Russie : peine confirmée pour l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny

Un tribunal russe a confirmé mercredi la condamnation à cinq ans avec sursis pour détournement de fonds de l’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny. Déterminé à se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2018, le blogueur anticorruption pourrait voir ses projets mis à mal par la confirmation de sa peine.

En février, Navalny a été reconnu coupable du détournement de 400 000 euros au détriment d’une société publique d’exploitation forestière alors qu’il était consultant du gouverneur libéral de la région. La cour régionale de Kirov a rejeté ce mercredi l’appel du blogueur.

Alexeï Navalny, considéré comme le principal opposant au Kremlin, dénonce un procès monté de toutes pièces par le gouvernement russe pour l’éloigner de la scène politique.

Malgo Nieziolek

Venezuela : la proposition d’une nouvelle Constitution attise le feu de la contestation

La dernière annonce du président vénézuélien Maduro lundi de créer une nouvelle Constitution a fait monter d’un cran le mécontentement populaire qui se manifeste depuis des semaines. Les opposants organisent ce mercredi à une « méga-manifestation » contre ce projet, dénonçant une manoeuvre pour repousser les élections et s’accrocher au pouvoir.

Serait-ce la mesure de trop ? L’annonce faite lundi par le président vénézuélien Nicolas Maduro de créer une nouvelle Constitution, destinée à remplacer celle de 1999 instaurée par son prédécesseur et mentor Hugo Chavez, a enflammé l’opposition. Les contestations ne se sont pas fait attendre, dans un climat déjà très tendu, alors que les manifestations appelant à la destitution du président sont quasiment quotidiennes depuis un mois.

Les anti-Maduro ont rapidement dénoncé une « tentative de coup d’état » et une « tactique trompeuse » maquillant, derrière la perspective d’une sollicitation citoyenne et populaire, une « manoeuvre politicienne ». Ces critiques visaient notamment un décret signé par le président, destiné à convoquer une assemblée constituante « populaire » chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les 500 membres qui la composeraient ne représenteraient « pas une Constituante des partis ni des élites », a déclaré le chef de l’Etat, mais « une Constituante ouvrière, communale, paysanne, une Constituante féministe, de la jeunesse, des étudiants, une Constituante indigène, mais surtout, mes frères, une Constituante profondément ouvrière, profondément communale », a-t-il poursuivi.

Dans une déclaration, les parlementaires ont dénoncé la perspective d’une « Assemblée constituante sélectionnée frauduleusement » qui permettrait au gouvernement d’obtenir « le contrôle de tous les pouvoirs ». La nouvelle Constitution serait surtout, selon les opposants du chef de l’Etat, un moyen de gagner du temps, alors que le président Maduro, rejeté par 70% de l’opinion, n’a jamais été aussi impopulaire.

Crise économique et politique

Il faut dire que la confiance envers le gouvernement est au plus bas depuis le 30 mars, jour où la Cour Suprême, favorable à Nicolas Maduro, a levé l’immunité parlementaire. Elle s’est également octroyée les pouvoirs du Parlement, seul organe où l’opposition est majoritaire. La mesure, revenant dans les faits à concentrer les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires dans les mains du président, avait soulevé la colère des opposants au régime et de nombreuses critiques sur la scène internationale. Finalement abandonnée 48 heures plus tard, cette tentative n’a pas été oubliée par les anti-Maduro, qui y voient la preuve d’une dérive dictatoriale.

Ces derniers événements n’ont fait qu’accélérer la grave crise politique que traverse le Vénézuela depuis l’accession de M. Maduro au pouvoir en 2013. Après avoir connu une période prospère sous Hugo Chavez grâce à ses ressources pétrolières, le pays connaît actuellement une grave crise économique avec la chute des cours du brut. L’inflation vénézuélienne est la plus forte au monde, et les pénuries en denrées de bases et en médicaments empoisonnent la vie des habitants.

Une « méga manifestation »

Pour manifester leur colère, les opposants à Maduro ont appelé à descendre dans la rue. « Cette pantomime que [M. Maduro] veut organiser ne peut pas nous enlever notre plus grande force, celle du peuple dans la rue », a déclaré Freddy Guevara, vice-président du Parlement.

