Olivier Peyroux : « La durée moyenne de vie dans un bidonville est de cinq ans »

Olivier Peyroux

Olivier Peyroux est sociologue de formation spécialisé sur les Roms des Balkans et la traite des êtres humains. Il a travaillé six ans en Roumanie et mène des missions d’expertise pour l’OSCE, l’UE, le ministère des Affaires étrangères et des ONG internationales.

 

Comment se fait-il que le nombre de Roms habitants en bidonvilles soit stable ?

 

À partir du moment où le Rom qui habite un bidonville intègre un logement, il n’est plus comptabilisé comme « Rom » vu qu’il n’est plus en bidonville. Cela renforce cette idée qu’ils sont condamnés à vivre en marge des sociétés. On a l’impression que les 15 000 comptabilisés sont là depuis plus de vingt ans. En réalité la durée moyenne de vie dans un bidonville est de cinq ans. Il y a des gens qui rentrent dans les bidonvilles et des gens qui en sortent parce qu’ils ont trouvé un logement et un boulot.

 

Pensez-vous qu’il faut stabiliser les bidonvilles existants ?

 

Je ne suis pas du tout un défenseur du bidonville. Ce n’est pas viable sur le long terme et ce n’est pas souhaitable pour les gens, tant les conditions sont dures. Souvent, il n’y a pas l’accès à l’eau et il y a tout un business qui se met en place sur la migration. Il y a des marchands de sommeil, des droits d’entrée, des formes d’endettement qui sont très compliqués à gérer.

 

Quand est-ce que le problème des bidonvilles en France sera résolu ?

 

Lorsqu’il y aura une volonté politique pour le résoudre, ce qui suppose qu’on ait des services sociaux qui aillent au sein du bidonville, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il faut aussi élargir les dispositifs d’insertion par l’emploi auxquels ces populations accèdent pour le moment très peu.

 

 

Garance Feitama, Clothilde Bru

 

Combien coûterait un Brexit ?

David Cameron marche sur la corde raide. Mercredi 3 février, devant le parlement britannique il s’est efforcé de convaincre les députés qu’un accord avec l’UE était indispensable. La sortie de l’Union divise profondément l’opinion et même le propre parti du premier ministre. Entre les eurosceptiques de l’Ukip et les pro-Europe, chacun y va de sa propre prédiction quant aux conséquences d’une telle rupture. Entre apocalypse économique annoncée et promesse d’un renouveau britannique, difficile d’y voire clair.

Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne à l’horizon 2018, quel horizon peut-on entrevoir pour les années à venir ?

Trois scénarios sont possibles.

  • Selon le Bertelsmann stiftung, un think tank allemand (pro Europe), en sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni pourrait perdre jusqu’à 14% de son PIB arrivé en 2030. C’est l’équivalent de 313 milliards d’euros. Selon Open Europe (libéral), la perte du PIB atteindrait seulement – 2,2%.
  • Deuxième scénario : si le Royaume-Uni signe des accords de libre-échange avec l’UE, lui permettant de maintenir le marché unique établi jusqu’ici, son PIB pourrait varier de +0,8 à -0,6% de son PIB, toujours selon Open Europe.
  • Troisième cas de figure, le plus optimiste : le Royaume-Uni pourrait gagner 1,55% de son PIB à condition d’établir, une fois la sortie de l’UE négociée, des accords commerciaux avec le reste du monde, principalement l’Asie.

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