New Hampshire : Hillary Clinton dépassée sur sa gauche ?

DERRY, NH - FEBRUARY 09: Democratic presidential candidate former Secretary of State Hillary Clinton greets voters outside of a polling station at Gilbert H. Hood Middle School on February 9, 2016 in Derry, New Hampshire. New Hampshire voters are heading to the polls in the nation's first primaries. Justin Sullivan/Getty Images/AFP
La candidate à la présidentielle Hillary Clinton salue la foule près d’un bureau de vote dans le New Hampshire, le 9 février 2016. © Justin Sullivan/Getty Images/AFP

 

C’est la deuxième étape des primaires aux États-Unis, et pas des moindres. Les élections au New Hampshire doivent permettre de savoir quels candidats représenteront les partis démocrate et républicain lors des élections présidentielles de novembre prochain. Les enjeux sont particulièrement importants dans la bataille démocrate que se livrent Hillary Clinton et Bernie Sanders, dont les idées proches du socialisme rassemblent de plus en plus.

Il faut surveiller de près les résultats dans l’ “État du granit”. Il est celui qui détermine souvent une tendance pour le reste de la campagne. Après la fragile victoire d’Hillary Clinton dans l’Iowa le 1er février, toutes les cartes peuvent être rebattues.

Côté démocrate, les intentions de vote semblent donner Sanders vainqueur, avec environ 12,8 points d’avance sur Hillary Clinton. Le sénateur de l’Etat voisin du Vermont peut compter sur une solide popularité dans l’est du pays et sur des sondages favorables depuis janvier. Mais l’ancienne sénatrice de New York sait qu’elle peut convaincre le vivier des électeurs indépendants, qui représentent environ 40% du corps électoral dans le New Hampshire.

La démocrate mise aussi sur la grande proportion de femmes qui lui sont favorables. Avec un soutien de poids : Madeleine Albright, ex-secrétaire d’État de 1997 à 2001, venue prêter main forte lors d’un meeting samedi. Ce “parrainage” adresse un message clair : il est temps d’avoir une femme présidente des Etats-Unis.

Mais s’il répond aux attentes d’une part des électrices, l’argument ne garantit pas le succès contre la déferlante Sanders. Le pays reste globalement peu ouvert aux femmes politiques : seuls 12% de femmes occupent un poste de gouverneur, 18% un poste de maire. Des difficultés qu’elles rencontrent aussi dans le monde de l’entreprise. Pour espérer l’emporter ce soir, Hillary Clinton devra faire mentir les statistiques, car jamais un candidat n’a remporté l’Iowa et le New Hampshire. Au risque de perdre sa dynamique pour de bon.

Louis Mondot

Accident de trains en Allemagne: au moins neuf morts

Des hélicoptères ont été dépêchés sur place pour venir en aide aux blessés. Sven Hoppe / dpa / AFP

Deux trains  régionaux sont entrés en collision ce matin sur la ligne reliant Rosenheim et Holzkirchen en Allemagne. L’accident est survenu à 6h48, près de Bad Aibling située à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Munich. Le choc « frontal » s’est produit sur une ligne à une voie », a déclaré sur la chaîne allemande n-tv Rainer Scharf, de la police de Bavière. Le bilan provisoire fait état de neuf morts, cent-huit blessés dont dix-huit graves, et de deux disparus. La nationalité des victimes n’a pas encore été communiquée.

Les secours — police, pompiers et secours d’urgence — étaient présents en masse sur le terrain.  Le site de la collision étant difficile d’accès, des hélicoptères ont du effectuer de nombreux allers-retours pour secourir les blessés. Selon la compagnie ferroviaire Méridian, les deux trains seraient « imbriqués l’un dans l’autre » et auraient « partiellement déraillé ». Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de cette collision. Deux boites noires ont été retrouvées sur les lieux de l’accident; leur étude devrait permettre d’obtenir des réponses. La piste d’un problème technique et celle d’une erreur humaine sont à l’étude, a annoncé Alexander Dobrindt, le ministre bavarois des Transports. La piste terroriste est quant-à elle écartée.

