Élections européennes : les différences entre les listes d’extrême droite en France

Les Français seront appelés à voter le 26 mai prochain. / Crédit photo : Wikipédia

Pour les élections européennes du 26 mai 2019, les électeurs français ont le choix entre trente-quatre listes. Parmi elles, quatre partis d’extrême droite : Le Rassemblement National, Les Patriotes, Debout La France et La Ligne Claire.

Pas toujours évident de s’y retrouver lorsque les listes se ressemblent, à l’image de celles issues du mouvement de l’extrême droite. Voici en détail les propositions de chaque parti d’extrême droite présent aux élections européennes, avec les différences majeures qui les distinguent.

 

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Valentin Berg

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Les citoyens français se rendront dans les bureaux de vote le 26 mai. / Crédit photo : Wikipédia

Pour les élections européennes du 26 mai 2019, les électeurs français ont le choix entre trente-quatre listes. Parmi elles, deux listes issues du mouvement des gilets jaunes, Alliance jaune et Évolution citoyenne, et une troisième, Mouvement pour l’initiative citoyenne, qui partage avec elles la revendication pour le référendum d’initiative citoyenne sans toutefois se déclarer du même mouvement.

Pas toujours évident de s’y retrouver lorsque les listes se ressemblent, à l’image de celles issues du mouvement des gilets jaunes. Voici en détail les propositions de chaque parti « gilets jaunes » présent aux élections européennes, avec les différences majeures qui les distinguent.

 

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INFOGRAPHIES – Quels sont les groupes qui composent le Parlement européen ?

Les élections européennes ont lieu du 23 au 26 mai 2019, partout en Europe. Les électeurs votent pour des partis politiques issus de leur pays. Une fois élus, ces partis se rassemblent en groupes parlementaires au Parlement européen, en fonction de leur couleur politique.

Le Parlement européen est composé de 705 sièges. Actuellement, huit groupes parlementaires se les partagent. Lors des prochaines élections, ces groupes risqueront d’évoluer ou encore d’être remplacés. Ils rassemblent les partis de chaque pays. Ils ne sont pas organisés par nationalité, mais en fonction de leurs affinités politiques.

Comment former un groupe au Parlement européen ?

Pour former un groupe politique, il faut avoir au minimum 25 députés européens représentants au moins un quart des Etats membres. Un député ne peut appartenir qu’à un seul groupe politique. Dans l’hémicycle, les places attribuées aux députés sont déterminées en fonction de leur appartenance politique, de gauche à droite, après accord des présidents de groupe. Les groupes politiques s’organisent en interne en se dotant d’un président (ou de deux co-présidents pour certains d’entre eux), d’un bureau et d’un secrétariat. Certains députés n’appartiennent à aucun groupe politique, ils font partie des non-inscrits.

Qui sont les groupes actuellement en place ?

 

Parti Populaire Européen (PPE) : la droite conservatrice

 

Le Parti Populaire Européen (PPE) est le groupe parlementaire le plus important au Parlement européen. Il compte 217 sièges occupés par des eurodéputés de tous les Etats membres. Le PPE est majoritairement composé d’eurodéputés issus des droites chrétiennes démocrates et libérales conservatrices. Les principaux partis représentés sont l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), avec 29 membres, la Plate-forme civique (PO) polonaise avec 18 membres, le Parti populaire (PP) espagnol avec 17 membres, les Républicains (LR) français avec 16 membres et le Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz) avec 11 membres. Le groupe parlementaire est présidé par l’Allemand Manfred Weber (CSU) depuis juillet 2014

 

 

Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) : le centre gauche

 

 

C’est la deuxième force politique au Parlement européen avec 187 sièges. L’alliance progressiste des socialistes et démocrates compte lui aussi des députés européens issus des vingt-huit Etats membres, majoritairement d’orientation social-démocrate. Les cinq formations politiques qui y sont les plus représentées sont : le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) avec 27 membres, le Parti démocrate (PD) italien avec 26 membres, le Parti travailliste britannique (Labour) avec 20 membres, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 13 membres, le Parti social-démocrate (PSD) roumain et le Parti socialiste français (PS) avec 10 membres chacun. Il est présidé par l’Allemand Udo Bullmann (SPD) depuis mars 2018.

 

 

Conservateurs et réformistes européens (CRE) : la droite eurosceptique

 

Le CRE est le troisième groupe dans l’hémicycle européen avec 75 sièges. Les eurodéputés du CRE proviennent de partis européens de droite et de la droite nationaliste, eurosceptique et libérale d’un point de vue économique. Ses membres sont originaires de 19 pays de l’UE. Les principaux partis représentés sont : le Parti conservateur britannique (Tories) avec 18 membres, le parti polonais Droit et justice (PiS) avec 14 membres, l’Alliance néo-flamande (N-Va) belge (4 membres) et le Parti populaire danois (DF, 3 membres). Aucun parti français n’y siège. Le groupe est co-présidé par le Britannique Syed Kamall (Parti conservateur) depuis juillet 2014 et le Polonais Ryszard Legutko (PiS) depuis juillet 2017.

