Élections européennes : les différences entre les listes « gilets jaunes »

Les citoyens français se rendront dans les bureaux de vote le 26 mai. / Crédit photo : Wikipédia

Pour les élections européennes du 26 mai 2019, les électeurs français ont le choix entre trente-quatre listes. Parmi elles, deux listes issues du mouvement des gilets jaunes, Alliance jaune et Évolution citoyenne, et une troisième, Mouvement pour l’initiative citoyenne, qui partage avec elles la revendication pour le référendum d’initiative citoyenne sans toutefois se déclarer du même mouvement.

Pas toujours évident de s’y retrouver lorsque les listes se ressemblent, à l’image de celles issues du mouvement des gilets jaunes. Voici en détail les propositions de chaque parti « gilets jaunes » présent aux élections européennes, avec les différences majeures qui les distinguent.

 

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Élections européennes : mode d’emploi du scrutin

Les élections européennes de 2019, les neuvièmes depuis le premier vote au suffrage universel direct en juin 1979, ont lieu entre le 23 et le 26 mai dans les 27 États membres de l’Union européenne. Les quelques 45,5 millions d’électeurs français inscrits en métropole seront parmi les derniers à s’exprimer dimanche 26 mai. Mode d’emploi de cette journée d’élections.
Rendez-vous dimanche 26 mai en France métropolitaine pour les élections européennes. (Crédits : Metronews Toulouse – Creative Commons)

Dimanche 26 mai en France, les citoyens sont appelés à voter pour désigner ceux qui siégeront à Strasbourg au Parlement européen, pour les cinq prochaines années. Les isoloirs ouvriront à 8 heures et fermeront entre 18 et 20 heures en fonction des villes. Comme pour chaque élection, la carte d’identité (ou un autre papier d’identité) est nécessaire pour pouvoir voter. La carte électorale, par contre, n’est elle pas obligatoire. Le vote par procuration est toujours possible mais se prépare à l’avance. Un mandataire de la même commune doit être désigné auprès des autorités.

Lors du scrutin européen de 2014, le taux de participation sur la France entière (métropole et outre-mer) avait été de 42,43 %. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, l’abstention pourrait encore battre des records cette année. Seulement 4 électeurs sur 10 envisageraient d’aller voter, l’abstention pourrait donc atteindre 60%.

Le fonctionnement des élections

Tous les 5 ans, les élections ont lieu à la même période dans l’ensemble des pays de l’Union, avec un scrutin universel à un tour. Les Français âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales et les citoyens de l’Union européenne qui résident en France depuis au moins 6 mois inscrits sur des listes complémentaires peuvent se rendre dans leur bureau de vote. En France, le choix se porte sur 34 listes de chacune 79 noms, avec une alternance de candidats de chaque sexe. Seules les listes qui franchiront la barre des 5% des suffrages exprimés auront un certain nombre de sièges proportionnel à leur score.

Les nouveautés du scrutin

Nouveauté de ces élections européennes, les Français votent pour 79 députés contre 74 actuellement. La raison ? Le départ prévu du Royaume-Uni de l’Union européenne. L’occasion de rééquilibrer la composition du Parlement européen. En effet, le nombre total de sièges de chaque pays est attribué en fonction de sa population. Certains États membres « sous-représentés » démographiquement ont donc vu leur nombre de sièges augmenter, ce qui est le cas de la France. Mais puisque l’accord du Brexit n’a pas encore été validé, les Britanniques peuvent encore participer au scrutin et auront des députés jusqu’à leur sortie. La nouvelle configuration du Parlement se mettra en place à ce moment-là. Les cinq candidats français élus de la 75è à la 79è place ne vont donc pas entrer en fonction tout de suite.

Autre évolution du scrutin, les listes sont cette fois nationales et non plus régionales comme elles l’étaient depuis 2004. Le système de « circonscription unique » a été adopté et remplace les huit circonscriptions régionales. C’est également le cas dans 23 des 27 pays de l’Union Européenne.

De nouvelles règles ont été mises en place concernant le non-cumul de plusieurs mandats. Les eurodéputés ne pourront plus en même temps être à la tête d’un exécutif local comme maire ou président de conseil départemental ou régional. Par contre, ils peuvent conserver leur poste de conseiller.

Marine Ritchie

Elections européennes : les intox des réseaux sociaux

Les fausses informations sont massivement relayées sur les réseaux sociaux. Crédits : Capture d’écran
Alors que la campagne pour les élections européennes a débuté lundi 13 mai, beaucoup de fausses informations s’invitent dans le débat politique. Décryptage de certaines rumeurs et imprécisions relayées sur les réseaux sociaux.

A chaque élections sont lot de fake news et les élections européennes n’échappent pas à la règle. Sur les réseaux sociaux de nombreuses fausses informations circulent encore à l’approche du scrutin le dimanche 26 mai en France. Décryptage de trois d’entre-elles :

  • « Un sondage « secret » donne LaREM à 6% » 

Cette info relayée sur les réseaux sociaux provient à l’origine d’un article publié sur un blog participatif du site de Mediapart. Son auteur affirmait que plusieurs instituts de sondage projettent un score de 3 à 5% pour la liste LREM aux élections européennes, alors que les sondages publiés depuis plusieurs mois évoquent plutôt au-delà de 20% d’intentions de vote. Selon cette rumeur, les résultats de ce sondage auraient été censurés par l’Elysée« Le dernier sondage qui donne LREM à 6% est passé entre les gouttes de la censure. Macron et son équipe de sondeurs sont furieux ! », expliquait l’article. L’article a depuis été supprimé.

