés en passant par les temples gréco-romains. 

Un emplacement militaires stratégiques et une forte place économique 

Alep, carrefour routier et ferroviaire avec un marché commercial très active . Son artisanat traditionnel est toujours florissant. La zone industrielle de Sheikh Najjar est aussi grande que la ville d’Alep elle-même. elle représentait à elle seule 1/3 de la production industrielle du pays, et 1/4 de ses exportations au déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2012. La zone a été l’une des premières régions à être prise par la rébellion. Celle-ci a démantelé nombres d’usines et vendu les machines et autres équipements hors du pays .

Depuis plusieurs jours , l’armée syrienne de Bachar al-Assad a regagné de larges portions de territoire dans et autour de la ville d’Alep après quatre ans passés sous la mains des rebelles qui sont pris en tenaille par le régime, et qui se trouvent dans une situation critique avec des frappes aériennes russes et les force de l’armée syriennes qui on pris le contrôle autour de la ville. Le tournant décisif de la guerre en Syrie ? Les renforts russes sont venus à l’aide du régime de Bachar al-Assad le 13 septembre et ont réussi depuis à reprendre plusieurs villes du pays. D’après le journaliste syrien Med Mokhtar, si Alep tombe entre les mains du pouvoir syrien, un scénario catastrophe pourrait se produire : “ Si Alep tombe entre les mains du régime, le feu de la guerre va prendre place dans le cœur de la Turquie et on trouvera l’Iran à la frontière yéméno-saoudienne, ça sera le prix de l’inaction et l’hésitation.”

Un bilan catastrophique, un futur sombre 

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Des réfugiés arrivés à la frontière turco-syrienne. Crédit Photo : Réseau International

 

Ces frappes ont jeté sur les routes un nouveau flot de Syriens fuyant les violences. Ils sont plusieurs dizaines de milliers massés devant la frontière turque, qui pour l’heure, reste fermée. La situation humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse de s’aggraver. Le Syrian Institue for Justice and Accountability (SIJA) a calculé que Moscou a tiré environs 1 100 missiles sur la province d’Alep depuis le mois d’octobre dernier. Des attaques qui ont fait 266 morts et s’ajoutent à celles menées par l’aviation syrienne sur 124 personnes. Des attaques qui ont visé des zones résidentielles et des civils (des hôpitaux et des écoles) au lieu des zones des rebelles.  

Wassim Sabri Alem

 

 

Panique sur les marchés : Quel impact sur l’emploi?

La dégringolade des principaux indices boursiers qui a commencé début janvier s’est aggravée lundi 8 février. Les valeurs boursières européennes sont tombées à leurs plus bas niveaux en 16 mois. Ces chutes brutales préoccupent car leurs conséquences sur l’emploi et l’investissement peuvent être désastreuses.

 

A Pakistani broker talks on the phone during trading at The Karachi Stock Exchange (KSE) in Karachi on January 8, 2016. Pakistan's benchmark Karachi Stock Exchange (KSE) will become the Pakistan Stock Exchange next week after merging with two other major bourses to become the single share trading entity in the country, officials said January 8. The merger of the Karachi, Lahore and Islamabad Stock Exchanges into the PSX could pave the way for selling the bourse to foreign investors, observers said. AFP PHOTO/ ASIF HASSAN / AFP / ASIF HASSAN
(Crédit Photo: AFP)

« Le pire début d’année jamais enregistré sur les marchés » : c’est en ces termes que Tidjane Thiam, le directeur général du Crédit Suisse, décrivait à Davos la situation sur les marchés financiers mondiaux. Partout, les cours boursiers dégringolent. Aucune place boursière n’est épargnée. Une situation préoccupante qui s’explique selon les analystes par une conjonction de facteurs : ralentissement chinois, baisse du prix du pétrole et une reprise américaine poussive.

Pour Christophe Chorro, économiste à l’Université Paris-Sorbonne et interrogé par le Celsalab : “ En deçà de 60 dollars le baril, le pétrole à des effets récessifs.” Aujourd’hui sous la barre des 30 dollars le baril, le prix du pétrole n’en finit plus de préoccuper. Quant au ralentissement de l’économie chinoise dont le taux de croissance est au plus bas depuis 25 ans, il serait dû à un modèle à bout de souffle : « la Chine doit repenser, réinventer son modèle économique basé sur la consommation extérieure. La Chine n’est plus l’atelier du monde, c’est un fait” constate l’économiste. Du côté de l’économie américaine, là encore, elle est source d’inquiétude : “L’économie n’a crû que de 2,4% en 2014 et les créations d’emplois ont été décevantes” conclut-il.

A ce cocktail explosif s’ajoute une inquiétude sur la croissance mondiale. Durant le forum de Davos, la patronne du FMI, Christine Lagarde, a exprimé ses doutes quant à une reprise  de l’activité en 2016. Un “déraillement de la croissance” se profilerait cette année. En cause notamment le ralentissement des pays émergents (BRICS). Si l’Inde et la Chine maintiendront un taux de croissance proche des 7,5%, la Russie, elle, table sur un taux de croissance de 0,2% et le Brésil ne prévoit un retour à la croissance qu’en 2017 !

