Au coeur d’une crise diplomatique entre Turquie et Etats-Unis, le pasteur américain Brunson libéré par la justice turque

Arrêté en, 2016 pour "soutien à des organisations terroriste", le pasteur Brunson vient d'être libéré. Crédit photo : AFP.
Arrêté en, 2016 pour « soutien à des organisations terroristes », le pasteur Brunson vient d’être libéré. Crédit photo : AFP.

Privé de liberté depuis plus d’un an et demi, le pasteur américain installé depuis plus de 20 ans en Turquie s’apprête à rentrer aux Etats-Unis.

Condamné mais relâché. Incarcéré pendant un an et demi et assigné à résidence pendant deux mois, le pasteur Brunson vient d’être condamné à trois ans et un mois de prison par un tribunal turc pour « soutien à des organisations terroristes ». Soupçonné d’être proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et du prédicateur Fethullah Güllen exilé aux Etats-Unis, accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat de juillet 2016, il a cependant été remis en liberté sur demande du parquet compte tenu du temps qu’il a d’ores et déjà passé en détention. Son assignation à résidence et son interdiction de quitter la Turquie ont ainsi été levée.

Installé en Turquie depuis plus de 20 ans, ce pasteur était à la tête d’une petite église protestante à Izmir, sur la côté ouest turque. Alors qu’il a toujours démenti les accusations de terrorisme qui lui sont faites, sa détention a entraîné une grave crise diplomatique entre Ankara et Washington. De ce fait, l’administration Trump avait notamment pris des sanctions envers des ministres turcs et augmenté les taxes à l’importation des produits turcs, menant à une fragilisation de l’économie et de la monnaie turque.

Aujourd’hui libre alors qu’il encourrait jusqu’à 35 ans de prison, Andrew Brunson a dit avoir « hâte de rentrer à la maison et de retrouver (s)a famille ».

 

 

La Française Maryse Condé remporte le « nouveau prix de littérature »

Le prix Nobel de littérature alternatif a été décerné à l’écrivaine guadeloupéenne, ce vendredi, à la bibliothèque de Stockholm.

« La nouvelle académie », spécialement constituée après l’annulation du Prix Nobel de littérature 2018 a récompensé Maryse Condé du « nouveau prix de littérature ». Plusieurs fois citée pour le Prix Nobel, Maryse Condé « décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme, avec un langage précis dans ses œuvres » a félicité l’institution. Née en février 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), l’écrivaine a publié une trentaine de romans ainsi que des essais et des pièces de théâtre portant notamment sur l’esclavage et l’Afrique.

«Je suis très heureuse et très fière d’avoir ce prix mais permettez-moi de le partager avec ma famille, avec mes amis et surtout avec tous les gens de la Guadeloupe […] qui seront émus et heureux de me voir récompensée», a-t-elle réagi dans une vidéo, peu après l’annonce.

Maryse Conde, réagit à sa récompense sur une vidéo retransmise on a screen at the Stockholm City Library in Stockholm, after being awarded the New Academy's Literature Prize on October 12, 2018. (Photo by Janerik HENRIKSSON / TT News Agency / AFP) / Sweden OUT
Maryse Conde, réagit à sa récompense sur une vidéo retransmise à Stockholm. (Photo by Janerik HENRIKSSON / TT News Agency / AFP)

Contrairement au lauréat du Prix Nobel, choisi par les 18 membres de l’académie, le «Nouveau prix» se veut le fruit d’un processus populaire. Une liste est d’abord établie par des bibliothécaires suédois, puis ramenée à quelques noms par un vote populaire. Les organisateurs indiquent avoir reçu près de 33 000 contributions. Sur la liste finale apparaissaient les noms du Britannique Neil Gaiman, de la Canadienne d’origine vietnamienne Kim Thúy et de Maryse Condé. Le japonais Haruki Murakami, faisait également partie de la dernière sélection, mais a préféré se désister. Il a précisé vouloir «se concentrer sur son écriture et rester à l’écart de l’attention médiatique» sur son mur Facebook.

La récompense équivaut à 97 000 euros soit un peu plus du dixième du chèque perçu par les lauréats du Prix Nobel. Une somme qui a été collecté par le biais du financement participatif et du mécénat.  Maryse Condé recevra son prix à Stockholm le 9 décembre prochain.

Audrey Abraham

Facebook supprime de nombreuses pages, les accusant de désinformation

Facebook a annoncé avoir fermé de nombreuses pages et comptes.
Facebook a annoncé avoir fermé de nombreuses pages et comptes. Crédit photo : Capture d’écran.

Le réseau social américain a annoncé avoir désactivé de nombreuses pages, avançant que celles-ci ne respectaient pas les conditions d’utilisation du site.

559 pages et 251 comptes supprimés de Facebook. C’est ce qu’a annoncé le réseau social de Mark Zuckerberg jeudi 11 octobre, comme le relaie Le Monde. Ce coup de filet de grande ampleur se fait dans le cadre d’une nouvelle politique de lutte contre le spam et la désinformation, à un mois des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

Accusé d’influencer les précédentes campagnes, notamment par le camp Républicain, le réseau social souhaite ainsi montrer sa volonté de lutter contre les tentatives de diffusion d’informations erronées sur son site. Parmi les pages visées, la plupart se voulaient très engagées et militantes, et pouvaient compter sur d’importantes communautés de « fans ». Pour justifier sa décision, la plateforme a, via son chef de la sécurité Nathaniel Gleicher et son chef produits Oscar Rodriguez dans un post de blog, avancé le fait que les pages en question avaient violé ses conditions d’utilisation contre le spam et « les comportements inauthentiques coordonnés ».

Parmi les responsables des pages concernées, certains invoquent le manque de clarté des règles d’utilisation de Facebook ou estiment exercer une activité militante « dans leur bon droit », rejetant toute accusation de désinformation. Cette décision du réseau social relance le débat sur ses interférences dans la vie politique et militante, après les accusations formulées après les élections de 2016 qui ont entraîné des auditions de son président-directeur général Mark Zuckerberg devant le Congrès américain en avril dernier.

 

 

La Rwandaise Mushikiwabo nommée secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie

L’OIF a nommé à sa tête la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ce vendredi 12 octobre 2018.

Le 17ème sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), organisé à Erevan en Arménie, s’est clôturé par la nomination de la nouvelle secrétaire générale de l’organisation. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian l’a officialisé lors d’une séance de travail ce vendredi à la mi-journée. La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, 57 ans, est la nouvelle présidente de la Francophonie.

C’est un véritable succès diplomatique pour le pays des mille collines, qui concrétise ses efforts pour accroître son influence en Afrique et dans le monde. Il semble que le Rwanda parvienne à faire oublier son bilan critiqué en matière de défense des droits de l’Homme. Le régime est accusé de bafouer la liberté d’expression et de réprimer son opposition. Deux rapports de Human Rights Watch l’an dernier avaient aussi montré que l’armée recourait aux exécutions sommaires, aux détentions illégales et à la torture.

La désignation a été faite par consensus à l’occasion d’un huis clos entre les chefs d’Etat et de gouvernement membres de plein droit. Mme Mushikiwabo était en concurrence avec la secrétaire générale sortante de l’institution, la Canadienne Michaelle Jean, qui n’aura fait qu’un mandat.

Dans une brève déclaration, elle a dessiné ses objectifs pour l’OIF et avant tout, la volonté que l’organisation « pèse beaucoup plus sur l’échiquier mondial ».

Audrey Abraham