Plus d’informations à venir.

V.H.M. & L.B (avec AFP)

Alep : Pourquoi c’est une conquête clé pour Bachar al-Assad

Un emplacement stratégique de point de vue militaire et commercial entre la mer Méditerranée et la Mésopotamie, et un centre-ville qui a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1986. Située au nord-ouest de la Syrie, la ville d’Alep est la deuxième ville économique du pays. Depuis plusieurs mois elle est le théâtre d’intense combats entre l’armée Syrienne et les rebelles . Pourquoi cette ville est si importante pour le régime ?

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                                                   Une zone d’Alep en destruction massive , (AFP / Baraa Al-Halabi)

Le poids de l’histoire

Alep est l’une des plus vieilles villes du monde, habitée depuis 8 000 ans avant J-C . Cette ville deuxième centre économique du pays a été le coeur de la guerre civile entre les frères musulmans et le gouvernement de Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad au début des années 80. Elle a été nommée capitale de la culture islamique du monde arabe en 2006. Mais depuis 2011, Alep est lourdement frappée par la guerre Humainement et économiquement anéantie par les bombardements et le transfert des usines en Turquie . Avant la guerre civile , les visiteurs se pressaient pour admirer les milliers de trésors de l’Histoire syrienne, des premières habitations préhistoriques aux châteaux croisés en passant par les temples gréco-romains. 

Un emplacement militaires stratégiques et une forte place économique 

Alep, carrefour routier et ferroviaire avec un marché commercial très active . Son artisanat traditionnel est toujours florissant. La zone industrielle de Sheikh Najjar est aussi grande que la ville d’Alep elle-même. elle représentait à elle seule 1/3 de la production industrielle du pays, et 1/4 de ses exportations au déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2012. La zone a été l’une des premières régions à être prise par la rébellion. Celle-ci a démantelé nombres d’usines et vendu les machines et autres équipements hors du pays .

Depuis plusieurs jours , l’armée syrienne de Bachar al-Assad a regagné de larges portions de territoire dans et autour de la ville d’Alep après quatre ans passés sous la mains des rebelles qui sont pris en tenaille par le régime, et qui se trouvent dans une situation critique avec des frappes aériennes russes et les force de l’armée syriennes qui on pris le contrôle autour de la ville. Le tournant décisif de la guerre en Syrie ? Les renforts russes sont venus à l’aide du régime de Bachar al-Assad le 13 septembre et ont réussi depuis à reprendre plusieurs villes du pays. D’après le journaliste syrien Med Mokhtar, si Alep tombe entre les mains du pouvoir syrien, un scénario catastrophe pourrait se produire : “ Si Alep tombe entre les mains du régime, le feu de la guerre va prendre place dans le cœur de la Turquie et on trouvera l’Iran à la frontière yéméno-saoudienne, ça sera le prix de l’inaction et l’hésitation.”

Un bilan catastrophique, un futur sombre 

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Des réfugiés arrivés à la frontière turco-syrienne. Crédit Photo : Réseau International

 

Ces frappes ont jeté sur les routes un nouveau flot de Syriens fuyant les violences. Ils sont plusieurs dizaines de milliers massés devant la frontière turque, qui pour l’heure, reste fermée. La situation humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse de s’aggraver. Le Syrian Institue for Justice and Accountability (SIJA) a calculé que Moscou a tiré environs 1 100 missiles sur la province d’Alep depuis le mois d’octobre dernier. Des attaques qui ont fait 266 morts et s’ajoutent à celles menées par l’aviation syrienne sur 124 personnes. Des attaques qui ont visé des zones résidentielles et des civils (des hôpitaux et des écoles) au lieu des zones des rebelles.  

Wassim Sabri Alem

 

 

Panique sur les marchés : Quel impact sur l’emploi?