 

L’emploi et les investissements menacés

La dégringolade des cours peut avoir des conséquences désastreuses sur l’économie réelle : « le décrochage des marchés boursiers recèle de vraies inquiétudes et pas seulement des fantasmes d’investisseurs. Pour certains Etats, un risque de défaut de paiement se profile », craint Christopher Dembick, économiste à Saxo Bank, dans un entretien à l’AFP. Les banques sont elles aussi particulièrement touchées. En Europe, elles ont presque perdu un quart de leur valeur en 2016.

Par ailleurs, des fermetures d’entreprises sont également à prévoir. Dans l’industrie parapétrolière, les annonces de suppression de postes accompagnant la chute des cours ne se sont pas fait attendre. Le Britannique BP a annoncé vouloir supprimer 4 000 emplois. Le français Total de son côté ne prévoit pas de suppression de postes mais va sabrer dans ses investissements: ces derniers vont passer de 28 à 18 milliards en 2016. Le sous-traitant Vallourec a annoncé lui aussi la suppression de 3 000 emplois dont 1 300 en France.

Selon Christopher Dembick,  “ le plongeon accéléré des prix de l’or noir pourrait conduire à la déstabilisation du secteur bancaire américain qui a financé à coup de milliards de dollars le boom du secteur pétrolier aux Etats-Unis. » De quoi rappeler de mauvais souvenirs aux marchés financiers.

 

Alexandra del Peral

PROVISOIRE: financement des campagnes des primaires US

Comment sont financées les primaires à l’élection présidentielle américaine ?

Fonds publics

Aide publique, provient directement de l’État fédéral. Son montant et les règles d’attribution sont fixées par le Federal Election Committee (FEC). Marche pour la primaire et l’élection générale. Pour recevoir ces fonds, les candidats doivent répondre à un certain nombre de critères. Ils doivent notamment accepter de limiter leurs dépenses de campagne à un certain plafond.
Pour les primaires : le gouvernement fédéral calque son apport sur celui des contributions totales d’individus, jusqu’à 250$ par personne. Pour être éligible, il faut réussir à lever plus de 5000$ dans au moins 20 états. En plus, les candidats qui souhaitent recevoir ces fonds publics doivent accepter de limiter leurs dépenses de campagne à 10 millions de dollars au total, et à 200 000 dollars par état, et dépenses personnelles limitées à 50000 dollars.
Le fonds est alimenté par un impôt volontaire : sur leur déclaration d’impot sur le revenu, les citoyens américains peuvent choisir d’attribuer une somme à ce fonds.
Toutes ces contraintes font que ces fonds sont peu utilisés par les candidats. Les limites obligent souvent les candidats à renoncer aux dons privés.

Fonds privés

Celles qui sont principalement utilisées par les candidats. Les fonds privés sont divisés en deux catégories : les dons des associations dites 501 : organisation créées pour promouvoir une candidature. Il s’agit d’organisation à but non lucratif. Les dons récoltés peuvent provenir de particuliers, d’entreprises ou de syndicats. Ils n’ont aucune limite. Ces associations ne sont pas controlées par le FEC .

Lisa Boudet

 

Virus Zika : une épidémie qui s’étend

La propagation du virus Zika semble dépasser les frontières. Alors qu’il était surtout présent en Amérique latine, quelques cas de contamination ont été déclarés en Europe. Quels dangers présente ce virus ? Quelles mesures prendre pour s’en protéger ?

1,5 millions. C’est le triste record du Brésil, pays qui recense à ce jour le plus de contaminations par le virus Zika. Il est suivi par la Colombie, qui a enregistré plus de 25 000 cas, et avec laquelle il forme le plus gros nid de virus de la planète. Dans les autres pays touchés d’Amérique latine, le nombre de victimes est nettement moindre (6 en Equateur, 3 au Mexique, 1 en Bolivie…). En tout, ils sont une trentaine de pays dans le monde à être concernés par le virus.

Découvert en 1947 en Ouganda, le virus Zika se transmet par les moustiques de genre Aedes. Dans 80% des cas, ses symptômes sont ceux d’une grippe (migraine, fatigue, courbatures) et peuvent s’accompagner de gonflements des mains et des pieds. Les risques sont plus grands pour les femmes enceintes. En effet, le virus entrainerait des risques de malformation du fœtus et donnerait naissance à des enfants microcéphales, au crâne atrophié, souffrant de lourds retards physiques et mentaux.

L’Europe en danger ?

Quelques cas ont très récemment été découverts pour la première fois sur le vieux continent. À chaque fois, il s’agissait de touristes revenus d’un voyage en Amérique du Sud. En Espagne, l’unique contamination concerne une femme enceinte. Si aucun cas n’a été diagnostiqué en France métropolitaine, des mesures de précaution ont déjà été prises : Marisol Touraine a annoncé le 7 février que toute personne revenant d’un voyage dans une zone concernée par le virus devra patienter 28 jours avant de pouvoir donner son sang. Dans les territoires d’Outre-Mer, touchés par la contamination, tous les dons du sang sont testés. Il est également conseillé aux femmes enceintes d’éviter de se rendre dans les régions concernées afin de limiter une propagation qui semble de plus en plus difficile à prévenir.

 

Benjamin Pierret