 

Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) : le centre droit

 

L’Alliance des démocrates et des libéraux est composé de 68 eurodéputés, représentants 21 Etats membres. Il rassemble des partis libéraux et centristes européens, très européistes. Les principales formations politiques siégeant à l’ALDE sont les Démocrates 66 (D66) des Pays-Bas (4 membres), le Mouvement des droits et des libertés (DPS) bulgare (4 membres), le Parti libéral-démocrate (FDP, Allemagne), les Libéraux et démocrates flamands (Open VLD, Belgique), le Parti du centre (Kesk, Finlande) et le Parti populaire et démocrate (VVD, Pays-Bas), ces derniers ayant 3 membres chacun dans le groupe. Le Mouvement démocrate (MoDem) est le principal parti français présent à l’ADLE avec 2 membres. Le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LaREM) pourrait compter, si les intentions de votes actuelles se confirment, une vingtaine d’eurodéputés au sein du groupe à l’issue des élections européennes de mai 2019, s’il décide d’intégrer ce groupe ou d’en créer un nouveau. Depuis juillet 2009, l’ADLE est présidée par l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open VLD).

 

Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) : l’extrême gauche

 

Ce groupe d’extrême gauche rassemble 52 eurodéputés issus de partis de la gauche radicale et de l’extrême gauche, venants de 14 Etats membres. Le groupe défend une ligne politique « altereuropéenne », c’est-à-dire, attachée à la construction européenne, mais rejetant celle mise en place, qualifiée de « néolibérale » par les membres du GUE/NGL. Les partis politiques y siégeant sont : Die Linke (Allemagne, 7 membres), Podemos (Espagne, 5 membres), le Sinn Féin (Irlande, 4 membres), Syriza (Grèce), la coalition Gauche unie (IU, Espagne), le Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), ces dernières formations politiques comportant chacune 3 eurodéputés au sein du GUE/GNL. Les eurodéputés français y sont au nombre de 5, dont 3 membres de la France insoumise et 2 du Parti communiste. Le groupe est présidé par par l’Allemande Gabriele Zimmer (Die Linke) depuis mars 2012.

 

Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) : la gauche écologiste

Le groupe écologiste compte lui aussi 52 eurodéputés, issus de 18 Etats membres. Il rassemble des membres de la gauche écologiste européenne comme l’Alliance 90/Les Verts (Allemagne, 11 membres), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) (France, 6 membres), le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) (Suède, 4 membres), Les Verts – L’Alternative verte (Autriche, 3 membres) et le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles (Royaume-Uni, 3 membres). Le groupe est Co-présidé par le Belge Philippe Lamberts (Ecolo) et l’Allemande Ska Keller (Alliance 90/Les Verts) pour la deuxième moitié de la législature 2014-2019 (depuis décembre 2016).

 

Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) : la droite souverainiste

La droite souverainiste comprend 41 eurodéputés, venants de 7 Etats membres. Le groupe est issu de membres de la droite populiste et de l’extrême droite. Ils ont une orientation très eurosceptique, voire europhobes. Les principales formations politiques de l’ELDD sont le Mouvement 5 Etoiles (M5S) (Italie, 12 membres), le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, 3 membres), Debout la France (DLF, 2 membres) et Les Patriotes (LP, 2 membres). Le Royaume-Uni y compte par ailleurs 10 eurodéputés. Le groupe est présidé par le Britannique Nigel Farage (indépendant, ex-UKIP) depuis janvier 2017.

 

Europe des Nations et des Libertés (ENL) : l’extrême droite

Il représente le plus petit groupe du Parlement européen avec 37 membres. Les membres sont originaires de 8 pays membres. C’est le groupe le plus à l’extrême droite sur l’échiquier politique. Tous ses membres sont hostiles à l’immigration extra-européenne, sont anti-islam et se revendiquent souverainistes. Les principaux partis politiques qui y siègent sont le Rassemblement national (RN) (France, 14 membres), la Ligue du Nord (LN) (Italie, 6 membres), le Parti pour la liberté (PVV) (Pays-Bas, 4 membres), le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 membres) et le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) avec 3 membres qui ont rejoint l’ENL en janvier 2019. Le groupe est co-présidé par le Néerlandais Marcel de Graaff (PVV) depuis juin 2015, rejoint par le Français Nicolas Bay (RN) en septembre 2017 en remplacement de Marine Le Pen (devenue députée française).

