Incendie à Villeurbanne : le point à la mi-journée

Un impressionnant panache de fumée noire s’est échappé mardi 8 octobre de Villeurbanne, une ville de la métropole lyonnaise. Un « important incendie » a pris sur une friche industrielle reconvertie en incubateur de start-up. Le feu est désormais maîtrisé.
Les pompiers tentent ce matin d’éteindre le feu qui s’est déclenché à Villeurbanne dans une friche industrielle.
Crédit : Romain Lafabregue/AFP

C’est un incendie spectaculaire qui s’est déclenché ce mardi matin dans une friche industrielle de Villeurbanne. Le feu s’est propagé dès 7 heures selon la mairie de la ville et a été maîtrisé peu avant 13h, selon les informations de la préfecture transmises à l’AFP. Le bâtiment touché est le « Bel Air Camp », qui regroupe plus de 55 start-up, TPE-PME qui planchent sur « l’industrie de demain » . Au moins 5.000 m2 de bureaux ont été ravagés par les flammes. La cause de l’incendie n’est pour le moment pas connue. Aucun blessé n’a été signalé et plus de 100 sapeurs pompiers et 30 engins ont été mobilisés.

« Aucun site Seveso à proximité » selon la préfecture

Selon le maire de cette ville limitrophe de Lyon Jean-Paul Bret, il n’y a aucun site Seveso à proximité. L’usine de Safran située à côté n’est « ni touchée ni menacée », a ajouté la préfecture. Une source proche du dossier a confirmé qu’une start-up spécialisée dans les batteries pour vélo avait été atteinte par les flammes, mais la préfecture n’a décrété aucune mesure de confinement. Elle a cependant indiqué que des analyses de la qualité de l’air étaient en cours. Les autorités ont appelé à éviter le secteur et le trafic des transports en commun est toujours perturbé.

Celsalab avec AFP

 

Agriculteurs : le point sur les blocages par région

Depuis mardi matin, les agriculteurs mènent des opérations escargot et des blocages dans toute la France, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA). Ils protestent contre les arrêtés anti-pesticides, les accords de libre-échange et dénoncent aussi l' »agribashing« . Le point sur les opérations par région. 

© Jean-Philippe Ksiazek/ AFP

 

  • Hauts-de-France :

Les agriculteurs de la Somme ont mis en place des barrages aux entrées d’autoroutes. Selon France Bleu Picardie, la circulation est particulièrement compliquée au rond point de l’A29 à Boves.

  • Occitanie :

Les agriculteurs se sont installés sur le périphérique au sud de Toulouse (Haut-Garonne) et viennent de sortir un barbecue. L’opération s’est poursuivie jusqu’à 15h.

La RN88 a été bloquée jusqu’à 14h30, selon France Bleu Occitanie. Des tables de pique-nique y ont été dressées.

Les agriculteurs se sont également rassemblés sur le viaduc du Viaur (Tarn) où ils ont affiché ce message : « vous tuez vos paysans ».

  • Grand-Est

Des centaines de tracteurs bloquent l’accès aux autoroutes à six endroits en Alsace, indique France Bleu Alsace sur Twitter. 

  • Normandie

Les exploitants ont commencé à se mobiliser sur l’A 84 dans les deux sens, Rennes-Caen et Caen-Rennes au niveau des échangeurs de Villedieu-les-Poëles, Fleury et Torigni. Un barrage filtrant était prévu entre 11 heures et 14 heures au rond-point de Guilberville. Une mobilisation s’est tenue sur le périphérique de Caen ce midi.

  • Nouvelle Aquitaine

À Pau (Pyrénées-Atlantiques), les perturbations se concentrent autour du magasin Auchan et du centre commercial Quartier Libre. Une dizaine de véhicules ont bloqué la route de Morlanne (Pyrénées-Atlantiques).

►Pau : les perturbations se concentrent autour d’Auchan et Quartier Libre
► Sauveterre-de-Béarn : le rond-point des glaces est bloqué

► Le détail : https://t.co/BGN1lsCm5a pic.twitter.com/2oFUY0ALCP

— France Bleu Béarn (@Bleu_Bearn) October 8, 2019

  • Pays de la Loire

Les agriculteurs se sont réunis à Angers (Maine-et-Loire), le long de la Maine. Ils bloquent aussi la D323 dans le sens de Atoll-Angers. À Laval (Mayenne), plus d’une centaine d’agriculteurs ont organisé une opération escargot. La préfecture a fait le point sur Twitter en alertant sur la fermeture de l’A81.