Dès lundi, des barricades fabriquées avec des déchets et des poubelles ont été érigées pour bloquer des rues de Caracas. Ce mercredi, les anti-Maduro doivent se rassembler lors d’une « méga-manifestation » sur une autoroute de l’est de la ville sous le mot d’ordre « Contre la fraude constituante ».

Le recours à la rue tourne à l’insurrection depuis le 1er avril. De violents affrontements éclatent fréquemment entre les forces de l’ordre et les manifestants. Lancés de pierre, grenades de gaz lacrymogène ou cocktails Molotov se répondent d’un camp à l’autre, dans des défilés émaillés de heurts et de pillages. En un mois, 29 personnes ont trouvé la mort dans ces affrontements et plusieurs centaines ont été blessées. Reste à savoir si les manifestants obtiendront gain de cause, soit la destitution de M. Maduro et la mise en place d’élections anticipées.

Emilie Salabelle

Le Royaume-Uni va devoir régler la note du Brexit

brexit

Le négociateur en chef de l’Union européenne, Michel Barnier, a présenté ce mercredi son mandat de négociations pour le Brexit. Parmi les questions « nécessaires à un retrait ordonné du Royaume Uni » se trouve celle, problématique, du règlement financier des engagements budgétaires du pays.

Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne en charge du Brexit, est venu mercredi présenter à Bruxelles son mandat de négociations, soit « les questions qui, à ce stade, ont été reconnues comme strictement nécessaires à un retrait ordonné du Royaume-Uni » de l’Union européenne. L’une des questions les plus compliquées étant celle du « règlement financier », la somme que l’Union européenne exige du Royaume-Uni pour couvrir ses engagements budgétaires.

Les estimations européennes tablent sur un chèque de 40 à 60 milliards d’euros, tandis que le Financial Times parle de 100 milliards. « Il ne s’agit pas d’une punition, ni d’une taxe de sortie », a expliqué le négociateur en chef de l’Union européenne, qui s’est fixé pour objectif de se « mettre d’accord (avec Londres, ndlr) sur une méthodologie rigoureuse pour calculer ces engagements ». Il n’a pas souhaité annoncer de chiffre définitif et a insisté sur le fait que l’UE n’exige pas “un chèque en blanc” au Royaume-uni.

« Il ne s’agit pas d’une punition, ni d’une taxe de sortie« 

Il s’agira de « respecter les engagements pris dans le cadre financier pluriannuel adopté en 2013 », et qui court pour la période 2014-2020, a précisé Michel Barnier. Ces sommes sont « engagées » et des « problèmes » seraient inévitables si les « programmes devaient être amputés ou suspendus ». De plus, elles sont évolutives car le Royaume-Uni est encore membre de l’Union européenne jusqu’au 29 mars 2019 au plus tard, a-t-il ajouté.

Mercredi matin, le ministre britannique en charge du Brexit, David Davis, a averti sur la chaîne de télévision ITV que son pays « ne paiera pas » 100 milliards d’euros. Il a ajouté que le Royaume-Uni n’aborderait pas les négociations du Brexit en « quémandeur mais en tant que négociateur ».

 

Gautier VIROL

Air France : un accord trouvé avec les pilotes

La direction de la compagnie aérienne Air France est parvenue à trouver un accord avec ses pilotes après des semaines de négociations chaotiques. Elle a transmis ce mercredi aux syndicats un projet ouvert à la signature jusqu’au 31 mai 2017, sans pour autant garantir de réussite.

Depuis le mois de décembre, les négociations entre les deux parties tournent autour d’une question principale : la création d’une nouvelle compagnie aérienne à coûts réduits dans le cadre du plan « Trust Together » (« La confiance ensemble »). Cette nouvelle filiale 100% Air France a pour objectif de contrer la concurrence des compagnies low-cost et du Golfe en reprenant certaines lignes moyen et long-courrier d’Air France actuellement non rentables. Elle ferait ainsi appel à des pilotes d’Air France volontaires, mais recruterait des personnels navigants commerciaux (PNC) »au prix du marché », soit nettement moins cher qu’à Air France.

La signature de l’organisation de pilotes (65% des voix) étant nécessaire pour que le projet se concrétise, les syndicats ont utiliser leur rapport de force pour tenter d’obtenir des concessions au niveau des salaires, sans y parvenir.

Blanche Vathonne