 

Non-inscrits (NI)

Ils sont 22 eurodéputés à n’appartenir à aucun groupe au Parlement européen. Ils sont le plus souvent issus de l’extrême droite, même si ce n’est pas systématique. Ils sont originaires de 9 Etats de l’Union européenne. On y trouve ainsi des membres d’Aube dorée (Grèce), du Jobbik (Hongrie) ou encore du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), qualifiés par certains de formations politiques néonazies. Côté français, Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national (devenu Rassemblement national), fait, par exemple, partie des eurodéputés non-inscrits.

 

La future composition du Parlement européen :

Les sondages compilés par l’AFP et le Parlement européen permettent de faire une estimation de la probable composition du futur hémicycle. Les groupes d’extrême gauche et les socio-démocrates verraient leur nombre de sièges diminuer, tandis que les écologistes gagneraient cinq sièges. Les centres droits gagneraient eux aussi des sièges, avec en partie l’arrivée de La République en Marche. À droite, le PPE perdrait 37 sièges. Les eurosceptiques perdraient des sièges eux aussi en faveur de l’extrême droite qui elle, en remporteraient. 62 sièges sont prévus pour des nouveaux partis.

Simon Tachdjian.

Élections européennes : mode d’emploi du scrutin

Les élections européennes de 2019, les neuvièmes depuis le premier vote au suffrage universel direct en juin 1979, ont lieu entre le 23 et le 26 mai dans les 27 États membres de l’Union européenne. Les quelques 45,5 millions d’électeurs français inscrits en métropole seront parmi les derniers à s’exprimer dimanche 26 mai. Mode d’emploi de cette journée d’élections.
Rendez-vous dimanche 26 mai en France métropolitaine pour les élections européennes. (Crédits : Metronews Toulouse – Creative Commons)

Dimanche 26 mai en France, les citoyens sont appelés à voter pour désigner ceux qui siégeront à Strasbourg au Parlement européen, pour les cinq prochaines années. Les isoloirs ouvriront à 8 heures et fermeront entre 18 et 20 heures en fonction des villes. Comme pour chaque élection, la carte d’identité (ou un autre papier d’identité) est nécessaire pour pouvoir voter. La carte électorale, par contre, n’est elle pas obligatoire. Le vote par procuration est toujours possible mais se prépare à l’avance. Un mandataire de la même commune doit être désigné auprès des autorités.

Lors du scrutin européen de 2014, le taux de participation sur la France entière (métropole et outre-mer) avait été de 42,43 %. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, l’abstention pourrait encore battre des records cette année. Seulement 4 électeurs sur 10 envisageraient d’aller voter, l’abstention pourrait donc atteindre 60%.

Le fonctionnement des élections

Tous les 5 ans, les élections ont lieu à la même période dans l’ensemble des pays de l’Union, avec un scrutin universel à un tour. Les Français âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales et les citoyens de l’Union européenne qui résident en France depuis au moins 6 mois inscrits sur des listes complémentaires peuvent se rendre dans leur bureau de vote. En France, le choix se porte sur 34 listes de chacune 79 noms, avec une alternance de candidats de chaque sexe. Seules les listes qui franchiront la barre des 5% des suffrages exprimés auront un certain nombre de sièges proportionnel à leur score.

Les nouveautés du scrutin

Nouveauté de ces élections européennes, les Français votent pour 79 députés contre 74 actuellement. La raison ? Le départ prévu du Royaume-Uni de l’Union européenne. L’occasion de rééquilibrer la composition du Parlement européen. En effet, le nombre total de sièges de chaque pays est attribué en fonction de sa population. Certains États membres « sous-représentés » démographiquement ont donc vu leur nombre de sièges augmenter, ce qui est le cas de la France. Mais puisque l’accord du Brexit n’a pas encore été validé, les Britanniques peuvent encore participer au scrutin et auront des députés jusqu’à leur sortie. La nouvelle configuration du Parlement se mettra en place à ce moment-là. Les cinq candidats français élus de la 75è à la 79è place ne vont donc pas entrer en fonction tout de suite.

Autre évolution du scrutin, les listes sont cette fois nationales et non plus régionales comme elles l’étaient depuis 2004. Le système de « circonscription unique » a été adopté et remplace les huit circonscriptions régionales. C’est également le cas dans 23 des 27 pays de l’Union Européenne.

De nouvelles règles ont été mises en place concernant le non-cumul de plusieurs mandats. Les eurodéputés ne pourront plus en même temps être à la tête d’un exécutif local comme maire ou président de conseil départemental ou régional. Par contre, ils peuvent conserver leur poste de conseiller.

Marine Ritchie