La rédaction du Celsalab

Préfecture de police : l’hommage national de Macron aux victimes

Ce mardi, Emmanuel Macron a rendu un hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue. Une cérémonie solennelle alors que Christophe Castaner continue d’être visé par les critiques.
Les officiers de police portent les cercueils de leur collègues décédés dans l’attaque au couteau du jeudi 3 octobre.
Crédit : Ludovic Marin/AFP

Atmosphère pesante, cercueils des victimes drapés du drapeau français et discours du Chef de l’Etat… Le ton était solennel ce mardi  lors de la cérémonie rendant hommage aux victimes de l’attaque à la préfecture de police. Emmanuel Macron était accompagné du Premier ministre, Edouard Philippe et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly. Les familles des victimes étaient présentes, à l’abri des caméras. Moult figures politiques assistaient aussi à la cérémonie.

La cérémonie s’est tenue  dans la cour de la préfecture de Paris. Un lieu hautement symbolique puisqu’il s’agit de l’endroit où a été abattu Mickaël Harpon, l’auteur des faits, jeudi 3 octobre.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a d’abord remis la Légion d’honneur, à titre posthume aux quatre victimes. Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure, non communiqué pour l’instant.

Le président de la République s’est ensuite exprimé.  » Vos collègues sont tombé sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer » a martelé le chef d’Etat.

Un hommage solennel dans un climat de défiance envers Christophe Castaner

Christophe Castaner a été le premier à prendre la parole lors de la cérémonie, s’adressant à une profession meurtrie. Une marque de confiance du gouvernement pour le Premier Ministre, appelé « premier flic de France ».  Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner, auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement puis dans l’après-midi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, cette fois devant la presse.

La commission des lois du Sénat l’interrogera jeudi. En effet, depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait donné des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

Celsalab avec AFP

Ils combattent des messages haineux avec du street art

Le XVe arrondissement de Paris regroupe de nombreux tags haineux.

A l’aide de pochoirs et de bombes de peinture, un collectif d’anonymes parisiens lutte depuis un an contre les messages haineux et homophobes laissés dans les rues de la capitale.

Utiliser le street art pour recouvrir les messages haineux, racistes ou homophobes : c’est l’initiative lancée par Pochoirs pour tous, un collectif d’amateurs d’art urbain créé il y a tout juste un an. En août 2018, alors que Paris célèbre les Gay Games, Sophie, la présidente et fondatrice du collectif, remarque une multiplication des tags injurieux, racistes et homophobes sur la place de l’Hôtel de Ville.

Le contraste entre l’événement et les tags injurieux lui paraît saisissant. « Elle ne pouvait pas laisser passer ça, surtout à un moment où l’on fêtait la diversité et la tolérance », explique François, l’un des membres du collectif. Peu de temps après, Pochoirs pour tous voit le jour et part à la chasse aux messages haineux dans les rues.

Le collectif compte à présent une cinquantaine de membres, qui se retrouvent régulièrement pour recouvrir ces tags disséminés dans Paris, munis de pochoirs en forme de cœur. « On trouve que c’est plus efficace d’utiliser des cœurs que de répondre avec des messages. Le cœur est un symbole qui a une portée universelle, et il montre aussi que l’on est ouvert au dialogue », précise François. Les actions du collectif ne manquent d’ailleurs pas de faire réagir : les passants s’arrêtent, s’interrogent, et cherchent parfois à débattre avec les membres présents. « Cela montre que de nombreux parisiens connaissent encore mal des problématiques comme la PMA. Mais c’est positif, car cela nous permet d’en parler ». A plusieurs reprises, les street artistes croisent même des policiers, qui les laissent systématiquement poursuivre leur opération anti-haine.

Une recrudescence de messages haineux

Pochoirs pour tous signale systématiquement les messages trouvés à la mairie de Paris, à travers l’application DansMaRue. Mais face à l’inaction des pouvoirs publics, le collectif n’a pas hésité à interpeller directement Anne Hidalgo, la maire de Paris, en avril 2019. En réponse, l’adjoint à la mairie en charge de la propreté, Paul Simondon, s’est engagé personnellement à lutter contre le phénomène. Mais le collectif n’a observé aucune amélioration réelle. « Rien n’a été fait depuis. Ces dernières semaines, on a même observé une multiplication de slogans plus bas que terre, notamment au sujet de la PMA », explique François en prenant pour exemple le slogan « Après les légumes sans OGM, les enfants à un seul parent » qu’il a récemment observé dans la rue. Selon le collectif, les XIV, XV et XVIe arrondissements sont particulièrement touchés et concentrent une grande partie de ces tags illégaux.

Malgré des signalements qui se sont multipliés par trois sur les réseaux sociaux et qui aident le collectif à repérer les messages injurieux, ses membres attendent toujours qu’un message clair soit envoyé aux auteurs en question. « La rue est à tout le monde, on ne peut pas lui faire dire n’importe quoi. La mairie de Paris doit repréciser la loi et punir les organisations responsables de ces tags. Leurs auteurs doivent comprendre que ces messages haineux ne sont pas autorisés dans l’espace public ». En attendant une prise en main de la part des autorités, Pochoirs pour tous encourage les amateurs de street art à se joindre à leurs actions et à se réapproprier les rues de Paris.

Valentin Berg