Insertion professionnelle des handicapés mentaux: un chemin semé d’embûches

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Selon les derniers chiffres de l’Insee, 30% des jeunes handicapés sont au chômage. Un taux très élevé, résultat d’une insertion professionnelle extrêmement difficile. Pour pallier le problème, des solutions existent: elles sont proposées par l’Etat et par les structures associatives. Les Esats (Etablissements ou service d’aide par le travail) essaient d’offrir un cadre de travail protégé à des personnes qui ne pourraient pas s’épanouir dans le monde de l’entreprise ordinaire. De l’autre côté, le bénévolat permet à certains de découvrir le monde du travail. Mais ces opportunités ne conviennent pas à certains jeunes dont les pathologies sont trop sévères: leur avenir professionnel est incertain.


 

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« Travailler 35h par semaine, c’est voué à l’échec… »

 

 

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cuisine
Image d’une cuisine

Atypik est une association grenobloise qui milite pour l’inclusion des personnes autistes dans la société. En 2014, ses membres créent le restaurant Atypik qui travaille avec les bénévoles autistes. Tous les jours, la jeune équipe gère une trentaine de couverts. Rencontre avec Colette Agnoux, présidente de l’association, elle même diagnostiquée autiste en 2007.

Peut-on faire fonctionner un restaurant avec une équipe composée uniquement de personnes autistes ?

Non, notre restaurant est géré en partie par des salariés et en partie par des bénévoles autistes. C’est un tremplin social, un outil pour notre association et un lieu de travail. L’objectif principal c’est de donner aux personnes autistes confiance en elles. Notre but n’est pas de les professionnaliser à tout prix. Une personne autiste ne peut pas être productive et disponible pour travailler comme les autres.

En quoi le travail dans le restaurant est bénéfique pour les bénévoles ?

Le restaurant et l’association sont des lieux de rencontre, il y a beaucoup de personnes autistes qui n’en ont jamais croisé d’autres et qui pensent être seules au monde. Nous accueillons surtout des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans. Les rencontres nous permettent de se positionner par rapport à la maladie, de nous donner des repères. Grâce au restaurant nous pouvons expérimenter les comportements et les schémas sociaux sans qu’on nous engueule tout de suite. On donne aux bénévoles le choix et on ne leur impose pas de comportement social. Bien sur, il y a un minimum, mais à part les normes de sécurité, on ne leur dit pas « il faut être comme ça ».

Avez-vous dû adapter vos méthodes de travail ?

Oui et non. Les personnes qui arrivent chez nous n’ont souvent aucune formation professionnelle, encore moins dans la restauration. C’est donc surtout le bon sens qui nous guide. Il y a chez nous aussi beaucoup de bienveillance. Les jeunes qui arrivent ici veulent s’affranchir des normes sociales auxquelles ils ont du mal à s’adapter… Il faut gagner leur confiance avant qu’ils puissent commencer à travailler en tant que bénévoles. Ils viennent quand ils veulent, ils participent à la mise en place du service ou pas, selon leurs envies. Pour travailler avec les personnes autistes, il faut sortir des grilles normatives. Il faut se dire qu’on peut travailler autrement et même qu’on doit travailler autrement.

Est-ce que les autistes ont leur place sur le marché du travail ordinaire ?

Dans le système actuel, notre société ne nous permet pas de travailler. Moi même je me pose la question s’il n’est pas mieux pour moi de rester à AAH (l’allocation aux adultes handicapés) et d’agir bénévolement pour des causes qui me tiennent à cœur au lieu d’aller faire un 35h. Le but ce n’est pas de faire un burn out au bout de quelques mois. J’estime que je suis plus productive en tant que bénévole. Faire 35h par semaine, peu importe si le domaine m’intéresse ou pas, c’est voué à l’échec.

Propos recueillis par Malgo Nieziolek


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Le premier concours Miss Monde en fauteuil roulant s’est déroulé à Varsovie

Le premier concours Miss Monde en fauteuil roulant s’est tenu samedi dernier dans la capitale polonaise.

C’est une compétition inédite. Samedi dernier à Varsovie, vingt-quatre jeunes femmes de 19 pays ont concouru pour décrocher le titre de la première Miss Monde en fauteuil roulant. Lors de la soirée de gala, devant un millier de spectateurs, elles ont défilé en trois tenues différentes : costume national, tenue de cocktail et de soirée. La couronne de Miss Monde est allée à la Biélorusse Alexandra Chichikova, 23 ans, étudiante en psychologie et pédagogie sociale. La Sud-Africaine Lebohang Monyatsi et la Polonaise Adrianna Zawadzinska sont respectivement première et deuxième dauphines.

C’est la première occasion du genre pour montrer au monde que nous sommes capables de faire vraiment ce que nous voulons.

Maria Diaz, Chilienne, joueuse professionnelle de tennis en fauteuil roulant

 


Le concours a été organisé à l’initiative de la fondation polonaise Jedyna Taka. Les candidates ont été soit pré-sélectionnées dans des concours nationaux, soit choisies par des ONG contactées par la fondation. Chaque pays pouvait être représenté par deux compétitrices.

Malgo Nieziolek