La dégringolade des principaux indices boursiers qui a commencé début janvier s’est aggravée lundi 8 février. Les valeurs boursières européennes sont tombées à leurs plus bas niveaux en 16 mois. Ces chutes brutales préoccupent car leurs conséquences sur l’emploi et l’investissement peuvent être désastreuses.

 

A Pakistani broker talks on the phone during trading at The Karachi Stock Exchange (KSE) in Karachi on January 8, 2016. Pakistan's benchmark Karachi Stock Exchange (KSE) will become the Pakistan Stock Exchange next week after merging with two other major bourses to become the single share trading entity in the country, officials said January 8. The merger of the Karachi, Lahore and Islamabad Stock Exchanges into the PSX could pave the way for selling the bourse to foreign investors, observers said. AFP PHOTO/ ASIF HASSAN / AFP / ASIF HASSAN
(Crédit Photo: AFP)

« Le pire début d’année jamais enregistré sur les marchés » : c’est en ces termes que Tidjane Thiam, le directeur général du Crédit Suisse, décrivait à Davos la situation sur les marchés financiers mondiaux. Partout, les cours boursiers dégringolent. Aucune place boursière n’est épargnée. Une situation préoccupante qui s’explique selon les analystes par une conjonction de facteurs : ralentissement chinois, baisse du prix du pétrole et une reprise américaine poussive.

Pour Christophe Chorro, économiste à l’Université Paris-Sorbonne et interrogé par le Celsalab : “ En deçà de 60 dollars le baril, le pétrole à des effets récessifs.” Aujourd’hui sous la barre des 30 dollars le baril, le prix du pétrole n’en finit plus de préoccuper. Quant au ralentissement de l’économie chinoise dont le taux de croissance est au plus bas depuis 25 ans, il serait dû à un modèle à bout de souffle : « la Chine doit repenser, réinventer son modèle économique basé sur la consommation extérieure. La Chine n’est plus l’atelier du monde, c’est un fait” constate l’économiste. Du côté de l’économie américaine, là encore, elle est source d’inquiétude : “L’économie n’a crû que de 2,4% en 2014 et les créations d’emplois ont été décevantes” conclut-il.

A ce cocktail explosif s’ajoute une inquiétude sur la croissance mondiale. Durant le forum de Davos, la patronne du FMI, Christine Lagarde, a exprimé ses doutes quant à une reprise  de l’activité en 2016. Un “déraillement de la croissance” se profilerait cette année. En cause notamment le ralentissement des pays émergents (BRICS). Si l’Inde et la Chine maintiendront un taux de croissance proche des 7,5%, la Russie, elle, table sur un taux de croissance de 0,2% et le Brésil ne prévoit un retour à la croissance qu’en 2017 !

 

L’emploi et les investissements menacés

La dégringolade des cours peut avoir des conséquences désastreuses sur l’économie réelle : « le décrochage des marchés boursiers recèle de vraies inquiétudes et pas seulement des fantasmes d’investisseurs. Pour certains Etats, un risque de défaut de paiement se profile », craint Christopher Dembick, économiste à Saxo Bank, dans un entretien à l’AFP. Les banques sont elles aussi particulièrement touchées. En Europe, elles ont presque perdu un quart de leur valeur en 2016.

Par ailleurs, des fermetures d’entreprises sont également à prévoir. Dans l’industrie parapétrolière, les annonces de suppression de postes accompagnant la chute des cours ne se sont pas fait attendre. Le Britannique BP a annoncé vouloir supprimer 4 000 emplois. Le français Total de son côté ne prévoit pas de suppression de postes mais va sabrer dans ses investissements: ces derniers vont passer de 28 à 18 milliards en 2016. Le sous-traitant Vallourec a annoncé lui aussi la suppression de 3 000 emplois dont 1 300 en France.

Selon Christopher Dembick,  “ le plongeon accéléré des prix de l’or noir pourrait conduire à la déstabilisation du secteur bancaire américain qui a financé à coup de milliards de dollars le boom du secteur pétrolier aux Etats-Unis. » De quoi rappeler de mauvais souvenirs aux marchés financiers.

 

Alexandra del Peral