L’information a été vivement démentie par les instituts de sondage. « Cette rumeur est absurde, notre travail est vérifié et validé par la Commission des sondages. Laisser penser que les instituts de sondage sont aux ordres d’Emmanuel Macron relève de la farce. Et quel serait notre intérêt de publier des enquêtes truquées, qui ne reflètent pas la réalité ? », proteste Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et opinion de l’institut de sondage Harris Interactive auprès de 20 Minutes. Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut Ifop, confirme : « C’est bien sûr complètement faux. On envoie à chaque fois une notice à la Commission. » 

Les instituts de sondage sont en effet soumis à certaines obligations. Ils doivent notamment envoyer une note à la Commission des sondages dans laquelle sont compilées toutes les informations relatives au sondage avant sa publication (nom de l’organisme à l’origine du sondage, nombre de personnes interrogées, questions posées…).

  • « Un président sur une affiche électorale aux européennes, une première » 

L’une des affiches de campagne de La République en Marche a créé la polémique. La raison ? Celle-ci met en scène le Président de la République, Emmanuel Macron. Il y apparaît sans mention de la tête de liste Nathalie Loiseau. Au dessous, figure le slogan : « ¨Pour l’Europe ! Le 26 mai, je vote Renaissance. »

Sur les réseaux, certains contestent la légalité de cette campagne d’affichage « sauvage ». A droite comme à gauche, on fustige l’utilisation de l’image du chef de l’Etat pour promouvoir la liste du parti majoritaire. Néanmoins, cette pratique est totalement légale. Si les symboles de la République sont exclus (le drapeau tricolore, cocarde…) dans les campagnes d’affichage, rien n’empêche un représentant de l’Etat de s’impliquer dans la propagande.

« [Le Code  électoral] fixe la taille des affiches. Il interdit aussi la combinaison des trois couleurs bleu, blanc et rouge sur les affiches, à l’exception de la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique. Mais il ne précise aucune mention obligatoire ou prohibée », explique à franceinfo Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris. De plus, le procédé n’est pas nouveau, contrairement à ce qu’a déclaré sur Twitter la député La France Insoumise, Mathilde Panot. Il n’est en réalité pas le premier président à avoir agi de la sorte. En 2009, l’UMP avait utilisé une photo de Nicolas Sarkozy pour faire campagne avec le slogan « Quand l’Europe veut, l’Europe peut ».

Emmanuel Macron n’est pas le premier président français à utiliser son image pour soutenir son parti aux élections européennes. Crédits : DR
  • « Le « droit européen » autorise l’Etat à « tuer des manifestants » en cas d’émeute »

Le droit européen autoriserait un Etat membre à tuer des manifestants en cas d’émeute. C’est bien sûr une information fausse mais qui circule massivement sur des groupes Facebook. Elle provient d’un blog nommé « Réveillez-vous » et notamment d’un article écrit par une certaine Jeanne. Celle-ci affirme que « c’est pourtant écrit noir sur blanc dans un traité européen ». Le traité mentionné dans l’article est la Convention européenne des droits de l’homme. Loin de donner un quelconque « permis de tuer » aux Etats, celui-ci consacre en fait, le droit à la vie.

« La Convention européenne des droits de l’Homme dit exactement l’inverse de ce que dit ce blog. L’article 2 reconnaît le droit à la vie, qui est un droit fondamental, le premier droit à devoir être respecté tant par les individus que les autorités », explique la professeure de droit public Marie-Laure Basilien-Gainche, interrogée par 20 minutes. L’article mentionne effectivement un « recours à la force rendu absolument nécessaire » et précise que la répression d’une émeute doit se faire « conformément à la loi ». Elle doit donc respecter le cadre légal de chaque État-membre.

Cette intox a été partagé par une cinquantaine de groupes Facebook, dont le groupe Anonymous France. Celui-ci, suivi par plus d’un million de personnes a donné une importante visibilité à l’article de ce blog.

Alors que des initiatives pour lutter contre les fausses informations sont créées, l’agence de cybersécurité américaine SafeGuard a publié mercredi 8 mai un rapport mettant en exergue la prolifération sur internet de fausses informations sur le scrutin européens. La lutte contre les fake news est donc loin d’être terminée.

Sylvia Bouhadra

INFOGRAPHIE – Qui sont vos députés européens ?

De jeudi à dimanche, les 28 pays de l’Union européenne voteront pour élire 751 députés au Parlement européen. Ceux-ci, malgré leurs différences de langues et de nationalités, devront travailler ensemble et à voix égale pour les cinq prochaines années. Que savons-nous cependant de ces parlementaires qui nous représentent ? Âge, sexe, trajectoire de vie, quel est le profil-type du député européen actuel ?

Un homme d’environ 55 ans. C’est le profil-type de l’euro-député, d’après les statistiques du Parlement européen pour les élus de 2014 à 2019. Selon les chercheurs Willy Beauvallet, Sébastien Michon, Victor Lepaux et Céline Monicolle, de l’université de Strasbourg, le député européen actuel est aussi doté, a minima, d’un Bac +5 et il est issu des professions intellectuelles supérieures. Dans leur ouvrage Le Parlement européen au travail, les universitaires ont étudié l’évolution sociologique des élus européens de 1979 à aujourd’hui.

Ces chiffres cependant sont à remettre en contexte politique plus général. Ainsi, bien qu’il n’y ait que 36,2% de femmes au Parlement européen, cela représente bien plus que la moyenne nationale d’élues parlementaires des pays de l’Union, qui est de 25,4% seulement.

 

 

Audrey Dugast et Blandine Pied